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3,87

sur 245 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Il avait survécu à son enfance, à une avalanche et à la guerre ». Une vie entière de labeur dans les montagnes autrichiennes pour l'orphelin venu de la ville qui finit par vivre selon ses propres règles, celles d'un homme libre, après avoir été battu, estropié et exploité par un fermier. Face à la guerre, seule capable de l'éloigner de sa terre d'adoption, au travail qui le fait participer à l'évolution de toute une région, à son unique amour volé par une avalanche meurtrière, il garde la tête haute, et quand devenu vieux mais toujours lucide il se retourne sur son passé c'est pour constater qu'il a aimé sa vie entière. Une vie sobre, celle qu'il s'est choisie, qui s'est terminée simplement quand « Il entendait son coeur. Il écouta le silence quand il cessa de battre. Patiemment, il attendit le battement suivant. Et quand il ne vint plus, il lâcha prise et mourut. »
Une vie exemplaire d'un homme ordinaire qui nous émeut et nous transporte.
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Le personnage principal, dont est dépeint la digne vie, naît en Autriche, à la toute fin du XIXème siècle, à une date donnée par le maire car tout le monde ignore la vraie. Il est orphelin et finalement recueilli par son oncle, Kranzstocker, sans grand enthousiasme. Il le fait alors effectuer toutes les corvées de la ferme. Kranzstocker est colérique et violent, à tel point qu'il le rend boiteux.

Et à partir de là, vous l'aurez compris, on assiste à la vie entière d'Andreas Egger, du début à sa fin : ses différents boulots, son mariage, les évènements qui ont chamboulé sa vie, ses moments de bonheur, ceux de labeurs et de solitude…

Il y a une forte question de la perception, du rapport au temps qui tantôt s'allonge comme une longue nuit d'hiver et tantôt se raccourcit et se vit comme un battement de cils. Mais finalement, au bout du compte, il apparaît que la vie déferle comme une avalanche. le sentiment que tout passe et que cela va trop vite.

Il y a aussi, en parallèle de cette vie, le changement du monde qu'il regarde presque passivement : l'apparition de la télévision, les premiers pas de l'homme sur la lune, la guerre. Face à cela, Andreas ne change pas. Il est simple, humble et profite de la vie sobrement, de la montagne enneigée et des paysages que celle-ci a à offrir.

Le style de l'auteur est mesuré et digne. Ce livre bouleverse par son caractère furtif, toute une vie relatée sur une centaine de pages. Il est poétique tant son personnage principal est ordinaire. Il nous émeut.
Lien : https://littecritiques.wordp..
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L'écrivain autrichien signe avec “Une vie entière” un bijou de poésie et délicatesse.
Dans ce roman, il raconte l'histoire d'Andreas Egger, orphelin, confié dès son plus jeune âge à Kranzstocker, fermier d'un village montagnard. Ce dernier le bat régulièrement et lui casse un jour la jambe. Soigné par un rebouteux, il finira boiteux. Mais, doté à la fois d'une grande force physique et de caractère, il tentera toute sa vie de s'élever et d'aller le plus loin possible. L'histoire d'Andreas rappelle à beaucoup d'égard celle de la Félicité d' ”Un Coeur simple” De Maupassant. Même vie de labeur, même humilité.
Robert Seethaler retrace avec beaucoup de sentiments et de grâce les évenements qui marqueront la vie de cet homme jusqu'à sa mort. La grande histoire qui percute la petite. En quelques pages, il dessine un homme courageux et simple, qui se satisfait des petits bonheurs que lui offre sa vie. Ce roman est aussi un hymne aux montagnes autrichiennes, à la beauté et à la force de mère nature.
Robert Seethaler dévoile dans ce roman une belle plume, pleine d'élégance et de sobriété.
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Mélodrame de terroir, agréable à lire.
Une vie entière simple, laborieuse, le plus souvent subie, parfaitement acceptée.
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Des avis élogieux sur ce roman autrichien ont fleuri ces derniers temps sur la blogo, donc, me voilà à le sortir de ma PAL audio.

Me voici moins enthousiaste que mes comparses. Force est de constater que "Qu'une vie entière" n'est pas le style de roman que j'affectionne et dévore. Et puis, l'interprétation qui en est faite par Guy Moign ne m'a pas tout à fait convenu : tantôt monotone, tantôt sentencieuse. de ce fait, exceptés quelques passages où l'émotion est pénétrante, je n'ai pas été plus emportée et touchée que cela par cette audio lecture.

