Si je dois te trahir

Pour les moins de 20 ans, Ceaucescu est un nom qui ne signifie pas grand-chose. Mais pour ceux qui avaient la vingtaine en 1989, c'est le nom d'un tyran qu'on croyait indéboulonnable et qui est mort quasiment en direct à la télé après un « procès » expédié. Cet excellent roman jeunesse se déroule en novembre 1989, au moment où le Mur de Berlin s'effondre. Mais cette nouvelle parvient à peine en Roumanie tant la dictature y est implacable. Et les roumains ont d'autres chats à fouetter : ils ont faim, ils ont froid et ils ont peur. La Securitate est partout et le moindre mot peut vous amener des ennuis. C'est ce qui arrive à Cristian, lycéen de 16 ans, qui devient informateur contre son gré. On lui demande de sympathiser avec un adolescent américain et de rendre compte de tous les propos, de tous les gestes de ce garçon et de sa famille. Cristian obéit mais tourmenté par sa conscience, il cherche à contourner cette « mission », se mettant en danger par la même occasion.

Qu'importe, le vent de la liberté vient souffler en Roumanie et Cristian est prêt à agir pour faire tomber le Conducator (=Ceaucescu). Ce roman est destiné à la jeunesse mais je crois que tout le monde devrait le lire. L'auteure rend compte de la vie quotidienne des roumains faite de coupures d'électricité, d'absence de chauffage, d'heures interminables d'attente devant des magasins vides, de la surveillance continue de la redoutable Securitate. C'est elle d'ailleurs qui a combattu férocement contre l'armée qui s'était rallié au peuple et contre les insurgés, n'hésitant pas à arrêter et tuer tous ceux qu'elle trouvait dans les rues. Certains passages sont violents mais ils sont le reflet des événements de noël 1989. A lire !

Il n'y a pas beaucoup d'auteur.ice qui font le consensus... Mais Ruta Sepetys tout le monde l'aime. Les adultes, les ados, les libraires, les bibliothécaires, les profs, les jurés de prix et même mon père ! Et avec "Si je dois te trahir", ça ne risque pas de changer de si tôt.
L'autrice américaine s'attaque ici à un sujet peu (pour ne pas dire pas) abordé dans la littérature jeunesse (pour ne pas dire que chez les adultes, ça ne court pas non plus rayons) : la dictature de Ceausescu. Par le vécu de Cristian, un lycéen de 17 ans, elle nous raconte l'ambiance terrible d'un pays privé de tout où le concept de liberté est synonyme le licorne sur skateboard. le jeune homme va être approché par la terrible Securitate, une police secrète qui voit tout et entend tout en faisant notamment pression sur les citoyens devenus malgré eux des mouchards. Il sera alors tiraillé entre ses rêves de révolution entretenus par les radios pirates qui relaient la chute du communisme dans d'autres pays et son envie de ne pas causer de tort à sa famille...
Impossible de lâcher ce roman bien documenté. Les chapitres courts nous entrainent dans les pas de Cristian qui résonnent comme autant de cris de révolte contre le totalitarisme.

Si je devais vous recommander un(e) seul(e) et unique auteur.trice, je vous parlerais, sans aucune hésitation, de Ruta Sepetys !

Ce nouveau thriller historique, qui m'a littéralement fait froid dans le dos, a aussi su me toucher en plein coeur.
Bucarest, 1989, dans la Roumanie de Ceauşescu…
J'ai découvert un pan de l'Histoire que je ne connaissais que très mal, et sans grande surprise, de la même manière que les précédentes, cette lecture fut plus qu'enrichissante.
Je suis toujours aussi fan de Ruta Sepetys et de son incroyable travail de recherche et de documentation.

Une Roumanie à l'âme brisée, faite de terreur, d'arrestations, de tortures, d'assassinats…
Une Roumanie où, rien que le fait de rêver est interdit, où les droits de l'homme sont complètement bafoués, violés…
La perte d'un ami, en qui on ne peut plus avoir confiance, la perte d'un premier amour, qui ne croit plus en notre sincérité, la perte d'un grand-père, blessé de nous savoir capable de tel(s) acte(s).

Je ressors de cette lecture bouleversée, marquée, le coeur en miettes, mais, avant tout, grandi et pleine d'espoir.

J'ai choisi le roman parce qu'un élève m'a dit « madame, c'est moi ou il n'y a pas beaucoup de romans historiques ? ».

Arrive alors ma sélection pour le Book Club Gallimard et ce SP: il ne m'en fallait pas davantage. J'avais un peu peur, c'est loin de mes habitudes de lecture, mais bon sang que je suis heureuse que cet élève m'ait posé la question: c'est une belle découverte et l'autrice a retenu toute mon attention. Je pars en quête de ses autres romans, c'est officiel.

