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Sans en dévoiler davantage, le roman se découpe en trois partie. Une première est consacrée à la vie de Leyla, à travers son enfance, son arrivée à Istanbul, ses moments de joie et ses peines. C'est celle qui m'a intéressée, celle que j'attendais, aussi. Les deux autres portent sur l'après. Comment ses ami·e·s vont tout faire pour l'honorer après la mort. J'avoue avoir été peu réceptive à ces deux autres pans, qui représente tout de même la moitié de l'ouvrage. Si l'amitié et l'amour qui en ressortent sont beaux à lire, je me suis pas mal ennuyée.
Lien : http://chroniquesdejustine.b..
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Elif Shafak, m'a conquis depuis longtemps. Ses romans se suivent et me procurent un enchantement toujours renouvelé. Ce roman qui ne déroge pas à la règle, qualifié dans la shortlist du Booker Prize 2019, conforte son statut de grande dame de la littérature contemporaine.

Leila, une prostituée de 43 ans, est assassinée dans une rue d'Istanbul. Son coeur s'est arrêté de battre mais son esprit a un sursis ; il continue de fonctionner durant 10 minutes et 38 secondes. le temps qu'il lui faut pour rembobiner le film de sa vie, se remémorer des choses qu'elle se serait crue incapable de se rappeler, des choses qu'elle croyait oubliées à jamais.

Leila n'a jamais eu de vie normale. Née et élevée dans une maison où règnent le mensonge et l'hypocrisie, mortifiée par son père, elle s'affranchit des conventions sociales et de la bien-pensance et s'enfuit pour Istanbul ; la ville où finissent tous les mécontents et tous les rêveurs.
Si sa famille de Sang l'a bannie, cinq amis seront désormais sa nouvelle famille, une famille d'Eau. Une Eau qui peut laver les blessures de la vie et le chagrin amassés au fond d'elle.

Ce roman qui suinte la vie tourmentée et le destin tragique de Leila, n'est pas sombre pour autant. On s'attache vite à Leila, l'héroïne principale du roman. Mais on s'attache aussi à ses amis, différents les unes des autres, parfois truculents : Nalan le transsexuel, Humeyra la chanteuse de casino, Zaynab la naine, très pieuse mais diseuse de bonne aventure…

Grâce à sa belle plume, à la magie de ses mots, Elif Shafak nous gratifie d'un opus profond, poignant mais en même temps tendre, parfois loufoque, empreint d'humanisme.
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Ben pour une lecture contemporaine… Je dois reconnaître que son contenu est particulièrement violent. Néanmoins, lorsque nous attaquons la seconde partie de son roman, le ton change et nous abordons un sujet plus léger mais tout aussi important : l'amitié. Ce livre possède, à lui tout seul, plusieurs richesses qui méritent d'être connues. D'ailleurs, j'y ai relevé deux citations qui vont se retrouver dans ma chronique car ces dernières me parlent beaucoup et après les avoir partager avec d'autres personnes, il s'avère que je ne suis pas le seul chez qui elles ont vibrer. En tout cas, très content d'avoir suivi les recommandations de plusieurs lectrices et il est clair que je vais me pencher un peu plus sur les univers de l'écrivaine. Toujours marqué par cette histoire, je me dois désormais de rédiger mes fameuses listes.

Points négatifs :

- Lors de cette fameuse partie, celle qui brise le rythme et qui se concentre sur l'entourage de Leila, il est clair que le changement a causé quelques dégâts. Personnellement, l'un des chapitres m'a paru sans importance, tant le contenu ne me parlait pas alors que pourtant, j'étais vraiment attentif depuis le début. En clair, je suis tombé sur une jolie petite longueur.
- Quelques répétitions.
- Les bourreaux de Leila qui s'en sortent sans être inquiétés.

