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Cet auteur n'en finira donc jamais de m'enchanter, de me passionner?
Luis Sepulveda m'a emmené dans son exil à travers ces terres de sud-Amérique et particulièrement jusqu'en cette Patagonie aux forêts sacrifiées... La Patagonie où s'est épuisé le souffle putride des dictatures et dans laquelle se retrouvent quelques réprouvés.
Les rencontres y sont passionnantes, avec des personnages hauts en couleur et des amis que l'on retrouve... On n'oublie surtout pas d'y bien manger, bien boire et de se retrouver, même, dans un surprenant concours du plus beau mensonge (entre-autres).
Et puis, il y aura ce beau final espagnol avec le vieil oncle resté au pays: Celui qui n'a pas été attiré par l'océan et l'or d'Amérique. Intime et bouleversant moment dans lequel le chilien retrouve ses racines.
Et tout cela, amis babéliotes, en 167 pages!
Mais...mais comment fait-il? Comment parvient-il à rendre la lecture si dense et aérienne à la fois?
C'est cela, la magie Sépulveda!
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Fabuleux conteur que Luis Sepulveda.
Je continue la lecture de son oeuvre avec un plaisir sans cesse renouvelé.
Ce qui l'intéresse, c'est rencontrer les gens, partager du temps et des histoires toujours un peu extraordinaires. Chaque histoire de chaque livre est une pièce du puzzle de sa vie.

Ici, il est question d'une promesse faite, à 11 ans, à son grand-père, anarchiste espagnol, en exil au Chili, d'aller un jour à Martos trouver ses racines andalouses.

Etre communiste sous la dictature de Pinochet signifiait recevoir un "billet pour nulle part" Nulle part, ce fut la prison de Temuco où Sepulveda séjourna durant 942 jours. Il y retrouva "presque la totalité du corps enseignant des universités du sud" et, ensemble, ils créèrent le "Grand Amphithéâtre de l'Athénée de Temuco" où ils échangèrent leurs disciplines respectives entre deux séances de torture. Libéré en juin 1976 à l'initiative d'Amnesty International, Sepulveda dut s'exiler mais il le fit par le chemin des écoliers, en sillonnant le vaste continent sud-américain.

Tout est prétexte à histoires ; que ce soit celle d'une gare de Patagonie où l'horloge, arrêtée par une balle perdue, marque à jamais neuf heures vingt-huit en souvenir de la rébellion de 1920, que ce soit à Machala (Equateur) où le lieu-dit La Olla est le dépotoir puant de millions de bananes impropres à l'exportation, que ce soit le souvenir de sa rencontre avec l'écrivain britannique, Bruce Chatwin,, grand amoureux de la Patagonie, qui n'écrivait que dans des carnets de moleskine, comme Céline et Hemingway, ou encore une simple soirée de concours de mensonges ou le transport d'un mort congelé dans un coucou pourri trop petit pour le corps. Tout est bon pour appeler la liberté par son nom, pour boire jusqu'à plus soif, du moment que chacun donne le meilleur de lui-même..

Une autre histoire étonnante est celle de cet ancien professeur d'université de Buenos Aires que son passé nazi fit se perdre en Patagonie sous un nom espagnol et qui, le premier, en 1980, découvrit un trou dans la couche d'ozone. Ses travaux, vérifiés et attestés par les autorités scientifiques adéquates, reçurent le prix Nobel alternatif de physique en 1988. A défaut d'adresse valable, il ne fut pas honoré mais, de toutes façons, il hurlait à qui voulait l'entendre : "Dites à tous ces connards d'arrêter la pollution atmosphérique avant de décerner des prix. Les prix, c'est pour les reines de beauté".

Tous ces détours conduisirent finalement Luis Sepulveda à Martos, en Espagne, où grâce aux registres paroissiaux, il retrouva le plus jeune frère de son grand-père, vieillard cacochyme qui, quand il eut compris qui il était, s'écria : "Femme, apporte du vin, mon neveu d'Amérique vient d'arriver".

Avec Sepulveda tout commence et tout finit autour d'un verre. Celui de l'amitié et de la paix entre les hommes.
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« le neveu d'Amérique » s'apparente à un carnet de voyages fait de notes éparses sans vraiment de lien entre elles sinon qu'elles décrivent la vie de prisonnier puis d'aventurier de Luis Sépúlveda de 1975 à 1982.

L'auteur est né au Chili en 1949, mais une note introductive fait allusion à ses racines andalouses. L'année de ses onze ans Luis promet à son grand-père, un anarchiste anticlérical de Santiago, de se rendre un jour en Andalousie la terre de leurs ancêtres.

Amnesty International obtient en 1977 la libération de Sépúlveda de la sinistre prison de Temuco où il séjournait depuis plus de deux ans comme détenu politique. Contraint à l'exil, l'écrivain commence une vie d'errance à travers l'Amérique du Sud, essayant par des petits boulots d'économiser le prix du voyage pour l'Europe.

