AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,48

sur 58 notes
5
1 avis
4
6 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis
"L'entonnoir" du titre fait référence à celui dont on affuble les "fous" dans les caricatures - les malades mentaux, autrement dit. Car l'amalgame est vite fait entre une dépression passagère et une aliénation grave, aussi bien par le malade lui-même que par le 'commun des mortels'.

La mère d'Aline s'est suicidée lorsque la fillette avait sept ans, son père est devenu alcoolique et dépressif. Elle a été principalement élevée par sa grand-mère. Qui a été là pour écouter cette enfant traumatisée, pour l'aider à digérer cette histoire familiale tragique ? pour oser aborder ce drame, et trouver les mots ? Personne... A l'adolescence, Aline traverse à son tour une période noire, et tente de mettre fin à ses jours. Un séjour en hôpital psychiatrique suit inévitablement ce geste. Elle est plongée dans un nouvel univers bien gris : d'autres "cas" beaucoup plus lourds, neuroleptiques à haute dose et leurs effets secondaires, tristesse poisseuse et contagieuse, ennui, TV, jeux de société, séances d'art-thérapie. Cet environnement déprimant, sclérosant, délétère ne semble guère favorable à une guérison, et l'on se demande comment l'on peut en ressortir moins mal qu'en y entrant...

Sibylline, la scénariste, évoque ici sa propre expérience à travers le personnage d'Aline. le graphisme de Natacha Sicaud illustre très bien le propos ; la symbolique des titres de chapitres, notamment, est particulièrement éloquente. Un témoignage sombre, réaliste mais finalement optimiste sur la dépression et l'univers psychiatrique.
Commenter  J’apprécie          191
Sous l'entonnoir c'est l'histoire de Sibylline. "C'est difficile de s'affranchir d'une histoire " dit-elle. A 7 ans perdre sa maman, qui s'est tirée une balle dans le ventre c'est difficile à vivre, comprendre, accepter. D'autant plus qu'autour d'elle c'est le silence. A 17 ans après une tentative de suicide elle se retrouve en hôpital psychiatrique. Révolte, refus de rester, incompréhension la jeune Aline ( personnage de ce roman qui représente l'auteure) découvre un monde difficile à appréhender. Les malades, médecins, personnel médical et excès de médicaments nous sont décrits dans ces pages.
Avec courage et lucidité Aline nous parle de cette expérience qui n' a duré qu'un mois mais qui visiblement l'a évidemment marquée.
Une bande dessinée qui nous ouvre les portes d'un monde souvent incompréhensible. si certains sont forcément très marqués d'autres n'ont sans doute rien à faire dans ces endroits où même " les silences hurlent".
le dessin est réaliste - et très lisible. Les silences de certaines cases montrent le drame que l'on subit dans cet endroit.
Un témoignage essentiel, à découvrir. Sous l'entonnoir il n'y a pas que des fous il y aussi énormément de détresses.
Courageux et peut-être libérateur pour Sibylline que cette BD troublante et forte.
Commenter  J’apprécie          160
Je trouve que c'est toujours une situation triste que de vouloir attenter à sa vie et de terminer par la suite dans un hôpital psychiatrique. C'est la douloureuse expérience qui est arrivée à notre auteure Sibylline qui en fait une oeuvre auto-biographique avec un recul d'une quinzaine d'années après les faits.

Je classe cette BD dans les oeuvres qui expient les blessures des auteurs. Certains diront que cela fait plus de bien à l'auteur qu'au lecteur tout en évitant des séances de psy mais on peut le voir également comme un témoignage bouleversant d'une certaine réalité si on possède un peu de compassion.

Perdre sa maman à 7 ans à cause d'un suicide est également un drame sans nom. Comment une telle fillette peut se relever sans subir aucune conséquence psychologique ? C'est difficile de s'affranchir d'une histoire pareille. C'est un dur combat qui s'amorce.

L'auteure va se concentrer sur le passage à l'hôpital psychiatrique où la population est assez variée. On se pose la question si cela permet vraiment d'aider les suicidaires d'être mélangés avec d'autres pathologies plus lourdes psychiquement parlant. Ce n'est sans doute pas la réponse appropriée. Elle n'aura de cesse que de vouloir sortir de cet enfer.

