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Au Cap, en Afrique du Sud, le racisme fait toujours rage. Alors lorsque Chris, fils d'une riche famille blanche, assassine une jeune fille, sa mère décide de faire accuser à sa place Lyndall, le fils drogué de sa femme de ménage noire. Mais cette affaire, classée rapidement par la police, fait ressurgir chez Lane Mike, le père de Chris, un sentiment de culpabilité longtemps enfoui et chez Louise, la soeur de Lyndall, un esprit de vengeance. Personne ne sortira vraiment indemne de ces pièges et sacrifices...
Je remercie Babelio et les éditions Calmann-Lévy pour m'avoir permis de découvrir cet auteur sud-africain.
Je me suis vraiment laissée prendre par ce roman noir. Je me suis plongée dans l'intrigue et dans l'ambiance du Cap où perdure encore des traces de l'Apartheid. Mais ce qui m'a vraiment plu, c'est la psychologie des personnages. Chris et Beverly, sa mère, sont détestables dans leur sentiment de toute puissance dû à leur argent. Mike, soumis à sa femme, a bien du mal à trouver sa place, à s'affirmer : c'est un être complexe et tourmenté. Quant à Louise, elle est prête à tout pour mettre à jour la vérité sur cette sordide soirée, quitte à dépasser les limites.
Une très bonne découverte !
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Voilà bien un roman noir que le ministère du Tourisme d'Afrique du Sud doit désapprouver ! L'image qu'il donne du pays, et de la ville du Cap plus particulièrement, ne constitue pas une bonne publicité, c'est le moins que l'on puisse dire. Violence, meurtres, drogue, ségrégation raciale, on est loin de l'ambiance waka waka eh eh de la coupe du monde de football en 2010 !

Dans une banlieue friquée et surprotégée du Cap, un jeune blanc commet un meurtre barbare. Ses parents vont se débrouiller pour faire porter le chapeau au fils de la femme de ménage noire, jeune marginal drogué. Un coupable idéal pour quasi tout le monde, sauf pour la soeur du gamin, laquelle va tenter de lui rendre justice.

Le titre du roman (guère approprié d'ailleurs) avait tendance à donner le ton, l'histoire promettait d'être sombre et violente. Elle l'est, même si, côté violence, je redoutais franchement pire. L'intrigue est plutôt efficace, cocktail de manipulation, de vengeance, mais aussi de culpabilité. Mais on ressort de cette lecture un peu sonné quand même, notamment en raison des passages du bouquin se déroulant dans les townships …
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Direction le Cap, en Afrique du Sud. Et le moins que l'on puisse dire c'est que Roger Smith ne cherche pas à nous la peindre plus belle qu'elle n'est cette ville. Au contraire. Ce qu'il cherche à nous montrer c'est sa face sombre, violente, les discriminations sociales (et raciales) et, le plus grave, l'inefficacité des forces de l'ordre, totalement dépassées. L'apartheid a laissé des traces plus profondes qu'il n'apparait au premier abord, les esprits sont façonnés pour croire plus facilement à la culpabilité d'un noir, pauvre et drogué qu'à celle d'un riche blanc des quartiers huppés. Alors, lorsque Christopher Lane, pris d'une crise de folie due au mélange alcool et stéroïdes anabolisants fracasse le crâne de sa petite amie dans la maison familiale, sa mère a aussitôt l'idée de faire accuser le fils de sa femme de ménage noire. Beverley Lane n'en est pas à son coup d'essai. Vint ans auparavant elle a déjà organisé la fuite de son mari, Michaël à l'origine d'un grave accident de la route sous l'emprise de l'alcool et qui vit depuis avec l'image des trois personnes qu'il a tuées. Bref, dans la famille Lane, on préfère ne pas assumer ses crimes.

Seulement voilà. le jeune accusé, Lyndall Solomons meurt lors de sa première nuit en prison avant même que sa soeur Louise n'ait eu le temps d'entreprendre quoi que ce soit pour tenter de prouver son innocence. Certes, les apparences sont contre Lyndall, jeune drogué et violent. Pourtant, Louise, d'instinct comprend ce qu'il s'est passé. Elle-même a déjà expérimenté la violence de Christopher et a échappé de peu à un viol de sa part alors qu'elle n'avait que quatorze ans. Elle a bien l'intention de venger sa famille, à sa manière.

