Imbécile heureux

Depuis que sa mère Sylvie Asselin a disparu à sa majorité, Chris est protégé par Mme Sylvester qui lui a confié le poste de gardien de l'immeuble dans la banlieue de Montréal au Québec. Elle est en couple avec Yveline Toussaint. Chris est tellement gentil qu'il aide tous ses amis ; tout d'abord, il persuade son amie Jessica Ethier de rompre avec son compagnon possessif et violent et celle-ci prend alors sa vie en main et part à Hollywood. Il aide son ami Joe, même quand celui-ci tombe dans l'enfer du jeu et il soutient l'amie de celui-ci, Tania Drolet. Enfin, il aide Chloé Rivard à aménager son stand de tuques qui obtient de plus en plus de succès en mettant en avant les produits fabriqués par des personnes vivant avec un trouble du développement intellectuel.

Jean-François Sénéchal est anthropologue de formation, il a publié en 2010 La mémoire des Ombres puis en 2012, le cri de Léa, en 2014 Feu et enfin en 2016 le boulevard.

Nous suivons une année de la vie d'un jeune homme, Chris, juste après que sa mère l'ait quitté. C'est un long monologue en phrases courtes et simples avec quelques dialogues pour décrire le quotidien d'un jeune vivant avec un trouble du développement intellectuel. Après le départ brutal de sa mère, il a la chance d'être accompagné par la propriétaire de l'immeuble qui veille sur lui et il aide lui-même ses amis qu'il a connus dans un établissement pour jeunes en situation de handicap. Ce sont donc avant tout ces rencontres, ces aventures extraordinaires qui rythment le récit. le héros suit toutes les étapes d'un récit d'apprentissage jusqu'à l'amour. le vocabulaire québécois peut déconcerter au premier abord mais peu à peu, il permet de plonger dans un autre univers. L'auteur sait avec beaucoup de délicatesse exprimer les pensées du jeune homme avec des ellipses de nombreuses réalités de sa vie qu'il ne comprend pas lui-même et c'est parfois heureux ! Une ode à la bienveillance et un beau plaidoyer pour l'insertion sociale des personnes en situation de handicap et leur pleine expression dans la cité.

: le roman ne manquera pas d'humour même si les événements ne seront pas à monter sur un manège de fête.
Qui a -il donc de drôle à ce qu'un jeune de 18 ans se trouve abandonné par sa maman?
Oui, jeunes lecteurs ados, cette mère s'est sauvée un jour ventre à terre aux premiers signes d'autonomie de son vilain petit canard qui ne réclamait jamais d'avantage d'autonomie.
Quelle plaie!
L'humour de l'auteur Jean-François Sénéchal sera porté à la fois par la personnalité décalée mais toujours sincère de Chris, qui souffre un peu de l'abandon- sans avoir été abandonné une seule fois dans un supermarché- mais aussi par l'imagination de l'auteur Jean-François Sénéchal, qui nous fera rire en nous replaçant dans la tête de son jeune adulte innocent, qui peine à comprendre tout mais qui entend bien certaines choses tout de même, à force de les tourner dans sa tête.
Il passera par plusieurs stades de compréhension et d'émotion à force de nous raconter ce qui s'est passé et ce que l'avenir sans maman lui réserve.
Chris ne comprend pas, Chris ne percute pas mais il va chercher, au travers de leur vécu quelles étaient les attentes de sa mère.

Nous le trouverons attachant ce "Tanguy" de 18 ans, au seuil de sa vie d'adulte et peinant à déployer ses ailes.
Oui, la fuite d'une maman, c'est un peu violent mais imaginer ses enfants ne jamais décoler du nid, sans avenir ni perspectives professionnelles, ne l'est-il pas autant?
C'est nourri d'un bon humour franc et irrévérencieux tout ça.
La naïveté et la grande sincérité de Chris donneront le ton, comme celui donné par une personne qui ne sait pas mentir et dit souvent ce qui lui passe par la tête.
Ceci engagera la compassion de l'entourage de son quartier autant que des ennuis.

Les éditions Sarbacane conserveront le personnage dans son jus québécois, malgré que le texte fut un peu retravaillé pour le rendre plus facilement accessible aux francophones de France.
Nous ne pourrons nous empêcher de sourire des expressions typiques mais surtout des loghorées du personnage qui, pour notre plaisir, sera très bavard.
Alors?
Qu'adviendra t-il de Chris?
Chris a t-il des compétences? Chris a t-il des aspirations et des rêves ( autres que celui que sa maman lui revienne), aussi simples soient-ils?
Chris n'est pas handicapé mental juste un peu simple d'esprit, dirions-nous et il y a nuance. Il peut être juste parfois naïf et anxiogène et ça sera là son aventure, son parcours initiatique, se rassurer même si il tombe ou si il se trompe.
Il découvrira le monde professionnel mais aussi la façon d'aborder les filles.
Avec son job de concierge, nous apprendrons à découvrir l'entourage de Chris, il est pas mal entouré, des gens qui se connaissent comme dans un quartier ou un petit village. Certains l'auront vu grandir, lui donneront le coup de pouce vers le haut pour qu'il se forge une personnalité optimiste, d'autres ne feront pas de manières et n'éviteront pas de l'enfoncer, des gens ne se distinguant pas vraiment par la réussite professionnelle, railleurs et peu réceptifs à sa simplicité d'esprit. C'est comme ça.
Chris sera ressenti comme un jeune gars déja paumé et inutile pour leur perception de la dure société, plus paumé qu'eux et c'est peut-être rassurant sans que cela change grand chose à la donne.
Le roman est vraiment très drôle et très touchant, on s'habitue à lire le français québécois et c'est une vraie touche d'humour qui lui donnera du caractère.
On aime.

