AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,93

sur 10152 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre m'a fait très peur au début. J'ai eu peur de m'identifier à la mère. Et de fait, ça commençait mal : une fille, puis un garçon, comme nous. Un premier bébé qui ne veut pas manger, comme la nôtre. Je pensais vraiment que j'allais souffrir ! Mais qu'est-ce qui lui a pris d'écrire un livre comme ça ? En plus, il faut vous dire que nos enfants sont allés en crèche. J'avais trop peur de ce qu'une nounou, seule chez elle, pouvait faire. Je sais, c'est une fiction, mais quand même, j'ai eu bien raison apparemment.😊

Par la suite, ce sentiment, ces craintes se sont dissipées. le récit se centre plus sur Louise et sa folie. Heureusement presque... C'est glauque, malsain, au secours, je veux sortir de ce livre !!!!!!! Mais c'est très bien décrit dans le genre, très frissonnant, glaçant !

Pourtant, à la fin, je n'ai pas été complètement convaincue. C'est étrange parce que je le sentais, je ne voyais pas comment Leila Slimani allait s'en sortir de manière géniale. Alors que tout le livre se construit, de manière plutôt habile, autour du comment en arrive-t-on là, la raison ne m'a pas totalement convaincue. Ce roman m'a happée et tenue en haleine mais je suis finalement un brin frustrée, comme une fin, une explication et une intensité manquées.

Mais c'est, par ailleurs et pour le genre, plutôt une réussite.
Commenter  J’apprécie          1310
Chanson douce se dévore très vite tant il happe. La fin (horrible) est dévoilée d'emblée ce qui pose une question essentielle : comment en arrive-t-on là ?
Même si l'intrigue est bien rodée, les parents semblent un peu fades. Par contre, la nounou parfaite mais malsaine, semi- enfant en manque d'amour et de reconnaissance est un petit bijou de folie, dérangeante à souhait. J'ai adoré cette lecture qui m'a fait plus d'une fois retenir ma respiration.
Dommage, lorsque j'ai refermé le livre, j'ai cru que j'avais sauté un chapitre. Et pourtant non !
Petite frustration, j'aurais aimé comprendre davantage comment le passage à l'acte barbare arrive. le cheminement de la nounou me semble raccourci, incomplet.
Commenter  J’apprécie          50
"Chanson douce" nous plonge au coeur d'une intrigue captivante, où se mêlent tensions sociales et psychologiques. À travers le récit de la relation complexe entre une nounou et une famille bourgeoise, l'autrice explore avec finesse les dynamiques de pouvoir et les tabous de notre société contemporaine. Les personnages sont décrits avec une profondeur intéressante, leurs émotions et leurs motivations révélées au fil des pages avec subtilité.

Pourtant, malgré la qualité indéniable de l'écriture et l'atmosphère oppressante qui se dégage de l'ensemble, on ne peut s'empêcher de se demander si le livre mérite véritablement le prix Goncourt qui lui a été décerné.

De plus, les attentes suscitées par le prestigieux prix littéraire peuvent influencer la perception du lecteur. En s'attendant à une oeuvre révolutionnaire ou extraordinaire, certains lecteurs pourraient être déçus de ne trouver qu'une bonne histoire bien écrite, mais sans réelle originalité ou profondeur transcendante. L'éclat du prix Goncourt sur "Chanson douce" peut créer une aura de perfection impossible à satisfaire, obscurcissant ainsi la véritable essence de l'oeuvre et pouvant engendrer des déceptions injustifiées chez les lecteurs.

