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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ha ce bonheur. Ce bonheur de lectrice qui vient de terminer une formidable lecture. Comment exprimer ce sentiment: joie, gratitude, reconnaissance, bref un véritable ravissement.
C'est ce que je viens de vivre en côtoyant Kalmann et en partageant avec lui la vie de Raufarhöfn, petit port islandais, tout à côté du cercle polaire, village dévitalisé de plus ou moins 200 âmes qui fut autrefois grand et prospère grâce à la pêche aux harengs mais qui aujourd'hui se meurt doucement. Quotas de pêche imposés, il ne reste plus que quelques pêcheurs et Kalmann qui pêche le requin et qui fabrique le 2e meilleur requin fermenté d'Islande. Celui de son grand père étant le premier
Kalman, jeune trentenaire, qui a toujours vécu dans ce village avec son grand-père qui lui a tout appris, Kalmann qui connaît les moindres crevasses, lacs, monts, trous, tours et détours de Raufarhöfn mais également de l'Islande. On sent bien qu'il porte et son village et son Islande dans son coeur. Kalmann, naïf, humble, simple, sans filtre, l'espèce d'idiot du village qui se promène avec son chapeau de cowboy, son étoile de shérif et son ceinturon contenant un pistolet mauser, tout ça, cadeaux de son père américain qui est reparti au États-Unis. Mais Kalmann n'est pas bête, il est en marge et porte sur ses concitoyens un regard candide, innocent, spontané, toujours naturel, juste et vrai. Comme le lecteur est toujours dans la tête de Kalmann, il a droit à des réflexions tout à la fois des plus sérieuses jouissives et cocasses. Mais attention, l'auteur n'en a pas fait une caricature d'idiot de village. Loin de là. Kalmann est autonome, vit seul, sa mère travaillant dans un autre village et son grand père étant maintenant en maison de retraite, il se débrouille très bien avec son bateau de pêche et ses chasses.
Voilà que lors d'une des promenades habituelles de Kalmann pour chasser le renard, celui-ci tombe sur une énorme mare de sang sur la neige. du sang humain, animal ?
Et en même temps, disparaît l'homme le plus riche du village Robert McKenzie. Celui-ci voulait faire du village un lieu hautement prisé des touristes avec son hôtel et son Artic Henge. Disparition, mare de sang, bien sûr que la police débarque et Kalmann deviendra un témoin essentiel, vedette même.
Simplet mais lumineux, un anti-héros tellement rafraichissant dans l'univers du roman policier nous venant du froid. Alors que j'avais l'impression que plus rien ne pouvait me surprendre du polar nordique, voilà qu'on me présente Kalmann grâce à Joachim B. Schmidt, ce Suisse-Allemand installé en Islande depuis plusieurs années.
Kalmann c'est une pépite, un bonheur, un roman original qui me fait dire, oui il y a de l'espoir pour ce genre et qui m'a rendu très heureuse tellement j'ai passé un bon moment de lecture.

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On regrette avant tout cette barrière des langues entravant l'essor de la littérature noire helvétique restant figée dans un développement régional soulignant l'absence d'audace et de curiosité à l'exception de la regrettée édition des Sauvages qui avait publié quelques romans de Sunil Mann et de Plaisir de Lire nous proposant, il y a de cela plusieurs années, les textes d'un auteur tessinois et d'une romancière grisonnaise. Des initiatives isolées qui restent malheureusement sans lendemain. Pourtant, depuis peu, on observe en France un frémissement de l'intérêt pour l'ensemble des régions linguistiques de la Suisse avec la publication chez Finitude du premier roman du tessinois Lucas Brunoni intitulé Les Silences tandis que chez Gallimard, pour la collection La Noire, on publie Kalmann, un roman noir se déroulant en Islande, terre d'adoption du grisonnais Joachim Beat Schmidt récipiendaire du Crime Cologne Award et du troisième Prix Polar Suisse à Granges, unique festival de littérature noire accueillant l'ensemble des auteurs du pays, quelle que soit leur langue ou leur canton d'origine.