Je ne vais pas la faire très longue, parce qu'en réalité, j'estime que ce récit est excellent. Je ne lui vois pas de défauts, réellement.

On sent (et on a les preuves bibliographiques) que l'autrice s'est extrêmement bien documentée, c'est excellemment bien écrit, les personnages sont plus que vraisemblables, il y a de la tension à chaque instant et, pourtant, l'autrice a su créer de la légèreté, de la beauté, de la douceur.

Le dilemme de Cristian consiste à sauver sa famille en la trahissant, devant informateur… il essaie de maintenir le cap, de rester le plus succinct possible tout en faisant ce qu'il faut pour la survie des siens. Qu'est-ce que j'ai aimé ce pauvre gamin, je l'aurais pris dans les bras pour le protéger. J'ai eu les larmes aux yeux à tant de moments… J'ai vraiment senti la révolte en moi. J'aurais brandi le drapeau roumain découpé avec fierté pour l'accompagner.

Bref :

1) Zéro répit : vous allez être balloté d'actions en actions. On n'est pas dans du « boumboum explosif » à tout va, mais il y a vraiment qqch à vivre en permanence.
2 ) La plume est enivrante et recherchée.
C'est vraiment joli à lire, ça se lit d'ailleurs très vite. On est happé par le style. Point hyper positif : la vraisemblance du héros : j'adore lire un ado qui n'est pas dans la caricature dans sa façon d'être écrit. C'est un vrai point réussi avec brio !
3) Je me suis tellement attachée à Cris, Lili et Cici... c'est impossible de ne pas ressentir 1001 émotions. Luca a mis du temps à atteindre mon coeur, mais là encore, ma carapace a fondu. J'aime chaque personnage de ce roman avec une infinie tendresse...

J'ai passé un moment incroyable, plongée au coeur de l'horreur et me suis sentie bien petite face à la force et au courage des roumains… tant de destins bridés, volés, détruits… ça fait froid dans le dos. Ce n'est pas une période historique qui me passionne particulièrement, pourtant ce récit m'a donné envie de m'y intéresser davantage. Je vous le conseille « haletemment » !

Histoire bouleversante dont je n'avais jamais entendue parler. L'autrice nous parle de pans de l'histoire quasiment inconnue.
Beaucoup de violence dans ce roman tiré d'une histoire vraie. Dans le villes un climat de peur régnait à cause des informateurs. Tout le monde se méfie de tout le monde...
Climat de terreur, misères dans les villes... L'ambiance glaciale se ressent dans tout le roman.
Des personnages héroïques sont également beaucoup mis en avant.
Bravo!

Ce roman nous emmène en Roumanie en octobre 1989 alors que celle-ci est encore sous le joug de Ceaucescu. J'ai trouvé cette thématique intéressante et originale car c'est un épisode historique peu traité. C'est souvent le cas d'ailleurs avec les livres de l'autrice, qui s'empare régulièrement de ce type de sujet.
Cristian Florescu a 17 ans, il est lycéen et voudrait devenir écrivain, mais dans son pays cela semble un rêve inaccessible. Il vit entouré de ses parents, de sa grande soeur et de son grand-père libre penseur qui est très malade. Avec lui on va assister aux dernières semaines du régime, qui chutera dans le sang, contrairement aux régimes des autres États du bloc de l'Est.
Les chapitres sont courts ce qui donne du rythme. le récit est de plus entrecoupé de rapports d'espionnage. Aucun des faits et gestes des habitants n'échappent au régime grâce à son dense réseau d'informateurs recrutés à travers toute la population. Personne ne peut avoir confiance en personne, même en ses plus proches, et c'est assez effrayant. La fin est très ouverte, l'autrice a choisi à dessein de l'écrire ainsi car à la fin de la « révolution roumaine » de 1989 rien n'a été réglé, beaucoup de choses ont été laissé en l'état ou en suspens, malgré l'exécution du couple Ceaucescu. En tous cas à travers ce récit très documenté Ruta Sepetys réussit bien à montrer à quel point ce régime a été cruel pour la grande majorité des Roumains, au profit de quelques uns et notamment la famille Ceaucescu.
A la fin du livre il y a quelques photos d'époque, ainsi que des remerciements, l'auteur cite aussi ses sources qu'il s'agisse de témoins ou bien de ressources bibliographiques.