Contrairement aux apparences, tout le livre est basé sur une fine analyse psychologique des protagonistes, formatés par l'histoire de leur pays et par leurs propres actes. le personnage de Beverley, sans aucun scrupule tant elle est persuadée de la suprématie de sa lignée au point de s'octroyer tous les droits est sans aucun doute le plus terrifiant. A côté, Michael, sa lâcheté et sa culpabilité ont perdu d'avance. Pendant toutes ces années, il a tenté de racheter son crime en finançant l'éducation des enfants de la femme de ménage. Comment Louise ne se sentirait-elle pas trahie par cet homme qui lui a entrouvert des portes pour finalement se comporter comme le pire des salauds ?

Mais ce qui fait vraiment froid dans le dos c'est la plongée dans les bidonvilles du Cap et les allers-retours dans les quartiers chics sur les pas de Louise, protégée jusqu'à présent et qui découvre peu à peu les réalités vécues par la plupart de ses congénères. Des zones de non-droit où la police ne s'aventure même pas, livrées aux rats et aux trafics en tous genre. Une police qui, de toute façon est cantonnée aux seconds rôles, aussi impuissante qu'incapable.

Un polar diablement efficace, qui joue à la fois sur l'ambiance et sur la manipulation. Pour une découverte d'une Afrique du Sud loin des clichés touristiques et quelques heures de lecture addictive. Captivant jusqu'à la dernière ligne.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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« Écoutez Louise, on n'est pas dans un gentil polar où le flic assemble toutes les pièces du puzzle, où tout finit bien, et où tout le monde est content. On est dans la vraie vie et, la plupart du temps, la vraie vie n'est pas juste, OK ? »
J'ai découvert Roger Smith grâce à l'excellent et redoutable Bernard Poirette ; et depuis, je suis avec intérêt cet auteur dont je ne rate pas une parution.

Je ne sais pas si l'Afrique du Sud actuelle est à l'image de ce qu'en décrit Roger Smith dans ses romans noirs, très noirs…..Mais une chose est sure, ce Monsieur, farouche militant anti- apartheid, a des choses à nous dire sur son pays, sa lente mutation, l'extrême complexité des rapports entre les différentes communautés depuis la fin de la ségrégation raciale.

Si les clichés ont la vie dure, nous voyons bien que blancs comme noirs, évoluent sans forcément parvenir à se trouver une place sur un échiquier en évolution.

La violence y est extrême au milieu d'êtres rongés par leurs sentiments, leurs aspirations, et la crainte de quitter un système pour un autre dont ils ne connaissent pas encore tous les tenants et aboutissant.

J'ai trouvé dans cet opus des personnages complexes, torturés, rongés par la culpabilité, la haine de l'autre ; des êtres pas vraiment à leur place, ou manipulés et aveugles, pour d'autres. Des personnages dont l'auteur a pris soin de travailler la personnalité. Roger Smith ne donne raison à personne. Noirs comme Blancs ont leur part d'ombre, et aucun ne s'en sort la tête haute. Ni parti-pris, ni manichéisme ; la réalité telle que la perçoit l'auteur.

Cette histoire diabolique, surprenante jusqu'à son terme a le mérite de ferrer le lecteur en le plongeant dans une ambiance angoissante, et en le mettant immédiatement en tension. L'écriture est nerveuse assez brute; les chapitres sont courts. Il n'y a pas de temps morts ; la vengeance n'attend pas …
Pièges et sacrifices est un très bon cru. Vivement le prochain !

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Bienvenue au Cap ! Son quartier résidentiel où les riches familles de Blancs vivent entre piscine et salle de sport, le doigt en permanence à quelques millimètres du bouton d'alarme qui déclenche la venue de patrouilles de vigiles armés jusqu'aux dents, prêts à faire feu sur le Noir forcément menaçant. Forcément menaçant et forcément Noir, car la ségrégation raciale et sociale demeure enracinée dans les mentalités. Si bien que lorsque le jeune Christopher Lane massacre à coups de haltères sa petite amie, il paraît tout naturel à Beverley, sa mère, de faire retomber les soupçons sur Lyndall Solomons, le fils de sa femme de ménage noire. Affaire définitivement classée lorsque Lyndall est atrocement assassiné en prison. La vie peut continuer sans heurt dans le silence qui se referme comme un piège sur Michael Lane, mari de Beverley, déjà hanté par la culpabilité d'un accident mortel qu'il a provoqué vingt ans auparavant et qu'il a été incapable d'assumer. Seule Louise, la soeur de Lyndall, devine la vérité et tente de la faire éclater. Pour cela elle devra affronter son propre passé et s'enfoncer dans le ventre puant de la ville, là où ne règne que la loi du plus fort et du plus violent. Dans ces quartiers de misère et de terreur, il lui faut pactiser avec le diable, son propre père, pour assouvir sa vengeance.

