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Chronique de Flingueuse : le billet de Chantal pour Collectif Polar
On connaît Romain Slocombe depuis longtemps, mais ce sont ses romans brossant le portrait fascinant d'un flic sous l'Occupation, Léon Sadorski, qui l'ont fait découvrir, je crois, à un large public. Cette période de notre Histoire permet à l'auteur une plongée sans concession dans les eaux troubles de la société.
Une sale Française est une nouvelle approche qui va lui permettre d'ausculter l'âme des petites gens, des anonymes, de ceux qui n'avaient qu'une idée, être du bon côté, et préserver leur peau. Oui, mais quel est le bon côté ? Avec son personnage d'Aline Beaucaire, on entre dans la tête d'une jeune femme mariée, mère de famille, dont le mari est dans un camp en Allemagne, et qui doit se débrouiller pour vivre. Qui plus est, elle est Alsacienne, parle allemand … Elle n'hésite pas longtemps et ira travailler en Allemagne, femme de chambre. La vie semble lui sourire quand elle rencontre un beau jeune homme, soi-disant pilote, pour qui elle va tout quitter.
L'auteur donne la parole à son héroïne, sous forme de long mémorandum qu'elle adresse à un commissaire principal s'occupant du contre-espionnage à Marseille. On va apprendre les hauts et les bas du destin de cette femme, qui se présente quasi comme une midinette (ne se compare-t-elle pas vaguement à l'actrice Mireille Balin ?), amoureuse prête à suivre son amant au bout du monde sans se poser de question. Elle rêve d'Alger, de liberté, d'amour et d'eau fraîche …Mais à travers son récit, on côtoie toute une humanité, habituée aux trafics en tous genres, au double jeu, à la trahison, à la violence … Aline Beaucaire fréquente un temps « le beau monde » à Marseille, beau monde mais mafieux, avec son amant, jusqu'à ce que son monde s'écroule. Elle se présente comme une victime. On la croirait presque, si l'auteur ne racontait pas en parallèle une autre histoire, celle d'une Aline Bockert, dite « La Panthère rouge », vraie nazie, ayant bien des morts sur la conscience. Son portrait est brossé à travers des documents de source policière, reproduits tels que sortis des archives. C'est troublant, bien sûr.
Sont-elles deux femmes différentes ? Ou une seule à double visage ?
Le récit de Romain Slocombe est passionnant, autant pour la reconstitution d'une période où tout était fluctuant, sans perspective sûre, que pour le portrait d'une femme ordinaire qui, rêvant d'amour et de liberté, se fera traiter de « sale Française ». Elle n'a pas conscience de ses mauvaises fréquentations…On dirait aujourd'hui qu'elle vit dans sa bulle, sans voir qu'elle court à sa perte. Quant à « la Panthère rouge », on ne la perçoit qu'à travers le style administratif des rapports de police. C'est sec, précis, sans émotion. Deux images de femmes, évoquant ce que l'on peut, peut-être, devenir en temps de guerre. Deux portraits que R. Slocombe brosse de main de maître, en très bon connaisseur de la deuxième guerre mondiale qu'il est.

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Très vite emportée par l'histoire construite comme une enquête sur deux personnes après guerre qui auraient pu en faire qu'une. Ouvrage très documenté, bien construit, suspense jusqu'au bout. Je découvre Slocombe où la fiction est plus crédible que la réalité. Ouvrage passionnant qui donne envie de passer aux archives dérouler le fil d'une pelote d'une disparue de l'épuration. Ouvrage qui se prêterait parfaitement à la lecture audio.
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Aline Beaucaire est elle Aline Bockert la "Panthere rouge" qui a collaboré avec la Gestapo ?
Romain Slocombe manie de façon très maligne les chapitres de ce roman pour semer le trouble. Dans tout mensonge il y a une part de vérité. le roman lui est basé sur de la vérité
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Le sujet de ce livre m'a tout de suite attiré, à fortiori parce qu'il s'agit d'une histoire basée sur des faits réels.

D'un chapitre à l'autre, Romain Slocombe alterne le récit d'une femme -Aline Beaucaire- qui explique son parcours pendant la guerre, avec de réels extraits d'archives déclassifiées concernant une certaine Aline Bockert.

Tout l'enjeu est de savoir à qui nous avons affaire.
S'agit-il d'une homonyme ? ou avons nous affaire à une manipulatrice, agent de la Gestapo cherchant à semer le doute et à minimiser ses actes durant cette période trouble de cette partie de notre histoire?

