Lee Miller eut une vie hors normes : d'abord mannequin pour Vogue à New York, elle rencontre ensuite le photographe
Man Ray à Paris ; elle devient sa muse, son apprentie (ensemble ils mettront même au point un nouveau procédé photographique, la solarisation), puis son amante avant de devenir reporter de guerre – elle sera notamment l'une des premières femmes à couvrir la découverte des camps de concentration. Comme on l'imagine, avec une existence pareille il y a déjà eu matière à écrire quelques ouvrages plus ou moins romancés sur Lee Miller, mais dans «
L'Age de la Lumière » et comme nous en prévient la couverture,
Whitney Scharer nous fait entrer dans l'intimité qu'elle partagea avec
Man Ray, dans leur petit studio parisien. Leur passion et leur dévotion commune pour leur art, leur relation évoluant du respect à la passion, la jalousie puis la lassitude qui en viendront à bout. le glas de leur histoire fut sans doute sonné par son besoin d'aventure, femme indépendante trop souvent reléguée au rang de jolie potiche qui dut combattre pour se faire une place dans l'art, à une époque où son compagnon trouvait normal de s'attribuer ses photos et ses découvertes.
Les épisodes de guerre ne sont que furtivement évoqués entre deux envolées amoureuses, comme pour mieux appuyer le personnage que fut Lee Miller, peut-être aussi pour appuyer le portrait peu flatteur qui est fait d'elle à la fin de sa vie : une femme mélancolique, ménagère gonflée par l'alcool et hantée par ses souvenirs, – peut-être pas la partie la plus utile, de même que la description crue de ses relations avec les hommes. Mais ce qui est vraiment réussi, c'est de découvrir le Paris de ces années-là sous l'oeil de la photographe qui en arpente les rues, un oeil vif et talentueux encore insuffisamment reconnu.
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