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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En Juillet 1944, Barbara travaille chez le généreux comte d'Auvarqueville qui accueille dans son château normand une vingtaine d' enfants réfugies.
La guerre fait rage, les pauvres gosses crient famine...
N'écoutant que son courage, Barbara à bord d'une  Delage part chercher des provisions mais se perd dans  St Lô , un champs de ruine en plein chaos.
Comme la chanson elle passe et repassera par là au volant de son auto, tournera en rond et large et au travers au milieu des boches paumés , des ricains cyniques et hilares, des épiciers pingres, de truands en cavales et d'un chien jaune poissard.
Pour sa dernière sortie, Pierre Siniac s'inspirant d'un fait divers réel,
à partir de témoignages de prisonniers allemands, de soldats américains et d'habitants de la région,
nous sert un artifice de sa composition des plus allumés avec au volant une Pénélope au grand coeur qui en déroute plus d'un....
La course du hanneton, haletante !
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Un Siniac par temps de guerre comme L'Orchestre d'acier, Les Morfalous, Sous l'aile noire des rapaces, Les sauveurs suprêmes, certes. Mais avec La Course du hanneton dans la ville détruite, Siniac signe un roman différent. L'un des personnages centraux est une femme, une réfugiée lorraine du nom de Barbara Rousset. Et ses motivations contrairement à la majorité des personnages siniacais (?), ne sont dictées ni par l'appât du gain, ni par le goût du risque.

Barbara est arrivée en Normandie lors de la débâcle. Employée chez le comte d'Auvarqueville, elle a pris en charge huit orphelins cachés dans le château. La guerre se rappelle à leur bon souvenir car la bataille de Saint-Lô se déroule juste à côté. Les Américains bombardent la ville, GI, Allemands, résistants français se tirent dessus. Au château, les vivres manquent. Pour ne pas laisser les enfants le ventre vide, Barbara décide de partir au volant de la superbe Delage 1937 du comte pour sillonner Saint-Lô en ruine à la recherche de ravitaillement, quite à franchir les lignes ennemies dans la ville martyre.
« Puisque cette bonne femme, avec sa « corvée de soupe », est prête à tout pour passer…même sur la brioche d'Hitler… ma foi , on aurait tort de se gêner. »

La Course du hanneton dans une ville détruite est un Siniac différent, moins mordant, plus touchant. le romancier est toujours aussi incisif surtout lorsqu'il décrit magistralement la ville détruite, et lorsqu'il croque les travers de ses personnages, comme les Lobtenjois, épiciers que Jean Dutourd aurait pu dépeindre dans Au bon beurre. Barbara, elle est une modeste héroïne, (qui serait inspirée d'un personnage réel), touchante dans son obstination et son abnégation, et sous la plume du cynique, on sent poindre une certaine tendresse pour elle. Siniac surprend son lecteur. Il laisse paraître son humanité sans cynisme « Quand je dis Fritz je dis Wermacht. Les SS, eux, ne mangeaient pas de ce pain-là, vous pensez bien, à croire que ces couillons blonds au profil nordique que l'on a vus tant de fois défiler au pas de l'oie aux actualités sous l'oeil du malade à la mèche n'avaient jamais eu d'enfants, puisque, généralement, les enfants, ils les tuaient. » Et il parle du lui à la troisième personne dans le dernier chapitre, surprenant pour un homme si discret qu'il mourut seul dans son appartement.
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Seconde guerre mondiale, département de la Manche. Barbara, une réfugiée originaire de Lorraine, est engagée comme bonne par le comte d'Auvarqueville. le comte a décidé d'accueillir une vingtaine d'enfants dans son château (« refugees welcome »). La propriété se situe à quelques kilomètres de Saint-Lô et va se trouver au coeur des terribles combats du Débarquement. Barbara se retrouve seule avec un groupe d'enfants coupée de tout approvisionnement par les combats et les bombardements. La question du ravitaillement devient impérieuse et la jeune femme décide de partir au volant de la voiture du comte au milieu de tous les dangers pour trouver des vivres. Et la voilà traversant la « capitale des Ruines » - désemparée mais déterminée – tel un hanneton pris dans les griffes de l'Histoire.

