"L'Âge de la lumière" est le titre donné à l'article que
Man Ray a écrit pous sa revue le 221, titre largement inspiré par Lee.
En 1966, Lee Miller Penrose sexagénaire, dans son village isolé du Susex, chaque week-end prépare des dîners très élaborés dont elle fait le compte-rendu dans le magazine Vogue, à la rubrique "Arts de vivre". Avant cela, elle était leur correspondante de guerre, avant cela, leur correspondante pour la mode et encore avant cela, leur mannequin vedette. Hélas ses mots ne font plus recette... Mais les maux, eux sont toujours présents. Trop souvent des odeurs, des images, le bruit des bombes lui reviennent en mémoire se logeant comme des éclats d'obus dans son cerveau. Alors elle prend un verre de whisky, puis deux... Sa rédactrice en chef, Audrey Withers lui propose d'écrire un article sur ses années passées au côté de
Man Ray, "Un bel article" illustré de photos de cette époque. Lee pourrait écrire l'histoire qu'elle a toujours racontée, romantique, ou l'autre, celle qu'elle a verrouillée en elle...
Ce roman est une carte au trésor. Je suis partie à la découverte de Lee Miller, fascinante, femme aux multiples talents, libre, anticonformiste, sensible et sensuelle. C'est une plongée dans le Paris des années trente et ses années de correspondante de guerre.
En
1929, Lee Miller est jeune et insouciante. Elle débarque à Paris et perfectionne sa technique photographique auprès de
Man Ray, son mentor, ami et amant, dont elle devient la muse, l' inspiratrice. Avec le concours financier de Man, Lee s'installe dans un appartement à deux pas de celui de son amant et finalement chez lui. Ils vivent et travaillent ensemble. Les deux faces d'une seule pièce, lumière et contre-jour. Les choses se sont faites, simplement, naturellement. C'est l'époque des surréalistes de Montparnasse, les soirées avec
Dali, Breton, Ernst, Arp,
Soupault,
Aragon,
Eluard,
Cocteau et
Claude Cahun et Ilse Bing.
Lorsque arrive la Seconde Guerre Mondiale, Lee devient reporter de guerre avec pour mission de photographier le travail des infirmières américaines après le débarquement, les lieux, les actes chirurgicaux, tous ces gestes sont passés au crible de son objectif, les infirmières allemandes travaillant avec les américaines. Lee reporter engagée, son appareil en bandoulière, photographie les anonymes, la détresse humaine, la libération des camps de Buchenwald, Dachau, Munich, Vienne. Puis elle voyage à travers l'Europe et photographie la liberté telle qu'elle lui apparaît, Danemark, France, Luxembourg, l' Europe de l'est, la Roumanie. En 1946 son accréditation lui est retirée, l'argent vient à manquer, Lee rentre à Londres auprès de
Roland Penrose.