En de courts chapitres que l'on dévore sans reprendre souffle, Roger Smith nous entraîne dans une spirale infernale de machinations effroyables. Aucun personnage n'échappe à cette violence qui diffuse ses fulgurances terrifiantes jusqu'au plus profond des êtres. Beverley sûre de sa supériorité et de son droit de vie et de mort sur les Noirs, Michael, veule et lâche, prêt à sacrifier les autres pour préserver sa tranquillité, Louise nourrie de haine jalouse... C'est à un véritable voyage à travers les ténèbres que cette histoire nous convie !
Mais c'est aussi un terrible constat : celui d'une société que l'apartheid, même aboli, continue de gangrener, disséminant encore ses germes délétères. Une construction magistrale au service d'une histoire qui se ramifie profondément et fait douloureusement écho à une réalité tant sociale que politique et morale. Impressionnant !!
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Les Lane, Mike, le père, Beverly, la mère et Chris leur fils, sont riches et vivent dans une belle propriété au Cap. Denise, leur domestique, vit dans une petite maison de la propriété, elle a deux enfants Lynnie et Louise. Lynnie est un garçon qui a plutôt mal tourné, converti depuis peu à l'Islam il se drogue au tik. Un soir il agresse sa mère pour lui soutirer de l'argent. Mike le met dehors. Plus tard dans la soirée, Chris, gonflé aux stéroïdes, massacre à coups d'haltères une jeune femme qu'il a ramenée chez lui. Pour Beverly, il est impensable de livrer son fils à la police mais Lynnie, par contre, fera un coupable idéal. Mike, hanté par un drame dont il a été la cause vingt ans plus tôt, laisse faire... Et tant pis si Lynnie est assassiné en prison ! Mais Louise refuse d'en rester là, elle cherche des preuves de la vérité qu'elle soupçonne et fera tout pour venger son frère.

Le livre est composé de quatre parties ayant chacune pour titre une saison, chaque partie correspond à l'évolution du récit. Au départ, j'ai été intéressée par l'histoire et surtout par les personnages. Mike est un homme ballotté entre sa culpabilité et ses sentiments pour Lynnie mais aussi ses sentiments de rejet pour son propre fils puis pour sa femme. Louise est un personnage vraiment intéressant, une jeune femme noire élevée dans un monde de blancs, qui a une bonne éducation, parle comme les blancs, se comporte comme eux mais qui reste quand même une jeune femme noire. Difficile pour elle de trouver sa place ! Et ce trait du personnage est plutôt bien vu.

Malheureusement, le roman accumule trop de clichés : le jeune blanc gonflé aux stéroïdes ; le jeune noir converti, drogué qui appelle sa soeur de la prison pour lui dire qu'il craint pour sa vie et qui, justement, est assassiné dans la nuit qui suit ; une jeune femme perturbée, Louise, qui s'automutile ; un homme Mike gouverné (au départ) par ses pulsions sexuelles pour sa femme. Et le must c'est quand même Beverly dont les ambitions et le comportement hyper protecteur envers son fils sont à peine crédibles... En bref, trop c'est trop !

