Citations sur Chroniques de Zombieland, tome 2 : Alice et le miroir.. (32)
Un hurlement suraigu m’a déchiré les tympans. Des filets de sueur se sont mis à couler sur mon front et le long de mon dos. La chambre autour de moi tournait et tournait sans cesse ; j’ai perdu l’équilibre et je me suis mise à tituber, à pencher… à pencher encore… une vive douleur a envahi le côté droit de mon corps. J’avais dû tomber sur le parquet.
A l’aide, ai-je tenté de crier — mais aucun mot n’est sorti de ma bouche. Mon cœur s’est mis à battre encore plus vite et plus fort. Mes poumons se sont contractés, et la brûlure s’est intensifiée. Mes mains et mes pieds s’étaient transformés en blocs de glace.
Etais-je en train de mourir ? Il n’y avait pas d’autre explication.
J’ai rampé jusqu’au bureau, tendu la main à l’aveuglette pour trouver mon téléphone, avec pour seul résultat de faire tomber la lampe. Il y a eu un bruit de verre brisé sur le sol.
Il fallait que j’alerte Cole par texto — non, pas Cole. Mamie. Voilà. Elle viendrait à mon secours — car elle m’aimait vraiment, elle. Mais je n’arrivais pas à distinguer le clavier. La chambre ne cessait de tourner autour de moi.
Je me suis réveillée en sursaut, trempée de sueur et le souffle court, avec dans la tête les bribes d’un nouveau rêve à propos de l’accident. J’avais vu ma mère tendre la main vers moi ; j’avais senti l’extraordinaire chaleur qui s’en dégageait et je l’avais entendue m’appeler. Puis j’avais vu les zombies. Après avoir dévoré mon père, ils s’approchaient de la voiture comme en glissant pour en extraire ma mère — leur dessert.
Elle avait résisté, une expression de panique sur le visage. De nouveau, elle avait crié mon nom.
— Alice ! Alice !
J’avais tenté de saisir sa main, suppliant les créatures de la lâcher.
Puis plus rien.
Et maintenant j’avais envie de pleurer.
Pourquoi ces visions ? Ce qui se déroulait dans mes rêves ne s’était pas produit en réalité.