J'ai toujours adoré les ré-écritures – de près ou de loin – de contes, et c'est pourquoi
La malédiction Grimm me faisait de l'oeil depuis un très long moment. Qu'elle n'a pas été ma surprise (et ma joie) de le découvrir dans ma sélection Top Lecteur France Loisirs !
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, et c'est sûrement pour cela que je pense avoir été aussi dubitative pendant un long moment de ma lecture – un bon tiers en fait. Car l'histoire est assez complexe, et elle met un certain nombre de pages à se mettre en place ; l'auteur prend le temps de nous décrire et nous faire comprendre tout cet environnement aussi bizarre que mystérieux. Mais cela crée un manque de rythme dans cette première partie, et j'ai dû interrompre ma lecture plusieurs fois par peur d'être lassée.
L'histoire devient bien plus intéressante une fois qu'Elizabeth découvre la Collection Grimm ; le livre prend alors toute l'ampleur fantastique et magique que l'on attendait, et c'est un sincère plaisir de découvrir et redécouvrir ces objets qui ont marqués les contes de notre enfance. J'ai ainsi beaucoup aimé toutes les références faites aux Contes de Grimm. Elles sont continuelles au cours du récit, et c'est une véritable immersion auprès de ces objets emblématiques qui ont fait l'essence même de ces contes. Que ce soit le miroir de la Méchante Reine, la petite-table-soit-mise, ou encore les douze souliers usés des princesses, toutes les références sont là pour nous immerger complètement dans cet univers.
Pourtant, je pense que l'auteur aurait pu aller plus loin. J'ai finalement eu l'impression que ces emblèmes fantastiques ne servent que de prétexte au développement de l'intrigue. J'ai certes aimé ce que
Polly Shulman en a fait, mais je pense malgré tout qu'il y avait bien plus à faire pour recentrer la Collection Grimm dans l'histoire. Ici, on a le sentiment qu'elle sert plus d'accessoire que d'élément principal.
De même pour les personnages, je trouve que l'auteur les effleure seulement en surface. On en rencontre un certain nombre, mais finalement on referme le livre sans véritablement les connaitre. Même l'héroïne, qui est pourtant le personnage central, n'a que peu d'épaisseur et ne sert finalement qu'au déroulement de l'intrigue.
En définitive, c'est une histoire assez lente à démarrer, mais qui se bonifie au fur et à mesure de son avancée.
Polly Shulman est partie sur une bonne trame de départ mais qui manque de développement à mon goût. Malgré tout le livre se laisse lire et apprécier sans trop rentrer dans les détails, même si pour moi le personnage principal reste le Dépôt, seule entité que l'on pense connaitre à la toute fin du livre au détriment des autres éléments/personnages. La fin se conclut par contre bien trop rapidement, peut être même trop facilement, et j'ai trouvé cette résolution assez déséquilibrée par rapport à la proportion du livre.
Cela reste tout de même une agréable découverte pour ce livre que je souhaitais lire depuis un moment, et je pense que j'enchainerai sans problème sur le second tome consacré à la Collection d'
H. G. Wells..
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