1945, la Finlandaise
Tove Jansson crée les moumines, créatures étranges douées de raison qui ressemblent à des hippopotames.
1995, soit cinquante ans plus tard, l'américain
Jeff Smith crée les
bones, créatures étranges douées de raison qui ressemblent à des hippopotames.
Faut-il y voir une simple coïncidence ? Pour se faire une opinion douée de raison, récapitulons les faits. Les moumines sont au nombre de trois, Papa Moumine, Maman Moumine et leur fils Moumine. Les
bones sont également trois, Fone
Bone et ses cousins, Phoney
Bone et Smiley
Bone. Les premiers arborent un blanc immaculé, les seconds aussi. Les premiers vivent dans une vallée imaginaire que d'aucun considéreraient « à la con », les seconds vivent dans le même genre de vallée. Et ce n'est pas tout, aux uns comme aux autres il arrive des aventures improbables sans queue ni tête, peuplées d'êtres zarbis pas toujours dotés de tête mais quelquefois de queue.
Ces révélations ne peuvent que nous plonger dans un abîme d'expectation. Les explications sont évidemment nombreuses et peu convaincantes. La plus crédible reste l'éjaculation créative bi-séculaire qui engendrerait, comme son nom le suggère, l'apparition de personnages à la forme de spermatozoïdes tous les cinquante ans dans la fiction mondiale.
Il n'en reste pas moins, qu'au de-là d'une éventuelle approche métaphysique (et pourquoi pas ontologique) des récits de
Jansson et Smith (posture intellectuelle cependant déconseillé si vous êtes sujet à l'hippopophobie et néanmoins facilité par l'excès de narcotique), leurs héros sont particulièrement attachants.