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Vincent Bergier (Illustrateur)
EAN : 9782330156312
256 pages
Actes Sud (06/10/2021)
4.1/5   109 notes
Résumé :
Dans un petit village breton, Lily vit avec son père Maël, au chômage, sa mère Soizic, chauffeur de car, son petit frère Roméo et sa tortue Pissenlit. Petite fille angoissée, Lily se débat avec sa peur de l'inconnu.
Un jour, la mairie annonce l'arrivée d'un groupe de migrants afghans qui provoque l'hostilité des habitants. D'abord méfiante, Lily finit par se lier à un garçon de son âge, qui la suit partout.
De leur amitié va naître de grands boulevers... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (70) Voir plus Ajouter une critique
4,1

sur 109 notes
Je remercie énormément les éditions Actes Sud pour l'envoi, via net galley, du roman jeunesse : Beurre breton et sucre afghan d'Anne Rehbinder.
Dans un petit village breton, Lily vit avec son père Maël, au chômage, sa mère Soizic, chauffeur de car, son petit frère Roméo et sa tortue Pissenlit. Petite fille angoissée, Lily se débat avec sa peur de l'inconnu.
Un jour, la mairie annonce l'arrivée d'un groupe de migrants afghans ; ce qui provoque l'hostilité des habitants.
D'abord méfiante, Lily finit par se lier à un garçon de son âge, qui la suit partout.
De leur amitié va naître de grands bouleversements...
Beurre breton et sucre afghan est un roman jeunesse totalement d'actualité qui traite avec beaucoup de justesse de l'arrivée de migrants dans un petit village. Nous faisons souvent preuve de méfiance envers ce que nous ne connaissons pas et cet ouvrage l'explique bien.
Les villageois ne sont pas réellement méchants ou malveillants, seulement ils voient d'un mauvais oeil l'arrivée de migrants chez eux ! Ils véhiculent des clichés et leurs propos sont parfois stupéfiants. J'ai beaucoup aimé le passage où le maire parle de leur arrivée et la réaction de certains car malheureusement c'est souvent ainsi que ça se déroule. le montrer aux enfants est une bonne idée, surtout qu'ici c'est tout en nuances ce qui est appréciable. L'autrice se sert des clichés pour les tourner en dérision.
Le personnage principal est une petite fille très angoissée prénommée Lily. Chez elle, les choses sont inversées, car c'est sa maman qui fait un métier d'homme (chauffeur de bus) et son papa qui reste à la maison (il est au chômage). Elle a un petit frère prénommé Roméo.
Lily est une chouette petite fille mais elle a peur de tout, à commencer par l'inconnu ! Elle n'est donc pas ravie de l'arrivée d'étrangers dans son école. Elle va pourtant sympathiser avec l'un des "intrus" ;) Jamais cette petite fille n'aurait pu imaginer qu'enfin elle aurait un ami, un vrai, et qu'il bouleverserait ainsi sa vie.
Lily et le petit garçon afghan vont sans le vouloir bousculer la vie de ce petit village. C'est très réaliste et très touchant.
Mine de rien le lecteur (jeune comme moins jeune) peut apprendre des choses sur la culture afghane.. et bretonne ;)
L'écriture est fluide, il y a de l'humour, plein de sentiments (bons comme moins bons) et l'ensemble donne un bon roman jeunesse qui a su me charmer.
J'ai adoré ma lecture. Beurre breton et sucre afghan est un roman jeunesse accessible à tous, dès 10 - 11 ans.
Ma note : un énorme cinq étoiles.
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La version simple et efficace vous dirait simplement que j'ai adoré ce roman, et qu'il a pour moi tous les critères pour que je le fasse découvrir à mes élèves, de la sixième à la troisième (oui, tous mes élèves sans exception, y compris les plus jeunes), un roman que j'ai aimé lire, parce qu'il parle à la fois de sujets d'actualité, et parce qu'il ne nous fait pas croire que tout est rose.
Prenons la vie de Lily, la jeune narratrice de ce roman. Son père est au chômage, depuis la fermeture de la conserverie, et c'est sa mère, chauffeur de car, qui fait bouillir la marmite, selon l'expression consacrée. Elle en a assez, Soizic, parfois, que ce soit elle qui fasse tout, ou presque, parce que Maël n'est plus capable de faire face. Il n'a plus rien – plus la force, plus la force de chercher du travail, de s'occuper un peu de la maison, de préparer les repas, lui qui aime pourtant cuisiner. Vous l'aurez compris, Maël est profondément dépressif, et Soizic est épuisée. Lily, au milieu, se fait toute petite ou presque, et ne parle pas à ses parents de ses cauchemars.