Néanmoins, je reconnais que l'histoire d'Andréas Egger, qui couvre une bonne partie du vingtième siècle, est intéressante. Jeune garçon de ferme maltraité, Egger fuit et retourne au village entre les montagnes. Il se fera tout seul, mènera sans se plaindre une vie de dur labeur et la vie ne sera pas tendre avec lui. On le prend pour un simplet fragile mais Egger est d'une force herculéenne, ne recule jamais devant l'effort, est possède une intelligence et un instinct de vie remarquables. Il sera l'un des premiers à travailler la tête en l'air, puis haut perché, à la construction puis à l'entretien des remontées mécaniques. Au cours de sa vie, Egger le taiseux verra auberges locales et étables se vider de leurs occupants habituels au profit des touristes, de leurs skis, de leurs vêtements de couleur, de leur inconscience face aux dangers de l'environnement montagnard, de leur bêtise aussi grande que leurs certitudes citadines.

Une vie entière, c'est l'histoire d'un "petit" homme dans la multitude, une fourmi dans la fourmilière... Qui avance courageusement dans une vie simple et âpre. le temps passe mais Egger reste placide. L'histoire aussi d'un petit coin reculé qui se transforme autant que le monde, au fil des décennies. Ce récit est assez sobre et dépouillé, ne va pas par quatre chemins, mais ne manque pas de poésie et de philosophie de vie. Aucun doute sur le fait que ce roman couronné outre Rhin plaise aux adeptes du genre !
Lien : http://lescoupsdecoeurdegera..
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Je découvre Robert Seethaler avec Une vie entière. Je l'ai emprunté par hasard à la médiathèque parce qu'il était mis en exergue et surtout parce qu'il est publié chez Sabine Wespieser éditeur et généralement j'apprécie les livres de leur catalogue.

J'ai tout d'abord été séduite par le style que j'ai trouvé très doux, très littéraire, à la fois lent et agréable. L'auteur nous invite à nous mettre dans les pas d'Andreas Egger, un homme qui n'a pas été gâté par la vie puisqu'il est accuilli chez un homme qui l'exploite et le bat jusqu'à le rendre boiteux. Cela aurait pu le rendre hargneux, revendicatif, frustré, il n'en est rien. Il gagne juste une volonté de vivre sa vie comme il l'entend sans se préoccuper des autres, du qu'en dira t'on. Il rencontre l'amour en la personne de Marie. Leur mariage durera malheureusement trop peu de temps.

Parallèlement à l'histoire d'Andreas, on suit l'évolution de la montagne, l'apparition des premiers téléphériques, la naissance de l'engouement pour le ski, les randonnées en montagne. le monde change. Seul Andreas reste identique ou presque. Il est également brièvement question de la guerre puisqu'Andreas sera envoyé sur le front de l'Est.

Un bon moment de lecture comme souvent avec les publications de Sabine Wespieser.
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Ce récit est court. Et la trame est basique. La vie d'un homme simple prés d'un village dans une vallée perdue. La modernité viendra avec l'installation du téléphérique et autre remontées mécaniques. Il est né au début des années 1900. Et si comme il le dit «  l'homme doit élever son regard », il n'ira pas bien loin de sa vallée, sauf pendant la seconde guerre mondiale, parce qu'il n'a pas le choix.
Cet homme vit sa vie d'homme, il travaille dur, aime, et vit des drames qui finalement le changent peu. Pour lui il n'y a qu'une seule façon de faire, continuer à vivre.
J'ai aimé ce texte par la beauté simples de ses phrases qui décrivent avec sincérité, humanité et justesse une existence dure, mais finalement pas si mal. le bon, le mauvais, une vie. Qu' il quittera sans faire de bruit. Seul.

Ça n'est pas aussi triste et morose que l'on pourrait le penser.L'auteur emploie les mots qu'il faut, et c'est beau. Peut-être un peu trop dépouillé cependant, même si finalement cela devait être ainsi .

Lu pour le grand prix des lectrices ELLE
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D'habitude, j'aime les romans contemplatifs. Je me laisse volontiers embarquer par l'histoire, pour peu que l'écriture, le contexte ou le portrait psychologique m'apporte quelque chose.

Dans Une vie entière, nous suivons tout le long de sa vie Andreas Egger, orphelin, bâtard, né en Autriche dans les années 1900, mort dans le même village environ soixante-quinze ans plus tard. Egger est malmené dans son enfance par le fermier qui le recueille, finit par se rebeller et quitte la ferme pour gagner son pain en se louant dans le village pour les travaux de force. Il finira par devenir bûcheron dans une grande compagnie métallurgique qui fabrique les premiers pylônes dans la montagne.

La première moitié du roman retrace l'enfance d'Egger et sa vie de jeune adulte, jusqu'au jour funeste d'un évènement fatal vers ses 35 ans. J'ai bien aimé cette première partie et la description de l'activité bûcheronne, des dangers associés au métier et la modestie des moyens de prévention qui existaient à l'époque. Il faut lire, par exemple, le déroulement de l'accident qui coûte un bras à Gustl Grollerer pour comprendre les risques immenses que couraient ces hommes dépourvus de protection sociale.

