Brian Selznick réussit encore à créer un monde totalement envoutant! À elles seules, les illustrations font de la maison des merveilles un véritable chef-d'oeuvre. Il semblerait que celles-ci aient occupé l'auteur-illustrateur pour une année entière! le lecteur peut y apprécier plus de 400 pages de dessins au fusain, dont les détails sont dignes d'un travail d'orfèvre. Fiévreusement, on se laisse embarquer dans cette tragédie familiale aux allures grandiloquentes. Et puis, au détour d'une page, après 134 ans d'histoire, tout s'arrête brusquement en 1900.
Heureusement pour le lecteur, le texte qui suit est tout aussi accrocheur. On tombe rapidement sous le charme du Joseph, qui, en 1990, tente de trouver sa place dans ce monde. On se pose mille et une questions avec lui, tout en essuyant frustration sur frustration devant la langue de bois de son oncle. Et ce qui met encore plus en haleine, c'est que ses questions d'ordre familial et sa vie au XXe siècle font étonnamment écho au précédent récit de la famille Marvel :
Shakespeare, le médaillon-oiseau, le chien blanc itinérant, la voisine déguisée en garçon… Quelle histoire cache exactement oncle Albert sous sa tristesse nostalgique? Pourquoi refuse-t-il la main tendue que lui offre le présent, de par son neveu, qui, clairement, partage de nombreux points en commun avec lui? Avec ce nouveau format qui distingue ce troisième roman de ses prédécesseurs, où un bloc de texte suit un bloc d'images, on ne peut, encore une fois, qu'être émerveillé par ces deux récits qui s'emboitent magiquement!
« Aut Visum Aut Non », reprend incessamment le livre. « Ou bien on voit. Ou bien on ne voit pas. »
Au final, La maison des merveilles est une formidable histoire sur l'amour de la vie, sur ses instants de bonheur, mais aussi sur ses instants de malheur, dans laquelle le passé et le futur s'entrelacent. J'ai beaucoup aimé les nombreuses références subtiles de l'auteur sur le temps qui passe et l'importance du pardon pour avancer, entre autres via la montre cassée de Joseph, arrêtée à 11h16. « Même une montre cassée donne l'heure juste deux fois par jour », nous rappelle-t-il sagement.
L'auteur-illustrateur conclut son livre brillamment, tourné vers la promesse du bonheur que peut offrir le futur. Et pour faire plaisir à ses lecteurs, qui peuvent déjà regretter les premières pages, il conclut son récit avec des dessins..
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