Gaufrette, Petit-Beurre et Chocolat. Ce titre m'avait beaucoup marqué lorsque j'ai lu ce livre la première fois - il y a plus de 20ans… Et je n'ai pas résisté à l'envie de le lire lorsque je l'ai retrouvé.
Ces trois petits noms de douceurs que l'on aime manger au goûter, sont en fait le surnom de trois petites filles qui ne se soucient que de leur envie de s'amuser ensemble. Fatima, d'origine marocaine, Eugénie, née en Côte-d'Ivoire et Elsa sont très complices, mais le père d'Elsa ne voit pas cette amitié d'un très bon oeil. Elsa nous confie que depuis qu'il est au chômage, son père broie du noir et s'emporte pour un rien. Il lui fait de plus en plus de remarques sur ses fréquentations, et gênée, Elsa met à ses copines. Seulement, un jour Elsa ne supporte plus cette situation et fugue de chez elle.
Cette histoire (publiée en 1989 ! ) reste malheureusement très actuelle pour tout ce qui touche au contexte social. En relisant 20 ans plus tard, je m'aperçois que ce récit, d'abord léger et raconté avec humour traite de sujets bien plus "graves" que le tire et le quatrième de couverture ne le laissait présager. Notamment lorsqu'Elsa se retrouve en foyer et que certains enfants partagent leur expérience d'enfance maltraitée.
J'ai souri en lisant certains passages qui ont vieilli - sur les "nouvelles" technologies des années 1980 - et avec la scène au commissariat qui montre à quel point notre société a évolué sur le regard qu'elle porte sur les enfants et la "bonne manière" de la traiter.