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Aventures de l’inspecteur Léon Sad... tome 4 sur 6
EAN : 9782221245859
592 pages
Robert Laffont (01/10/2020)
4.14/5   118 notes
Résumé :
Paris, octobre 1943. Un important dignitaire nazi, le colonel SS Julius Ritter, a été assassiné en sortant de chez lui, près du Trocadéro. La Gestapo est sur les dents. Elle convoque l'inspecteur principal adjoint Sadorski pour lui confier la direction d'une petite unité de policiers français gestapistes chargée de traquer les " terroristes " juifs FTP-MOI.
Sadorski caresse l'espoir de gagner de l'avancement en effectuant un brillant coup de filet.
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Formidable, pas l'inspecteur non lui suit sa mauvaise étoile et est vraiment l'archétype du salop intégral, mais le roman lui est formidable.

Romain Slocombe est un conteur hors norme, de son écriture fluide et précise, avec une remarquable documentation, il fait vivre Paris sous l'occupation de façon très «vivante».

Son roman colle à la réalité historique, il mêle fiction et réalité avec brio. On fréquente la haute société bourgeoise, mais aussi les loges de concierges et même les grands acteurs du moment comme Mireille Balin, bref on ne lit pas un livre, on le vit.

Et cerise sur le gâteau ce qui était une trilogie se transforme si j'ai bien lu en double trilogie, en hexalogie enfin bref en un ensemble de 6 romans... Fantastique


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Nous avions laissé le répugnant inspecteur Sadorski en mars 1943. Nous le retrouvons quelques mois plus tard. Un colonel SS, Julius Ritter, qui supervisait le STO, a été exécuté en septembre par des FTP-MOI. En représailles, 50 otages ont été fusillés au Mont Valérien.
Sur les dents, la Gestapo confie à Sadorski la direction d'une unité de policiers français gestapistes chargée de traquer les FTP-MOI. Ravi de l'opportunité -bouffer du juif et du métèque, sa raison de vivre- l'inspecteur veut de l'avancement pour gâter sa femme Yvette. Chez lui, la situation se complique. Julie Odwak, enceinte de ses oeuvres se cache toujours dans l'appartement, et Yvette simule une grossesse pour donner le change lorsque l'enfant viendra au monde.

C'est toujours un plaisir de retrouver cette flamboyante ordure de Sado, tant Romain Slocombe est un conteur hors pair.
Plonger dans la fosse à purin qui sert de cerveau à l'Inspecteur principal n'est pas une sinécure. Apte à toutes les bassesses et à toutes les violences pour parvenir à ses fins, il ne pense qu'à une chose, écraser les « terros », et démanteler les réseaux. Quand le nom de Rajman apparait au cours de l'enquête, le lecteur tressaille. On sait que Sadorski part sur les traces du groupe Manoukian, et on a beau connaître l'histoire par coeur, on ne peut s'empêcher de frémir. Qui plus est le flic court un autre lièvre, une jeune fille idéaliste sosie de Micheline Presle qu'il veut corrompre. « D'abord, le plaisir de faire souffrir,, qui provoque un accroissement de puissance; suivi du plaisir de faire le bien: la magnanimité étant elle aussi une forme de vengeance et donc un très grand plaisir ». Eh oui, les fantaisies masturbatoires de Sado sont tout aussi répugnantes que ses ambitions professionnelles.

La Gestapo Sadorski permet à Romain Slocombe d'ajouter une nouvelle pièce à son incroyable fresque de la France occupée. Via son personnage, il donne à voir dans la plus extrême crudité les agissements des Brigades Spéciales qui depuis la préfecture de police traquaient les résistants en étroite collaboration avec la police allemande. Fichage, indics, filatures, manipulation, scènes de torture, nous suivons les BS sur les traces des MOI.
Les arrestations succèdent aux arrestations, en une sorte de jeu de dominos mortel. Sadorski toujours à ses petits intérêts, pense mener sa barque et s'en mettre plein les poches, mais le destin est capricieux.
