Dire que
Jacky Schwartzmann a un faible pour les losers magnifiques est un euphémisme . Après François Feldman héros de «
Demain c'est loin » il met en scène le seul et
l'unique Dino Scala . Comme son prédécesseur , Dino est issu de la cité des Buers à Lyon . Il aurait pu finir racaille ou trafiquant de drogue , le voici devenu le chevalier servant de sa compagne luxembourgeoise , Lucienne , une riche héritière d'un empire familial .Trente ans les séparent mais qu'est ce que c'est quand on est amoureux . N'allez surtout pas dire à Dino qu'il est un gigolo car lui il est vraiment fou de sa petite Lucienne ( et de son argent ) .
Dino est au Luxembourg comme un coq en pâte dans ce cocon dans lequel il a ses habitudes mais le rixe de trop avec un banquier mal léché va l'obliger à s'exiler un moment
Direction Saint Tropez et ses genda…pardon ses yachts de luxe . Malheureusement un incident mécanique sur sa Merco - réputée pourtant increvable dixit les chauffeurs de taxi parisiens - va l'obliger à s'échouer temporairement dans un hôtel de plein air sis à La Ciotat .
Le camping est aux abois alors qu'un jeune adolescent hollandais vient de mourir , noyé .
Il va y faire la connaissance d'un écrivain à succès , Charles Desservy , et de sa Bentley . L'auteur en goguette , en peine exploration de la populace en chemisettes et tongs des lieux va se lier d'amitié avec Dino , alors que les meurtres se multiplient dans le camping comme des petits pains . Sans que cela soucie plus les deux acolytes , ceux-ci vont alors passer leurs soirées à écluser leurs bouteilles de champagne . Véritablement inconscients ou quelque peu coupables ?
Je me suis bien marré tout au long des 192 pages que compte ce roman . Autant pour les bons mots que pour la tonalité totalement « politiquement incorrecte « et assumé du récit .
Jacky Schwartzmann ne fait pas de quartier et c'est tant mieux ! du second degré et plus si affinités qui nous fournissent une belle matière au fonctionnement à plein des zygomatiques . Que dire des personnages ? ils sont juste magnifiques ! le flamboyant Dino , ancien lascar des banlieues devenu personnalité du Luxembourg ou Charles Desservy cet auteur aristocrate en pleine immersion , avec son maillot de bains Décathlon pour faire populo . En plus pour moi je n'ai pas pu m'empêcher de mettre un visage sur la tronche de Dino : Franck Dubosc dans « Camping » . Pas que j'apprécie plus que ça l'humoriste mais la coïncidence du scénario était trop tentante . Et je peux vous dire que ça matche bien !
Le côté polar s'insinue peu à peu dans le récit à travers les incartades de nos deux joyeux lurons mais de manière pas nécessairement la plus conventionnelle - la morale n'étant pas la vertu première de nos deux amis - au diapason du reste de l'histoire , totalement jubilatoire .
Meilleur qu'une dose d'UV ou de détergeant par les temps qui courent , moi je vote pour !