Puis, un jour, la vie change. Ah non, ce n'est pas subitement la conserverie qui ouvre, ou Maël qui ose enfin se lancer dans un autre secteur d'activités que le sien. Maël qui, jeune, a dû brider ses rêves pour faire comme ses parents, comme ses frères, comme tout le monde en fait. Non, le maire annonce que sa commune accueillera des migrants afghans. Les réactions hostiles ne se font pas attendre. le pire ? Elles sont parfaitement crédibles, ce qui montre que l'autrice a vraiment sondé l'air du temps. L'on ne pense pas assez à ce qui se passe dans les petits villages, à ce rejet pour tout ce qui vient d'ailleurs, parce que, n'est-ce pas, on ne sait jamais ! L'impression que rien ne change, et que l'on pourrait rejouer à l'infini un célèbre sketch de Fernand Raynaud « le pain des français ».
Lily n'a pas ces préjugés, elle qui subit déjà ceux des autres, et elle devient ami avec un des jeunes élèves de son établissement. le retour à la vie, c'est aussi le retour dans les établissements scolaires. le retour aussi à des choses qui nous paraissent simples, comme cuisiner les plats que l'on aime, partager ses plats, en découvrir d'autres, célébrer « ses » fêtes. Nouer des amitiés aussi. Rien ne sera facile, car les embûches seront aussi nombreuses que les préjugés. Un très beau roman !
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Très belle surprise mettant à l'honneur de belles valeurs comme l'entraide, la compassion et le partage (famille, amis, autrui). J'ai adoré les scènes avec les deux pères, notamment le premier repas. C'est tendre, drôle, touchant et réaliste. le dernier chapitre, si crédible, m'a mis une boule au ventre ! Pépite.
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Lily vit en Bretagne dans une famille qui ne va pas très bien. Son père est au chômage depuis longtemps et son état dépressif a des conséquences sur toute la famille et sur sa relation avec son épouse. Cette écolière est assez solitaire et aime bien rester dans un cadre qu'elle s'est construit et ne supporte pas trop que l'on bouscule sa routine. Pourtant, un jour, le maire du village annonce l'arrivé de personnes réfugiées qui viennent d'Afghanistan, notamment Ekhmatuallah, un garçon de son père et son père. Cette arrivée va susciter des réactions diverses dont certaines très hostiles.
J'ai aimé que ce roman mette en avant la situation d'un pays qui est dans l'actualité et que à hauteur de village et d'une famille nous puissions suivre les différentes réactions, évolutions, résistance, revirements qui peuvent avoir lieu dès lors qu'il s'agit d'accueillir une personne étrangère ou différente quelle qu'elle soit. le personnages sont montrés avec leurs qualités et leurs défauts; leurs limites et leur capacité à changer. La valeur de l'expérience est mise en avant ; si on se laisse une chance de connaître les individus alors on peut aussi changer d'avis, les reconnaître comme des semblables et ne plus les voir comme une masse inquiétante. En cela ce livre oeuvre évidemment contre les discours racistes qui englobe la menace qu'ils dénoncent dans une masse inhumaine. J'ai adoré que le partage se fasse notamment au travers de la cuisine qui permet malgré la difficulté de la langue de partager des gestes, des savoir-faire et bien sur des émotions. le partage de la nourriture est ce qui permet dans le roman de réunir toutes les personnes malgré les oppositions. J'ai aussi apprécié que les personnages "au fourneau" soient des hommes. Dans la famille de Lily c'est son père qui est à la maison et qui aime cuisiner. C'est sa mère qui travaille sur les routes entourée d'hommes et c'est elle qui essaye de donner un cadre à la vie de la famille qui est malmenée.
A lire, à lire, à lire !
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Tout commence lorsque le maire annonce l'arrivée de migrants afghans dans leur petit village breton. Comme une partie de la population, Lily, 10 ans, est effrayée à l'idée que sa vie et ses habitudes puissent changer. Pourtant, une amitié va naître entre elle et Ekhma, petit afghan espiègle et curieux. A eux deux, ils vont chambouler la vie de leurs papas et le regard des habitants sur les étrangers.

