Agla senti ses joues s’empourprer alors qu’un sentiment familier s’emparait d’elle. La culpabilité. Sonja avait ravivé en elle cette émotion dont sa mère l’avait débarrassée lorsqu’elle avait dix ans. « La culpabilité est le plus gros obstacle dans la vie d’une femme. Si tu parviens à la laisser tomber tu seras libre.
Rêver de la banquise n'était jamais bon signe pour un islandais. La banquise annonçait un printemps rigoureux. La banquise charriait les ours polaires.
Le monde des hommes était un escalier dont les marches étaient sans cesse réagencées. Un fauteuil face à la porte symbolisait le pouvoir. Un canapé dos à la porte, la soumission.
Mais la liberté avait un autre gout que ce qu'elle avait espéré. Une étrange mélancolie se mêlait à sa joie, à la manière de l'huile et du vinaigre, qui ne se mélangeraient que sous l'effet d'une secousse énergique, sans qu'on puisse par avance deviner lequel des deux l'emporterait.
Tout ça ressemblait à un rêve étrange, le chaos d'un esprit en proie à une poussée de fièvre.
La religion est la drogue des imbéciles.
La vidéo donnait une vision complètement faussée de ce qui s’était vraiment passé, pourtant c’était bien les images d’événements réels. Sonja comprit alors à quel point l’interprétation d’un fait tient à ce que l’on en tait.
La peur, ce sentiment si fidèle, s’était abattue sur elle et avait réduit sa voix à un simple murmure. Une âme effrayée dans un corps cassé était la description la plus précise que l'on pouvait faire d'elle à ce moment.
La culpabilité est le plus gros obstacle dans la vie d'une femme. Si tu parviens à la laisser tomber, tu seras libre.
Tu ne peux pas changer le passé, de toute façon, pourquoi le laisser te gâcher la vie ?