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Citations sur Les Roses d'Atacama (81)

Que laisse un exilé ? Quelques photos, la calebasse du maté, la pipette d'argent, des livres de Neruda.
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Sur des troncs à moitiés submergés, les tortues invitent à la contemplation oisive des vingt mille espèces de papillon de Manù, car ici c'est la terre des couleurs, et en font foi non seulement les papillons mais aussi la theobroma, une orchidée rouge vif, phosphorescente au crépuscule, qui pousse sur les troncs de la chonta, ou encore la lèvre de fiancée, une autre variété d'orchidée bleue au parfum vanillé. On trouve aussi à Manù des couleurs stimulantes pour les papilles, comme celle de la tabernamontana qui invite l'assoiffé à boire sa pulpe orangée et parfumée.

(...)

La nuit la forêt enveloppe tout de son silence particulier construit de mille rumeur. C'est le mécanisme prodigieux de la vie qui tend ses muscles pour faciliter l'accouchement de la "Venus nocturne", une petite orchidée de la taille d'un bouton de chemise, d'un violet vif, qui ouvre ses pétales aux premières lueurs de l'aube et meurt quelques minutes plus tard, car la minuscule éternité de sa beauté ne résiste pas à la lumière de Manù qui change sans cesse, selon les humeurs du ciel, de l'eau et du vent.
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"Qu'est-ce que je peux faire, moi, pour que cela ne se reproduise pas ? répond le désir de connaître et de raconter l'histoire de chacune des victimes, de s'accrocher à la parole comme unique conjuration contre l'oubli, de raconter, de nommer les faits glorieux ou insignifiants de nos pères, les amours, les enfants, les voisins, les amis, de faire de la vie une méthode de résistance contre l'oubli, car, comme le soulignait le poète Guimaraes Rosa, raconter c'est résister.
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Je connais l'histoire des Balkans mais je n'arrive pas à comprendre le problème actuel, et je suis sur que la plupart des Serbes, des Croates, des Monténégrins, des kosovars, des Slovènes, des Bosniaques et des Macédoniens ne le comprennent pas non plus, car ils n'ont connu que l'efficace manipulation de l'histoire officielle, celle qu'écrivent les vainqueurs.
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L'île perdue me fait mal et me répète que les peuples qui ne connaissent pas à fond leur histoire tombent facilement entre les mains d'escrocs, de faux prophètes, et commettent de nouveau les mêmes erreurs.

L'Ile perdue
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Les modèles économiques chilien et argentin sont la grande victoire des dictatures. Les sociétés qui ont grandi dans la peur acceptent comme légitime tout ce qui provient de la force, des armes ou du capital.


(dans "Un certain Lucas")
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J'admire les résistants, ceux qui ont fait du verbe "résister" chair, sang, et ont démontré sans faire de simagrées qu'il est possible de vivre debout, même dans les pires moments.


(dans "Shalom, poète" )
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Je ne connais pas cet homme qui s'arrête au bord du fleuve, respire profondément et sourit en reconnaissant les arômes qui flottent dans l'air. Je ne le connais pas, mais je sais que cet homme est mon frère.
Cet homme qui sait que le pollen voyage emporté par la volonté arbitraire du vent, mais confiant et rêvant à la terre fertile qui l'attend, cet homme est mon frère.
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Les Indiens Machiguenga (…) l’accueillirent avec une exemplaire générosité. Les Kogapakori et les Ashuar se comportèrent de la même manière. La réponse de Fitzcarraldo fut d’en faire des esclaves pour recueillir les milliers de gouttes de latex qui couleraient chaque jour des cicatrices ouvertes sur les arbres à caoutchouc, mais la seule chose qui coula en abondance fut le sang des habitants d’Amazonie. Les calculs les plus optimistes font état de trente mille Indiens morts en une année. Ce fut la première grande rencontre de Manú avec la civilisation occidentale et chrétienne.
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out près du cimetière nous étendîmes nos sacs de couchage et nous nous mîmes à fumer et à écouter le silence, le murmure tellurique de millions de pierres qui, réchauffées par le soleil, éclatent imperceptiblement sous la violence du changement de température. Je me rappelle que je m’endormis fatigué d’observer les milliers d’étoiles qui illuminaient la nuit du désert, et qu’à l’aube du 31 mars mon ami me secoua pour me réveiller.

Les sacs de couchage étaient trempés. Je demandai s’il avait plu, Fredy répondit que oui, il était tombé une pluie douce et fine comme presque tous les 31 mars à Atacama. En me redressant je vis que le désert était rouge, d’un rouge vif, couvert de minuscules fleurs couleur de sang.

— Les voilà. Les roses du désert, les roses d’Atacama. Les plants sont toujours là, sous la terre salée. Les gens d’Atacama les ont vues, et les Incas, les conquistadors espagnols, les soldats de la guerre du Pacifique, les ouvriers du nitrate. Elles sont toujours là et fleurissent une fois par an. À midi, le soleil les aura calcinées, dit Fredy en prenant des notes dans son carnet.

Ce fut la dernière fois que je vis mon ami Fredy Taberna.
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