Les notes retracent ses pérégrinations de l'Equateur à la Patagonie en passant par la Bolivie, le Brésil et l'Argentine.
Avec un sens inné du contact, un goût pour les expériences pas toujours exemptes de risques, une attirance pour les petites gens et leurs histoires plus étonnantes les unes que les autres, l'écrivain chilien entraîne le lecteur dans une ronde américaine dynamique et dépaysante.
La tension est souvent palpable, la dictature est le dénominateur commun à ces pays sud-américains et l'auteur, épris de liberté, a bien du mérite à conserver un brin d'humour en toutes circonstances.

Deux éléments auraient rendu « le neveu d'Amérique » plus attrayant encore :
• Une carte détaillée de l'Amérique Latine : le nombre important de pays, régions et villes traversés oblige le lecteur à constamment se repérer en dehors du livre.
• Une chronologie précise des notes : le lien entre celles-ci n'est pas toujours évident à faire.

La dernière partie sur le sol andalou, jusqu'à la maison blanche du vieil oncle Don Angel, est bouleversante de bonheur contenu.
Luis a tenu sa promesse. Il pense à feu son grand-père, aux petits yeux malicieux, qui disait souvent : « Nul ne doit avoir honte d'être heureux ».
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Feu Luis Sepúlveda avait des racines andalouses. Né au Chili en 1949, il a onze ans quand son grand-père lui fait promettre de se rendre un jour à Martos, son village natal. Il faudra quelques décennies avant que le gamin d'alors accomplisse sa promesse, mais c'est peut-être là, dans les rues de Santiago du Chili, que commence son cheminement vers la liberté, qui ne cessera jamais. C'est d'abord la rébellion de son grand-père, anarchiste bouffeur de curés, qui le pousse à pisser sur les portes des églises, puis son soutien au vent nouveau apporté par Salvador Allende, qui lui coûtera presque trois ans dans les geôles de Pinochet. Et pourtant, même là, où se retrouve "presque la totalité du corps enseignant des universités du sud", la résistance s'organise, les prisonniers échangeant leurs savoirs et leurs réflexions entre deux séances de torture. Libéré en 1976 sous la pression d'Amnesty International, Luis Sepúlveda est contraint à l'exil. Il débute alors un périple à travers le continent sud-américain, au gré de petits boulots qui lui permettront de gagner le prix d'un billet d'avion pour l'Europe.
De mésaventures rocambolesques et risquées en rencontres improbables et marquantes, de la barbarie des tortionnaires à la fraternité des hommes, il nous emmène, à travers une Amérique latine gangrenée par les dictatures, sur la voie de sa liberté retrouvée, jusqu'au village espagnol de son grand-père.
Conteur hors-pair, Luis Sepúlveda transforme, à coups d'humour (noir quand il évoque la dictature) et de bon vin, ses notes de voyages en un récit attachant et émouvant.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Luis Sepulveda à regrouper ces récits en deux parties : l'origine des ces partis pris et, ces rencontres.
Ses témoignages directs sur les tortures et sur la dictature Chilienne ont beaucoup de forces. Ce ne sont pas avec des descriptions techniques, mais avec des échanges, des dialogues que Louis Sepulveda passent les messages sur la violence de la dictature Chilienne.
Ces rencontres sont avec des personnages ayant des caractères bien trempés. Luis Sepulveda arrive en quelques phrases à les définir, ce qui permet d'adhérer très facilement aux histoires de ces rencontres.
Luis Sépulvelda est un très bon conteur, il a su rendre vivante les rencontres relatées dans « le neveu d'Amérique »,( c'est très difficile d'e s'interrompre de lire au cours des nouvelles ) et c'est une très bonne idée de sa part d'avoir partagé ses notes de voyages en Amérique du Sud, même si les lieux sont difficilement identifiables , ou la chronologie n'est pas respectée.
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Si j'avais plutôt aimé, le vieux qui lisait des romans d'amour, je n'ai pas du tout accroché sur celui-là ...enfin pas trop. Pourquoi ? J'en sais trop rien. Trop décousu ? P'têt ben mon chéri. Ou p'têt j'ai pas trouvé de lien entre les divers récits, malgré tout quelques-uns ont retenu mon attention, notamment lorsqu'il se retrouve dans une famille qui veut le marié de force à la fille ainée ou quand son grand-père l'envoie pisser sur la porte des églises, ça a le don de me faire marrer. Pour le reste j'ai trouvé ça moyen moins. En l'ajoutant à mes livres, j'ai vu la note des membres de Babelio, qui avait l'air de le trouvé intéressant : doit être moi qui suis passé à côté.
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Savoureux voyages et rencontres, surtout pour le lecteur, de l'écrivain chilien. Démarrage avec son grand-père anarchiste qui le fait pisser sur les portes des églises et à qui il tiendra une promesse. Lors de ses péripéties, il risque le mariage arrangé, un vol dans une avionnette et ... Des rencontres autour d'un verre avec des personnages hauts en couleurs qui vont lui donner leurs amitiés mais surtout se raconter. Comme celui qui a dénoncé le premier le trou dans la couche d'ozone et n'a pas pu avoir le prix Nobel par manque d'adresse postale.
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Un des nombreux livres qui me reste à lire de cet auteur que j'ai beaucoup aimé dans notamment :
"le monde du bout du monde".

