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Critique de Mermed



Des textes et des nombres

Je ne m'intéresse ici qu'à l'utilisation de certains nombres dans la Bible qui peuvent permettre de mieux comprendre comment sont étayées de belles histoires.
Je propose d'abord un exemple révélateur - c'est le mot qui convient…
Une précision, né mono-polythéiste (ma croyance en Dieu se limite désormais au trait d'union) je fréquente la bible quotidiennement, d'autres textes de nature religieuse et philosophique également; je n'y recherche aucune sagesse - mon cas est désespéré - mais j'aime leurs mots, et très souvent leur souffle poétique.

Voici trois extraits de la bible et un de l'évangile de Luc.
Genèse 4.23-24 Lémec dit à ses femmes: Ada et Tsilla, écoutez ma voix ! Femmes de Lémec, écoutez ma parole! J'ai tué un homme pour ma blessure, et un jeune homme pour ma meurtrissure. Caïn sera vengé sept fois, et Lémec soixante-dix-sept fois.

Michée 5.2 (5.1) Et toi, Bethlehem Ephrata, petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël, et dont l'origine remonte aux temps anciens, aux jours de l'éternité.

Zacharie 9.9 Sois transportée d'allégresse, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici, ton roi vient à toi; Il est juste et victorieux, Il est humble et monté sur un âne, sur un âne, le petit d'une ânesse.

Luc 3.23-38 Jésus avait environ trente ans lorsqu'il commença son ministère, étant, comme on le croyait, fils de Joseph, fils d'Héli, fils de Matthat, fils de Lévi, fils de Melchi, fils de Jannaï, fils de Joseph, fils de Mattathias, fils d'Amos, fils de Nahum, fils d'Esli, fils de Naggaï, fils de Maath, fils de Mattathias, fils de Sémeï, fils de Josech, fils de Joda, fils de Joanan, fils de Rhésa, fils de Zorobabel, fils de Salathiel, fils de Néri, fils de Melchi, fils d'Addi, fils de Kosam, fils d'Elmadam, fils D'Er, fils de Jésus, fils d'Éliézer, fils de Jorim, fils de Matthat, fils de Lévi, fils de Siméon, fils de Juda, fils de Joseph, fils de Jonam, fils d'Éliakim, fils de Méléa, fils de Menna, fils de Mattatha, fils de Nathan, fils de David, fils d'Isaï, fils de Jobed, fils de Booz, fils de Salmon, fils de Naasson, fils d'Aminadab, fils d'Admin, fils d'Arni, fils d'Esrom, fils de Pharès, fils de Juda, fils de Jacob, fils d'Isaac, fils d'Abraham, fis de Thara, fils de Nachor, fils de Seruch, fils de Ragau, fils de Phalek, fils d'Éber, fils de Sala, fils de Kaïnam, fils d'Arphaxad, fils de Sem, fils de Noé, fils de Lamech, fils de Mathusala, fils d'Énoch, fils de Jared, fils de Maléléel, fils de Kaïnan, fils d'Énos, fils de Seth, fils d'Adam, fils de Dieu.

Ce que je veux montrer ne changera pas le sens des livres de la Bible ni la croyance que nous avons ou pas; je ne veux qu'indiquer des signaux que ceux qui ont recopiés les textes ont ajoutés comme autant d'indices qui leur paraissaient nécessaires pour conforter leur croyance et celle de leurs amis..

Il s'agit ici du nombre soixante-dix-sept.
J'apporte une seconde précision: je ne suis pas intéressé par la numérologie, mais par les rapports entre les nombres et certains textes: les Sonnets ont pour la plupart été numéroté de façon très attentive par Shakespeare.



J'ai été longtemps perplexe en lisant ces deux versets de la Genèse, je ne comprenais pas cette phrase:
‘Et Lemek soixante-dix-sept fois';
j'ai réfléchi à ce nombre, je me suis reporté à Luc: Jésus y est la soixante-dix-septième génération après Adam; j'ai cherché des références dans ce sens, je ne les ai pas trouvées; j'ai rencontré les savants épistémologistes et des chercheurs de l'école Biblique de Jérusalem, j'ai posé la question dans plusieurs Yeshiva, j'ai même tenté de poser cette question dans un centre d'études de la cabale à Jérusalem (je dis tenté, parce que les seuls signes de vie que j'ai eus furent les gestes – aucune parole – m'enjoignant de sortir) personne n'a pu me répondre parce que personne n'y avait réfléchi et parce que cela n'a pas une grande importance, sauf si l'on veut savoir pourquoi il y a une phrase qui n'a aucun sens là où elle est. Lemek, vengé par le Christ, pourquoi pas ? C'est un début de sens, ajouté pour cause de soixante-dix-sept par les lettrés, vraisemblablement ancêtres des Cabalistes, qui ont recopié les textes.

Deux autres indices: les versets de Michée et de Zacharie - que les chrétiens considèrent comme des versets annonciateurs de la venue du Christ - comportent chacun soixante-dix-sept lettres en Hébreu.
Je pense que ces rédacteurs du 1° siècle (ou peut-être un peu après) ont - connaissant les évangiles et la vie du Christ - voulu glisser ces indices (et certainement bien d'autres) dans la Bible pour justifier la venue du Christ/ Messie et permettre aux Chrétiens de trouver la confirmation que l'ordre des choses était établi de longue date.
Mon hypothèse est peut-être juste, peut-être pas, et tout cela n'a qu'une importance marginale, mais m'intéresse dans le cadre de la genèse d'un texte voire d'une foi.

Tout comme m'intéresse le rapport entre certains passages et les nombres parfaits; les auteurs ont-ils voulu nous convaincre de manière subtile de la perfection du texte, de l'authenticité parfaite du sens du texte ?
Peut-être, peut-être pas …
Mais la question se pose…
Saint Augustin évoquait déjà le premier nombre parfait (six) dans la Cité de Dieu 
‘Ce n'est pas parce que Dieu a créé le monde en six jours que six est un nombre parfait, mais c'est parce que six est un nombre parfait que Dieu a créé le monde en six jours.'
Le second des nombres parfaits, le vingt-huit, apparaît subtilement à deux reprises :
Le premier verset de la Genèse est composé en hébreu de vingt-huit lettres.
Qohélet limite son énumération à vingt-huit temps, associant le chiffre parfait à la perfection des vers. Les commentateurs les plus érudits – quand vous posez la question, vous diront qu'il y a là tous les temps de la vie d'un homme, ce qui est inexact, beaucoup d'autres auraient pu être ajoutés, ne serait-ce que sur les saisons, les récoltes…

Doit-on voir dans ces coïncidences les prémices subtiles et géniales de l'information subliminale ?

J'en serais enchanté.


© Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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