Pour Busbecq, il y avait deux bénédictions dans la vie : les livres et les amis. Qu’il fallait posséder en proportions inverses : des livres en grand nombre, mais seulement une poignée d’amis.
Il aurait tellement voulu pouvoir lui dire qu’en fait il avait gravé chaque détail du visage de la princesse dans l’espace infini de son propre esprit, de sorte que chaque fois qu’il fermait les yeux il la voyait parler, froncer le sourcil, rire, dans chacune de ses humeurs son visage lunaire.
Étrangement, avec l’absence elle avait pris de l’importance pour lui.
Seule la pluie troublait le calme. Elle tombait avec une telle abondance qu’on croyait voir le ciel répandre des pleurs pour tous et chacun.
À quelle allure les choses changeaient, jusqu’où les gens pouvaient tomber, et de quelle hauteur ! Y compris ceux qu’il aurait crus hors d’atteinte. Ou peut-être, justement ceux-là. Comme s’il existait deux arcs invisibles : avec nos paroles et nos actes nous montons ; avec nos paroles et nos actes nous descendons.
Si tu veux exceller dans ton métier, tu dois faire comprendre à l’univers pourquoi il faut te choisir toi plutôt qu’un autre.
Parfois, pour que l’âme s’épanouisse, le cœur a besoin d’être brisé, mon fils.
Voile ton visage, scelle ton cœur, dit Sangram. Autrement ils vont te les hacher menu tous les deux.
C’est étrange comme les visages, pourtant si charnus et visibles, s’évaporent, alors que les mots faits d’un simple souffle persistent.
C’était il y a si longtemps que mon esprit adoucit jusqu’aux traits les plus rudes, et fait fondre les souvenirs en douleur liquide.