Kalmann Oòinsson c'est le shérif de Raufarhöfn, petit port de pêche islandais se situant non loin du cercle polaire arctique. On le reconnaît tout de suite avec son chapeau de cow-boy, son étoile et son mauser qu'il porte à la ceinture et qui lui a été légué par un père américain qu'il n'a jamais rencontré. Il déambule ainsi dans les rues de cette localité déclinante depuis que les quotas de pêche ont été imposés. Plus rien n'est comme avant, mais Kalmann s'en moque un peu puisqu'il continue à pêcher le requin comme le faisait son grand père vivant désormais dans un home pour personnes âgées et à qui il rend visite régulièrement. Esprit simple que rien ne déroute jamais, il chasse également le renard. Et c'est lors de l'un de ses périples qu'il découvre une grande tâche d'hémoglobine que les flocons recouvrent déjà. Se pourrait-il qu'il s'agisse du sang de Robert McKenzie, l'homme fort de la bourgade qui a disparu depuis quelques jours ? En témoin principal de ce qui pourrait apparaître comme une scène de crime, Kalmann va devoir répondre aux questions de la police. Pas certain que ses réponses déroutantes puissent satisfaire les enquêteurs qui ne sont pas là pour rigoler, ceci d'autant plus que tout laisse à penser qu'il en sait davantage qu'il ne veut bien le dire.

Suisse allemand d'origine ayant choisi d'émigrer en Islande en se faisant naturaliser, il fallait sans doute un parcours tel que celui de Joachim Beat Schmidt pour évoquer cette contrée d'adoption mythique en sortant des registres du polar nordique. A certains égards, Kalmann nous rappelle les ouvrages de la fameuse série Martin Beck de Maj Sjöwall et Per Wahlöö publiés bien avant cette saturation de littérature noire venue du nord, en délaissant le récit d'atmosphère pour se concentrer sur le thème social. Au-delà de l'intrigue policière, Joachim Beat Schmidt distille son amour de cette terre d'Islande en abordant, en toile de fond, le sujet de l'écologie et de cette faune à la fois sauvage et fragile qu'il faut sauvegarder avec toutes les conséquences qui en découlent telles que les quotas de pêche mettant en péril l'économie de ces petits ports qui périclitent à l'instar de Raufarhöfn abritant l'Artic Henge, impressionnant monument de pierre destiné à attirer les touristes et qui devient l'une des scènes de crime du roman. Il n'y a rien de grandiloquent ou de pompeux dans le sujet abordé car Joaquim Beat Schmidt a eu le coup de génie d'articuler son récit autour du point de vue de Kalmann qui apparait comme l'idiot du village mais dont la sagesse brut et le regard pragmatique imprégné de naïveté ne cesse de nous interpeller tout en nous amusant parfois au gré d'échanges d'une absurdité hilarante. Autour de ce personnage lumineux, gravite toute une galerie d'individus charismatiques animant ce village nordique au charme indéniable mais qui nous extrait pourtant de tous les clichés nordiques émanant d'un tel environnement. Et puis il faut souligner les qualités narratives de cette enquête policière sortant des sentiers battus en nous permettant d'appréhender le cadre social de cette localité à bout de souffle souffrant notamment de la déshérence des institutions étatiques, ersatz des affres de la crise économique qui a balayé le pays. Au gré d'investigation quelque peu maladroites, Kalmann croise donc les membres de cette petite communauté portant sur lui un regard amusé, parfois narquois à l'exception de sa mère bien évidemment, mais également de son grand-père où l'on décèle l'émotion se dégageant d'une relation très forte qui unis les deux hommes en dépit de la mémoire défaillante du vieil homme appréciant toujours autant le requin fermenté que lui prépare son petit fils. D'une originalité réjouissante, qu'une scène finale époustouflante ne démentira pas, Kalmann nous permet d'appréhender, avec un bel équilibre entre l'intrigue policière décalée, le marasme du contexte économique dans lequel évolue les personnages ainsi que le cadre sublime où la faune sauvage y joue un rôle prépondérant, toute la fragilité d'une région reculée de l'Islande oscillant entre les intérêts de l'entrepreneuriat et la préservation des espèces sur le déclin que Joachim Beat Schmidt met sur le devant de la scène au gré d'un plaidoyer sensible et nuancé. Au final, Kalmann se révèle être un roman exceptionnel qui ne manquera pas de réconcilier certains lecteurs avec le polar nordique dont ils n'attendaient plus grand chose.


Joachim Beat Schmidt : Kalmann (Kalmann). Editions Gallimard/Collection La Noire 2023. Traduit de l'allemand (Suisse) par Barbara Fontaine.

