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Citations sur Retour à Brooklyn (Requiem for a dream) (26)

Elle était attachée dans son fauteuil roulant, sa tête tombait en avant, on la poussait dans les couloirs, dans un ascenseur, dans d'autres couloirs, elle avait, de temps en temps, un éclair de conscience et se rappelait qu'elle n'avait pas eu son petit déjeuner, tant mieux, elle n'avait pas eu à repasser par cette épreuve, ça lui redonnait le courage de penser qu'il y avait peut-être de l'espoir, qu'elle allait peut-être revoir ce charmant jeune docteur, et sa tête retombait, on l'avait hissée sur une table, elle avait cligné des yeux, les avait ouverts, elle ne reconnaissait rien et s'était mise à frissonner et à trembler de peur tandis que les visages défilaient, tout brouillés, il y avait des lumières, elle ne savait pas où elle était mais quelque chose lui disait qu'elle n'aurait pas dû y être, le sentiment très net, à travers ce voile, que c'était une question de vie ou de mort, qu'elle aurait dû sortir de cette pièce, loin de tous ces gens aux visages informes, ou qui se cachaient derrière Dieu sait quoi, elle essayait de leur résister, elle en était incapable, des mains puissantes la maintenaient sur la table, l'y attachaient, sa gorge se bouchait, son cœur menaçait d'exploser, on lui avait fixé quelque chose sur la tête et fourré quelque chose entre les dents, les gens parlaient, riaient, mais les voix étaient brouillées, un tas de visages se penchaient sur elle, la regardaient, l'épiaient, ses yeux s'écarquillaient, elle entendait des rires, les visages s’écartaient, s’évanouissaient dans le brouillard, et ce fut soudain comme si un coup de feu lui traversait le corps, comme si ses yeux allaient éclater dans leurs orbites, son corps entier grillait, il se raidit, se tendit, prêt à éclater, une douleur qui lui transperçait le crâne, lui crevait les oreilles, les tempes, Sara n’arrêtait pas de sauter et de rebondir, le feu grillait jusqu’à la moindre cellule, ses os se tordaient, écrasés entre d’énormes pinces, à mesure que le courant s’intensifiait, son corps s’arc-bouta et se rabattit sur la table, ses os claquèrent, elle pouvait sentir brûler sa chair, des crocs s’enfonçaient dans ses orbites, lui arrachaient les yeux, elle ne pouvait plus qu’endurer, souffrir, et respirer cette odeur de chair brûlée, elle était incapable de crier, d’implorer, de supplier, d’émettre le moindre son, de mourir même, rivée qu’elle était à cette lancinante douleur, tandis qu’elle entendait ce hurlement dans sa tête, AAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHhhhhhhhhhhh…
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"Tempus fugit, vraiment, hein ? Quelquefois. Et quelquefois il n'a pas l'air de bouger. Comme si on était dans un sac sans pouvoir en sortir et il y a toujours quelqu'un pour vous dire que ça ira mieux avec le temps, alors que le temps ne bouge pas et se moque bien de vous et de vos peines... Et puis le sac se déchire et on se retrouve six mois plus tard. Comme si on venait juste d'enlever ses vêtements d'été et c'est déjà Noël, avec dix années de souffrance entre les deux." (p. 47 - Ed. 10/18)
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La solution qu'on regarde chauffer et se dissoudre, le coton qu'on remue de la pointe de l'aiguille, la seringue qui aspire puis qu'on serre dans sa bouche pendant qu'on se ligote sa veine favorite, en réutilisant le même trou généralement, l'excitation quand l'aiguille s'enfonce et quand le sang gicle dans le seringue, le bandeau qu'on attache et la merde qu'on s'injecte dans le bras et l'attente de cette premiere bouffé de chaleur dans le corps et qui enfle dans vos boyaux et la seringue qui se remplit de sang, et on arrête, on arrahce l'aiguille, on la repose dans le verre plein d'eau, on essuie les gouttes de sang sur son bras, et on se rassoit et on se sent fort, invulnérable, entier, et un tas d'autres choses, mais entier, surtout.
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Ils burent un autre verre de Perrier, ils étaient bien vraiment, malgré la sueur, la chaleur du jour et la came. Harry ferma les yeux et respira profondément, avec un sourire des plus serein. Qu'est-ce que tu fais? J'renifle. Tu renifles? Tu renifles quoi? Nous bébé. Nous.
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La fin de Sara :
"Les bras croisés elle glissait vers la salle de télévision, dans ses pantoufles de papier. Il y en avait déjà quelques-uns , assis, le menton sur la poitrine, sous l'effet de la drogue. D'autres riaient, ou pleuraient. Sara fixait l'écran" (p. 28 - Ed. 10/18)

