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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman d'Elif Shafak nous interroge sur divers sujets, notamment la place de Dieu et le fait de vivre ensemble dans la tolérance.

Nous suivons Peri sur de nombreuses années, jeune femme eternellement tiraillée par les doutes, qui ne cesse de chercher sa place entre une mère très pieuse et un père sceptique. J'ai aimé imaginer que le couple formé par ses parents était peut-être représentatif de la société turque (connaissant très mal le pays, excusez-moi si c'est un parallèle malheureux).

Ce personnage principal été très bien pensé, ses réflexions comme ses actions, ses expériences, ses incertitudes et sa tristesse.

J'ai beaucoup aimé également que l'auteure mette en avant des femmes, que ce soit Peri dont j'ai déjà parlé, Mona très pieuse et farouche combattante pour diverses libertés, ou Shirin, cette pétillante jeune femme qui envoie tout valser. Ces femmes musulmanes sont très différentes les unes des autres, mais ont tout de même un lien ténu qui les relie.

Ce roman me permet de découvrir l'auteure, sa plume agréable, son amour pour la Turquie, amour teinté de mélancolie et d'un chouïa de septicisme quant à l'évolution de sa société. La Turquie semble être un pays partagé entre modernisme et traditions, religion et athéisme.
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Elif Shafak. A l'achat de ce roman, j'étais accompagnée d'une amie qui a elle, pris l'Architecte du Sultan. Très enthousiaste par ce dernier, je me lance dans ma lecture par cette belle couverture et par la découverte de cette auteure turque. J'aurai mis un bon moment avant d'avancer et de le terminer. Pour quelles raisons? Quasiment toute la première partie, on découvre notre héroïne Peri, vivant dans ce cocon bourgeois et tranquille sortant avec sa fille. Cette femme stambouliote va être victime d'une agression qui va remuer sa vie et la faire se replonger dans son passé. La description de la ville, de la culture et de la situation de la société à Istanbul m'a fait mettre en pause le livre, je trouvais le démarrage un peu trop long, j'aime quand on m'emporte quelque soit le genre dès les premières pages. Ainsi, j'ai persisté durant ce confinement et j'ai littéralement rattrapé le temps perdu !
Le rythme est classique, nous alternons entre Peri de l'an 2000, jeune étudiante à Oxford et la Peri actuelle de 2016, mère de 3 enfants. Choix de vie diamétralement opposés. Ouverture et quête de soi VS vie rangée dans un moule bobo. Que s'est-il donc passé pour qu'elle soit amenée à vivre une vie plus traditionnelle ? A Oxford, elle y a rencontré des amies chères Shirin et Mona, qu'elle finira par perdre de vue, vécu un amour fou et réfléchi énormément sur elle-même, la religion islamique et Dieu.
J'ai ressenti ce que l'auteure a voulu nous faire passer comme message, la Turquie est un pays qui cherche à allier ses traditions et à s'ouvrir aux normes occidentales. Les traditions culturelles sont bien ancrées dans la façon de vivre des turcs mais leurs désirs de nouveaux horizons sont aussi fortes que leurs identités orientales, ce qui à certains passages semblera complètement incompatible. On n'y parle pas uniquement de religion, la condition de la femme également y est décrite.
La fin de l'ouvrage ne m'a pas déçue mais j'aurai espéré des retrouvailles (qu'est devenue Mona ? A part être restée en contact avec ses 2 autres amies ?). Bonne découverte d'Elif Shafak pour ma part.
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Une auteure turque que j'apprécie. Dans ce roman, elle dépeint plusieurs pans de la société turque à différentes époques , entre traditions et modernité.
A la suite d'une photo qui sort incidemment de son sac, la fille de Peri, l'héroïne principale, lui demande qui sont les personnes représentées. Les souvenirs reviennent petit à petit au cours de la soirée à laquelle la famille est invitée.
Nous allons alors faire des allers-retours entre les années 80, 90 , 2000 et 2016. Nous allons voyager aussi entre Istambul , ville natale et actuelle de Peri et sa famille et Oxford où Péri a étudié quelques années avant d'abandonner à la suite d'un grave incident qui la touche de près.
Une belle écriture comme dans ses autres livres.
Ces allers-retours nous permettent de comprendre la personnalité de Péri de 2016, tout en dynamisant le récit.
Seul petit bémol, une fin trop ouverte.
Ce n'est pas le 1er roman que je lis de cette auteure et ce ne sera pas le dernier.... Très intéressante à lire lorsque l'on s'intéresse à la littérature turque.
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Trois destins différents qui se rejoignent.. Péri, la jeune fille turque uiq cherche son chemin entre laïcité et Islam, Shirin, létudiante émancipée et Mona la musulmanne pratiquante et féministe. Je me suis retrouvée dans chacune d'elle et surtout dans la notion d'un Dieu qui devrait échapper à la main mise des religions, quelles qu'elles soient.
Un livre formidable à lire, une leçon de vie!
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J'ai découvert « Three Daughters ou Ève » lors d'un voyage en Écosse et j'ai relevé le défi de le lire en anglais.
Malgré la difficulté liée à la langue c'est un coup de coeur. Ce roman construit sur un double récit , un va et viens entre présent et passé nous raconte l'histoire d'une femme turque, qui à l'image de son pays recherche son identité, hésitant entre tradition et modernisme - croyance et sécularisation.
On y trouve aussi une critique pertinente des travers de la société stambouliote qu'on retrouvent dans de nombreuses sociétés moyen-orientales.
En prime, Élif Shafak nous livre une réflexion intéressante sur la foi, la religion, la spiritualité et notre monde.
Et les personnages par leur complexité et leur ambivalence sont beaucoup plus profonds et attachants que dans les précédents romans de l'auteure.