Luis Sepulveda s'en est allé dans un autre monde, tout au bout du monde, là d'où l'on ne revient pas.

Une pensée pour cet auteur.

Et tant de belles lectures qu'il nous laissent à découvrir.

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Dans le Neveu d'Amérique, Luis Sepulveda nous raconte des épisodes qui ont marqué sa vie et on contribué en grande partie à faire de lui l'homme qu'il est devenu. Ce roman largement autobiographique est présenté comme un récit de voyage, spatial (à travers l'Amérique latine) et "émotionnel" (dans la prison chilienne pendant la dictature). A ceci près que contrairement à des récits de voyages plus " classiques", on sent quand même bien la griffe d'un écrivain et non celle d'un simple journaliste.
Une fois ce livre refermé, je ne peux pas nier que c'est un superbe récit de voyage, mais aussi un roman d'apprentissage. le tout servi avec beaucoup d'humour, ce qui ne gâche rien à la lecture.

La première image que l'auteur évoque est celle de son grand-père, un communiste anticlérical convaincu, qui fait uriner son petit-fils sur les portes des églises (sans doute une forme d'exorcisme marxiste contre "l'opium du peuple") . La figure du grand-père est primordial car c'est par lui que naîtra la volonté de révolte et de résistance, mais c'est aussi "pour" lui que Sepulveda entreprendra son périple à travers le contient sud-américain, pour finir en Andalousie, terre d'origine de son grand-père.

J'ai beaucoup apprécié ce récit que j'ai trouvé très riche. L'auteur réussi à embarquer son lecteur de la même façon, que ce soit avec ses souvenirs d'enfances, avec les descriptions affligeantes du système de torture sous la dictature chilienne. Et encore mieux : avec les anecdotes qu'il nous livre sur son voyage. A travers les exemples de quelques "personnages", l'auteur nous donne à voir un magnifique tableau des personnes qui peuplent ce continent. Et où l'Histoire de l'Amérique latine (lointaine ou récente) se retrouve dans les "tragédies" et les joies quotidiennes des habitants. En plus de la grande histoire, je trouve que les personnes qu'il a choisi de décrire reflètent bien "l'esprit" et la "philosophie" de vie des latinos.

Un récit beau et émouvant parfois dont je conseille la lecture.
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A 11 ans, l'auteur fait une promesse à son grand-père, son Pépé comme il aime bien dire, après avoir reçu de sa part un livre de Nicolaï Ostrovski « Et l'acier fut trempé ».
«  - Ce livre est une invitation à un grand voyage. Promets moi que tu le feras.
- Promis. Mais j'irai où, pépé ?
- Problablement nulle part, mais je t'assure que ça vaut la peine. »
Et il tint sa promesse.

Grâce à Amnesty International, Sepulveda est sorti de prison après deux années d'incarcération, mais avec l'interdiction de rester dans son pays, le Chili, alors sous la dictature de Pinochet. Les nombreuses années d'exil (17 ans je crois) ont entraîné ses pas dans de nombreux pays (Argentine, Brésil, Bolivie, Equateur, Allemagne, Espagne) et les rencontres faites lors de ses pérégrinations ont donné naissance à quelques livres, dont celui-ci. L'auteur ne voyageait jamais sans un ou deux livres et son cahier de moleskine. Il n'aimait pas parler de lui et n'a jamais eu l'intention d'écrire ses mémoires. Aussi, la prison et les tortures subies se retrouvent survolées, comme une parenthèse, sans aucun détail nauséabond. Par contre, ses rencontres souvent brèves ou renouvelées au fil des années nous sont partagées par petits chapitres. Il est parfois difficile de retracer la chronologie, mais ce n'est pas le but.

Le neveu d'Amérique (vous comprendrez pourquoi ce titre, à la fin du livre) est encore un bel hommage à la vie, aux anonymes. Il transpire de force et d'amitiés et la fin est fort émouvante.
Alors, le chemin parcouru en valait-il la peine ? En tout cas pour nous lecteurs, oui.

Et je termine par une petite citation que je trouve très jolie ;
« Le chemin a deux bouts et aux deux quelqu'un m'attend. »

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