Bref, une BD très réaliste sur un sujet très lourd et angoissant qu'on n'a pas forcément envie de posséder et de lire. Cela reste un témoignage plutôt émouvant.
Commenter  J’apprécie          110
L'expérience compliquée de l'hôpital psychiatrique suite à une tentative de suicide est très bien décrite dans cette BD autobiographique. Les médicaments, les sorties, les autres, tout y passe y compris les traumatismes, et l'après. Elle se lit vite, et rend quand même triste cette lecture dont on espère qu'Aline se sorte guérie de son séjour. Au final elle reste toujours présente, un peu comme la dépression. Les dessins sont bons, les couleurs ne sont pas sombres ce qui rend le récit juste et sans fioritures. J'ai aimé mais sans plus, en faite j'ai eu du mal à m'identifier au personnage principal. le point le plus positif est qu'il donne une autre image que celle que j'avais des instituts psychiatriques.
Commenter  J’apprécie          30
L'encadrement juridique de l'hospitalisation psychiatrique est une question passionante. D'abord parce les enjeux sont importants (privation de liberté, soins sans consentement, débats éthiques, etc.). Ensuite, en raison de la récente loi du 5 juillet 2011 relative aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge, précédée de plusieurs décisions QPC ayant fortement influencé le processus législatif (Sur cette réforme: J.-Ph. Vauthier, «De la nouveauté en psychiatrie», Lamy Droit de la santé, actualités, no 110, oct. 2011, p.1). Enfin, parce que le monde de la psychiatrie est caractérisé par des fantasmes et fausses croyances.

De nombreux ouvrages spécialisés abordent la question de l'hospitalisation psychiatrique. Une bande dessinée aborde le quotidien des personnes hospitalisées. Parue aux éditions Delcourt, Sous l'entonnoir (Sybilline et Natacha Sicaud), retrace l'expérience d'une jeune fille, Aline, hospitalisée à Sainte-Anne à l'âge de 17 ans suite à une tentative de suicide.

Le sujet est d'autant plus délicat qu'il est autobiographique. L'évocation des raisons de la tentative de suicide ne fait qu'accentuer la sensation de malaise du lecteur. Pourtant, l'ouvrage ne sombre pas dans le misérabilisme : seules quelques pages sont explicitement relatives à l'enfance de l'héroïne et aux raisons de son geste. La suite est éloignée de toute forme d'apitoiement.

S'agissant de l'hospitalisation d'une mineure, les règles de l'hospitalisation forcée ne sont pas concernées, puisque les titulaires de l'autorité parentale sont les décideurs. En revanche, le régime des soins forcés apparaît rapidement au coeur de l'ouvrage : médicaments prescrits sans réelle explication, trafic de médicaments, utilisation des contentions, etc.
Lien : http://sinelege.hypotheses.o..
Commenter  J’apprécie          20
A 17 ans après une tentative de suicide, Aline se retrouve en hôpital psychiatrique. Avec courage et lucidité Aline nous parle de cette expérience qui n' a duré qu'un mois mais qui visiblement l'a évidemment marquée: malades, personnel médical, médicaments, visites, .... Tout est décrit avec justesse.


Cette bande dessinée nous ouvre les portes d'un monde souvent incompréhensible, fait de détresse(s). le dessin est réaliste et très lisible.

C'est un témoignage sombre, réaliste mais finalement optimiste et émouvant sur la dépression et l'univers psychiatrique, vu de l'intérieur, par les yeux d'un patient.


Le sujet peut paraître lourd, voire angoissant, mais c'est traité avec justesse, sans voyeurisme.