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3 espaces temps pour ce roman, le passé avec les années 90 puis 2000 et le présent qui se déroule lors d'une seule soirée, en 2016. Pas moyen de se mélanger, parce que Péri, l'héroine, a bien changé entre les 3 périodes.
Jusqu'à son départ d'Istanbul pour Oxford, Péri a dû vivre coincée entre sa mère, fervente musulmane et son père, agnostique. Les disputes entre eux deux ont peut-être amené leur fils ainé à combattre contre les idées rétrogrades du pays mais aussi a se faire torturer dans les prisons turques. Péri essaie de se construire mais c'est difficile même si elle a un père qui l'incite à être instruite afin de choisir son destin et afin de lutter contre une certaine forme d'obscurantisme.
C'est à Oxford qu'elle ira suivre ses « humanités » et le séminaire du très charismatique professeur Azur. Ce dernier est très controversé parce qu'il bouscule les idées en parlant de Dieu, pour que les convaincus ou les sceptiques soient plus dans la tempérance.
Péri la déboussolée va devenir amies avec Shirin la pêcheresse et Mona la croyante que tout oppose. Les « trois filles d'Eve » qui ont chacune une façon différente d'aborder la vie et la religion, sans qu'il y en ait une meilleure que l'autre. Mais que s'est-il passé avec M Azur pour qu'en 2016, Péri garde avec elle une photo de leur groupe qui la bouleverse, alors qu'elle est mariée, 3 enfants, navigue dans la bourgeoisie stambouliote. On ne le saura bien sûr qu'à la toute fin, une fin que j'aime beaucoup, puisqu'elle n'est pas ouverte, comme j'ai pu le lire, mais montre une Péri qui affronte enfin la situation, fait son propre choix et n'a plus peur, quel qu'en soit les conséquences.
La lecture est facile même si on y parle beaucoup de Dieu et des religions, on y voit aussi une Turquie qui hésite à entrer dans l'Europe, une société huppée, aussi pervertie et intolérante que partout dans le monde.
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Ce roman est une critique pertinente des sociétés musulmanes contemporaines, caractérisées par le conflit entre 2 courants sociétaux: moderniste, laïc d'un coté, islamiste, rigoriste, machiste d'un autre et l'émergence d'un troisième : l'islamisme BCBG, soft, volontiers affairiste.

L'histoire commence en 2016 à Istanbul. Peri, âgée de 35 ans, est une bonne épouse, une bonne mère, une bonne maîtresse de maison, une musulmane moderne. Elle est invitée à un dîner où l'attendent son mari et ses amis, des hommes d'affaires. En cours de route, elle se fait agresser. Elle a failli perdre une photo précieuse, celle de sa vie d'étudiante à Oxford.
Durant le dîner où elle s'ennuie, Peri replonge dans deux périodes de sa vie, son enfance et sa jeunesse d'étudiante. Ses rapports ambivalents, parfois conflictuels avec Dieu y sont très évoqués.

Istanbul années 1980, l'enfance avec des parents aussi incompatibles que la taverne et la mosquée. Mensur, le père, laïc fervent, nationaliste, grand admirateur d'Atatürk. Selma, la mère, religieuse fervente et rigide, partisane d'un islam orthodoxe, traditionaliste. Péri ne savait plus quoi penser de Dieu, tiraillée qu'elle était entre les deux camps,
Néanmoins, elle était plus proche de son père, un personnage truculent mais tellement affectueux et tendre avec elle.
Son père lui donnait toujours le même conseil : ‘Tu es la fierté de notre famille.., je veux que tu fasses des études à l'Ouest. Il faut que tu ailles à Oxford. Tu te rempliras la tête de connaissances et ensuite tu reviendras. Il n'y a que les jeunes comme toi qui peuvent changer le destin de ce vieux pays fatigué'. Il sacrifiera toutes ses économies pour réaliser ce rêve.

Oxford années 2000, la période la plus courte mais la plus dense, la plus enrichissante de sa vie. Elle aura 2 amies aux antipodes l'une de l'autre, divisées par la religion, comme l'étaient ses parents. Elles seront les trois filles d'Eve : Shirin la Pécheresse, Mona la Croyante, et Péri la Déboussolée.
Elle s'inscrit à un séminaire sur Dieu, animé par un certain Azur, un enseignant qui va la marquer à jamais.