A lire en écoutant : The Anchor Song de Björk. Album : Debut. 1993 Bapsi Ltd. /One Little Independent Records.
Lien : http://www.monromannoiretbie..
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Dans un coin perdu de l'Islande, dépaysement garanti, même si l'auteur est suisse allemand, installé à Reykjavik nous apprend sa biographie, dans ce petit port isolé donc, la disparition d'un riche homme qui fait tourner le village, sucite l'émoi de la population, mais plus par inquiétude de l'avenir, compromis du coup, que par empathie vis à vis du personnage, qui ne manque pas d'ennemis. Ceci constitue le cadre, mais l'intérêt principal, de ce roman brillamment raconté, réside plutôt dans le personnage central, narrateur de l'histoire. le shérif de Raufarhöfn. Il s'agit d'un pêcheur de requin, un peu simplet, aux répliques décalées, parfois hillarantes, qui en sait plus qu'il ne laisse à entendre. On le suit dans ses aventures et ses réflexions sur la vie, et l'enquête avance avec des rebondissements et humour, toujours présent, jusqu'au dénouement, des plus savoureux. Une pépite !
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L'auteur, le livre (368 pages, 2023) :
Oh, encore un auteur de polars islandais ?
Presque : Joachim B. Schmidt est un petit suisse venu du fin fond des Grisons, tombé amoureux de l'Islande et installé depuis à Reykjavik ! Un parcours atypique qui vaut à lui seul le détour par ce titre Kalmann, son quatrième roman, mais le premier traduit en français.

On aime :
❤️ La découverte de l'Islande à travers les yeux de Kalmann, l'idiot du village qui a oublié d'être bête. Fort heureusement, Joachim B. Schmidt réussit à éviter le piège de la caricature facile avec ce type de personnage : son Kalmann n'est pas tombé de la dernière neige et promène son regard incisif (celui de l'auteur ?) sur ses concitoyens.
❤️ le rythme adopté par l'intrigue car bienheureux seront ceux qui se laisseront bercer par le rythme lent de la vie de ce petit port de pêche désormais oublié mais qui rêve encore au temps de sa splendeur, quand la pêche au hareng battait son plein et qu'on n'arrivait pas à loger tous ceux qui venaient travailler ici.

L'intrigue :
Effectivement, tout commence comme un bon polar islandais : non loin d'un petit port de pêche sur le cercle polaire, Kalmann chasse le renard et découvre une large tâche de sang dans la neige.
Dans le même temps, le notable du village, Róbert McKenzie, semble avoir disparu.
Róbert McKenzie c'était au village de Raufarhöfn [le roi des quotas] de pêche, [c'était le roi de Raufarhöfn], [c'était l'homme le plus riche de Raufarhöfn, il possédait le dernier quota de pêche pour le capelan et le cabillaud.]
Mais notre petit suisse ne s'est évidemment pas installé là-haut pour faire concurrence à Indridason.
Car c'est plutôt un très beau portrait que l'auteur à voulu nous peindre : Kalmann, c'est l'idiot du village qui se promène avec une étoile de shérif épinglée à son anorak, mais un idiot qui aurait oublié d'être bête et qui en sait beaucoup sur ses concitoyens qui le regardent avec beaucoup de condescendance et un peu de moquerie.
Le seul qui se soit vraiment intéressé à lui et montré bienveillant, c'est son grand-père mais Kalmann se retrouve un peu solitaire maintenant que son grand-père est à l'hospice. Un grand-père qui lui a d'ailleurs appris à chasser le renard et à pêcher le requin.
La cervelle de Kalmann ne tourne pas bien vite et le bouquin de Joachim B. Schmidt non plus : l'auteur prend tout son temps pour nous décrire la petite vie provinciale et tranquille de Raufarhöfn, un ancien port traditionnel moribond (les fameux quotas).
Vraiment tout son temps puisqu'après la tâche de sang des premières pages, il faudra attendre le milieu du bouquin pour qu'un autre cadavre (celui du fameux McKenzie n'a toujours pas été retrouvé) vienne troubler à nouveau la petite vie tranquille de Raufarhöfn.
Sur fond de neige, tout cela prend des airs de Fargo et l'on se prend à rêver que Frances McDormand endosse un jour le rôle de Birna, la fliquette du village.
Les amateurs d'intrigue policière à rebondissements seront peut-être déçus mais vraiment bienheureux seront ceux qui se laisseront bercer par le rythme lent de la vie de ce petit port de pêche désormais oublié mais qui rêve encore au temps de sa splendeur, quand la pêche au hareng battait son plein, qu'on exportait vers toute l'Europe et qu'on n'arrivait pas à loger tous ceux qui venaient travailler ici.
Il manque sans doute quelques cases dans la tête de Kalmann et il manque assurément quelques quotas et quelques bateaux dans le port délaissé de Raufarhöfn : mais avec ces deux portraits très réussis, celui de Kalmann et celui du village, on tient là un très bon roman que l'on referme à regret, désolé de devoir quitter Kalmann et les quelques autres habitants restés dans son village.
L'intrigue policière reprendra à peine ses droits dans les derniers chapitres pour un final très réussi, bien à la hauteur de ce très agréable roman.
Nos vrais gros coups de coeur se font rares : c'est dire si cet auteur suisse mérite qu'on le suive jusqu'au cercle polaire et qu'on attende avec impatience les prochaines traductions.

