Citations sur Pretty Girls (43)
- Si Paul avait été une mauvaise personne, [notre chat] Jambon l'aurait senti.
L'argument était faible, mais Claire ne pouvait s'arrêter sur sa lancée.
- Ce n'est pas ce qu'on affirme ? Que les personnes mauvaises détestent les animaux ?
Lydia secoua la tête, déroutée.
- Que veux-tu que je te dise, Claire ? Hitler adorait les chiens.
Claire ne put s'empêcher de citer Paul :
- 'Reductio ad Hitlerum'. C'est quand on compare quelqu'un à Hitler pour avoir le dernier mot dans une dispute, expliqua-t-elle.
(p. 175)
Ensuite, il y avait eu la police, et le type des pompes funèbres qui lui avait demandé si elle voulait voir le corps une dernière fois. Claire avait blêmi en entendant le mot « corps » [...].
Elle voulait revoir « son mari ».
Pas son corps.
(p. 60-61)
Un rapport de police n'est pas un récit clair. Ton dossier ne comporte pas de début, de milieu et de fin. Ce sont des résumés de dépositions de témoins (dont la plupart des noms sont caviardés), des notes manuscrites d'enquêteurs rédigées dans un langage que je n'ai pas encore appris à maîtriser, des déclarations qui se sont révélées fausses et d'autres qu'on soupçonne de l'être (elles aussi caviardées), des déclarations avérées (même si tout le monde ment dans une certaine mesure dans un interrogatoire de police) et des notes d'entretiens avec une insignifiante liste de suspects (et, oui, leurs noms sont caviardés comme les autres).
Sur un tapis de course, Paul aurait pu planter l'homme sur place, comme il aurait pu résoudre une équation avant que l'autre ait eu le temps de tailler son crayon. Mais son adversaire possédait une capacité dont Paul ne disposait pas, quelque chose qu'on n'enseignait pas à l'université : il savait se battre avec un couteau.
Il n'y eut qu'un sifflement quand la lame traversa l'air.
J'ai dit à ton père que Paul était comme un bernard - l'hermite. Ce sont des charognards. Ils ne savent pas produire leur propre coquille, alors ils errent jusqu'à ce qu'ils en trouvent une disponible et ils s'y installent.
Claire savait mieux que personne que sa mère avait raison. Paul s'était installé dans sa coquille à elle, celle qu'avait abandonnée sa famille accablée de chagrin.
Lydia se fourra une autre poignée de chips dans la bouche. Elle mâcha bruyamment, sans se soucier des miettes qui tombaient sur sa jupe. Sans se soucier que les Mères la voient s'empiffrer d'hydrates de carbone. Dans le temps, elle avait fait plus attention. Mais c'était avant d'atteindre la quarantaine.
Les régimes aux jus de fruits. Les régimes sans jus de fruits. Les régimes de fruits. Les régimes aux œufs. Les salles de sort. Les pompes. Les cinq minutes de cardio. Les trois minutes de cardio. Le régime South Beach. Le régime Atkins. Le régime Paléo. Le jazzercise. Le placard de Lydia contenait un véritable musée d'échecs : des baskets Zumba, des chaussures de cross-country, des godillots de randonnée, des cymbales pour la danse du ventre, un string qui n'avait jamais trouvé son chemin jusqu'au cours de lap dance par lequel jurait une de ses clientes.
Paul ne pénétrait jamais dans son espace. Il restait sur le seuil, craignant apparemment que son pénis ne tombe s'il touchait une surface pastel.
[...] , mais les filles n'aiment pas les paillassons. surtout les jolies, parce qu'elles les connaissent par coeur . Les mecs n'arrêtent pas de les draguer . Elles ne peuvent pas marcher dans la rue, ou se commander un café , ou attendre à un arrêt de bus sans qu'il y ait un crétin qui passe en leur lançant un compliment quelconque . Alors, elles sourient , parce que c'est plus facile que de leur dire d'aller se faire foutre . Et moins dangereux . Parce que , si un homme rejette une femme , elle rentre chez elle et elle pleure pendant quelques jours , alors que si c'est l'homme qui est rejeté, il peut la violer et la tuer .
(...) aussi loin qu'on veuille s'enfuir on finit toujours par revenir à son point de départ.
Claire avait l’air de regretter, mais sa voix trahissait le contraire.
— J’aurais pu dire que c’était une erreur. Je me rappelle même être restée plantée là (...), à faire défiler dans ma tête toutes les excuses possibles. Alison se tordait par terre, en hurlant à l’assassin, et j’ai failli dire que c’était un affreux accident, que j’étais une imbécile, que j’avais manqué la balle, que tout était ma faute, et bla-bla-bla, mais au lieu de m’excuser j’ai dit :
« Tu l’as bien cherché, tu n’avais qu’à ne pas jouer au tennis. »