Malgré les critiques élogieuses que j'ai pu lire sur internet, ce roman m'a agacée !
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Au bout de quatre pages, la scène qui va bouleverser le destin de nos personnages est plantée, parfois c'est dérangeant, mais ici ce qui compte c'est ce qu'il se passe autour de ce meurtre. Ce qui m'a le plus interpelé, c'est le comportement de Bev qui voit son fils tuer cette fille. Là on sent déjà qu'il y a un décalage entre l'horreur de la scène et la réaction que l'on imagine approprié (un cri, un éclair de panique dans le regard). Dans cette famille, il apparait très vite qu'il y a d'un côté la mère et son fils et de l'autre Mike, un père sous pression qui semble porter un poids sur ses épaules et que l'on prend en pitié. Je me souviens d'un passage entre le père et le fils que j'ai trouvé glaçant, une scène qui ne fera qu'accentuer le fossé qui s'est créé dans cette famille.
Le livre s'organise en 4 parties : Eté, automne, hiver et printemps. Des noms très évocateurs qui font échos à la situation des personnages, à l'évolution de l'intrigue. Vous l'aurez compris, l'assassinat n'est qu‘une partie du récit, d'ailleurs l'enquête est vite classée et ce qui importe c'est l'après, les répercussions. Comment chacun des personnages la famille Lane, la femme de ménage et sa fille Louise vont vivre après ça. Pour certains c'est un peu comme une descente aux enfers. Leur vie bascule, s'effondre.
Les deux personnages forts sont Mike et Louise. L'un est au prise avec ses sentiments, sa culpabilité et sa faiblesse, l'autre est tiraillée par ses sentiments et réclame justice, voire vengeance. Louise est un personnage très intéressant, une jeune femme noire ayant grandi dans un quartier de blanc, ayant eu une bonne éducation, " parlant comme une blanche" . On sent très bien dans ce livre que les rapports Noirs-Blancs sont compliqués et pour Louise ça l'est d'autant plus qu'elle a dû mal à trouver sa place. Bref, Mike et Louise sont deux personnes perdues qui tentent de faire face, et entre eux les choses vont devenir compliqués…
Pour conclure, dans ce roman, tout est propice à instaurer une ambiance, un cadre, à approfondir le sentiment parfois complexe d'un personnage. Ce livre est surprenant et ce jusqu'à la fin. Une fin d'ailleurs qui laisse le lecteur dans un état particulier. Je découvrais Roger Smith pour la première fois et ce roman est un vrai coup de coeur.
Lien : https://aucafelitterairedece..
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Ce livre ne donne pas vraiment envie d'habiter au Cap ! Même après la fin de l'apartheid , Noirs , Métis et Blancs ne forment pas une seule et même communauté . L'intrigue nous fait découvrir une famille de Blancs riches et racistes , veules et cyniques . Avec des meurtres , la description de bidonvilles infects ...une bonne histoire qui prend le lecteur dès les premières pages .
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Roger Smith nous dépeint avec ce « Pièges et Sacrifices » une Afrique du Sud glaçante , où le crime et les trafics de drogue côtoient la pauvreté des township , où la ségrégation raciale ne dit plus son nom mais est omniprésente , où les riches blancs se vautrent en toute complaisance dans une décadence assumée protégés par leurs privilèges ancestraux et leur impunité totale .La famille Lane fait partie de cette caste : Michael Lane a hérité des terres de son oncle que sa femme Beverley a su faire fructifier en les vendant à des promoteurs . Aujourd'hui quasiment oisif , si ce n'est une librairie qui lui sert de passe – temps , il noie son ennui et ses remords dans le pur malt .
Il faut dire qu'il a quelques sacrées casseroles aux fesses Mike : un fils shooté aux stéroïdes qui assomme devant lui une jeune fille à coup d'haltères , une famille tuée dans un accident de voiture . Mais la vie de la famille Lane doit continuer coute que coute comme si de rien n'était quitte à faire endosser le meurtre de la jeune fille par le fils de leur gouvernante , Lyndall , ou à laisser mourir sur l'asphalte un enfant agonisant . Ils sont rentrés dans une spirale infernale du mensonge et du déni qui va les conduire inéluctablement à leur perte vers laquelle se fera plaisir de les conduire Louise , la soeur de Lyndall , habitée par la perte de ses proches et par le manque d'amour .
Un roman choc qui ne vous donnera pas forcément envie de passer des vacances au Cap .
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Pièges et sacrifices est le premier roman sud-africain que je lis. Et je dois dire qu'il m'a bien plu. le style et le rythme sont efficaces et l'intrigue n'est pas mal. C'est un roman très sombre, cynique. Mike se laisse un peu trop porter par la vie et les décisions que l'on prend pour lui – ce n'est donc pas un personnage auquel je me suis attaché. Mais j'ai aimé sombrer dans cette histoire gluante et glauque. Évidemment, le sportif sous stéroïdes qui devient violent et tue sa partenaire m'a fait penser à l'affaire Oscar Pistorius. Une affaire bien glauque, elle aussi.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
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