Mon souci, est que le destin d'Aline Beaucaire m'a laissée froide et insensible. Elle m'a même parfois agacée avec sa légèreté (ne pensant qu'à ses robes et aux dîners dans des palaces luxueux), et sa fausse naïveté, quand elle affirme n'avoir rien voulu voir "simplement" parce qu'elle était amoureuse d'un homme beau, mais "peu recommandable"... Oui, oui, en réalité, juste un espion qui travaillait pour le compte des nazis!
Bref, vous l'aurez compris, elle m'a été assez antipathique et j'ai lu son récit avec méfiance et incrédulité.

Si à la fin du livre, nous avons le fin mot de l'histoire (que je vous laisse découvrir), je réalise que je suis restée un peu "en dehors" de cette histoire, que j'avais pourtant abordée avec grand enthousiasme.

L'auteur, lui, avoue avoir été "fasciné" et touché par cette femme. Cela n'a pas été mon cas.
Cela dit, j'ai quand même apprécié l'épilogue du récit, au cours duquel R. Slocombe, à force de recherches et de persévérance, parvient à collecter plus d'informations sur la vie de la protagoniste principale. Une photo (l'auteur semble en disposer d'une d'Aline Beaucaire) aurait été bien venue en fin d'ouvrage pour donner corps à cette histoire.
Un déception en demi teinte.
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Fin de la guerre mondiale. Une femme Alice Beaucaire est interrogée par la police. Employée de ménage dans un hôtel, elle tombe amoureuse d'un sergent pilote. Bien qu'elle soit mariée et qu'elle soit sans nouvelle de son mari, elle part avec lui en zone libre. le couple compte rejoindre Alger. Mais l'aventure tourne au drame.
C'est un roman original de par sa structure mais je n'ai malheureusement pas accroché.
J'étais tenté par le résumé, cette femme m'intriguait avec cette histoire d'amour avec un officier.
On alterne entre les extraits d'interrogatoire tout droit sortis d'un dossier de police avec le récit d'Alice.
Je n'ai pas accroché à la personnalité d'Alice, une anti-heroïne naïve. Elle se trouve toujours des excuses, elle est égoïste. Elle suit son pilote, elle croit ce qu'on lui dit sans chercher à aller plus loin. Elle profite de la vie. Mais je lui ai trouvé aucune force de caractère qui m'a séduite.
C'est dommage.
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Aline Beaucaire est-elle Aline Bockert ? C'est la question que pose le nouveau roman de Romain Slocombe, Une sale française, et qui taraude le lecteur durant une bonne partie de ce livre. Ce roman, c'est l'histoire de deux femmes qui n'en font peut-être qu'une. La première, Aline Beaucaire, un peu naïve, est alsacienne, fille de concierges qui n'a pas eu le moindre scrupule à laisser son fils à ses parents et à oublier son mari, retenu prisonnier par les Allemands dans un stalag, pour se laisser embarquer dans une histoire d'amour avec un sergent pilote de l'armée française, rencontré en Allemagne, où elle travaille, et qui penche plutôt du côté des nazis. Un homme avec lequel elle va passer en zone libre avec pour projet final de rejoindre Marseille, puis l'Algérie. Et peu importe, au fond, ce que trame son amoureux, elle ce qu'elle veut, c'est voir du pays et profiter du soleil. Tout cela, on l'apprend par le biais d'un mémorandum, une confession qu'elle fait au commissaire du contre-espionnage qui l'interroge dans les bureaux de la police De Marseille, en 1947.

une salle francaise couvRien à voir avec Aline Bockert, une quasi homonyme, qui elle, serait née en Suisse. Une vraie collabo, activiste forcenée, surnommé « La panthère rouge » et impliquée dans la persécution et la déportation de juifs. Reste qu'il faut démêler le vrai du faux pour la direction de la surveillance du territoire, et surtout savoir si ces deux femmes n'ont rien à voir l'une avec l'autre.

Parti d'une histoire vraie, Romain Slocombe a imaginé un récit nourri de nombreuses archives, alternant, au fil des chapitres, les témoignages d'Aline Beaucaire avec les rapports de police faisant état des actes et des mouvements d'Aline Bockert.