Malgré la gravité du sujet, ce roman est aussi une fragrance aux senteurs multiples : fables, humour, tendresse, tolérance et humanisme.
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J'ai beaucoup aimé ce roman, même si la fin m'a laissé un peu… sur ma fin.
En effet, tout au long du roman la tension monte par rapport à un certain secret, un événement passé. Et finalement, en comprenant ce que c'était, la révélation ne m'a pas du tout fait l'effet d'une bombe : cela m'a semblé incongru, je ne reconnaissais pas le personnage de Peri, à qui je m'étais tant attachée, dans ce dénouement.

Mais cela n'enlève rien au plaisir que j'ai pris sur tout le reste du livre.
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Livre vraiment très sympa sur la culture turque contemporaine.
Le livre commence en 2016: alors que Peri est en voiture en compagnie de sa fille, un individu lui vole son sac à mains. Ensuite, les chapitres alterneront entre 2016 à Istanbul et, après un cours survol de son enfance et adolescence, Oxford en 2000, d'autre part.
L'auteur dresse le portrait de 3 femmes issues de la culture arabe et de la religion musulmane qui sont toutes trois bien différentes les unes des autres.
Une très belle histoire de tolérance, de respect et d'amitié.
Lien : https://letempslibredenath.w..
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Alors je ressors mitigée de cette lecture.

Je vais commencer par des considérations totalement superficielles, mais qui ont leur importance : la couverture est en soft touch, très agréable, et le livre est "floppy", très souple.

J'ai beaucoup aimé les trois quarts, voire les quatre cinquièmes du roman, mais la fin m'a franchement déçue.

On suit Peri, une turque mère de trois enfants et mariée à riche entrepreneur. Depuis toujours, elle se sent différente des autres et n'a pas trouvé sa place dans le monde qui l'entoure.
On alterne entre des passages au présent, en 2016, et des souvenirs de son enfance, puis de ses années à l'université d'Oxford.
Elle n'a jamais connu la paix dans le foyer de ses parents, ceux-ci toujours en train de se disputer. Son père se moque des pratiquants qui se laissent dicter leur conduite par des pseudo-mediums ou par les imams et prône une dictature "avisée", tandis que la mère de Peri est pieuse au possible, tout ce qu'abhorre son mari.
Les frères aînés de Peri ont chacun pris le parti d'un des parents. de fait, Peri a grandi dans un environnement déchiré , essayant de satisfaire tout le monde et s'effaçant pour se faire la plus invisible possible.

Arrivée à l'université, elle se plonge corps et âme dans le travail et fuit les autres étudiants et leurs fêtes. Mais elle va faire la rencontre de deux jeunes filles, Mona et Shirin, l'une totalement pieuse et l'autre qui se moque complètement de la religion et des croyants. La Croyante et la Pécheresse.
Mais surtout, elle va rencontrer un professeur qui ne laisse personne indifférent : soit on l'adore, soit on le déteste. Azur (c'est son petit sobriquet) enseigne Dieu. Pas les religions, mais Dieu. Et son séminaire n'est pas accessible à tous, loin de là.

Piquée par la curiosité, et mue par un conflit de longue date avec Dieu (elle lui en veut pour ne pas avoir sauvé sa famille de la déchirure), elle souhaite suivre ce cours et en apprendre davantage sur celui que des milliards ont vénéré et vénèrent encore...

Comme je l'ai dit plus haut, j'avais beaucoup ce roman - avant d'en arriver à la fin.
Peri se pose une multitude de questions et relève les contradictions de la société que beaucoup ne remarquaient pas à son époque, ni maintenant d'ailleurs.
Des thématiques importantes sont abordées : la place de la femme dans la société, notamment en Turquie ; les dérives des religions, la religion musulmane en particulier ; la remise en cause des traditions et du patriarcat...

Ses réflexions étaient pertinentes, la plume était agréable.

Toutefois, l'alternance des époques (passé et présent) était un peu lourde selon moi. J'ai trouvé les passages du présent lents, voire ennuyants à certains moments, et j'avais hâte de replonger dans le passé de Peri.

Le titre me laissait penser qu'on suivrait trois filles, mais en réalité on n'aborde Shirin et Mona qu'à travers le point de vue de Peri. C'est dommage, je pense que leurs points de vue auraient pu apporter du dynamisme au roman.

Et cette fin...
Pendant tout le roman, l'autrice prend son temps, si bien qu'on finit par se demander ce que Peri a bien pu faire pour en arriver là dans le présent.
Et la révélation est décevante, insignifiante. Une broutille. La première pensée qui m'est venue à l'esprit, c'est "Tout ça pour ça ?"
La fin est précipitée, et beaucoup de questions restent sans réponses (ok, on nous a rabâché pendant tout le bouquin que les questions étaient plus importantes que les réponses, mais là ce qu'on nous donne est carrément insuffisant). Et ce que fait Peri à la fin est débile, nul, irréaliste même.


Bref, ça partait très bien, mais ça c'est fini par une déception. Dommage.
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