Points positifs :

- La taille aléatoire des chapitres.
- Tout d'abord, ce livre m'a offert une occasion de faire connaissance avec la Turquie : Ses murs, son histoire, ses moeurs, ses habitants. J'en sais désormais un peu plus à ce sujet et c'est ce que j'aime concernant les bouquins qui traitent de pays autre que le mien. Je possède cette curiosité, cette soif et ici, mes méconnaissances furent comblées. Voilà pourquoi j'aime autant ce roman.
- La première citation que j'ai pu relever et qui m'a aussitôt séduit : « Comment ce pauvre pays arrivera-t-il à se moderniser un jour si les illettrés continuent à être plus nombreux que les gens éduqués ? Nous faisons un enfant et nous l'élevons avec soin. Pendant ce temps-là ils pondent dix morveux, et s'ils ne peuvent pas s'en occuper, quelle importance ? Ils les laissent se débrouiller tout seuls ! »
- Leila. Quelle femme courageuse malgré tous les drames qu'elle a pu vivre. Elle aurait mérité une fin heureuse et à un moment, j'y avais cru. Néanmoins, le destin en a décidé autrement, lui offrant une vie courte mais intense. Il est très difficile de ne pas s'attacher à cette héroïne, qui a tenté de vivre comme elle l'entendait, avec liberté, tout en assumant la conséquence de ses choix, sans se plaindre une seule fois.
- La deuxième citation, qui rime beaucoup avec mon évolution personnelle et dans laquelle je suis entièrement d'accord : "Connais-toi toi-même et sache reconnaître un trou du cul quand tu en croises un".
- Les amis de Leila. Ces personnes restent, à mes yeux, des gens hauts en couleur. Des êtres qui sortent des sentiers battus mais qu'on pourrait tous croiser un jour où l'autre. Aimant les individus qui sortent de l'ordinaire et qui savent prouver leur fidélité, il était normal pour moi de les aimer… Même si la seconde partie marque un nouveau rythme avec lequel j'avais du mal à m'habituer, elle s'avère être le parfait reflet de ce groupe : Hors norme, surprenant, original, audacieux et magnifique.
- Enfin, merci à Elif d'avoir songé à rajouter une photo de ce fameux cimetière des abandonnés. Cela apporte un furieux crédit à cette histoire.
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Bouleversant ! le roman s'ouvre sur la découverte du corps, dans une décharge, de Tequila Leila, prostituée assassinée. Son esprit pendant 10 minutes et 38 secondes, à travers des gouts et des odeurs, Leila se rappelle les moments clés de sa vie. Construit très judicieusement en 2 parties, Elif Shafak nous plonge dans une Turquie schizophrène, dans les bas-fonds d'Istanbul par le prisme de ceux qui sont en marge de la société : les prostituées, les transsexuelles, les homosexuels et j'ai envie de dire aussi plus généralement les femmes.
Dans la 1ère partie, c'est la naissance de leila, sa famille et ses secrets, la rencontre avec ses amis, le déroulement de sa vie jusqu'au jour de son meurtre. Dans la seconde, sa mort, ses amis fantastiques et tellement attachants qui vont braver traditions, religions et lois pour rendre hommage à Leila.
C'est un roman lumineux, triste, qui met en lumière l'amour, l'amitié, le courage, l'abnégation, l'horreur, les contradictions qui nous chevilles au corps, les à priori et ses jugements de valeurs qui peuvent réduire une vie. Très très beau roman ! .
Page 249 : "les parents forment la famille de sang, les amis la famille de l'eau" (très belle page sur la différence entre famille et amis)
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Née d'une mère analphabète qu'on lui a présentée comme sa tante, Leyla a grandi dans le mensonge. Celle qu'elle appelle mère étant la première femme de son père. Son père qui pense que sa malchance est due à un châtiment divin décide de se consacrer à la religion, voulant faire de sa fille disciple privilégiée. Pour fuir le destin que lui réserve sa famille, Leyla rejoint Istanbul et devient Tequila Leila. Employée dans un bordel durant des années, c'est son histoire qu'elle retrace à sa mort. Chaque minute qui la sépare de son dernier souffle est marquée par un souvenir, une rencontre.

