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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Istanbul , 2016. Peri et sa fille Deniz sont engluées dans les bouchons stambouliotes quand Peri se fait voler son sac...
Parallèlement, on plonge dans l'enfance de Péri et sa construction en tant que femme ou plus simplement être humain.

Livre très dense, très ambitieux aussi qui fait la part belle aux femmes musulmanes.
Pour étayer son propos, l'auteur choisit des personnages limite caricaturaux et radicalement opposés, que ce soit dans la sphère familiale ou dans la vie étudiante de Péri.
Le thème principal est la place de Dieu dans la vie de chacun et donc principalement des femmes musulmanes . Et donc , on a l'athée, la pieuse et la déboussolée, Péri.
C'est aussi un livre sur la Turquie et son évolution ; le pessimisme de l'auteur est latent, tant elle fustige la fracture sociétale d'un pays tiraillé entre allégeance aveugle à Dieu , symbolisée par Selma , la mère, et refus du diktat religieux , matérialisé par le père. Et au milieu Péri essaie de se construire.
Dans la pièce principale s'affronte le portrait d'Atatürk et une pendule rappelant les heures de prières. le livre se déroulant sur plus de 30 ans , la dégradation du vivre ensemble turc est plusieurs fois évoquée.

Alors que penser ?
Ce livre a déjà le mérite de nous interroger, sur la tolérance notamment, l'apparence quotidienne de Dieu, la dualité orient / occident.
Il met à plat la question de la femme musulmane , sans prendre partie , exposant clairement les positions de chacune, les confrontant que ce soit dans le cadre familial, le cadre étudiant expatrié ou même au sein de la bourgeoisie turque du XXI ème siècle.
Un roman dense , posant de vraies questions tout en finesse .On peut reprocher quand même le coté un peu caricatural de la plupart des personnages , sauf sans doute Péri, et également une ou deux histoires parallèles qui n'apportent pas grand chose.

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Recherche philosophique et religieuse d'une femme turque qu'on dit « déboussolée »…

Prise dans les embouteillages d'Istanbul en 2016, Peri fait face à un incident qui la bouleverse et lui rappelle l'enfant qu'elle a été et lui amène une remise en question de ce qu'elle est devenue.

Une alternance de chapitres montre cette femme, puis la petite fille des années 80, coincée entre un père qui tend vers le modernisme athée et une mère musulmane intégriste, et qui se réfugie dans les livres et l'étude. Grâce à ses succès scolaires, on la suivra à Oxford en 2001 où elle rencontrera deux autres filles d'Ève, Shirin une Iranienne libérée et Mona, une musulmane qui porte le voile. Dans ses cours avec le professeur Azur elle poursuivra sa quête de sens, de Dieu et d'une troisième voie entre la foi et la science.