Romain Slocombe est aussi sadique que son héros, son roman s'achève sur un cliffhanger diabolique. 555 pages et c'est déjà fini, suite au prochain numéro… Encore un an pour lire la suite intitulée « L'Inspecteur Sadorski libère Paris. » Et un autre suivra en 2022. Il nous faudra donc patienter pour voir on l'espère, trépasser Sadorski dans d'atroces souffrances . Hélas, on sait que si les cimetières sont remplis de résistants exécutés, bon nombre de membres des Brigades Spéciales s'en sont sortis avec une tape sur les doigts à la Libération. Mais ne nous plaignons pas. Si James Ellroy a écrit le Quatuor de Los Angeles, Slocombe nous offre le Sextuor de l'Occupation, et à lire, c'est du nanan.
A l'année prochaine donc.
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Avec - La Gestapo Sadorski - Romain Slocombe ajoute une pierre à son projet de fresque littéraire et historique sur la Seconde Guerre mondiale initiée en 2013 avec - Monsieur le Commandant : A wartime confession -, premier roman dans lequel apparaissait l'IPA ( inspecteur principal adjoint ) Sadorski, figure "allégorique ", personnification la plus vile de ce que fut la France collabo durant l'occupation nazie, ce qui la précéda et ce qui lui succéda.
Après ce premier roman, R. Slocombe conçut sa fresque en y ajoutant, à l'intérieur de ce qu'on appelle à présent - La série Sadorski -, - La trilogie des collabos -, avec, pour les "affranchi(e)s", les trois premiers volets des aventures du sinistre inspecteur :
- L'Affaire Léon Sadorski -
- L'étoile jaune de l'inspecteur Sadorski -
- Sadorski et l'ange du péché -
Fit et fait suite à présent une seconde trilogie intitulée - La trilogie de la guerre civile -, dont - La Gestapo Sadorski - est la première partie, laquelle devrait être suivie cette année de - L'inspecteur Sadorski libère Paris -, et en 2023 - J'étais le collabo Léon Sadorski -.
Ajoutons que pour bien fixer le cadre de cette fresque plus que conséquente, est paru entretemps le roman - La débâcle -, roman dans lequel figurent des personnages que l'on retrouve dans les deux trilogies...
Est-ce clair ?
Il faut dire qu'il y a quelques années, ce qui prend aujourd'hui l'apparence d'un grand tableau d'une époque, n'en était qu'à ses balbutiements, et je soupçonne l'auteur d'avoir certes eu une vue d'ensemble de ce à quoi il voulait aboutir, mais de n'en avoir conçu les différentes étapes qu'au fur et à mesure qu'il avançait dans son projet.
Dans ce premier volet de cette seconde trilogie, nous sommes à Paris à l'automne 43.
Sur le front russe, l'Armée Rouge malmène les armées d'Hitler.
Sur le front Ouest, l'Angleterre et les Américains harcèlent le coeur de l'Allemagne nazie par d'incessants bombardements.
Le débarquement allié se profile.
En France et à Paris, la Résistance multiplie les actes de sabotage et les représailles sur l'occupant et ceux qui collaborent avec l'ennemi.
C'est dans ce contexte que l'IPA Sadorski est nommé à la tête d'une unité de policiers français qui va devoir travailler avec la Gestapo pour traquer, localiser, identifier, arrêter, torturer les réseaux de résistance, au premier rang desquels figurent les communistes.
La grande force de Romain Slocombe, c'est, je suppose, l'énorme travail de documentation qui transparaît dans chacun de ses romans et qui ne souffre d'aucune défaillance.
C'est aussi d'avoir su créer une, sinon plusieurs intrigues, portées par des personnages de fiction évoluant aux côtés de personnages historiques, grands ou petits, mais tous respectés dans ce qu'ils firent, dans ce qu'ils furent, ne trahissant jamais la vérité de leur histoire, ne les dévoyant jamais au profit du romanesque.
C'est surtout, et il y a là la touche géniale de l'auteur, d'avoir fait en sorte que toutes les intrigues évoquées soient le prétexte à la reconstitution, je devrais dire la restitution historique de ce que furent ces années allant de 1939 jusqu'à la libération, la capitulation allemande et l'épuration.
Dans chacun de ses romans R. Slocombe fait revivre avec un réalisme précis, rigoureux, respectueux, honnête ce que fut, pour moi, le monde de mes parents et de mes grands-parents.