Souvenir de son enfance, de ce qui l'a poussé à Istanbul et ses rencontres avec 5 personnes, ces 5 personnes qui se soucieront d'elle, de son esprit et de son corps à sa mort. 5 personnes qui, elles aussi, ont atterri à Istanbul pour fuir un destin qui ne leur correspondaient pas et se perdre dans une ville qui accueille et qui cache ceux qui ne collent pas au milieu dans

lequel ils sont nés. 

L'histoire de Leila est accompagnée de celle d'Istanbul ou semélangent les extrêmes communistes révolutionnaires, nationalistes, religieux. Une ville qui accueille beaucoup mais qui n'en ai pas pour autant douce et bienveillante. J'ai aimé l'histoire, et la place donnée à Istanbul, les personnages sympathiques et la manière dont leur histoire et leur rencontre sont décrites. Enfin j'ai apprécié la fluidité du texte sans pour autant être complètement emportée. le style était peut-être trop lisse, il me manquait un peu d'image, de peps, quelque chose de plus oriental pour intensifier ce roman se déroulant à Istanbul

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" 𝙾𝚗 𝚌𝚑𝚘𝚒𝚜𝚒𝚝 𝚜𝚎𝚜 𝚊𝚖𝚒𝚜, 𝙾𝚗 𝚗𝚎 𝚌𝚑𝚘𝚒𝚜𝚒𝚝 𝚙𝚊𝚜 𝚜𝚊 𝚏𝚊𝚖𝚒𝚕𝚕𝚎. 𝙿𝚛𝚘𝚟𝚎𝚛𝚋𝚎 𝚏𝚛𝚊𝚗ç𝚊𝚒𝚜 "

Leyla, ou plutôt Tequila Leila a fait son choix : ce sera ses amis et ceux-ci lui seront fidèles jusqu'au bout dans
[ 10 𝘮𝘪𝘯𝘶𝘵𝘦𝘴 𝘦𝘵 38 𝘴𝘦𝘤𝘰𝘯𝘥𝘦𝘴 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘤𝘦 𝘮𝘰𝘯𝘥𝘦 é𝘵𝘳𝘢𝘯𝘨𝘦. 𝘌𝘭𝘪𝘧 𝘚𝘩𝘢𝘧𝘢𝘬 ]

10 minutes et 38 secondes, c'est paraît- il , le temps que met l'eau à bouillir dans une casserole ! Mais c'est surtout le temps que Leila va mettre à profit pour nous parler de sa vie passée. Car c'est le temps qu'il lui reste à " vivre " avant que tout s'éteigne dans son corps.

De la Turquie, je ne connaissais que les loukoums ! C'est pourquoi j'ai été très vite attirée par la magnifique couverture mais aussi par le résumé ; je n'ai jamais lu un roman écrit par une auteure turque mais je compte bien rattraper ce retard. Car j'ai eu un petit 💙 pour celui-ci.
Une belle histoire, riches en dialogues réalistes, avec de belles descriptions d'Istanbul et des détails historiques. Un roman que j'ai lu tranquillement, en prenant mon temps. Je voulais le déguster . L'histoire de 6 parias, des rejetés par leur famille et par la société turque. Elif Shafak en dresse leur portrait, expliquant le pourquoi de leur marginalité mais sans jamais porter un jugement. Contrairement au régime turc...
Car l'autrice est à nouveau accusée de propos obscènes par le pouvoir en place... Elle n'avait pas pu aller assister aux obsèques de sa grand-mère ! Trop dangereux pour elle.

Beaucoup de sujets abordés : la pédophilie, la montée de l'intégrisme religieux, l'intolérance et certaines orientations sexuelles, du trans à l'homo. Une auteure dont je vais m'empresser d'ajouter ses autres romans à ma petite PAL.

