Ce que je suis, une fille et pas un garçon, me rattrape.
Enceinte à 17 ans , alors qu'elle va passer son bac un mois après.Décrit très bien l'histoire des jeunes femmes qui avortent et qui toute leur vie n'oublie jamais cet enfant à qui elle n'ont pas donné de "nom" et qui fait partie de leur vécu .
Histoire que toutes les jeunes filles devraient lire .
L'avortement n'est pas un acte anodin mais laisse des séquelles , l'auteur nous transmet parfaitement ses sentiments .
Je pleure parce que,j'en suis sure,je suis enceinte.Et je suis seule.
Il y a, pour la première fois, quelque chose de lourd, qui rétrécit ce que je suis.
Ma mère prend soin d'enfants handicapés. Elle nous apprend à ne pas faire de différence entre eux, les enfants dont elle s'occupe, et nous, ses enfants. Elle a raison d'être aussi absente. Ils ont davantage besoin d'elle que nous.
Nous sommes dans cette partie du monde où un garçon et une fille couchent ensemble sous l'oeil bienveillant de leurs parents.
L'avortement, ce n'est pas un beau sujet de littérature.
L'an dernier, dans un entretien accordé au quotidien l'Humanité, Annie Ernaux rappelait qu'une immense solitude entoure les femmes qui avortent.
Je peux l'écrire, désormais, ton absence m'accompagne depuis trente ans.
Ton absence m'a permis d'être la femme libre que je suis aujourd'hui.
J'entre dans un monde différent, un monde contraint où il n'est plus question de devoirs à faire, de films à voir, de copines à inviter ou à éviter, mais de vie et de mort, de ma vie, de mon avenir, de ma liberté, de ce qui se passe dans mon corps, qui peut être la vie ou rien et dont je suis responsable.