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Critique de BazaR


J'ai délaissé le théâtre l'an dernier. Je ne lis le dernier épisode de la guerre des Roses selon Shakespeare qu'aujourd'hui, soit presque un an et demi après la troisième partie de Henry VI.

Sans conteste, Richard III est très largement au-dessus des parties de Henry VI, et même de Henry V. C'est proprement génial. Et cela est largement dû à la personnalité de l'ignoble Richard, duc de Glocester puis roi d'Angleterre. Shakespeare sublime la légende noire de ce personnage ; il la crée peut-être d'ailleurs. La fourberie, la sournoiserie du gars sont une référence pour tous les élèves qui souhaitent devenir fourbes et sournois. Et autant l'avouer, c'est aussi délectable que le bonhomme est détestable.
Il embobine tout un chacun. Il soutient par exemple son frère Clarence en paroles tout en écrivant une fausse condamnation à mort royale et en payant les assassins. Il clame sa loyauté à son frère Édouard IV et à son successeur tout en planifiant leur ruines. Tous ses ennemis potentiels y passent sans l'avoir vu venir. Staline était un gamin, Livia, la femme d'Auguste qui a nettoyé devant les pieds de son fils Tibère, une débutante.

Mais Richard fut-il un bon roi ? Shakespeare ne détaille pas. Mais son plus vif soutien, son padawan en duplicité, Buckingham, ne récoltera pour fruit de ses actions que des racines de pissenlit.

La pièce regorge de scènes formidables, comme celle de Marguerite, épouse du défunt Henry VI vouant aux gémonies tous ceux qui ont participé ou seulement profité de l'assassinat de son époux et de son fils (devinez qui a porté les coups ?), comme celle ou l'un des assassins de Clarence décrit la conscience « esprit à la face rouge de honte, qui se mutine dans le coeur de l'homme, et qui l'obstrue partout d'obstacles », comme celle où Buckingham s'acharne à demander à Richard les biens promis et que ce dernier l'ignore délibérément en poursuivant le fil de sa pensée, ou celle, enfin, où à la veille de la bataille les spectres de tous les personnages assassinés viennent pourrir les cauchemars de Richard et embellir les rêves de Henry de Richmond, le futur Henry VII Tudor.
Tout cela est succulent à lire. Je regrette seulement quelques scènes un poil trop longues.

Il me reste à lire la pièce consacrée à Henry VIII, que l'auteur écrivit après la mort de sa fille Elizabeth Iere (assez logique). Mais avant je ferai un détour par la comédie de Shakespeare.
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