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3,43

sur 55 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Très beau roman dont le héros n'est autre que le Bourbon , héros prisé de tous , héros qui console , héros qui soigne les blessures , qui apaise les douleurs , héros qui permet d'assurer des revenus , héros d'autant plus prisé qu'il est interdit par la prohibition . Nous sommes en 1932 , en Caroline du sud , dans une bourgade où tout n'est que misère et désespérance pour une population d'ouvriers ou de petits paysans dont le seul espoir est de ne pas mourir de faim .Un bar , trois hommes , une altercation , deux morts donc un que tout accable qui prend la fuite.....Chambers , le shériff , 70 ans , ne croit pas vraiment en la culpabilité de celui que tout accable...Qu'en est - il vraiment ? Quelles sont ses raisons et ......a - t - il raison ? A partir de ce moment ce sont des portraits d'êtres très intéressants qui vont se succéder , s'unir , se tolérer , se détester, s'aimer , des portraits de gens enlisés dans leur condition misérable , sans trop espoir d'en sortir . C'est un roman très , très addictif , très bien écrit ( traduit ) , dont l'intensité se fait de plus en plus prenante au fur et à mesure que se tournent les pages , vraiment , comment dire , une histoire où tout semble ordonné et où , en fait , la situation se dramatise jusqu'au dénouement final très noir , comme vous pourrez en juger . Une vraie réussite , à mon sens , pour un premier roman , une très belle intrusion dans une période très difficile de l'histoire américaine . J'ai adoré suivre ces personnages et espérer pour eux à travers cette très belle peinture d'une époque de crise . Un roman que je recommande à tous mes amis amateurs du genre , en les rassurant quant à la violence , bien présente , certes , mais "finement " amenée, sans excès . Une réussite, vraiment .
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Caroline du Sud, 1932. La grande dépression a frappé. La prohibition a été votée. Prenez ces deux faits, et vous obtenez un trafic d'alcool qui permet à des familles de vivre, et aux grands patrons de s'enrichir. L'alcool permet aussi de supporter la vie présente, pas toujours facile. Jamais facile serait plus juste. le sherif Chambers a perdu ses deux fils à la guerre. Mary Jane Hopewell (ne vous trompez pas, il s'agit de son surnom, pas de son vrai prénom) a vécu les combats, la promiscuité des blessés, l'envie de s'en sortir malgré tout. Son frère Joe en parle moins, pourtant lui aussi a été très marqué par la guerre : la naissance de son second fils l'a fait renoncer à l'alcool. La veuve Campbell a perdu son mari à la guerre, et son fils unique est mort sous les balles du shérif - le seul homme qu'il ait jamais tué.
Tous pourraient continuer à (sur)vivre ainsi, sans trop se rendre compte qu'ils sont pauvres puisque tous le sont. Mais un double meurtre a été commis, deux jeunes hommes qui participaient au trafic d'alcool. L'un d'entre eux avait été recueilli par la veuve Campbell. Qui est accusé du meurtre ? Mary Jane, un homme très proche de la veuve. Bizarrement, peu croient qu'il soit le véritable coupable et même si le shérif le cherche - il faut bien enquêter - il doute que l'homme, marginal, ait tué deux hommes de sang froid.
Alors... ce qui commence n'est pas une chasse à l'homme, non, pas à proprement parler. Il s'ennuie plutôt un jeu de cache-cache, pour échapper au shérif d'un côté, pour contrer Larthan Tull de l'autre. Tull est le chef incontesté du trafic d'alcool clandestin, et il ne lui vient pas à l'esprit de partager le gâteau. Pourquoi partagerait-il d'ailleurs ? Il est bien décidé à mettre bon ordre dans toutes les velléités de rébellion - avec des conséquences qu'il n'attendait pas.
Ce qu'il n'attendait pas non plus, et le shérif encore moins est l'arrivée des fédéraux, bien décidés à mettre fin au trafic. Pour eux, tout est blanc ou noir. Pour Chambers, rien n'est aussi simple. C'est d'ailleurs à leur arrivée que le lecteur comprend que l'on est en route vers la catastrophe, comme si, une fois la tragédie, rien ne pouvait l'arrêter.
Oui, ce roman se déroule en 1932, cependant il nous plonge dans le passé - la première guerre mondiale, dont on oublie un peu les conséquences pour les américains - et dans le futur, quand il nous présente les conséquences pour ceux qui ont vécu cette année-là. Un roman qui nous rappelle que le rêve américain n'en a pas toujours été un.
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"un seul parmi les vivants" a le paradoxe des grands romans ; On ne peut s'empêcher de le dévorer et en même temps on voudrait ne jamais le finir.
Caroline du Sud, 1932. Par un soir d'été caniculaire, le vieux shérif Furman Chambers est tiré de son sommeil par un coup de téléphone : deux hommes ont été abattus à la sortie d'une ancienne auberge qui sert désormais de couverture au trafic de bourbonl de Larthan Tull, le « magnat du bourbon ».
Quand Chambers arrive sur les lieux, le nom du coupable circule déjà : Mary Jane Hopewell, un vétéran de la Grande Guerre, qui vit en marge de la société. Mais le shérif, sceptique de nature, décide de mener l'enquête et se retrouve plongé dans une spirale de violence.