Un roman qui donne beaucoup de place aux réflexions sur la société et la religion, tout en campant les dilemmes des femmes dont les valeurs s'opposent. Un excellent livre si ce n'était de la fin qui arrive abruptement et sans un véritable dénouement.
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Peri, mère, épouse et femme turque accomplie, invitée dans un soirée bourgeoise à Istanbul avec son mari, se rappelle son enfance, son adolescence, les choix qu'elle a fait pour arriver là. Au travers de son récit, on a également une vision de la volonté et des difficultés de ce pays à faire coïncider religion et modernité.
Peri supporte les conflits apparemment totalement incompatibles qui opposent ses parents. Sa mère, très portée sur la religion et les traditions et son père bien plus modéré, plus intéressé par l'instruction et la science. Chacun de ses frères a pris un parti et l'a poussé à l'extrême. Peri, petite dernière et arrivée tardivement, attirée par les sciences et l'ouverture sur le monde, a aussi beaucoup de respect pour sa mère et ses croyances, même si elle a parfois des difficultés à la comprendre. Elle grandit avec comme défit tacite de faire entrer ces deux visions dans la même vie.
J'ai aimé ce roman car il donne un aperçu de la société turque, et il fait aussi réfléchir à ce phénomène de société qui est la cohabitation de la connaissance et de la religion. Néanmoins, j'ai vu un petit flop pour la fin que j'ai trouvé particulièrement bizarre.
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Le dernier roman d'Elif Shafak est traduit de l'anglais, langue dans laquelle elle écrit aussi bien qu'en turc. Est-ce la raison pour laquelle le style de Trois filles d'Eve semble moins chamarré que dans ses premiers livres, davantage rédigé avec une efficacité toute anglo-saxonne ? le roman est construit en parallèle entre deux périodes de la vie de Peri, son héroïne, -son enfance et adolescence à Istanbul puis son année à Oxford, -sa vie de femme mariée et de mère à Istanbul. Peri a fait de sa relation avec Dieu la grande histoire de sa vie. Elle l'affaiblit, car toujours dans le doute le plus extrême, et l'empêche d'avoir confiance et estime pour elle-même. Spectatrice impuissante des chamailleries entre son père et sa mère, cette dernière très religieuse, à l'université, elle se trouve à nouveau mêlée au conflit qui oppose ses deux meilleures amies toujours sur la question de Dieu. La pécheresse, la croyante et la déboussolée (Peri), c'est ainsi que ce trio se caractérise. Et au milieu, un personnage ambigu, celui d'un professeur charismatique qui fera encore davantage vaciller la personnalité de Peri. Dans ce va et vient permanent entre deux époques, avec un double suspense pour corser l'intrigue, Elif Shafak illustre son sentiment sur l'évolution de la société turque et sur ses dirigeants. Sa vision de la communauté bourgeoise d'Istanbul, à laquelle son personnage principal appartient avec un grand recul, est sans concession et particulièrement aiguisée. Mais ce sont les pages consacrées à Oxford qui donnent au récit son rythme et sa valeur, dans cet apprentissage de la vie d'une jeune femme fragile aussi bien dans ses propres convictions que dans son rapport aux autres. Un magnifique portrait, toujours nuancé, et d'une belle profondeur.
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Peri est une enfant turque.
Ses parents sont très opposés surtout sur la question religion.
Le père est plutôt mécréant, un peu porté sur la bouteille.
La mère est islamiste convaincue voire extrême.
Péri adore son père, ne supporte plus les disputes incessantes.
Elle ne sait pas vraiment où est sa place, quel est son rapport à dieu.
A dix-huit ans, son père l'incite à faire des études à Oxford.
Là, elle se fera deux amies très différentes et sera subjuguée par un professeur original mais exigeant.
Les chapitres alternent entre deux époques.
2001 à Oxford
2016 à Istanbul où Péri est père de trois enfants.
C'est un livre très dense, très ambitieux aussi.
Il parle essentiellement de femmes musulmanes très différentes selon leur personnalité, leur degré de foi, leur appréhension de dieu.
Un sujet actuel plutôt bien mené.
C'est assez rude mais passionnant.
Les personnages semblent authentiques bien que parfois proches de la caricature.
L'influence d'un professeur sur ses étudiants est bien analysé aussi.
Belle écriture jamais lassante.
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Avant d'être attiré par le résumé, je dois dire que c'est la couverture qui m'a donné envie de prendre Trois filles d'Ève en main. Ce bleu foncé avec les motifs floraux colorés et la ville, évoquant l'Islam et l'Orient, m'ont vraiment tapé dans l'oeil !