Pour ma première critique je tenais à la faire sur ce livre, pour l'histoire, et ma proximité avec.
Je suis née exactement pendant les événements décrits dans ce livre, mes parents ont des photographies de cette révolution qui ressemblent à celles dans le livre. J'ai grandi avec quelques histoires de cette période difficile,mais également de tout ce qui s'est passé avant.
L'histoire est intéressante et on accroche bien, cela reste une lecture fluide, même si certains événements sont très difficiles, surtout lorsque la révolution commence réellement dans le livre. J'ai apprécié cette lecture et voir une autre facette de la version que j'ai connu toute ma vie, un peu comme un autre côté de la même médaille, un peu moins reluisant toutefois car chacun à ses souvenirs et sa réalité.
Je le recommande car c'est un bon livre, et il met le doigt sur une partie de l'histoire pas toujours détaillée que ce soit en Roumanie ou à l'extérieur. Je n'ai pas mis la plus haute note, car même si j'ai apprécié ma lecture, un 5 étoiles serait pour moi un livre incontournable que je lirais de nombreuses fois au courant de ma vie, ou qui m'a marquée profondément.
Cela m'a donné envie de lire d'autres textes de cette écrivaine, et en apprendre plus sur d'autres régions du monde.

Depuis que j'ai découvert les ouvrages de Ruta Sepetys, c'est une autrice que je suis de près, et j'ai toujours hâte de lire ses nouveaux romans. Elle met en lumière des événements historiques dont on n'a pas forcément connaissance, d'une manière qui fait qu'on est pris par ce qu'on y apprend.

Et celui-ci n'y échappe pas. Encore une fois, je ne savais rien des faits historiques dépeints dans "Si je dois te trahir". Et c'était terrifiant de s'imaginer ce qu'ont vécu les Roumains durant cette période. On se rend compte de la surveillance omniprésente au fil des pages, qui va de plus en plus loin et qui est de plus en plus pernicieuse. On ne peut qu'imaginer à quel point ça a dû impacter leur façon d'être, de ne pouvoir faire confiance à personne, et de se rendre après coup des décennies après de l'ampleur que cela avait.
Encore une fois, j'ai été prise par l'histoire. Ce n'est pas juste un documentaire, l'autrice nous raconte ces faits d'une manière romancée qui permet à un autre public de s'instruire sur ce genre de pans de l'Histoire. C'est ce côté fiction et l'écriture prenante de l'autrice qui me fait découvrir tout ça, sans cet aspect, je ne me serais jamais arrêtée sur ces événements et je n'en aurais jamais eu connaissance.

Les différents personnages étaient tous agréables à suivre, offrant plusieurs façons d'interagir face à la situation qu'iels doivent subir.

Les notes de l'autrice sont également hyper intéressantes afin d'en savoir plus sur le processus et sur l'histoire des ces personnes, et il y a également un dossier avec des images d'archives.

En bref, même si j'ai toujours une préférence pour "Le sel de nos larmes" de la même autrice qui avait été un énorme coup de coeur, j'ai beaucoup aimé ce nouveau bouquin qui permet une nouvelle fois d'en apprendre plus sur des pans oubliés de l'Histoire.

Un roman en forme de témoignage sur l'histoire réelle de notre monde. Un récit poignant, glaçant et percutant que j'ai aimé découvrir 😊
Dans ce livre, nous découvrons une Roumanie sous la dictature de Causescu où oppression, paranoïa, surveillance permanente sont le vécu de la population depuis des décennies. le récit tient en haleine jusqu'à la fin. le contexte historique est passionnant, complexe et difficile à appréhender. L'ambiance est inquiétante, morose et totalitaire. La plume est immersive. J'ai aimé la retrouver. L'autrice mêle avec brio l'horreur et l'espoir. La fin est forte en émotions.
Les personnages sont bien construits. Je ne me suis pas particulièrement attachés à eux malgré ce qu'ils vivent mais ça ne m'a aucunement dérangé. Christian est un adolescent courageux, rêveur, audacieux et parfois imprudent. J'ai aimé le suivre et le découvrir 🙂

Un roman jeunesse (à partir de 13 ans) qui peut également être destiné aux adultes. On y découvre la vie en Roumanie, sous le régime de Ceaucescu.
Cristian, jusqu'à ses 17 ans, mène une vie sans histoire. Forcément, puisqu'il suit à la lettre toutes les règles du « Conducator », subit sans broncher tous les manques. Mais existe-t-il un manque quand on ne sait pas qu'il existe autre chose ? A ses 17 ans, s'impose à lui le « choix » de trahir, de faire l'informateur. Alors, il découvre qu'une autre vie est possible.
La quatrième de couverture indique « thriller historique » et il est vrai que le suspense y est présent : on ne sait pas à qui Christian peut se fier, et jusqu'à la fin, les surprises abondent. J'ai lu des anecdotes que je ne soupçonnais pas ; bien sûr, certains faits m'étaient connus, mais pas tout. Ce livre m'a d'ailleurs donné envie de lire l'autobiographie de Nadia Comanecci… Ce roman est nécessaire pour éveiller l'esprit des jeunes, pour leur faire apprécier la société dans laquelle on vit. Les dictatures sont au programme de troisième et cette lecture me semble donc judicieuse !