Cela dit, ce livre reste un roman puissant et saisissant, qui mérite amplement d'être lu et discuté. Les thèmes qu'il aborde, tels que la maternité, la classe sociale et les relations de pouvoir, résonnent avec une force incontestable dans notre société contemporaine. Il est donc important de reconnaître la qualité de cette oeuvre tout en gardant à l'esprit les attentes parfois démesurées liées à sa récompense prestigieuse.
Commenter  J’apprécie          80
Retour de lecture sur “Chanson douce” un roman de Leïla Slimani publié en 2016 pour lequel elle a obtenu le prix Goncourt. Ce roman inspiré d'une histoire vraie, celle de Yoselyn Ortega en 2012 à New-York, raconte l'histoire d'une nourrice, Louise, qui a assassiné les deux enfants en bas âge qu'elle gardait. Elle commence par la découverte des deux enfants et de la nourrice qui est dans le coma après avoir tenté de se suicider. On est d'emblée plongé dans le tragique, le sordide et l'incompréhension la plus totale face à ce crime. le roman est structuré de manière à remonter le fil de cette histoire et à nous expliquer petit à petit comment on en est arrivé là. Tout commence lorsque Myriam la mère des enfants décide de travailler à nouveau après avoir consacré tout son temps à l'éducation des deux enfants Mila et Adam. Avec son mari Paul, ils engagent cette nounou, en grande difficulté financière mais avec d'excellentes références et très talentueuse. Louise est une perle et fait tout à la perfection: le ménage, la cuisine, le rangement, le linge, et bien sûr les enfants l'adorent. Cette Mary Poppins est si parfaite que, peu à peu, une dépendance va s'installer et ce couple de bobos parisiens, pris par son style de vie très axé sur la réussite professionnelle et le confort, ne pourra plus se passer de ses services et négligera les signes avants-coureurs inquiétants dans son comportement. Sous de faux airs de thriller, ce roman est avant tout une peinture très noire de notre monde moderne, où la solitude est omniprésente, que ce soit du côté des parents qui ont un côté pathétique en tombant dans cette dépendance ou du côté de la nourrice, une femme qui n'a pas de vie à elle, pas de corps, de sexualité, et qui est engluée dans de gros soucis financiers. un récit qui n'est pas sans me rappeler le film de Claude Chabrol “La cérémonie” avec ce côté confrontation de classes très présent, entre ces deux mondes qui se côtoient sans vraiment se comprendre, ces deux mondes totalement différents qui finalement ne se croisent qu'à travers des emplois domestiques. Il y a celui de Paul et Myriam, fait de voyages à l'étranger, de réussites professionnelles, de soucis de riches et celui de Louise, fait de travail précaire, de misère, de violence sociale et d'échecs familiaux et sentimentaux. On parle dans ce livre de rapports de dominations par l'argent, de préjugés de classes et de culture. Un livre qui a une dimension féministe assez particulière, puisqu'il traite du destin de deux femmes qui ont une approche totalement différente de leur condition de femme, entre Myriam qui refuse de s'effacer derrière son mari au risque de passer pour une mauvaise mère, et Louise qui endosse le role de femme au foyer jusqu'à l'extrème, jusqu'à l'aliénation mentale puis l'infanticide. Ce sont aussi deux visions totalement opposées de la maternité, par deux femmes vivant dans deux milieux sociaux différents, deux réalités différentes. J'ai retrouvé avec plaisir dans ce livre le style d'écriture assez particulier de Leïla Slimani, que j'ai déjà pu apprécier dans “Le jardin de l'ogre”, très fluide, basique, sans grandes fioritures, une écriture surtout très précise et clinique, parfaitement adaptée à ce récit, comme elle l'était déjà pour son roman précédent. Un livre choc, qui dérange, avec cette descente aux enfers un peu malsaine de Louise qui en fait un livre marquant, intelligent, qui nous bouscule et nous pousse à réfléchir sur le fonctionnement de notre société. Pour conclure, un roman certes noir, pessimiste, mais un très bon roman, avec un prix Goncourt très certainement mérité. 

________________________________
"Toute sa vie, elle avait eu l'impression de gêner. Sa présence dérangeait Jacques, ses rires réveillaient les enfants que Louise gardait. Ses grosses cuisses, son profil lourd s'écrasaient contre le mur, dans le couloir étroit, pour laisser passer les autres. Elle craignait de bloquer le passage, de se faire bousculer, d'encombrer une chaise dont quelqu'un d'autre voudrait. Quand elle parlait, elle s'exprimait mal. Elle riait et on s'en offensait, si innocent que fût son rire. Elle avait fini par développer un don pour l'invisible et logiquement, sans éclats, sans prévenir, comme si elle y était évidemment destinée, elle avait disparu."
Commenter  J’apprécie          231
Il y a longtemps que j'avais envie de découvrir Leïla Slimani, jeune écrivaine devenu incontournable dans le paysage littéraire depuis plusieurs années maintenant et dont le talent est régulièrement encensé. Chanson douce, on le sait tous, a été couronné du prix Goncourt 2016, et j'en ai depuis tant entendu parler, de son retentissement et de son histoire singulière, que j'ai eu envie de commencer par ce roman là avant ses autres.
Et effectivement quelle histoire. Quel roman.
C'est la seconde fois que je referme la lecture d'un Goncourt avec une sensation de wow et avec la pensée de "clairement c'est mérité". le premier avait été Au revoir là-haut et donc le second c'est celui-ci, ce roman fou et singulier de Leïla Slimani.
Singulier car le dénouement de l'histoire nous est révélé dès les premières pages, faisait du reste du roman une sorte de compte à rebours. Et fou car c'est ce qu'est cette histoire finalement. Insensée, stupéfiante, glaçante bien-sûr mais aussi paradoxalement terriblement humaine.
Des parents, surbookés mais gentils, confient leurs enfants à une nounou un peu guindée, mais elle aussi très gentille. Une relation de confiance mutuelle, comme entre toute nourrice et toute famille, s'installe et qui aurait pu, qui aurait du, continuer ainsi. Banalement et paisiblement. Mais les choses vont doucement, presque sournoisement, se dégrader, se déséquilibrer. Un déséquilibre psychologique, affectif, les remous d'un mal être social longtemps dissimulés vont arriver comme par vagues successives envahir puis noyer la nounou, Louise, au point de plus exister qu'à travers cette famille, qu'elle aime comme une extension d'elle-même. Un amour qui, malgré elle, on le sent, deviendra toxique. le couple, d'abord compréhensif, avenant, finira lui aussi par être vampirisé par cette étrange relation, et marchera lui aussi pas à pas vers le drame.
Ce roman c'est aussi la peinture de nos quotidiens "modernes" entre accomplissement professionnel et personnel et ce que cela engendre d'insatisfactions et de frustrations.
Mais c'est surtout le personnage de Louise, qui est ici le centre de l'histoire, et qui est fascinant. L'autrice nous peint un personnage que l'on serait tenté de juger tordue voire folle trop hâtivement peut-être, car derrière c'est tout la triste dimension humaine d'une déchéance morale et psychologique que l'on observe.
Un roman fort.
C'est haletant, captivant et malheureux. Et c'est livré avec maestria par Leïla Slimani.
Commenter  J’apprécie          60
Lu à la sortie du roman (2016). Un roman au prix littéraire amplement mérité, qui m'avait à la fois bousculée et pétrie d'effroi, m laissant démunie face à mes émotions et mes questionnements (conscience, jugement). L'on s'identifie en fait aisément à l'enquêtrice de la fin du roman, dans une impasse et totalement impuissante.

