Ca paraît dur de commencer une journée de travail par un froid pareil. Mais il n'y a que le début qui coûte. Le tout, c'est de l'enjamber.
Mais c'est sur notre estomac qu'ils économisent. Une estomac de zek, bien sûr, ça supporte de tout : aujourd'hui, on lui serre la ceinture, demain vous le remplissez. De sorte que, les jours de ration minimum, on se couche avec l'espoir. (P.104)
C'est l'usage que, le soir, la soupe soit plus clairette que le matin : le matin, il faut nourrir le zek, manière qu'il travaille, mais le soir, qui dort dîne - s'il ne crève.
À chien battu, montrer le fouet suffit. Le froid était mauvais. Mais le brigadier encore plus.
P. 80
Pendant ce recompte du retour, le soir, à la porte du camp, après une journée au vent, au froid et le ventre affamé, le zek ne pense qu'à une chose : à sa louchée de soupe à l'eau qui brûle. Il l'attend comme la terre espère la pluie par les étés de sécheresse. Il la lamperait d'une goulée. Cette louchée, à pareille heure, il y tient plus qu'à la liberté, plus qu'à la vie, à toute sa vie d'avant et à toute celle d'après.
Il ne dormait jamais une seconde de trop, Choukhov : toujours debout, sitôt le réveil sonné , ce qui lui donnait une heure et demie de temps devant soi, d'ici au rassemblement , du temps à soi, pas à l'administration , et, au camp, qui connaît la vie peut toujours profiter de ce répit :
Des journées comme ça, dans sa peine, il y en avait, d'un bout à l'autre, trois mille six cent cinquante-trois.
Les trois de rallonge, c'était la faute aux années bissextiles. (fin du récit)
IL s' endormit, Choukhov, satisfait pleinement .
L’art a trop haute dose cesse d’être de l’art : il ne faut pas substituer les épices au pain quotidien.
Une journée de passée.Sans seulement un nuage.Presque de bonheur.
Des journées comme ça.dans sa peine.il y en avait .d'un bout à l'autre .trois mille six cent cinquante-trois.
Les trois de rallonge .c'était la faute aux années bissextiles.