Je viens de refermer ce livre et je pense à toutes les vocations de navigateurs qu'il a dû faire naître.
C'est un roman d'aventure écrit à la fin du XIX° siècle,dans la veine de Robinson Crusoé mais sur la mer.
Je ne connaissais pas
Joshua Slocum , ce récit était offert en supplément du magazine «Voiles et Voiliers».
La première partie est consacrée à la navigation de
Joshua Slocum en tant qu'armateur sur un trois mats : l'Aquidneck.
C 'est vraiment passionnant de découvrir à quel point le commerce maritime est compliqué , en plus du danger de la navigation, le capitaine est confronté à une série de difficultés et peut à tout moment être complètement ruiné, voire pire ...(les meurtres sont visiblement très fréquents ).
Il y a d'abord la mer et les tempêtes . Ce que
Slocum ne dit pas c'est qu'il est victime aussi de son entêtement à vouloir naviguer à la voile alors que déjà, en 1880, tous les navires de commerce, ou presque tous, étaient passés au moteur.
Ensuite, il y a les règlements, visiblement les autorités portuaires peuvent décider de garder des bateaux loin de leurs ports et faire pourrir des cargaisons de marchandises sans que les motivations soient très claires.
Il y a ensuite les maladies: choléra, variole.. Et enfin les hommes, les marins sont souvent des crapules , voire des criminels et parfois des incompétents ou des voleurs.
Parmi tous ces hommes ,il y a
Slocum qui,il faut bien le dire, a une très haute idée de sa valeur, il se pense excellent marin , c'est sans doute vrai mais c'est un peu agaçant qu'il le répète à l'envie pendant tout son récit.
La seconde partie «le voyage du Liberdade», commence par le récit de la construction d'un voilier rudimentaire après le naufrage de l"Aquidneck"
Ensuite il part du Brésil pour revenir jusqu'à Washington avec pour tout équipage son épouse et ses deux fils . C'est pendant ce voyage qu'on pense à Robinson: comment survivre avec un minimum d'équipement, dans une nature au combien hostile?
Au cours de ce voyage extraordinaire sur cette embarcation de fortune,un jour, il accoste pour chercher de l'eau auprès d'un phare perché sur un minuscule rocher et là l'attend un gardien de phare qui se dit «gouverneur» de l'île et qui se comporte en chef d'état , c'est assez drôle et tellement absurde!
C'est aussi l'intérêt du récit: les rencontres avec toutes sortes de gens. J'ai bien aimé sa discussion avec des paysans américains . Il leur explique que les Brésiliens ont libéré les esclaves sans pour autant se faire la guerre.
Le paysan répond , «Les sudistes étaient fous, ils ont eu la guerre et ils ont dû affranchir les noirs quand même...»
Les notes qui accompagnent ce récit sont intéressantes , on y apprend que
Slocum n'a jamais réussi à refaire sa fortune et qu'il était bien le marin extraordinaire qu'il dit être.
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