Tous les thèmes sont abordés. Les thèmes politiques, militaires qui impactèrent ceux moins apparents dans les livres d'histoire : la chanson, le théâtre, le cinéma, la littérature, la presse, la mode, le sport, les transports, l'alimentation, l'hygiène, le logement, le chauffage et... la sexualité ; sur les 120 bordels que comptait l'ex-capitale, 40 étaient réservés aux Allemands. Certains sont restés dans les mémoires, comme le One Two Two ou le Sphinx. Bref, tous les thèmes de la vie quotidienne des contemporains de cette époque où les loups étaient entrés dans Paris sont traités par la plume sans complaisance de R. Slocombe.
Un mot encore sur ce qui, à mes yeux, est une réussite incontestable de l'auteur : la vérité de la langue.
Sadorski, paysan originaire de Sfax, autodidacte ( il a juste son CEP ) rentré dans la police par vocation ; il aime l'ordre et la justice, parle la langue des hommes de sa condition, de sa génération et de son milieu :
-"Il faut se chaustiquer pour filocher...sinon le filocheur risque de se faire détroncher par le filoché... et c'en est foutu du filochage..." ( Pour ceux qui auraient des problèmes de compréhension... s'adresser à Google ( sourire ) ). Vous croiserez des bignoles, des mousmés, des zazous, des chiqueurs, des turfs, , des brèmes, des gigolpinces ; tout un univers en somme...
Sadorski en gestapiste français va s'acquitter avec zèle de ce que les nazis attendent de lui, tout en essayant de tirer profit de certaines situations dans lesquelles se trouvent mêlés femmes et argent...
Lui et ses acolytes vont réussir à loger un responsable important d'une cellule communiste, lequel va se mettre à table et livrer les siens... ce qui permet à R. Slocombe de nous détailler avec minutie qui et ce qu'étaient ces résistants communistes, leur organisation, leur structure et leur modus operandi.
Une scène de torture d'une de ses résistantes, est décrite avec la crudité d'un boucher, mais il faut voir là le prix à payer pour qu'il n'y ait pas d'oubliés dans ces temps qui furent ce qui nous en est rapporté.
En conclusion, outre l'intérêt pour la petite histoire dans la grande, ce roman est une immersion historique réussie dans le Paris occupé de cet automne 1943... Vous y apprendrez que la grippe fut particulièrement mauvaise, ce qu'était une gonio qui remontait la rue ( camion de détection des émissions de radio clandestines ), ce que chantait Alibert, vous saurez tout sur le déclin de Mireille Balin, la star du cinéma français des années 30 qui tourna avec Gabin - Pépé le Moko - et - Gueule d'amour -, puis tomba dans la drogue et l'alcool, eut une liaison avec Birl Deissböck, un officier de la Wehrmacht, ce qui lui valut à la libération d'être emprisonnée et violée... sa grande histoire d'amour avec Tino Rossi... vous aurez droit à un éclairage méconnu sur ce que fut le destin tragique de notre grand Harry Baur, que les amateurs de cinéma ont vu et n'ont pu oublier dans une des meilleures versions de - Les Misérables -... vous comprendrez mieux ce qui permit aux nazis d'arrêter et de fusiller Missak Manouchian. Si vous l'ignoriez, vous découvrirez ce que l'entretien des forces d'occupation coûtait à la France : 400 millions ( colossal à l'époque ! ) de francs par jour... payables tous les 10 jours... et qu'Hitler ramena à 300 millions en échange de... Bon, j'arrête là quelques-uns des exemples ( il y en a beaucoup d'autres ) de ce qui fait que - La Gestapo Sadorski - est une pierre de taille dans l'édifice littéraire et historique que Romain Slocombe n'a pas encore fini d'ériger mais qui s'annonce comme un rappel architectural monumental de ce que fut la France pendant la Seconde Guerre mondiale.
Un livre dont peut s'enorgueillir son auteur.