Maintenant, l'histoire : le roman relate la vie de Peri, sur deux époques. L'une contemporaine, où elle est une femme frayant dans la bourgeoisie stambouliote, mariée à un riche entrepreneur immobilier et mère de trois enfants dont une adolescente ; et l'autre, dans les année 1980-1990, où elle revient sur sa jeunesse, son enfance et ses années d'étudiante à Oxford.
La partie contemporaine du roman ne se déroule que sur une seule soirée. Son mari et elle sont invités à un dîner avec d'autres fortunes de la ville. En s'y rendant, Peri s'est fait agresser et voler son téléphone. Et elle craint d'avoir perdu une photo datant de ses années à Oxford qui lui tenait particulièrement à coeur... Tout ça la chamboule et l'amène à se remémorer sa jeunesse pendant que les plats et les conversations insipides défilent.

Ce dîner est l'occasion de servir une véritable critique de la haute bourgeoisie d'Istanbul et de son hypocrisie : coincée entre des considérations superficielles et les traditions, entre modernité et croyance... L'auteur ne mâche pas ses mots pour faire de ce petit monde un vrai cirque un peu pathétique : épouses superficielles et arrogantes, obsédées par les sacs à main de luxe ; hommes encore profondément machos, ayant un avis sur tout, prompts à hausser le ton lorsqu'il s'agit de politique, ne buvant pas une goutte d'alcool par respect de leur croyance mais détournant des millions sans scrupules,... Et évidemment hommes et femmes ne se mélangent pas, ne parlent pas ensemble. Ce qui semble déplaire fortement à Peri qui s'ennuie au milieu des conversations féminines et n'hésite pas à transgresser les règles pour se mélanger aux hommes, exprimer son avis, notamment sur des sujets politique.

L'héroïne, Peri, est complexe. Toujours coincée entre deux tendances : entre ses parents, sa mère étant très religieuse et son père un athée révolutionnaire ; ses frères, dont chacun a pris le parti d'un des parents ; plus tard, ses deux amies, Mona et Shirin, l'une étant voilée et féministe engagée dans plusieurs cause, l'autre adepte de plaisirs et de liberté, exécrant tout ce qui a trait à la religion. Elle cherche des réponses dans le séminaire du professeur Azur, un spécialiste des religions et de Dieu, controversé et adulé à la fois. Mais sa relation avec le professeur va prendre une tournure particulière qui va donner tout son sens au récit,...

J'ai bien aimé ce roman, compliqué, long parfois,... mais très intéressant ! Je ne m'étais jamais penché sur la culture turque (à part la gastronomie que j'adore :p) et je suis ravie d'avoir entraperçue un peu des moeurs et des coutumes de ce pays via Trois filles d'Eve et son héroïne. Ce livre est une vraie critique, qui ne dépeint pas une Turquie idéale, qui est même très dur avec ses habitants, mais j'ai aussi aimé ça : l'objectivité de l'auteure, capable de prendre le recul nécessaire pour critiquer son pays mais nous ravir d'en apprendre plus sur sa culture.
Cependant, je ne cache pas que j'ai été un peu déçue que l'amitié entre Peri, Mona et Shirin ne soit pas plus développé. J'avais cru comprendre que ce serait l'un des grands sujets du livre, mais non,... on dirait que le récit de cette amitié est entamé mais inachevé. Dommage. de plus, la liseuse de thrillers que je suis s'attendait à un secret beaucoup plus grave, un acte horrible, sanglant, sexuel, que sais-je ! mais j'admet que pour cet aspect là, je suis l'unique responsable de ma déception ! :P
La fin, très ouverte, m'a aussi un peu laissé sur ma faim... J'y réfléchi encore (ce qui doit vouloir dire qu'elle n'est pas si mauvaise du coup...!)