Sur près de 200 pages, le lecteur tente de démêler le vrai du faux, de lire entre les lignes les moments de vérité, ou les affabulations' sans vraiment jamais pouvoir se faire un avis définitif. Il faudra donc attendre la toute fin du livre pour savoir si ces deux femmes sont ou non la même personne.

Avec ce nouveau livre plein de mystère et à la forme plutôt singulière, le père de « l'inspecteur Sadorski » nous propose une nouvelle plongée dans l'histoire de la Seconde guerre mondiale à travers deux portraits de femmes prises au coeur de la tourmente, et ayant fait des choix bien différents. Il nous replace dans le contexte géographique de l'époque, avec le point stratégique que constituait la ligne de démarcation, qui passait notamment par le Jura, autour d'Arbois et Poligny, là où beaucoup y ont laissé la vie après avoir voulu passer en zone libre.
Lien : https://www.benzinemag.net/2..
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Un titre percutant et intriguant, une photographie de couverture interpellant : il était temps que je me décide à lire cet auteur. de plus, j'ai dans ma PAL les enquêtes de l'inspecteur Sadorski et je vais les lire très prochainement.
Pour découvrir cet auteur, j'ai donc commencé par "une sale française".
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une femme est interrogée par un commissaire de police qui s'intéresse de près à son cas.
Alsacienne, Aline Beaucaire est employée d'hôtel, elle est tombée amoureuse d'un sergent pilote trop beau pour être honnête et l'a suivi en zone libre, franchissant de nuit la ligne de démarcation. le couple rêve de rejoindre Alger, via Marseille – la ville de tous les dangers. Bientôt, l'aventure tourne au drame.
Aline est-elle aussi innocente qu'elle espère le faire croire ? Et quel lourd secret a-t-elle à cacher ? Est-elle cette autre Aline au nom presque semblable, la « Panthère rouge » qui a activement collaboré avec la Gestapo ? Qui est vraiment cette « sale Française » ?
Nous allons alors lire l'histoire racontée, romancée par Aline puis des pages d'archives, des rapports de police, des documents d'époque et qui semblent vrais. Et c'est là la réussite de ce texte, c'est que nous sommes perdus dans l'histoire des Aline, une vraie, une romancée. Il y en a deux.
Nous nous y perdons mais l'époque était tellement brouillée que ce mécanisme romanesque est très efficace. J'ai été troublée, surprise mais très intéressée. de plus, j'ai eu des souvenirs de lecture sur cette période et des personnages, réels, qui réapparaissent dans le texte : le journaliste américain qui à Marseille distribuait des visas...
Même si je me suis perdue à travers ce texte, j'ai apprécié la description de cette période si étrange, si propice à ces agents doubles, triples ou à des personnages ordinaires qui ont essayé de vivre : pas simples d'être alsacien, être français puis allemand...
Ce texte parle aussi des femmes pendant cette période, de "simples" amoureuses, des "Mata Hari", des agentes simples, doubles !! Allez savoir ??
J'ai apprécié les pages qui décrivent le travail dans l'hôtel d'Aline, ses déambulations dans les rues De Marseille, les différentes rencontres qu'elle fait, les différents trafics, les implications de certains...
En tout cas, cette première lecture m'incite à continuer de découvrir les textes sur cette période et les textes de cet auteur mais aussi celui de Julie Héraclés, « Vous ne connaissez rien de moi » .
Je trouve aussi intéressant de faire des textes sur les "mauvais" de l'histoire et sur des pans noirs de notre histoire. j'avais déjà été impressionnée par la lecture de "jouer, trahir, crever" de Frédéric Massot.
Quand le romanesque, le polar s'emparent de l'histoire avec un grand H mais aussi avec un petit h et nous parle de gens ordinaires qui ont vécu, survécu pendant les années troubles de l'histoire.
#UnesaleFrançaise #NetGalleyFrance
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Aline Beaucaire, d'origine alsacienne, employée d'hôtel est allée chercher du travail dans les hôtels allemands, où elle fait la connaissance de Louis Cat et d'autres tristes sires, qui travaillent pour le Reich avec un certain Herzog. Elle est rapidement séduite par Cat, beau parleur, qui a de l'argent plein les poches et adhère à son idéologie, son antisémitisme…

Elle va donc le suivre, lorsqu'il parle d'aller en Algérie, en mission. Après une étape dans la famille de Cat, (où elle fait la connaissance de la soeur handicapée par la poliomyélite, aux idées aussi fanatiques que lui) ils vont tenter de passer en zone libre. Cat a un laisser-passer en bonne et due forme fourni par Herzog, mais pour elle c'est plus compliqué.