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Revoilà Sadorski, le salaud magnifique qu'on prend un plaisir vénéneux à retrouver dans un quatrième volume, au sommet de sa forme, embauché maintenant par la gestapo, ce qui ne peut que favoriser ses petites magouilles en prenant cependant de gros risques. ● La série de Romain Slocombe est délectable à plus d'un titre. Il crée avec l'Inspecteur Principal Adjoint Sadorski, inspiré d'une personne réelle, un personnage malheureusement représentatif de l'époque de l'Occupation, « le pire des salauds, le meilleur des enquêteurs », dénué d'empathie, qui ne pense qu'à lui et qui parvient toujours à se sortir des embrouilles qu'il a lui-même créées, notamment pour coucher avec les femmes qui lui plaisent, en recourant, si besoin, à la diffamation, au chantage ou au meurtre. Il utilise l'autorité que lui confère son poste dans la police à des fins privées et ne réussit jamais aussi bien ses enquêtes que si elles peuvent lui rapporter personnellement quelque chose. ● Les romans du cycle sont particulièrement bien documentés, dans les moindres détails, et presque tout est vrai. Romain Slocombe parvient à se glisser dans les interstices de l'Histoire pour composer un récit haletant. ● Car c'est un autre point à souligner, l'intrigue de ses romans est particulièrement soignée et une fois commencée on ne peut pas en arrêter la lecture. ● Je précise toutefois que bien que chaque roman puisse se lire indépendamment, il est quand même préférable de les lire dans l'ordre et de commencer par L'Affaire Léon Sadorski (2016).
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La Gestapo Sadorski est le premier tome de la nouvelle trilogie de Romain Slocombe consacrée à l'Inspecteur Principal Adjoint, Sadorski.
Étrange idée d'une seconde trilogie puisque ce roman est la suite logique du précédent, Sadorski et l'ange du péché.
Octobre 1943, les attentats contre les dignitaires nazis se multiplient dans Paris. La Gestapo décide d'amplifier la traque des terroristes et pour cela, elle convoque l'IPA pour le placer à la tête d'une unité de policiers français gestapistes.
Toujours plus ambitieux et avide de reconnaissance Sadorski voit là une nouvelle occasion de prendre de l'avancement.
Romain Slocombe m'a une fois de plus scotché à son roman, je n'ai pas vu passer les quelque cinq cent cinquante pages. Pourtant le sujet est on ne peut plus sombre, carrément noir même, on le sait depuis le tout premier volume de la série et celui-ci ne déroge pas à la règle.
Son héros endosse une fois de plus sa panoplie de flic collabo, antisémite et anticommuniste de la première heure. Il est toujours aussi détestable. Froid, que dis-je, glacial, même. Impassible devant la violence des tortures. S'il lui arrive d'avoir des sueurs ou des tremblements, c'est pour lui, jamais pour les personnes qu'il aura, prétendu aimer ou soutenir.
Il faut lui reconnaître un talent, c'est qu'il est malin. Il sait faire son métier, c'est indéniable, mais il a aussi un don de manipulation incroyable. Il semble capable de se sortir de toutes les situations, même les plus compromises. Pour peu, on finirait presque par s'y attacher. Mais là, rien à voir avec le personnage, c'est l'auteur qui vous manipule, lui aussi c'est un malin. Surtout que son final (dans "l'ange du péché", déjà c'était costaud) il est machiavélique et ne donne qu'une envie, évidemment, lire la suite...
De nombreux personnages croisés dans ce roman ont réellement existé et ont connu des destins tragiques que Slocombe a su restituer.
Il y a des scènes, à la limite du supportable, qui illustrent les horreurs, commises par des hommes, d'une sauvagerie sans nom. L'auteur ne fait pas dans la surenchère, ces actes barbares ont bien existé.
Il s'attache ici, comme dans les tomes précédents, à reconstituer fidèlement l'époque, les lieux, les conditions de vie des civils comme des militaires de l'armée d'occupation. Il nous fait même rencontrer quelques célébrités dont certaines connaîtront, elles aussi, des destins dramatiques.
Un polar historique magistral.
