"Faites confiance, mais vérifiez. "
P182
- Je ne mérite pas ton pardon.
- Je ne te pardonne pas, mais tu restes ma sœur.
C'est comme si je l'avais laissé veuve . Lui demander de rester avec moi , ç' aurait été comme de lui demander de s'étendre avec moi dans ma tombe .
La loi des très grands nombres prouve qu'étant donné un échantillon assez large n'importe quelle horreur peut se produire.
Les grands sont comme les vampires. Les plus vieux sont les plus fort
Désincarnée.
C'était le mot qui décrivait le mieux les sentiments de Claire. La veille au soir, elle en avait cherché la définition sur son iPad pour être sûre de ne pas se tromper.
"En dehors de son corps, ou séparé de lui."
"Privé de toute attache physique."
quand tu as disparu, ta mère m'a mis en garde : chercher à découvrir ce qui t'était arrivé exactement serait pire que de ne jamais savoir.
- Tu es en retard, lâcha-t-elle.
Paul l’embrassa sur la joue.
- Désolé. Aucune excuse. J’aurais dû t’appeler. Ou t’envoyer un texto.
- Oui, tu aurais dû.
Il s’adressa au barman :
- Un Glenfiddich. Simple. Sans glace.
Claire regarda le jeune homme verser le scotch de Paul avec un professionnalisme qu’elle n’avait pas constaté jusqu’ici. Son alliance, ses rebuffades polies et même son rejet plus sec n’avaient été que des obstacles mineurs comparés au puissant interdit que représentait un autre homme qui l’embrassait sur la joue.
Comme mon père, j'avais consacré ma vie à soigner les animaux, mais c'était la première fois que j'établissais un lien entre les traitement horribles que certaines personnes leur infligent et ceux, plus horribles encore, qu'elles infligent à d'autres êtres humains.
Je le voyais à présent de mes propres yeux. Les lacérations causées par une chaîne. Les dégats provoqués par les coups de pied et les coups de poing. Voilà ce qui arrivait à un être humain quand il partait à l'aventure dans un monde qui ne l'aimait pas, ne le chérissait pas, ne voulait même pas qu'il rentre chez lui.
Ta mère avait raison.
Les détails m'ont brisé.
Je savais que c’était la fin. Je ne te prendrais plus la main. Tu ne t’assiérais plus sur mes genoux. Ne me jetterais plus tes bras autour du cou quand je rentrerais le soir. Ne monterais plus sur mes chaussures pour danser avec moi dans la cuisine. Désormais, je serais la banque. Le chauffeur qui t’emmènerait à tes rendez-vous avec tes amis. Lec critique de tes devoirs de biologie. La signature au bas du chèque joint à ton formulaire d’inscription en première année d’université.
Et en signant ce chèque sur la table de la cuisine, je me rappellerais le temps où je buvais du faux thé dans une tasse de ta dînette en faïence, tandis que M. Biggles se joignait à toi pour me raconter gaiement ta journée.