Le premier chapitre est on ne peut plus clair: Louise, la bonne à tout faire des Massé, a tué les deux bambins dont elle avait la charge avant de tenter un suicide. Ensuite, le roman fait marche arrière et nous présente une famille bobo modèle, Myryam et Paul, ayant touvé la nounou idéale dont tous sont d'accord pour dire qu'elle est une perle rare. Louise, comme tout un chacun, a des côtés plus sombres, quelques soucis financiers, sentimentaux... Pourquoi Louise a massacré ces enfants à coup de couteau est le sujet du livre.
Enfin, devrait être le sujet du livre mais ne l'est pas. le lecteur a droit à une étude de moeurs en bonne et due forme: les conflits qui rongent la bonne conscience de Myryam partagée entre les enfants et la carrière, la déception de Paul face à sa vie moins libre qu'avant, les conflits avec la grand-mère et ses idéaux d'ancienne soixantehuitarde, les problèmes de Mawa, l'africaine illégale en quête de permis de séjour, l'exclusion des pères et maris des aires de jeux... Oui, la vie moderne se voit décortiquée par le menu, avec justesse - il faut le dire -; mais est-ce nécessaire? Faut-il vraiment comprendre ces choses pour comprendre les raisons du meurtre? En lieu du suspense que promet le début, le lecteur se trouve face à une
chanson douce sur la vie à Paris en 2015 où les raisons de la névrose de Louise sont si bien diluées que je ne les ai pas vues. Un livre qui aurait beaucoup gagné à être plus concis.