Dans la deuxième moitié d'Une vie entière, l'auteur raconte les années de guerre, le retour d'Egger au village vers 1950, sa reprise des petits travaux pour survivre. Robert Seethaler survole ces différents évènements sans s'arrêter à aucun d'entre eux. le style est sobre, efficace, mais dénué de toute émotion. Est-ce parce qu'Egger, un taiseux par excellence, veuf, n'aime personne et n'est aimé de personne ? En tout cas, je n'ai pas su compris l'intérêt de cette deuxième partie. J'ai cherché des messages et je n'en ai pas trouvé. Pour dire le vrai, j'ai même décroché de l'histoire.

Une vie entière est un roman sur la solitude et l'indifférence, le courage physique des hommes et l'ardeur au travail. Robert Seethaler ne prend pas partie. S'il décrit des faits, c'est de manière schématique, trop synthétique, ce qui m'a laissée sur ma faim. J'ai bien regretté, après une première moitié prometteuse.
Lien : http://akarinthi.com/
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La vie peut-elle être désespérante ? Et dans ce cas, pourquoi s'accrocher à elle ? Ces questions trouvent des réponses dans le roman, saisissant, de Robert Seethaler, Une vie entière. Il s'agit de la vie d'Andreas Egger, jeune paysan né- peut-être ? –le 15 août 1898, dans un village des alpes autrichiennes .Il naît orphelin, battu par l'homme qui l'a recueilli chez lui, un certain Kranzstocker, au point de le rendre boiteux.

le roman débute par la découverte faite par Andreas Egger de Jean des Cornes .Ce dernier agonise sur sa paillasse, Andreas Egger le porte jusqu'au village sur un sentier de montagne long de plus de trois kilomètres .Premières souffrances, douleurs préliminaires de la vie.
Il tombe amoureux de Marie, jeune femme embauchée à la ferme où il travaille, parvient à la rejoindre clandestinement dans le village, mais ne parvient pas à entamer une relation pleine avec cette femme, ne peux lui exprimer son amour, faute de maîtrise suffisante du langage, et ne peux consommer cette relation jusqu'à son terme naturel …
Il a conscience de la nécessité de sortir de cette impasse : « Il brûlait de lui demander sa main, le jour même autant que possible, au plus tard le lendemain. Mais il ne savait absolument pas comment s'y prendre. Des nuits entières, il resta assis sur ce seuil construit de ses mains, à fixer l'herbe à ses pieds au clair de lune, en ressassant ses propres insuffisances. Il n'était pas fermier et ne voulait pas l'être. »
Pourtant, le sort, déjà exceptionnellement cruel pour cet homme, s'acharne encore, par la survenance d'une terrible avalanche, décrite par l'auteur en des termes dantesques : « Dix-neuf bovins, vingt-huit porcs, d'innombrables poules et les six malheureux moutons du village y laissèrent la vie. Des jours durant, la puanteur des chairs calcinées empesta l'air et couvrit l'odeur du printemps. »

Marie, cette femme aimée quasi-virtuellement, trouve la mort à l'occasion de cette catastrophe naturelle .Plus tard, mobilisé pendant la seconde guerre mondiale, Andreas Egger est fait prisonnier dans le Caucase .Libéré en 1951, il endure durant sa captivité à Vorochilovgrad les souffrances dues à la malnutrition, au froid, fréquente encore une fois la mort de près : « La mort faisait partie de la vie comme les moisissures faisaient partie du pain .La mort, c'était la fièvre, la mort, c'était la faim. »
Pourtant, Andrea Egger est embauché après la guerre par la société Bittermann & Fils, qui est impliquée dans la construction d'un téléphérique .La mise en route de ce dernier, l'arrivée des touristes donnent à ce lieu un tout autre visage ; celui d'une ville « où le maire n'est plus nazi, à la place des croix gammées, les géraniums ornent de nouveau les fenêtres des maisons. » Après avoir exercé le métier de guide de montagnes et constaté la capacité d'oubli de ses concitoyens, Andreas Egger s'éteint, dans le froid…
Le roman de Robert Seethaler illustre l'omniprésence de la douleur et de la souffrance dans une vie humaine, et aussi la tentative, vaine dans le cas du personnage, d'en atténuer les aspérités et les rigueurs.


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Le récit (trop) simple d'une vie (très) simple.

Ce récit court embrasse l'ensemble de la vie d'Andréas Egger, un homme solitaire et taiseux, de son enfance battue à sa mort en ermite.
C'est simple en effet, trop simple, et un tantinet ennuyeux. Ce récit toujours emprunt d'une espèce de tristesse monotone reste à la surface des choses et des émotions.
Un récit naturaliste que j'ai lu sans enthousiasme.
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