Encore un Exprim' waouh !!!
Tellement émouvant voire poignant, mais tellement chaleureux aussi.

Chris, le narrateur, est un garçon « différent », aussi gentil qu'il est naïf et « premier degré ». On se moque beaucoup de lui bien entendu, mais surtout, certains profitent de sa naïveté pour l'entraîner sur des chemins dangereux. Par exemple lui demander de mettre à profit ses dons en bricolage et mécanique pour démarrer sans clé des voitures, des « chars » !
Sa mère se contentait de lui interdire ces contacts, sans jamais d'explications, juste en le grondant.

Il s'est habitué à sa différence, hélas, sa mère n'y est jamais parvenue, contrairement à la mère de sa copine Chloé, qui essaie toujours de la valoriser, de l'aider et la féliciter pour ce qu'elle peut réussir.

Le matin de ses 18 ans, il découvre qu'elle est partie, et il met un moment à réaliser qu'elle n'est pas en train de lui préparer une fête d'anniversaire, mais qu'elle l'a réellement abandonné.
Majeur à présent, il va devoir se débrouiller seul.

Heureusement, à côté de ceux qui se moquent ou le manipulent, il a autour de lui quelques personnes chaleureuses qui l'aident. Sa capacité à tout réparer va aussi lui faciliter un peu la vie.
Entre ses coups de coeur, ses tristesses, la recherche de sa famille, les amitiés ou plus, cette année de ses dix-huit ans va être très mouvementée.
Il la raconte à sa mère, émaillée de quelques souvenirs, dans une longue lettre qu'il ne pourra jamais lui faire parvenir, mais qui lui permet d'avoir un peu l'illusion qu'elle est encore proche.

Beaucoup de gentillesse de sa part, un entourage avec parfois des gens aussi paumés que lui.
Une année où il va devoir par la force des choses beaucoup « grandir ».
C'est tendre et beau, souvent triste, parfois drôle, je ne l'ai pas lâché.

Le vocabulaire québécois ajoute du charme au texte. Ça n'empêche jamais de comprendre, mais il y a un court lexique à la fin si on veut approfondir le sens.

La 4e dit « Chris, tout le monde l'aime ». J'ajouterai que ce roman, tout le monde va l'aimer.

Lien : http://livresjeunessejangeli..

Christopher est en retard. Il a 18 ans mais l'âge mental d'un enfant. Et c'est justement le jour de ses 18ans que sa mère part. Au matin, Chris est seul et sans aucun mot, sans aucune explication. Il doit alors apprendre à se débrouiller seul. Quoi que ... Il n'est pas vraiment seul mais entouré de ses voisins qui gardent un oeil attentif et bienveillant sur lui.
C'est un roman qui fait du bien, il est empreint d'humanité, d'amitié, de bienveillance... La nouvelle vie de Chris n'est pas toujours évidente, mais il est réconforté par la présence des gens autour de lui.
J'ai été touchée par ce roman, à la fois par les liens entre les personnages mais également par Chris lui même. En effet, le récit est écrit de sa main. Attardé mental, sa mère était tout ce qu'il avait toujours connu, elle était son monde alors, quand elle disparaît, elle lui manque de manière viscérale. Il se met alors à lui raconter ses journées, donnant ainsi un monologue du fils à destination de sa mère.
Cette forme particulière d'écriture fait rentrer le lecteur dans les pensées de Chris, participant à l'attachement des lecteurs à ce dernier. Elle permet également d'introduire une double interprétation : si certains événements sont narrés par Chris comme de simples événements sans grandes importances - car il n'est pas assez matures pour les analyser - le lecteur, lui, est en capacité d en comprendre la complexité et d'y voir les tenants et les aboutissants. Ainsi, le fait que le texte provienne de Chris apporte une valeur émotionnelle évidente au roman sans pour autant porter préjudice à la complexité de l'intrigue.
Enfin, quelques mots sur l'écriture : l'auteur étant canadien, le roman comporte tournures de phrases et expressions dont les français ne sont pas vraiment coutumier...😅 Si cela m'a un peu déstabilisé au début de ma lecture, au bout de deux chapitres je ne m en rendais presque plus compte tant j'étais plongée dans l'intrigue...

Dans ce récit, on découvre la vie de Chris, un jeune homme atteint de retard mental. le jour de ses 18 ans, sa maman l'abandonne et le laisse seul, alors qu'il n'est pas complètement autonome.

Il se tourne alors vers les personnes de son immeuble et de son quartier qui l'acceptent tel qu'il est, même si certaines profitent parfois de sa gentillesse et de sa crédulité. Mais grâce à la bienveillance de Madame Sylvester, il va retrouver des balises qui le protégeront.

Un roman tendre tantôt triste, tantôt drôle, écrit dans le langage enfantin de Chris, ce qui nous aide à voir le monde avec ses yeux. le récit est parcouru d'expressions québécoises qui donnent une saveur particulière à l'histoire.