Je craignais au départ que Siniac verse trop dans le manichéisme : une vision de la guerre proche de celle d'un téléfilm de France Télévisions, une héroïne touchante et des salauds tendance « Au bon beurre » bien dégueulasses. Oui mais voilà, l'humanité n'est pas toujours là où on la croit, et la guerre est un révélateur formidable pour révéler le fond des êtres. Il y a dans ce roman de l'humour, des surprises brillamment préparées (chapeau l'artiste, tu m'as eu) et surtout le sens de la fatalité cher à l'auteur. « La course du hanneton dans une ville détruite » n'est pas le roman le plus bluffant de Siniac ; il n'en reste pas moins très agréable à lire.
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Après le décès de l'écrivain Pierre Siniac, on a retrouvé un manuscrit original intitulé La Course du anneton dans une ville détruite. Pourquoi cette faute ? Vu l'amour que portait Siniac à sa langue maternelle, c'est une sacrée colle. le dernier récit avant de casser la plume ? Raté, l'ouvrage était déjà dans les cartons de la maison d'édition Rivages...mais sans faute d'orthographe. Bizarre. Enfin, le roman publié post-mortem (en 2006) intronise directement l'auteur dans son ultime chapitre - une première ! - et s'achève sur une date, assumant un lien très proche avec le réel. La formule d'usage - inspiré de faits réels mais remaniés selon l'inspiration de son rédacteur - ne dissimule pas la curiosité. le livre avait-il une place à part ?

Siniac reste Siniac. La France profonde, L Histoire, le mélange d'atrocités et de sarcasmes, tout est là. Mais deux choses font obliquer La course du hanneton dans une ville détruite vers une direction nouvelle. La première, c'est la forme entre le conte, les mémoires et le compte-rendu. Il ne s'agit plus d'un braquage improbable durant l'exode de 1940 comme Sous l'aile noire des rapaces. La teneur est ici plus concentrée, moins chevaleresque. Un tel évènement s'est-il réellement produit ? C'est fort probable, tant la manière dont se tisse l'intrigue paraît naturelle. Et puis, il y a Barbara. La bonne du château, lancée dans une course pour ramener des vivres aux enfants qu'elle héberge, alors que la zone est déchirée par les combats entre alliés et troupes allemandes.

À contre-pied des personnages habituels de Siniac, cette héroïne franche, droite et courageuse tranche dans le paysage. Si l'environnement guerrier est on ne peut plus hostile, cela ne tient pas qu'à la désolation impliquée (associée à un labyrinthe de ruines dans Saint-Lô), mais au rappel que l'homme peut trouver le moyen d'en tirer parti. Si vous avez déjà parcouru certains de ses écrits, vous savez que le romancier n'a pas son pareil pour croquer les caractères nauséabonds. Il cuisine une brassée de protagonistes, de la famille pingre au capitaine d'un détachement américain en passant par deux évadés. Seule Barbara ressort du lot, tant sa conduite désintéressée fend le coeur et impose l'admiration.

Plus court, La course du hanneton dans une ville détruite met un peu de temps à démarrer, il faut le reconnaître. Les ellipses ne servent pas toujours au mieux l'histoire, comme si Pierre Siniac s'en était rigoureusement tenu à ce qu'il avait pu glaner auprès de ses sources. Arrivée au deux tiers, la situation prend cependant une tournure des plus intenses. Puis une fois que le tout est amené au point de rupture, l'émotion affleure et l'affection sincère de Siniac pour son personnage principal. Sans en rajouter, le plus simplement du monde. Ça donne envie d'en savoir plus : qui était Barbara (quel que soit son véritable nom) et à quel point son aventure était-elle authentique ? On ne le saura peut-être jamais, mais ce roman donne envie de s'intéresser à toutes ces anecdotes et ces destins oubliés, souvent réduit(e)s à quelques lignes ou une note de bas de page.
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Livre touchant qui me rappelle Dix rêves de pierre de Blandine le Callet. Une famille cherche une maison, l'agent immobilier dans le petit cimetière sur une propriété leur raconte l'histoire courageuse d'une jeune femme qui brava les derniers échauffourées entre allemands et américains pour essayer de passer et nourrir des enfants coincés avec elle dans St Lô bombardé. Comme avec Blandine, un chien affamé l'accompagne dans sa course désespérée. Lisez les deux livres
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