PS : le port de Raufarhöfn existe réellement (c'est le village le plus septentrional de l'île) de même que le vrai-faux monument Arctic Henge construit en 2004 par ... mais oui, le propriétaire de l'hôtel du coin !
Pour celles et ceux qui aiment les ours blancs et les requins.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.com/..
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Raufarhöfn, petit port et bourgade moribonde de 175 âmes, au Nord-Est et à 700 km de Reykjavik. Kalmann, 34 ans, chasseur de requin du Groenland, « le shérif de Raufarhöfn avec son étoile de Shérif de Los-Angeles sur sa poitrine, son chapeau de cowboy et son Mauser à la hanche, héritages de son père biologique américain qu'in na pas connu – « le donneur de sperme » selon sa mère, est le retardé du coin d'après certains, atypique pour d'autres, dans son monde pour des troisièmes. Son grand père chasseur de requin avant lui est dans une maison de retraite, sa mère a fui la conserverie et le village. Désormais, infirmière dans un hôpital ailleurs.
Kalmann, à la mémoire incertaine, alors qu'il chasse un renard polaire, et, que l'homme du pays – le roi des quotas de pêches – Robert McKenzie a disparu, il tombe sur mare de sang qui se mêle à la neige.
Roman noir à la première personne. Kalmann, trouvant sa place dans la communauté et solitaire dans la nature et son bateau, a des rapports ambigus avec la société ; tendres avec son grand-père, soumis et trouvant du réconfort auprès de sa mère, avec Birma la commissaire.
Le mystère va crescendo et s'épaissit jusqu'au dénouement.
Une très belle surprise, une belle rencontre et un coup de coeur.
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Lire ce roman est une expérience rare de lecture. Au début, on se dit qu'on n'est pas intéressé par les aventures d'un trentenaire attardé, pêcheur de requin, vivant à Raufarhöfn, port d'Islande qui se meurt après avoir eu son heure de gloire du temps de la pêche au hareng. Toutefois, on n'est pas étonné d'être en train de lire ce roman inclassable, voire bizarre, car on sait que son auteur Joachim B. Schmidt est un original. Un homme qui avait la chance de vivre dans le plus beau pays d'Europe, la Suisse, et qui tout d'un coup tombe amoureux de l'Islande et s'y installe. L'Islande, ce pays aride de landes rases, aux nombreux volcans actifs, au climat froid (12°C L été), dont la capitale ne compte guère que 120 000 habitants et où les divertissements sont plus que limités. Un auteur étrange donc, qui écrit un roman hors du commun.


On comprend progressivement que ce roman est le récit de la vie de ce village (Raufarhöfn), ou plutôt de sa fin de vie. Des individus meurent, le renard polaire noir meurt, le requin du Groenland meurt, et le village meurt aussi. C'est également le récit de la vie un peu triste de notre héros attardé, "Kalmann le shérif de Raufarhöfn", héros auquel on s'attache progressivement, sans comprendre pourquoi réellement. Mais on craint pour lui. Et puis enfin, c'est un roman policier. Róbert McKenzie, l'homme le plus riche du village a disparu. Que c'est-il passé? Mort très certainement. Est-ce l'ours polaire qui l'a tué? Comme le prétend Kalmann. Mais alors qu'est-il advenu de son corps? Dans la neige qui recouvre les indices, dans le brouillard qui brouille la vision, l'intrigue évolue vers une fin inattendue et extrêmement émouvante. Roman unique, à lire pour son originalité et son humanité.
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L'Islande, du requin fermenté, un très petit village et Kalmann, le "shérif" du village... Une narration déroutante et extrêmement bien menée qui m'a laissé supposer tout et son contraire, pour finalement m'offrir un épilogue à la hauteur. Beaucoup aimé !
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Un homme disparait dans un petit village au nord de l'Islande. Kalmann, âme simple, se retrouve mêlé à des événements étranges. Un énième roman islandais ?
Non, car vu au travers des yeux de ce personnage pas comme les autres, plusieurs thèmes sont abordés, la fin de la pêche, la nature magnifique et si fragile, le courage, l'amour, la vieillesse, les secrets. Et finalement Kalmann qui n'est pas si "bête" que ça. Une jolie surprise.
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