La couverture est plutôt réussie et le titre, très malin, est à lui seul une invitation à la lecture. Pas de surprise ni dans l'histoire ni dans la fin, mais l'autrice a su mener sa barque à bon port.
Avec ce roman court, au style vif et efficace, elle soulève la question sociétale du moment qui divise : que faire de tous ces migrants qui arrivent en France, comment réagir ? Les traiter avec humanité ou les rejeter par peur de l'inconnu et de la différence ? Les clichés ont parfois la vie dure.

Lily et Ekhma, sont très attachants, et leur relation assez émouvante. Au fur et à mesure du récit, le regard de Lily change, évolue. Elle apprend, à ses dépens, que parfois la vie ne fait pas de cadeau, mais elle est prête à affronter le monde.
Chacun pourra lire ce récit comme il le veut, une belle histoire d'amitié ou un début de réflexion sur notre société et nos relations aux autres. Un roman optimiste pour faire grandir les enfants.
Merci à NetGalley et aux éditions Actes sud junior pour cette découverte et je souhaite beaucoup d'autres livres à cette jeune autrice.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Vous n'avez pas honte ? Vous pensez à ce qu'ils ont traversé ? Juste une seconde, vous y avez pensé ? Vous pensez qu'ils sautent au plafond, les réfugiés, à l'idée de se retrouver à des milliers de kilomètres de chez eux, dans notre petit village paumé ? Vous ne pensez pas qu'ils préféreraient rester chez eux, près de leurs familles ? Comme nous, en fait. Ils sont exactement comme nous ! Vous pensez qu'ils se sont levés tranquillement un matin et qu'ils se sont dit : « tiens, si on allait envahir un village breton, si on allait prendre leur travail, violer leurs femmes et manger leurs enfants ? Et on va construire des mosquées géantes sur les places de leurs églises. » vous croyez que c'est comme ça ?
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Il y a eu du brouhaha, et le maire, plus personne n'entendait ce qu'il disait. Il est devenu tout rouge et il a fini par réclamer le silence, " bordel de merde". ça a calmé tout le monde.
( p 30 )
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C’est la voix d’Ekhma qui m’a sorti du cauchemar. Avec ses
grands yeux gourmands, il a levé son verre vers moi, en disant
« tchin-tchin », comme papa lui avait appris. J’ai
répondu machinalement « kha sehat walary ». Comme il me
le faisait répéter depuis des jours en riant comme un ouistiti,
parce que mon pachtou était très comique, apparemment. J’avais la
bouche sèche, et je crois que mon sourire n’était pas très
crédible. L’expression a changé sur le visage d’Ekhma, et
l’interrogation soudaine dans ses yeux m’a fendu le cœur. Il ne
se doutait de rien. C’est là que j’ai aperçu maman qui courait
à travers la place. Tout essoufflée, elle nous a arrachés à nos
boissons avec tellement de force que la table a vacillé.



Venez, venez. C’est bon, je les ai trouvés.


On
s’est frayé un chemin à travers la foule grouillante. Tourné au
coin de la rue, virage à gauche, couru encore, et puis, enfin, on
l’a vu.

Il
était là, flambloyant, dans le coin d’une placette, qui avait
l’air d’exister juste pour qu’il y prenne place.

Maël
et Azmaray avaient même pu sortir les trois tables et les chaises
pliantes le week-end précédent, en en mettant partout sur la
pelouse. Toute les tables étaient prises, et des gens dévoraient
leurs beignets joyeusement. D’autres faisaient la queue, et de la
musique sortait des enceintes. Les papas avaient des sourires ravis
et s’agitaient dans tous les sens pour servir les gens le mieux
possible. Le monde était merveilleux.





Citation
choisie par Charlie
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Et puis papa lui a dit ce dont il était sûr. Si dans une autre vie, c'est nous qui étions arrivés chez eux, en Afghanistan, Ekhma et son père nous auraient accueillis. Ils nous auraient aidés à trouver une maison et même du travail. Ils nous auraient au moins aidés à faire un petit Noël avec les moyens du bord, pour nous donner du réconfort. (p.111)
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Après l’école, c’est pareil. Parce que le plus souvent, on a mis l’âme à rude épreuve. On passe nos journées à entendre parler de la guillotine, des gens qui ont faim, des multiplications et de la peste noire.
Faut pas croire non plus que ça ne nous fait rien du tout.
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