Une plume ciselée que j'ai vraiment appréciée - grâce à une narration judicieusement construite - pour "tout" ce qui se tait en surface et se raconte vraiment en profondeur : cette atmosphère malsaine, une situation devenant intenable, des indices obscurs puis peu à peu évidents et glaçants. Bref, c'est une escalade sourde, muette et insidieuse de dangerosité palpable, mais détectée trop tard... Quand "le ver est déjà dans la pomme", la bombe prête à exploser (!)
L'auteure nous parle de violence sociale, d'attente affective, de quête de reconnaissance, d'illusions et de frustration, d'humiliation et de colère enfouie, de fuite et de solitude, ce "tout" menant à la désespérance, la dichotomie des sentiments, la névrose et la psychose aggravées.
Commenter  J’apprécie          00
Leïla Slimani a eu l'idée de ce roman en lisant un fait divers dans les journaux.

Dès la 1ère phrase, elle nous impose un électrochoc: c'est une accroche pour que le lecteur devienne acteur de cette histoire qui au début est très banale. C'est l'histoire d'un jeune couple classique avec des valeurs dont la mère se noie dans une vie domestique sans intérêt, qui n'existe plus socialement ce qui la rend aigrie, agressive. Elle veut reprendre le travail et le couple se met à la recherche d'une nounou parfaite.

Nous remontons le temps et l'histoire se déroule graduellement. J'étais à l'affut des indices qui montrent que tout va déraper.

Commenter  J’apprécie          40
Commenter  J’apprécie          10
Myriam et Paul ont embauché Louise pour qu'elle s'occupe des enfants. Cette nounou presque magique semble résoudre tous leurs problèmes et offrir au couple l'oxygène dont ils avaient besoin. Mais cette nounou commence à avoir une relation étrange avec la famille.

La première scène annonce d'entrée le dénouement : la nounou va commettre le pire. Et le roman tient en haleine le lecteur sur cette attente : comment, en quelques pages, la nounou parfaite peut-elle devenir une meurtrière, surtout sans que l'on s'en rende compte ?
Cette montée en puissance est bien menée et le lecteur ne peut qu'assister, impuissant, à l'arrivée prévue des évènements.
Ce roman a été moult fois primé, à raison.
Plongez donc dans l'horreur froide en découvrant ce Goncourt ; à éviter toutefois avant le recrutement d'une nounou.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          50
Ce livre est appréciable, mais ne mérite pas son prix Goncourt à mes yeux.
Le récit est cinglant, sordide, le début du livre donne immédiatement l'issue. C'est ainsi que la relation entre les jeunes parents débordés, les enfants et la nounou idéale nous est déroulée, presqu'irréelle. Au fil de la lecture, les problèmes de la nounou prennent de la place, les parents ne savent pas mettre de limite et l'on sait que l'on est mené inexorablement vers le pire.
Je n'ai pas trouvé que le style d'écriture ou d'autres éléments étaient si méritants.
Commenter  J’apprécie          92




Lecteurs (19656) Voir plus



Quiz Voir plus

Une Chanson pas si Douce

Choisissez parmi les choix offerts : l'objet de discorde qu'un soir, Myriam - cette dernière fatiguée, rentrant du travail dans son appartement plongé dans le noir - découvre au centre d'une petite table où mangent Louise et les enfants de Paul.

Un jouet brisé
Une boîte qui contenait trois pâtes
Une carcasse de poulet
Des mégots de cigarettes

6 questions
37 lecteurs ont répondu
Thème : Chanson douce de Leïla SlimaniCréer un quiz sur ce livre

{* *}