Alliant exigence littéraire et talent de conteur, Jon Sealy ressuscite avec brio l'époque de la Grande Dépression. Il y mêle noirceur et moments de grâce inattendus, créant une intensité dramatique saisissante autour des relations familiales, de la folie du pouvoir et des limites de la justice.
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Il faut faire confiance à la collection Terres d'Amérique pour découvrir de nouveaux auteurs américains très prometteurs, voici le dernier en date : Jon Sealy !

Un seul parmi les vivants est un roman qui rend hommage aux grands écrivains du sud américain, c'est au travers d'une époque clé de l'histoire des États-Unis -la Grande Dépression- que cet auteur décide de faire revivre l'Histoire de son pays et de livrer un récit intimiste et sombre. Dès les premières pages je me suis plongée avec ardeur dans cette intrigue fascinante.

Si Ron Rash conseille un roman je ne peux que vouloir le lire et je me suis vraiment régalée. Jon Sealy a une plume très addictive qui s'imprègne autant de l'atmosphère intrinsèque à cette époque que des émotions inhérentes à ses personnages. Tout est très bien mené et je me suis vraiment attachée au personnage central, ce vieux shérif qui va tenter de découvrir la vérité sur un double meurtre dont l'accusé semble tout indiqué.

Dans un chaleur intense, dans une ville en proie au trafic d'alcool, ce double meurtre va démontrer à Furman Chambers que la justice ne peut pas toujours être rendue par le respect de la loi, qu'il faut parfois aller au-delà à ses risques et périls... Dans ces coins reculés où les moeurs sont si dures, chaque être va découvrir sa part d'ombre et de lumière jusqu'au grand dénouement final.

En définitive, un très bon roman qui me fait découvrir un auteur passionnant du Sud des États-Unis !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Jon Sealy nous plonge dans l'Amérique profonde des années trente, plus précisément en Caroline du sud. L'immersion fut aisée, car toute l'atmosphère du roman correspond à l'idée que je me faisais de cette Amérique-là.
Nous sommes en 1932, en pleine dépression économique. La misère est générale. La loi sur la prohibition vient d'être votée, avec pour corolaire -moins paradoxal qu'on pourrait croire- : les distilleries clandestines prolifèrent. Car quoi d'autre que l'alcool pour oublier les vicissitudes de l'existence ! Les moins malheureux cultivent le maïs, composant de base pour ce mauvais alcool, et vivent de sa revente. D'autres subissent les conditions pénibles du travail dans les filatures de coton. Beaucoup n'ont pas de boulot et passent leur temps à se soûler la gueule. Et comme tout américain qui se respecte se doit d'avoir un colt dans la poche… Bien sûr quelques-uns profitent de la situation, s'enrichissent grâce au « bourbon », mais ne se sentent pas heureux pour autant.
L'alcoolisme et la misère sont donc les deux personnages principaux du roman. Mais d'autres, en chair et en os, sont décrits avec talent par l'auteur. On se sent proche d'eux, malgré leurs défauts, que l'on comprend vu l'existence qui est la leur.
Il y a bien sûr une histoire, mais elle est moins importante que la description de l'ambiance lourde qui règne en permanence, et ne justifie en aucun cas l'étiquette de « polar ». On y rencontre un shérif peu traditionnel, peinard, proche de la pension, qui veut avant tout éviter les problèmes et ne se prive pas de sortir une bouteille de bourbon du tiroir de son bureau, on y voit aussi un original qui fuit parce que soupçonné d'un crime qu'il n' a pas commis, un couple d'amoureux dont les pères sont ennemis, une dame d'âge mur qui semble très « classe » mais dirige en fait de façon impitoyable toute cette mafia du bourbon.
Bref ce roman est vivant, bien écrit, très noir au fond mais sans risquer de rendre le lecteur dépressif. A recommander sans hésitation !
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