AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le Labyrinthe du bout du monde (27)

Car cet homme était à l’évidence une bête féroce. Même son regard rappelait celui des prédateurs nocturnes ; sa mâchoire semblait celle d’un carnivore. Cependant, Marbourg transformait son agressivité en une manipulation verbale aussi subtile que funeste. Chaque mot qui sortait de sa bouche était un piège, chaque geste un coup de griffe. Il encerclait ses victimes avant de leur enfoncer ses crocs dans la gorge…

Troisième partie. Chapitre 25
Commenter  J’apprécie          00
Jamais encore Ignace n’avait redouté à ce point un homme d’Église. Il apercevait chez lui quelque chose de nouveau, le germe d’une institution destinée à purifier le christianisme du moindre doute, de la moindre suspicion de péché. Contrairement à ses collègues qui présidaient les tribunaux spirituels una tantum, ce Conrad s’était fixé un but précis. Il jouissait d’une investiture papale et d’une indépendance absolue. Tout cela faisait de lui un homme des plus dangereux.

Troisième partie. Chapitre 24
Commenter  J’apprécie          00
Ermeline avait tout enduré dans son existence et, cependant, la mort la terrorisait. Elle redoutait de finir en enfer, l’enfer décrit par les prêtres, où les femmes de son espèce étaient précipitées dans les flammes, vouées à d’indescriptibles tourments. Ce qu’elle craignait par-dessus tout, c’était la perspective de traverser l’éternité sans avoir pu se racheter. Placée sous la lumière du jugement divin, elle resterait une putain, à jamais, et sans rédemption possible.

Troisième partie. Chapitre 22
Commenter  J’apprécie          00
Ignace n’avait jamais rien vécu de tel. De cet homme semblait émaner une espèce de fluide venimeux propre à inhiber toute défense. Et ce regard ! Deux miroirs obscurs, deux iris pareils des malédictions. Ils rendaient difficile tout effort pour raisonner, tant ils mettaient mal à l’aise. L’ennemi agissait de manière cordiale, quasi amicale, mais cette politesse affichée était à l’évidence une illusion créée de toutes pièces pour dissimuler une terrible menace.

Deuxième partie. Chapitre 12
Commenter  J’apprécie          00
Il n’existait pas de plus grave péché. L’orgueil poussait à désobéir, à se croire plus sage que les autres, à répudier les lois divines pour créer ses propres règles. Si certains y voyaient une manifestation de leur liberté, Conrad de Marbourg n’y voyait, lui, qu’un piège du Serpent. Il n’avait aucune illusion sur ce point. Il savait que beaucoup n’étaient pas d’accord, mais il n’existait selon lui qu’une seule et vraie liberté, celle qui consistait à se laisser guider par le Pasteur. Il n’y avait pas d’alternative. Qui ne suivait pas le Christ suivait Satan. Extra Ecclesiam nulla salus, se plaisait-il à répéter. Pas de salut hors l’Église !

Deuxième partie. Chapitre 12
Commenter  J’apprécie          00
Cependant, il existait un autre type d’hérésie, plus détestable encore et plus effrayant puisqu’il découlait d’un choix volontaire. Dans ce cas, les hérétiques étaient parfaitement conscients de contrevenir aux règles du catholicisme, ils s’obstinaient à les violer, à les salir à force de blasphèmes, et ceci, jusqu’à la fin, jusque dans les flammes du bûcher. La source d’un tel aveuglement n’était autre que l’orgueil. Cet orgueil qu’avait connu Ève. L’orgueil de Lucifer.

Deuxième partie. Chapitre 12
Commenter  J’apprécie          00
C’est ainsi qu’il était devenu un chasseur. Sa proie favorite, c’était l’hérésie. Ce mal, le plus subtil des maux de l’esprit, savait se glisser furtivement dans les pensées humaines, sans rien laisser paraître de sa présence ; ensuite, petit à petit, il corrompait la vraie foi jusqu’à en faire une carcasse putride. Quand le changement devenait manifeste, il était trop tard. La seule façon de réduire le mal, c’était la purification par le feu.

Deuxième partie. Chapitre 12
Commenter  J’apprécie          00
Le Malin était passé ici. On percevait encore sa présence, son souffle maléfique. Même les objets de la chambre – la géométrie de leur disposition – révélaient quelque malheur, sans parler des symboles… Mais Conrad de Marbourg l’éprouvait surtout en lui-même. C’était une sensation bien familière qui le prenait aux narines et au bas-ventre, pour remonter ensuite jusqu’aux tempes en une bouffée d’excitation. Il était né avec ce don. Il respirait l’odeur du péché depuis qu’il était tout petit. Avec le temps, il avait appris à la reconnaître non seulement chez les personnes, mais également dans une pièce, telle la traîne d’un arôme laissée par des mots et des actes impurs. Ses études de théologie lui avaient permis de comprendre qu’il ne s’agissait pas d’un simple talent, mais bel et bien d’une vocation. C’est pourquoi il s’était fait prêtre : pour la cultiver. Il avait appris à discerner la vérité du mensonge dans les cris de douleur et les râles des mourants. Sa conviction d’accomplir un office divin – une mission – l’avait poussé à se perfectionner.

Deuxième partie. Chapitre 12
Commenter  J’apprécie          00
Ignace, c’était tout autre chose. Sous le prétexte de marchander ses reliques, il avait passé une bonne partie de sa vie à dévoiler des mystères. Sa curiositas le guidait comme l’instinct guide le loup, elle l’emmenait sur les traces du savoir et de l’aventure, elle le poussait à voyager sans cesse.

Deuxième partie. Chapitre 11
Commenter  J’apprécie          00
Le Mage. Ulfus l’avait vu accomplir des choses qui dépassaient toute compréhension. Il l’avait entendu prononcer des oracles qui s’étaient ensuite révélés prémonitoires. Il l’avait vu guérir des maladies affreuses et tenaces. Il l’avait entendu percer à jour les secrets du ciel et d’ici-bas. Et il avait reçu de lui un don : la Lance de Feu. Ulfus aurait été capable de descendre dans les enfers pour complaire au Mage si le Mage le lui avait ordonné. Refuser d’obéir au Mage, c’était s’attirer des punitions qu’il n’osait même imaginer.

Deuxième partie. Chapitre 10
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (188) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3212 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}