Celle de Marion :
"[...] Big Tim avait raison, ne cessait-elle de se répéter, cette came est de première. J'en ai pour un moment. Elle avait souri. Et il y en aura encore, et je n'aurai plus à partager. Autant que j'en veux, toujours. Elle se peletonna sur le divan et sourit, Toujours. (p. 296 - Ed. 10/18)

Et Tyrone :
"Les spasmes et les hoquets finirent par s'arrêter, une autre journée s'écoula, avec l'aide de ses compagnons, et Tyrone ne fut bientôt plus qu'un macaque comme les autres, les gardes le laissaient tranquille, qu'y fasse son boulot, qu'y fasse son temps, et il restait là sur son lit, la nuit, à rêver de sa mamy et de la douce chaleur de ses seins." (p. 303 - Ed. 10/18)

Enfin, Harry :
"Harry regarda [l'infirmière] un moment, il sentait sur son front la fraîcheur du linge humide, ses yeux se fermèrent, il sombra progressivement dans l'inconscience sans cesser de lutter, avec ce qu'il lui restait de forces, pour échapper au noir, aux griffes du monstre, et retourner à son rêve de lumière." (p. 300 - Ed. 10/18)
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Sara hocha la tête, Bon, Je suis heureuse. Je suis contente que tu te sois trouvé une gentille fille et un bon travail. Je suis heureuse. Ton père et moi nous n’avons toujours voulu que ton bien, le meilleur. Tout finit bien, je le vois tous les jours à la télévision. Toujours. Sara se leva et prit son fils dans ses bras et l’étreignit, des larmes lui caressaient les joues, Je suis heureuse Harry que tu sois avec quelqu’un. Porte-toi bien et sois heureux. Et ayez beaucoup d’enfants. Ne vous contentez pas d’un seul. Ce n’est pas bon. Ayez un tas d’enfants. Ils vous rendront heureux. Harry s’efforçait d’étreindre sa mère, de la laisser l’étreindre, sans la repousser, il se raccrochait à elle avec une sorte de désespoir, il ne savait absolument pas pourquoi, quelque chose lui commandait de tenir et il tenait, tant qu’il pouvait, comme si c’était capital. Elle le serrait, elle l’écrasait, mais il tenait bon, contre sa volonté d’une certaine manière. Finalement, au moment même où il s’attendait à tomber en miettes, sa mère recula légèrement et le regarda dans les yeux et sourit, Tu vois, je pleure déjà. Je suis si heureuse que j’en pleure. Harry se contraignit, avec le plus grand effort, à un sourire crispé, J’suis content qu’tu sois heureuse Ma. J’t’aime bien, vraiment.
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Il n'avait jamais vu sa mère si vivante, prenant un tel goût à la vie. La seule fois qu'il avait vu quelqu'un de si emballé, de si excité, c'était quand on avait parlé à un vieux camé d'une merde de première et qu'il avait assez d'argent pour s'la payer.
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The enemy ate away at their will so they could not resist, their bodies not only craving, but needing the very poison that ground them into that pitiable state of being, the mind diseased and crippled by the enemy it was obsessed with and the obsession and terrible physical need corrupting the soul until the actions were less than those of an animal, less than those of a wounded animal, less than those of anything and every thing they did not want to be.
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"Bon, je l'adore quand même, moi, cette musique. Elle me rend, comment dirai-je, heureuse d'être triste" (p. 119 - Ed. 10/18)
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… Et le café commença à la stimuler et son cœur battait de plus en plus vite et elle grinçait des dents et serrait les mâchoires et une sorte d'ivresse s'emparait d'elle et elle repensa à sa robe rouge et au poids qu'elle perdait zophtic zopthic - Et son visage se tordait en un sourire et elle se décida enfin à boire le reste du café et alla raconta ses dames comment Harry avait réussi, il avait son affaire à lui et une fiancée et elle serait bientôt grand-mère. tout finissait bien.
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