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Leila est une jeune prostituée brutalement assassinée. Elle rappelle toute sa vie pendant le temps entre la mort de son corps et celle de son esprit : son enfance en Anatolie, sa fuite vers Istanbul, sa vie dans un bordel, son histoire avec D/Ali, ainsi que ses rencontres avec ses amis (Sabotage, son ami d'enfance, Nala, une transsexuelle, Jameelah, une prostituée de Somalie, Zaynab, une naine, et Humeyra, une chanteuse).
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je me suis retrouvée dans la vie de Leila vécu tous ses émotions. un livre assez inattendu dans la façon dont le récit est construit.
j'ai aimé la façon dont les personnages sont présentés. on voit comment une petite fille avance alors qu'elle a vécu des choses horribles se retrouve dans une situation assez précaire pour fuir sa famille sa religion.
Istanbul a bien des choses à nous faire découvrir.
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Istanbul vient du grec médiéval et signifie « vers la cité ». « Istanbul, la ville où finissaient par aboutir tous les mécontents et tous les rêveurs. » comme nous le dit l'autrice.
Leila Tequila fuit sa famille, avec pour compagnons de voyage son envie de liberté, les remords, la honte…Elle finira par atterrir dans un bordel, faire la connaissance de transsexuelles, rencontrer l'amour, et se faire assassiner et jeter dans une benne à ordures. Peut importe au final qui l'a tuée. Là n'est pas le propos du roman.
Un roman divisé en trois parties :
- L'Esprit : ce sont les 10 minutes et 38 secondes qui appartiennent encore à Leila après qu'elle ait cessé de vivre… ce moment ou les souvenirs les plus marquants de sa vie vont affluer et elle va les faire revivre en nous présentant les personnages qui ont façonné sa vie et ses cinq amis : Sabotage Sinan, Nostalgia Nalan, Jameelah, Zaynab122 et Hollywood Humeyra. Et puis il y a D/Ali, ce turc qui a vécu dans plusieurs pays et qui a toujours été un étranger, partout, toujours… Un artiste peintre qui avait une passion pour l'Art et la politique.
- le Corps : une fois que son corps a été retrouvé, le cheminement qu'il a dû parcourir et la manière dont les cinq amis ont réagi pour lui accorder une sépulture digne de leur amitié et que le cadavre ne passe pas de la benne à ordures au cimetière des Abandonnés.
- L'Ame : ce qu'elle devient une fois délivrée de la vie /mort terrestre
C'est un roman sur la ville d'Istanbul, sur la Turquie et les mentalités qui s'y côtoient, sur la famille, sur l'amitié, sur la place de la femme, la place de la religion, les dérives de la société, le changement de la société du fait de la montée de l'Islamisme, sur la dignité, sur la difficulté d'assumer son amitié ou ses relations avec des prostituées ou autres individus qui ne sont pas acceptés par la société
C'est aussi un sublime portrait de femme, enfin de femmes devrais-je dire et des personnages extrêmement attachants.
Une fois encore un coup de coeur pour cette autrice turque exilée.
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Ce roman est aussi beau qu'il est triste. Il est empli de sagesse et de poésie.
Magnifiquement écrit, on ne peut que se laisser porter par Tequila Leila et ses amis.
Comment ne pas être sensible aux personnages décrits avec justesse. La douceur et la vulnérabilité de chacun nous transporte et nous transperce au plus profond.
La condition des femmes en Turquie est abordée, celle des prostituées et des gens en marges de la société. le regard qu'ils portent ainsi que celui que la société porte sur eux.
Entre croyance et religion, entre passé et présent, nous voyageons dans un autre monde.
Amour, amitié, humanité.
Partage, entraide, soutien.
Beauté, joie, rencontre.
Ce roman est un véritable coup de coeur.
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