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EAN : 978B001BQ49WW
A. Lemerre (30/11/-1)
3/5   2 notes
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LA COMBE

En vain elle s’est dit que la campagne est belle.
Sainte-Beuve.


Non, plus pour aujourd’hui, plus de grandes pensées,
De saintes questions à la hâte embrassées,
D’énergiques efforts, d’élans fiers et hardis.
Mon esprit est lassé, mes doigts sont engourdis.
L’automne est la saison des rêves, nous y sommes,
Elle parle ; rêvons, et laissons là les hommes,
Leur bruit et leur destin. — Prenons à notre choix
L’un des sentiers fleuris qui mènent dans les bois.
Les colchiques aux prés, les bruyères aux pentes
Ont semé leurs bouquets sur les mousses rampantes.
L’âcre odeur de la menthe et du genévrier
Se répand ; et l’oiseau qui va s’expatrier,
Triste des longues nuits déjà froides, murmure
Comme un adieu plaintif sous l’humide ramure.
On a cassé les noix et foulé le raisin ;
Et chantant le vieil air qui doit charmer l’essaim,
On a volé leur miel aux abeilles jalouses.
L’ombre oblique des bois descend sur les pelouses ;
Il fait bon cheminer à petits pas, cherchant
Un vers dans sa mémoire et l’alouette au champ.
Il fait bon s’attarder le long de la ravine
Comme l’humble ruisseau que l’oreille y devine,
Et qui s’y perd cent fois de crainte d’arriver ;
Il y fait bon s’asseoir au soleil et rêver.
Car l’arrière-saison est clémente aux poètes,
Et, mieux que le printemps aux ardeurs inquiètes,
Mêle aux songes trop chers un doux apaisement.
— Les songes ! mais pourquoi toujours eux ? Vainement
Aujourd’hui je voudrais en avoir les mains pleines
Et les jeter aux vents, aux cieux, aux flots, aux plaines,
Rouge de ma faiblesse et n’y résistant pas,
Vainement je les glane et les pleure tout bas,
O derniers épis d’or de la moisson coupée !
Je ne puis oublier combien ils m’ont trompée.
Et, le charme une fois rompu, les bois sont sourds,
Les colchiques muets, les sentiers sans détours ;
Je ne sais plus saisir le sens caché des choses,
Et la vie assombrit les lointains les plus roses.

p.26-27-28
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AU LARGE.

Lest de l’âme, pesant bagage,
Trésors misérables et chers,
Sombrez.
Théophile Gautier.


Aux pays des autres étoiles,
Aux lointains pays fabuleux,
Le vaisseau sous ses blanches voiles
Nage au gré des flots onduleux.

Le ciel et l’océan s’unissent
Au bord de l’horizon enfui,
Les lourdes vagues s’aplanissent
Avec un long soupir d’ennui.

Dans cette immensité sans terme
Où se perd, tombe et meurt le vent,
Le sillage qui se referme
Marque seul la marche en avant.

O tristesse indéfinissable,
Accablement toujours nouveau !
Ne pas voir même un grain de sable,
Ne pas même entendre un écho !

Ici, rien que la mer sans grèves,
Là, rien que l’ombre des agrès ;
Rien à l’avenir que des rêves,
Rien au passé que des regrets !

La semaine suit la semaine,
Le flot que le flot submergea
Au gouffre dans sa chute emmène
Chaque heure qui sonne, et déjà

L’aube a d’éclatantes nuances,
Le soir des couchants orangés,
Flamboiements et phosphorescences
À nos ciels d’Europe étrangers.

Des formes d’astres inconnues,
Vaisseaux par Dieu même conduits,
Iles, perles ou fleurs des nues
Brodent le bleu manteau des nuits.

Mais cette splendeur qui décore
Le vaste infini déroulé
Est d’un aspect plus triste encore
Aux yeux tristes de l’exilé.

Et la petite maison basse,
Frère, où sont ta mère et tes sœurs,
Pour ton cœur avait plus d’espace,
Pour ton regard plus de douceur.

p.11-12-13
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Video de Louisa Siefert (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Louisa Siefert
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Sophie Huë 0:30 - Ondine Valmore 1:41 - Augustine-Malvina Souville, dite Madame Blanchecotte 2:53 - Tola Dorian 4:14 - Émilie-Georgette-Louisa Siéfert 6:01 - Jeanne Loiseau, dite Daniel Lesueur 6:51 - Maria Anastasia Krysiska 8:36 - Générique
Références bibliographiques : Alphonse Séché, Les muses françaises, anthologie des femmes-poètes (1200 à 1891), Éditions Louis-Michaud, 1908 Alphonse Séché, Les muses françaises, anthologie des femmes-poètes (XXe siècle), Éditions Louis-Michaud, 1908
Images d'illustration : Ondine Valmore : cf. « Référence bibliographique » Tola Dorian : https://www.alamy.com/stock-image-portrait-of-kapitolina-sergueevna-mestcherskaa-1839-1918-known-as-164523258.html Daniel Lesueur, née Jeanne Loiseau : cf. « Référence bibliographique » Maria Anastasia Krysiska : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Krysinska#/media/Fichier:Marie-krysinska.jpg
Bande sonore originale : Arthur Vyncke - Uncertainty Uncertainty by Arthur Vyncke is licensed under a CC BY-SA 3.0 Attribution-ShareAlike 3.0 license.
Site : https://www.free-stock-music.com/arthur-vyncke-uncertainty.html
#PoétessesFrançaises #PoèmesDeFemmes #LittératureFrançaise
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