Commenter  J’apprécie          10
Alors que je me réjouissais de lire une nouvelle BD de Sybilline, dont j'apprécie plusieurs oeuvres, je me suis retrouvé devant une BD qui m'a laissé complètement de marbre. Et même, devrais-je dire pour être honnête, qui m'a semblé ennuyeuse.
La faute, selon moi, à un découpage en chapitres très courts et qui se contentent de montrer la vie qu'elle mène dans cet hôpital psychiatrique. Mais globalement tout manque : l'implication dans le personnage, dont j'étais distant tout au long de ma lecture; l'ambiance de cet hôpital, que je n'ai pas du tout ressenti (a part l'ennui, mais je crois que je transposais mon émotion sur la BD); le coeur de l'histoire, à peine évoqué, sur les raisons de cet enfermement et les conséquences sur le personnage principal. En fin de compte, je ne sais pas vraiment pourquoi elle y est allée (en dehors de sa tentative de suicide et des raisons génétiques, mais lesquelles ?), je me demandais pourquoi on la gardait, ce qu'il se passait dans sa famille, pourquoi elle voulait tant sortir, et je n'ai eu aucune réponse. Les rares passages où elle s'exprime n'ont fait qu'ajouter à ma confusion, et seuls quelques documents présentés à la fin donne un semblant de pistes (comme le fait qu'elle soit déprimée ou le rapport avec ses parents). Donnant une Bd qui ne développe pas du tout cet aspect du personnage. Je peux comprendre qu'il y eut un choix de montrer l'intérieur de l'hôpital psychiatrique uniquement, mais là du coup j'étais largué et je ne m'intéressais pas à elle.

Niveau dessin ce n'est pas mal, quoique souvent vide. Je ne sais pas si c'est volontaire pour accentuer le vide de l'hôpital ou si c'est une façon de l'auteur, mais je trouvais quand même ça un peu vide au fur et à mesure qu'il ne se passait rien.
Bref, en gros une histoire que je n'ai pas aimée, et dont je ne recommanderai pas la lecture. Ça n'est pas mauvais, mais en tout cas ça ne m'a pas du tout plu !
Commenter  J’apprécie          10
« Sous l'entonnoir » est un récit autobiographique qui, quinze ans après les faits, revient sur le mois que l'auteure a passé en hôpital psychiatrique. Alors âgée de dix-sept ans, elle se retrouve pieds et poings liés sur un lit de l'hôpital Sainte Anne à Paris après une tentative de suicide aux médicaments. C'est via un personnage au prénom fictif que Sibylline revient sur cette partie sombre de son existence, relatant ce séjour avec grande justesse.

C'est donc à travers le regard d'Aline, une jeune adolescente de dix-sept ans, que le lecteur découvre le quotidien de cet endroit clos, rythmé par l'ennui et par les cris des patients. Si la vision très personnelle offerte par la jeune patiente ne manque pas d'intérêt, le recul de la narratrice, quinze ans après les faits, fait de ce one-shot une belle réussite. le rendu de ses sensations lors de cet « emprisonnement », combiné à la découverte de l'origine de son malaise et une certaine distance vis-à-vis d'un passé qui semble dès lors classé, font toute la force de ce récit.

Visuellement, le trait juste et expressif de Natacha Sicaud colle parfaitement au scénario. Les couleurs fades et les décors minimalistes accentuent l'atmosphère triste et aseptisée de cet endroit sans âme où le temps semble suspendu.

À travers ce one-shot autobiographique Sibylline offre une perception juste et émouvante de cet endroit où l'on entre plus facilement que l'on ne ressort.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          10
la narratrice est internée à l'hôpital psychiatrique Ste-Anne à 18 ans, pendant un mois. J'ai moyennement accroché...
Commenter  J’apprécie          10
Aline a 7 ans, et n'a plus de maman, elle s'est tiré une balle dans carabine dans le ventre.
Après ce rappel qui ouvre brutalement le récit, les années passent et on rencontre la jeune femme, alors âgée de 17 ans qui fait une tentative de suicide, pour faire entendre sa voix et exprimer ce chagrin.

Elle est interné à Sainte - Anne pendant un mois : c'est le sujet du livre.
Le cadre est donné, et on entre dans un monde qui effraye, interroge et isole, dans le silence des cris et des tourmentes.
La lecture est captivante, et bien moins tortueuse que le sujet et la situation ne suggèrent.
Lien : http://downinthestreetbelow...
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (104) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5241 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}