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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un paysage de désolation, partout des maisons en ruine, des gravas à perte de vue et un silence oppressant. Les habitants apparemment ont tous déserté.
Nous sommes dans une "petite ville du nord du Japon, située au bord de l'océan Pacifique. Elle a été déclarée zone sinistrée devant être évacuée" car elle se trouve à l'intérieur d'un périmètre de vingt kilomètres autour de la centrale nucléaire de Fukushima, dont le réacteur numéro 1 a explosé. " le monde entier en a été bouleversé et douze ans plus tard en frémit encore.

Un homme pourtant, Yôhei Yoshida, la quarantaine, célibataire, a refusé de quitter sa ville natale pour veiller sur sa mère en fin de vie. Il erre en solitaire dans ce décor post-apocalyptique se remémorant ses souvenirs d'enfance et tentant de faire le point sur lui-même. Ses pas l'entrainent devant la villa de sa jeune amie Misuzu Yasaka. Dans l'ancienne volière abandonnée, il découvre, comme prisonnier, un chien maigre et affamé.
Mais en même temps, telle une vision fugitive, il lui revient l'image du paon majestueux de la famille Yasaka, cet "oiseau divin" qui le fascinait et qu'il nourrissait, à la demande de Misuzu, de grenouilles pêchées dans les marais voisins. Un souvenir désagréable ? Un épisode dramatique voire un secret de famille longtemps caché ?
Dans ces rues désertes, toutefois, Yohei croise une jeune femme, Reiko en mission pour l'association L'Arche de Noé des Chats. Elle aussi parcourt la ville, chargée de récupérer les félins en détresse, mais pas les chiens...
Ces deux êtres solitaires et meurtris vont lentement nouer le dialogue et s'entraider. Comment reprendre goût à l'existence alors que tout s'est écroulé et que le traumatisme ne s'effacera jamais.

Ce roman, que j'ai beaucoup aimé, est court mais poignant. Un décor de désolation, une atmosphère sombre et pesante et au milieu des survivants contraints de s'exiler, des individus qui laissent éclater leur désespoir ou leur colère. On sent que l'auteur, originaire lui-aussi de la région de Fukushima, a été bouleversé par la catastrophe et n'a pu contenir sa tristesse voire un certain ressentiment vis à vis du progrès technologique que les hommes ont parfois du mal à maitriser complètement. Beaucoup de sensibilité et de douceur malgré tout dans son récit, et peut-être même une lueur d'espoir. En tout cas un très beau roman dont je conseille la lecture.

#Challenge Riquiqui 2024
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> Un homme seul parcourt sa ville natale. Il prend soin de sa mère mourante et a refusé de quitter ce village qui fait partie de la zone d'exclusion autour de Fukushima.

Un court roman sur un promeneur solitaire : Yôhei. Il déambule physiquement dans sa ville natale et mentalement il se remémore son enfance.
C'est un roman tout en retenue des sentiments. le narrateur plonge petit à petit dans sa propre enfance. Il approche un évènement dramatique.
L'impermanence imprègne tout le récit : de la ville, de la société humaine, des relations, de la vie.

Quelques rencontres vont amener le narrateur à accepter ce qui c'est passé, à accepter de le dire, et plus important de se le dire.

C'est aussi un témoignage sur ces personnes déracinées de leur propre village. Où, comment peux-tu vivre si ta propre maison t'es interdite ?

Mon avis semble dépeindre un récit déprimant, n'est-ce pas ?
Mais
Mais
grâce à une douce retenue et une grande pudeur, le roman évite les pièges d'un sentimentalisme excessif pour nous faire partager une tranche de vie.
Loin des chiffres, des images, d'un nom « Fukushima », un pont vers des vies bouleversées.
Un roman qui aborde la mort. La peine est présente, mais il y a une sorte d'acceptation. La mort est naturelle. Elle est acceptée au milieu de toute cette impermanence.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Yoshida vit dans une une petite ville proche de Fukushima. il en peut pas aller ailleurs car il doit veiller sur sa mère gravement malade. sa rencontre avec un chien abandonné va faire ressurgir son passé et un secret inavoué.

c'est le premier roman que je lis sur la catastrophe de Fukushima. Ce récit, à la première personne, permet d'appréhender les conséquences de cet évènement pour les habitants proche de la centrale nucléaire. La tristesse, la solitude du personnage principal l'ont peu à peu anesthésié, comme privé de son élan vital.
Plus qu'une description de la catastrophe, c'est une description accablante et implacable de vies balayées et massacrées.

une mention spéciale pour l'écriture délicate et intense de ce roman japonais. Cela peut être une bonne introduction pour ceux qui veulent découvrir la littérature japonaise.
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Le livre d'Izumi Shinga fait partie de ces ouvrages, représentatifs d'une certaine écriture japonaise, qui décrivent une brève incursion dans la vie d'un personnage, souvent narrateur de l'histoire. Il n'y a pas vraiment de début ni de fin, sinon la vie qui continue. le style y est sans fioritures, mais non pas dénué de poésie. C'est la poésie du quotidien et de la simplicité.
En l'occurrence, le quotidien de Yohei a pour décor la ville d'Okuma, dévastée par le tsunami de 2011 et l'accident de Fukushima qui s'ensuivit. Là, les morts côtoient les survivants, par leurs cadavres abandonnés dans les décombres, mais aussi par le souvenir…
Pourquoi Yohei reste-t-il malgré les injonctions des autorités ? Parce que sa mère se trouve à Okuma. Gravement malade, elle ne peut pas être déplacée. Mais la dévotion filiale de Yohei ne cacherait-elle pas autre chose ? Cette autre chose n'aurait-elle pas un rapport avec la petite Misuzu qu'il a connue enfant ? La gamine possédait un paon.
Dans la quête de sens de Yohei, face à l'inacceptable réalité, l'oiseau devient une figure symbolique. Il fait office de lien. Les situations et les époques entrent en résonance. Par un magnifique jeu de miroirs, la double catastrophe naturelle et nucléaire devient une allégorie du parcours de Yohei, lui-même allégorie de la catastrophe.
Le calvaire présent de Yohei prend des allures de rédemption. L'homme règle ses comptes avec les drames de l'existence, avec la ville dévastée et sa mère tout aussi dévastée par l'âge.
Quoi qu'il en soit, la vie continuera.
Elle pourrait bien prendre les traits d'une certaine Reiko Mimura…
Lien : https://mediatheque-lattes.f..
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