Pour public averti.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
(au sujet de l'acteur Harry Baur)
pas plus loin qu'avant-hier, rue des Saussaies, le Doctor Yodkum lui a raconté avoir servi d'interprète durant l'interrogatoire, par le SS-Sturmbannführer Tiemann, de Rika Baur; et l'inspecteur Jalby, lui aussi de l'unité spéciale antijuive, a vu Harry Baur frappé par Dannecker et Tiemann à coups de tabouret. Les Baur ont été libérés en fin d'année faute de preuves, mais l'acteur - ce colosse du cinéma français qui avait notamment interprété le rôle de Jean Valjean-, ramené ensuite chaque jour à la Gestapo de l'avenue Foch pour de nouveaux interrogatoires, est mort à son domicile dans d'atroces souffrances, ayant perdu 37 kilos à cause de l'acharnement des nazis... L'affaire a été étouffée, évidemment.
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Le bonhomme est un sournois, un hypocrite qui a plus d'un tour dans son sac, à en croire l'inspecteur André. Que disait Gabin, déjà, dans Pépé le Moko? "Avoir l'air d'un faux jeton à ce point-là, j'te jure que c'est vraiment de la franchise!"
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Quatrième coup de sonnette. À présent on frappe à coups redoublés, exaspérés, contre le battant. Sadorski s'avance sur la pointe des pieds. Prêt à faire feu s'il le juge nécessaire...
Il entend bouger derrière lui. Se retourne.
Yvette est apparue dans l'embrasure de la porte qui donne sur leur chambre. En chemise de nuit, cette fois un modèle ample « future maman », à laquelle s'ajoute le peignoir en laine beige noué au-dessus de son gros ventre. Il sait qu'avant d'enfiler la chemise, elle vient de s'attacher un coussin, maintenu à l'aide de bandes Velpeau et de bandages herniaires. Astuce classique qui la transforme en femme enceinte parfaitement crédible. Elle lui adresse un sourire angoissé.
D'un geste, Sadorski ordonne à son épouse de battre en retraite, se hausse sur la pointe des pieds (il mesure à peine 1,60 m) et jette un coup d'œil à travers le judas.
Les coups ont cessé. Au fond de l'œilleton, il ne distingue qu'une silhouette solitaire et indécise, debout de l'autre côté. Un individu de taille moyenne, en chapeau marron et pardessus. Et, sur celui-ci, cousue à la place du cœur : l'étoile de David.
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« L'an mil neuf cent quarante-trois, le sept octobre à 11 h 45. Faux et usage de faux en matière de laissez-passer délivré par les Autorités allemandes. Nous, Léon Sadorski, inspecteur de police, agent de police judiciaire en résidence à Paris, constatons que l'inspecteur Piazza de notre service met à notre disposition la nommée Perret Jacqueline, née le 23 juillet 1925 à Paris, de race aryenne, de confession catholique, de Jean-Frédéric, né le 4 mai 1896 à Châteauneuf-sur-Loire, Loiret, de race aryenne et de confession catholique, et de Laure Marie Béatrice née Guirlange le 18 novembre 1901 à Paris, de race aryenne et de confession catholique. Dépôt nous est fait de la copie d'un rapport du commissariat du quartier de la Porte Dauphine, signé ce jour par le commissaire et par l'inspecteur Pinson, dudit commissariat, à l'intention de M. le commandant de la Feldgendarmerie. Les circonstances de l'interpellation de Perret Jacqueline sont énoncées dans ledit rapport ci-joint.
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La sonnerie de l'entrée retentit.
Le couple échange des regards inquiets.
— Tu attends quelqu'un ? fait Yvette.
Sadorski écrase sa gauloise à peine entamée sur la soucoupe de la tasse vide. Il jure.
— Non, personne. Il est même pas 7 h 40... Merde.
On sonne de nouveau. Le bruit est strident, insistant. La femme du policier a pâli.
— Mon Dieu, tu crois que c'est les Boches ? Ni un voisin ni Mme Lantin n'appuieraient comme ça...
Il ordonne, dans un souffle :
— Alerte générale. Tu sais ce que t'as à faire... Les bandes, le coussin.
Elle s'est levée, et fonce dans la chambre à coucher. Pendant que Sadorski se précipite sans frapper à l'intérieur du séjour, causant la frayeur de sa vie à Julie. Sous la lumière soudaine et brutale du plafonnier, l'adolescente s'est redressée sur le sofa, en chemise de nuit. Il se jette sur elle et plaque une main sur sa bouche.
— Chut ! Cache-toi dessous, vite !...
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