[...] les criminels s'endormaient toujours une fois qu'ils étaient passés aux aveux . Cacher leurs mauvaises actions leur avaient pompé tant d'énergie que confesser la vérité toute nue leur apportait un sommeil profond et réparateur .
[...] Dee était sortie de sa chambre pour donner à Lydia le plus beau cadeau qu'une adolescente puisse offrir à sa mère : elle était tombée d'accord avec elle.
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- Tu as couché avec ce Quinn ?
Clara prit un air faussement innocent et haussa les épaules.
_ Ma psy dirait que j'essayais de combler un vide .
- C'est comme ça qu'elle appelle ton vagin ?
(...) le problème de Paul Scott, c’était qu’il ne voyait pas Claire comme un être humain ordinaire, avec ses imperfections. Il était aveugle à ses failles. Couvrait ses impairs, ses erreurs. Ne lui faisait jamais de reproches. Ne la mettait pas en colère, ne provoquait jamais en elle ces émotions intenses qui faisaient que les conneries d’un homme valaient la peine d’être supportées.
Il y a un principe qu’on appelle « la loi des très grands nombres ».
Du moment qu’on prend un échantillon suffisamment important, n’importe quelle horreur est forcée d’arriver.
[...] , j'ai, comme on peut le comprendre , changé d'avis sur la peine de mort .Tout ce que j'ai à dire à ce propos , maintenant , c'est que les parents devraient avoir le droit d'appuyer sur le bouton qui déclenche l'électrocution .
Ma mère me grondait quand je l'appelais au téléphone. Elle me disait : "C'est tellement impersonnel! Si tu m'écrivais une lettre, plutôt?" Et maintenant, c'est moi qui te gronde parce que tu m'envoies des mails au lieu de m'écrire! Et toutes mes amies grondent leurs petits-enfants à cause de leurs textos en langage d'illettrés. Quel salmigondis de préférences !
Ta mère avait raison.
Les détails m’ont brisé.
Entre les trente-deux heures qu'il lui avait fallu pour mettre son bébé au monde et le spectre de la ménopause qui menaçait, Lydia se sentait déjà chanceuse que sa vessie ne pende pas entre ses jambes comme les pis d'une vache.
- Nous ne voulons pas d’ennuis.
Paul avait les mains en l’air. Son corps était complètement immobile. Claire le regarda. Il hocha la tête une fois, pour lui signifier que tout allait bien se passer alors qu’il était évident que non.
(...)
- Claire.
La voix de Paul était tendue.
- Donne-lui ton portefeuille.
Claire regarda fixement son mari. Elle sentait dans son cou le battement insistant de sa carotide. Paul avait une arme dans le dos. Ils étaient en train de se faire détrousser. Voilà ce qui se passait. C’était réel. Cela se produisait vraiment. Elle baissa les yeux sur sa main, d’un mouvement lent de la tête, parce qu’elle était en état de choc, terrifiée, et ne savait que faire.