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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Raufarhöfn, petit port islandais. C'est ici que réside Kalmann, bientôt trente quatre ans, et qui est le coeur simple du village. Toujours affublé de son chapeau de shérif, il est spécialiste de pêche au requin. Un jour, alors qu'on lui demande de partir à la chasse d'un renard polaire, le jeune homme va tomber sur une immense flaque de sang sur la neige. Il n'y a pourtant ni corps ni signe de lutte. Que s'est-il passé ?

J'ai beaucoup aimé ce thriller qui va tout en douceur. Ne vous attendez surtout pas à de l'action à chaque page, au risque de vous retrouver déçu. L'histoire sera davantage centrée sur Kalmann, plutôt que sur cette enquête qui se met en place au fil des pages.

L'auteur prendra le temps de placer son intrigue et ses éléments avec beaucoup de minutie. Si cela peut paraître long au début, je dois dire que pour ma part, j'ai beaucoup aimé ce procédé qui permet une immersion totale dans ce petit port islandais et une connaissance aiguë de tous les personnages qui y résident.

Au fil des pages, le mystère s'épaissit. Mais rassurez-vous, l'auteur nous livre toutes les explications dans un dénouement très surprenant et que je n'avais pas du tout vu venir.

La plume de l'auteur est fluide. Avec un rythme lent mais soutenu, l'intrigue nous est dévoilée par petites touches. Beaucoup de chapitres sont consacrés à la présentation des personnages principaux et j'ai beaucoup aimé ce schéma narratif.

Un thriller qui prend le temps de s'installer, mais qui n'en reste pas moins haletant et intrigant. À découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Ce que j'aime dans les policiers et qui ne m'apparait guère ailleurs - Trouver Une Création, une réalité totalement inventée dans toutes ses dimensions.

Il me faut donc :
- Un pays et/ou bien un milieu pour les couleurs.
- Une histoire, pouvant être simple, mais toujours solide. C'est le fil conducteur.
- Les personnages bien dans leur chair apportent l'épaisseur.
- le rythme, qui permet d'inspirer, d'expirer au propre comme au figuré. La pulsation vitale.
- Un style pour décorer tout cela. Cela donne de la valeur.

C'est ce que j'ai lu dans Kalmann. Cela me fit du bien.

Je ne donne jamais de conseils. Mais si vous recherchez dans les pages que vous tournez ce que j'aime plus haut vous ne devrez pas être déçu par ce Big man. Il raconte si bien, bien qu'il paraisse attardé.


A lire en écoutant en boucle Josienne Clarke, plus précisement son album Onliness (et la chanson Chicago).

Cheers


.
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J'ai lu un polar islandais suisse. Celui de Fred Vargas (un roman islandais français : Temps glaciaires) m'avait beaucoup plu, celui-ci aussi. Je me demande ce qu'en pensent les habitants de Raufarhöfn, s'ils ont eu accès à une traduction: ils ne sont vraiment pas nombreux et ce doit être bizarre de voir des lieux très familiers investis par des personnages de roman.
Dans cet ouvrage, le héros éponyme du titre vaut le détour à lui seul: seul shérif du village, il est le premier à repérer ce qui cloche (une tâche de sang dans la neige, une main humaine dans...) et comme il le répète dès le début : tout a à voir avec les quotas de pêche, même si lui, pêcheur de requins du Groenland, n'est pas concerné par ceux-ci. Bref, il a tout compris sans vraiment tout comprendre.
Un roman passionnant avec un Kallman que je ne vais pas oublier de sitôt.
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Un peu d'originalité avec ce roman noir porté par un étonnant anti-héros, Kalmann Óðinsson.

L'histoire est racontée par Kalmann, que tout le monde considère comme l'idiot du village. A presque trente-quatre ans, il est depuis plusieurs années pêcheur de requins, et fabrique le « deuxième meilleur hákarl d'Islande ». Quand il sort de chez lui, c'est toujours avec son équipement complet de shérif de Raufarhöfn : chapeau de cow-boy, étoile de shérif et mauser légués par son père, un ancien militaire américain basé en Islande et qu'il n'a pas connu.

Parti chasser un renard polaire à fourrure bleue, il découvre à proximité du site Arctic Henge une très grosse quantité de sang dans la neige. A qui appartient ce sang ? Que s'est-il passé ? Meurtre ? Attaque d'un animal ?
Rapidement la disparition de l'homme le plus riche de la ville, Róbert McKenzie, va alimenter les questions et les spéculations dans le village. La police est dépêchée sur place pour faire toute la lumière sur ces évènements, bouleversant la vie bien réglée de Kalmann.

« Comme il neigeait et que tout, à part la mare de sang, était blanc et qu'on entendait pas le moindre son, j'avais l'impression d'être le dernier homme sur terre. Et quand on est le dernier homme sur terre, on est content de pouvoir le raconter à quelqu'un. C'est pour ça que je l'ai quand même raconté, et là les problèmes ont commencé. »

Kalmann n'est certes pas le plus intelligent, il lui arrive aussi de piquer des colères quand il se sent incompris ou rejeté par les autres. Il est pourtant grâce à sa candeur et ses réparties sans filtre un excellent révélateur des contradictions et lâchetés des autres. Son côté naïf permet en outre d'ajouter un peu de fraîcheur et de légèreté au récit.

« le lendemain a été une journée complètement dingue, et si j'y ai survécu c'est sans doute uniquement parce que celle d'avant avait été très calme et monotone et que je m'étais bien reposé, parce qu'en mer on peut bien se vider la tête. Les évènements se précipitaient, et on n'était vraiment pas habitués à ça à Raufarhöfn. La journée a été si dingue qu'il a même fallu convoquer de toute urgence une réunion du village. »

L'histoire se focalise ainsi plus sur les habitants de ce petit bout d'Islande plutôt que sur l'enquête. Il est donc surtout question de la pêche, puisque Raufarhöfn a longtemps été un port important de l'industrie du hareng, avant que celui-ci ne disparaisse presque complètement des eaux islandaises. La mise en place des quotas de pêche a alors été source de spéculations, certains s'enrichissant à l'instar de Róbert McKenzie, d'autres perdant leur source de revenu. Jalousie, rancoeur, nombreux sont ceux à vouloir la disparition de cet homme, ou tout du moins à ne pas la regretter.

Tous les personnages de ce petit port islandais sont intelligemment brossés par Joachim B. Schmidt, c'est d'autant plus remarquable que l'auteur est suisse allemand, installé en Islande depuis 2007. Un esprit de village qui créé une certaine proximité avec Kalmann et les autres. Ce sentiment aurait pu être renforcé en décrivant encore plus finement certains d'entre eux.

Raufarhöfn se situe dans la péninsule de Melrakkaslétta, tout près de Skálar (péninsule de Langanes) où Ragnar Jónasson a situé l'un de ces derniers romans Dix âmes, pas plus. Des contrées aux confins de l'Islande que Joachim B. Schmidt exploite beaucoup mieux dans son roman. On ressent les embruns lors des sorties en mer de Kalmann, on endure le froid lorsqu'il traque le renard polaire, et on appréhende bien la désolation de ce village qui chaque année voit ses habitants partir un à un.

Une belle découverte donc que ce premier roman traduit en français de Joachim B. Schmidt.
L'auteur a apparemment sorti un nouveau livre mettant en scène Kalmann, je le lirai certainement lors de sa sortie en France.
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