Citations sur Dix-sept ans (36)
«Ce n’est pas mon genre d’être enceinte, de ne pas être libre, de ne pas choisir.»
"J'y pense toujours, je n'en parlerai jamais à personne. Parfois, je ne suis pas loin de dire le mot, de le partager avec une amie proche. Et puis non, je renonce.
Pourquoi ce silence?"
En 1971, l'avortement cela voulait dire la prison pour les pauvres, et l'Angleterre pour les riches.
Aujourd'hui Vincent est un homme, un père de famille.
Pense-t-il à ce printemps 1984, à l'hiver 1985 où il aurait pu devenir père ? A-t-il des regrets ? Des remords ? Eprouve-t-il de la gêne, de la honte, de la tristesse . En a-t-il parlé à la mère de ses enfants .
L’an dernier, dans un entretien accordé au quotidien l’Humanité, Annie Ernaux rappelait qu’ « une immense solitude entoure les femmes qui avortent ».
Cette solitude, elle l’a vécue en 1964. Elle avait vingt-trois ans. A l’époque, avorter était un crime puni par la loi.
« On m’a élevée ainsi : les garçons et les filles sont à égalité. Je suis aussi libre que mon frère, ma mère est aussi libre que mon père. C’est faux. Je suis une fille, pas un garçon. J’ai 17 ans, mon corps me trahit, je vais avorter.
J’y pense toujours, je n’en parlerai jamais à personne. Parfois, je ne suis pas loin de dire le mot, de le partager avec une amie proche. Et puis non, je renonce. Pourquoi ce silence ? »
J'étais si insouciante. J'avais un corps de femme, c'était nouveau, je ne savais pas encore que ce corps limite gestes, mouvements, libertés, impose des règles. Il ne vous appartient pas entièrement, peut devenir celui d'un autre. Je me suis sentie trahie par lui. Il m'a dépossédé de ma liberté.
Simone Veil dit : l'avortement est toujours un drame et restera toujours un drame.
J’étais si insouciante. J’avais un corps de femme, c’était nouveau, je ne savais pas encore que ce corps limite gestes, mouvements, libertés, impose des règles. Il ne vous appartient pas entièrement, peut devenir celui d’un autre. Je me suis sentie trahie par lui. Il m’a dépossédée de ma liberté.
J'ai pensé alors: François Fillon, ce corps, le mien, celui d'autres femmes, n'est pas le vôtre. Ce qui se passe à l'intérieur de ce corps ne vous concerne pas. Vous n'avez aucun droit moral, aucun droit de juger.