Pour résumer : c'est un beau roman, superbement écrit par une auteure qui domine visiblement parfaitement bien son sujet, qu'il s'agisse de religion ou de féminisme et qui a campé un personnage principal complexe, un peu torturé mais dans lequel on peut se reconnaître ! :)
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Un roman agréable à lire.
Ainsi s'achève cette première lecture d'Elif Shafak pour moi.
Étonnement, car le sujet porte tout de même sur le durcissement du régime turque, l'émancipation d'une jeune femme et ses aspirations personnelles lors des années 2000, la représentation de la religion_ notamment musulmane_ dans le monde occidental et le microcosme d'Oxford... mais j'ai traversé cet ouvrage de manière très "légère".
Le personnage de Peri est décrit avec une acuité intéressante, l'auteure travaille précisément ses caractères que l'on croise et porte à tous une attention particulière, qui les rend très réalistes.
J'ai aimé la construction du récit en alternance entre le présent de Peri et son passé, qui nous fait courir après son récit initiatique, entre la jeune fille timide et la femme assurée courant après un voleur dans les rues d'Istanbul.
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De la même auteur, j'avais apprécié L'architecte du sultan et je m'étais juré de lire d'autres livres d'elles...Et puis tous les lecteurs savent comment c'est: tant de possibilités, de traductions, de rééditions, de nouveautés....Mais cette fois-ci, ça y est, je viens de dévorer Trois filles d'Ève, qui m'a encore plus plu que L'architecte du sultan. le récit se partage entre l'Istanbul moderne et les souvenirs du personnage principal, eux-même partagés entre son enfance, toujours à Istanbul, et la période de ses études à Oxford, qui a changé la trajectoire de son existence. J'ai beaucoup aimé ce portrait de femme partagé entre les aspirations de ses parents, perdue entre les traditions de sa religion et sa colère envers Dieu. La Déboussolée, voici le surnom qu'elle porte à un moment et cela lui va assez bien. J'ai eu un peu de mal avec le professeur Azur, mais je n'ai jamais supporté ce genre de personnages, aussi bien en vrai qu'en littérature, rien à voir avec la qualité du roman, même si les pages consacrées à son enseignement ne sont pas forcément les plus passionnantes.
Un très bon moment de lecture.
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Un des meilleurs livres que j'ai lu récemment . L'action est juste un prétexte, je trouve. Un prétexte à la réflexion sur les choix à faire, la foi,l'Orient et l'Occident, les fanatismes, la place de la femme dans différentes cultures et endroits.
Elle se passe entre Istanbul et Oxford et suit le personnage de Nazperi, turque de naissance , musulmane de tradition, toujours a la recherche de la vérité ou au moins du « bon chemin » contrariée par la brutalité et les contradictions du monde oriental sans pouvoir s'en défaire ni tout a fait comprendre le monde occidental.
Un livre qu'on lit par petits bouts puis on le ferme et on réfléchit. On pense avoir arrivé à une conclusion. Puis on le reprend et le doute reviens avec une nouvelle réflexion nécessaire :Et moi qu'est-ce que je pense en fait ? Ce en quoi je crois est-il si juste que ça ? L'amour est toujours responsable de la haine ?
J'ai beaucoup aimé le style de cette auteure que je ne connaissais pas avant cette lecture, le rythme de ce roman et les références intéressantes.
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Un roman que j'ai dévoré.... il parle d'Istanbul, une ville qui me captive . Il parle aussi de la religion et des femmes qui doutent, dans un monde qui se transforme.

C'est l'histoire...

De Peri, une femme turque que l'on suit à deux périodes de sa vie.

Après une enfance à Istanbul dans une famille avec une mère extrêmement religieuse et un père laïc, elle part faire des études en Angleterre.

Peri s'y lie d'amitié avec Mona une jeune femme qui porte le voile et Shirin une iranienne anti-religieuse. Elle y rencontre également Azur un professeur charismatique et controversé...

Quinze ans plus tard, nous la retrouvons mariée et mère vivant à nouveau à Istanbul. Certains événements la poussent à se remémorer son passé et à vouloir renouer contact avec ses amis d'Oxford.

C'est un livre qui nous pousse à réfléchir. Je l'ai refermé avec l'envie de découvrir certains auteurs cités dans ce roman.

Quelle belle richesse, la littérature.
Lien : https://justelire.wordpress...
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