Ils arrivent enfin à Marseille, première étape, logés dans l'appartement d'un « ami » et mène la belle vie, l'argent coulant toujours mystérieusement à flot, retrouvant la bande constituée en Allemagne, et fricotant avec la mafia locale…

Romain Slocombe, reconstitue pour nous l'histoire d'Aline Beaucaire, traitée de « Sale Française » ou de « sale Boche », selon les lieux qu'elle traverse, alternant les procès-verbaux des interrogatoires, répertoriés avec précision, et le récit que fait Aline à la demande de l'inspecteur. Il revient sur la confusion qui a eu lieu, à la fin de la guerre, entre Aline Beaucaire, et Aline Bockert, alias « la Panthère rouge » qui a collaboré activement avec la Gestapo.

En fait, l'avalanche de procès-verbaux, avec fautes d'orthographe, certaines confusions, ont alourdi la lecture. Déjà, il m'a été difficile d'éprouver de l'empathie pour Aline et encore moins pour les sbires qui l'entourent, et les propos antisémites qui truffent chaque conversation, alors j'ai dû m'accrocher pour arriver au bout de ma lecture.

La démarche de l'auteur est intéressante, car il creuse chaque piste pour aller au plus près de la vérité, en prenant soin de nous prévenir qu'il est parti de faits réels mais en modifiant les patronymes, les lieux.

Finalement, j'ai éprouvé plus de sympathie pour l'héroïne de « Vous ne connaissez rien de moi » de Julie Héraclès dont j'ai parlé il y a quelques temps.

C'est ma première incursion dans l'univers de Romain Slocombe, et je suis restée sur ma faim, je l'avoue. Je tenterai probablement un autre de ses livres pour mieux le cerner.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions du Seuil qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteur

#UnesaleFrançaise #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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De la fiction émanant de faits réels, une mise en garde de l'éditeur sur la répartition des chapitres et la lecture se poursuit prise entre une Aline qui raconte son histoire et les procès-verbaux de l'autre que l'on devine.

L'une existe, se dit entre naïveté écoeurante voire une bêtise profonde et des rêves déplacés en ces temps de souffrance, une histoire d'amour boiteuse et un égoïsme qui balaie la réalité.

L'autre se devine plus qu'elle ne se raconte réellement.
Elle contient toutes les horreurs d'une époque décrite sans concessions. Un dernier procès-verbal évoque les exactions dont elle fut témoin et actrice à donner la nausée.

Alsace, Jura, Marseille, Allemagne, rêve de l'Algérie, etc.. les descriptions font ressentir l'atmosphère bancale voire sordide due aux circonstances, aux zones, aux lieux troubles, aux êtres s'entraidant dans le mal, s'épiant, se trahissant.
Des choix malsains.
Une chasse à l'homme, un antisémitisme, une glorification de l'homme nouveau…
Un crime… la vie n'a aucun prix.

Une fin de livre où l'auteur intervient et nous raconte ce qui se lit en se demandant une fois de plus où est la fiction, où est la réalité.
Cela semble énorme!? Mon ressenti est donc mitigé.
Bien sûr, la liste bibiographique est impressionnante et conforte que ce qui est raconté trouve une origine dans la réalité mais…

Ce malaise ressenti est personnel, je préfère l'Histoire, le Vrai à ce mêli-mêlo entre le réel et le romancé.
Cela dit, le livre accroche, se lit aisément et fait ressentir la période trouble, les êtres en errance, certains passeurs aux deux visages, les milieux mafieux, les injustices et les dérives, les dangers comme l'homonymie (presque).
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Un roman écrit comme une enquête historique, avec de vrais faux extraits de procès verbaux de police et des Renseignements Généraux et, surtout, un vrai faux témoignage de la principale intéressée, celle qui a été traitée de "sale française". du coup, on est immédiatement plongé dans l'histoire et L Histoire.

On suit donc Aline, avant, pendant et après la Guerre, qu'elle a passée auprès de français collaborant avec les Allemands. Une plongée passionnante du côté de la barrière que l'on connaît le moins, et une écriture remarquable.

Je pense renouveler bientôt avec cet auteur !
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