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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il est des livres qui sont une certitude. Pas le moindre doute quand on le sort d'une étagère, mais plutôt la conviction profonde que c'est le bon livre, à ce moment précis.

C'est exactement ce qui s'est passé pour ce roman de Natasha Solomon. Quelques jours d'intense fatigue, de lecture laborieuse autour d'un obscur roman que j'avais tiré de mon étagère, la crainte de la pénibilité du suivant alors que je regardais les titres de ma PAL, et puis le regard attiré vers la tranche de ce roman, alors qu'il était pourtant caché derrière les autres. J'ai pourtant essayé d'en feuilleter un autre, censé être plus léger, une romance moderne, grisante, j'en étais convaincue, mais non. C'était le moment de "La Galerie des maris disparus", alors j'ai écouté cette petite voix qui se faisait insistante...

Ce roman a comblé toutes mes espérances. Voire plus encore. Il faut toujours écouter nos petites voix.

Juliet a tout pour être heureuse : des parents aimants, un quartier soudé qui vit au rythme des préceptes du judaïsme, un mari qu'on lui envie, et qu'elle aime, même s'il a la fâcheuse tendance à s'adonner au jeu (mais comme elle se dit, au moins il ne boit pas), et deux enfants merveilleux. Elle a vraiment tout pour être heureuse, jusqu'à ce jour qui, pourtant, commençait comme tous les autres jours... Son mari disparaît, emportant avec lui le seul objet de valeur qu'elle possède: un tableau qu'un artiste avait peint d'elle alors qu'elle n'était qu'enfant.

Commence pour elle la disgrâce, elle est une "aguna", femme abandonnée mais qui ne peut divorcer, seul les hommes ont ce privilège. Et elle doit subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants, retourner travailler dans l'entreprise bien trop grise de son père. Elle qui voit les couleurs comme personne, qui a le don de déceler l'art, le vrai, doit se cantonner à un monde qui n'oscillerait qu'entre le blanc et le noir. Mais si finalement, l'abandon de son mari était une véritable libération ? Si elle pouvait commencer à vivre ? Elle se décide à franchir le pas et entame une vie de portraits et de rencontres, une vie d'amour et d'art, une vie de liberté...

J'ai adoré tourner les pages de ce romans au gré des portraits de Juliet qui vont jalonner sa vie. La construction de ce récit est très intéressante et originale. Chaque chapitre se construit autour d'un de ses portraits, et à travers ce puzzle qui n'est qu'une multitude de fragments de qui elle est, se reconstitue sa vie.

Femme forte, femme courage qui, au-delà de la traîtrise et de l'abandon, doit faire face au rejet de l'émancipation d'une culture qui vit ancrée dans un certain passéisme. Femme qui cherche à s'assumer mais en restant fidèle à ce qu'elle est, sans tomber dans une frénésie trop facile d'excès qui m'aurait sans doute empêchée de m'attacher à elle, Juliet avance, s'affirme, aime et nous fait l'aimer pour ce qu'elle est, parce que son monde est fait de couleurs, parce qu'elle ne veut qu'une chose, vivre...


Une belle réflexion sur le judaïsme, sur la place des femmes, de l'amour et de l'art. Un vrai moment de bonheur...
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Après son sympathique Jack Rosenblum golfeur, Nathasha Solomons nous offre une Juliet sortant de sa coquille après la perte d'un improbable Roméo.

1958: Épouse abandonnée par un mari évaporé, étouffant dans une vie de famille étriquée et dans une communauté juive oppressante, Juliet s'évade de son quotidien par son amour de la peinture et sa compréhension innée de la beauté d'un tableau.
Quand l'occasion de créer une galerie lui est offerte, c'est aussi un changement de vie, une opportunité vitale. D'autant qu'à découvrir des nouveaux talents, l'amour peut encore se croiser entre deux coups de pinceaux.

Un livre attachant, bien écrit, s'appuyant sur la thématique de l'émancipation des femmes et de l'intégration hors communauté. Construit sous forme de tableaux, toute une vie se décline entre bonheurs et difficultés, entreprise et création. Assumant sa liberté de femme seule, libre et indépendante, Juliet reste néanmoins enchaînée par un statut ambiguë d'épouse abandonnée et à demi divorcée, dans une société où toute contraception peut être encore refusée à une femme célibataire.

On parle aussi beaucoup de peinture à travers une époque avant-gardiste ou le pop art détrône le figuratif. La vie de la galeriste se décompose en autant de portraits peints par ses amis artistes jusqu'à l'ultime et difficile reconnaissance d'un fils peintre pour une mère excentrique.

Un petit parfum de tea time et de scones à déguster sans modération.
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La galerie des romans disparus est un joli roman. Il est centré sur une femme Juliet que son mari va quitter du jour au lendemain. Elle n'a plus d'époux mais n'est pas célibataire ni divorcée. Elle est bloquée dans un statut quo. Mais par le biais de la peinture, elle brisera les carcans qui l'enserrent. Elle deviendra galeriste et construira elle même son bonheur. Mais si le personnage est fort, il est loin d'être parfait, peut être trop aveuglé par cette peinture qu'elle aime temps, elle oublie de regarder autour d'elle et de voir les autres. Elle est humaine avec ses qualités et ses défauts mais c'est aussi ce qui nous l'a fait apprécié aussi n'hésitez pas et entrez à la Wednesday galerie!
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Natasha Solomons m'était inconnue. Elle m'a été recommandée par mon club de lecture, complément indispensable à mon réseau sur Babelio.
"La galerie des maris disparus" est l'histoire de Juliet Montague, fille à papa (et maman), jeune maman qui travaille sans enthousiasme dans une entreprise familiale de lunetterie et qui devient galeriste à succès.
Cela peut ressembler à un conte de fée tant les probabilités de passer d'un emploi à l'autre, sans formation particulère, est difficilement imaginable.
Oubliant le peu de vraisemblance d'une telle reconversion, je n'ai pas boudé mon plaisir à suivre Juliet, abandonnée par son mari, accaparée par ses deux enfants et engluée dans les poncifs, lourdeurs et interdits de sa confession. " Ni veuve ni divorcée, elle n'a pas le droit de refaire sa vie selon les règles de la communauté juive à laquelle elle appartient". Et sa farouche mère ville au grain ! Cependant, avec détermination, habileté mais sans provocation, Juliet va réussir à atteindre ses buts, triompher du conformisme et s'épanouir.
Emancipation féminine et monde de l'art contemporain sont au coeur de ce roman sans prétention mais optimiste, piquant et distrayant.
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Quand on voit la couverture on ne sit pas ce que l on va lire
Quelle belle découverte !!!
J'ai passé un bon moment à la lecture de ce roman
J'y est découvert les coulisses du monde des artistes(peintres) les habitudes de vie de la communauté juive
En bref un roman qui se lit très facilement
Un bon moment de détente
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Juliet, issue d'une famille d'immigrés juifs, se marie à un goy. Joueur et menteur il disparaît brutalement le jour de l'anniversaire de sa femme, l'abandonnant ainsi que leurs deux jeunes enfants.
Ni divorcée, ni veuve elle est quelque peu mise à l'écart de la communauté car de surcroît elle laisse libre cours à son amour de la peinture en ouvrant une galerie. Elle s'y investit totalement en tachant de mener au mieux sa vie de mère et femme. Décidée à retrouver son mari elle se lance dans un périple aux Etats-Unis. En reviendra-t-elle avec des réponses qui lui permettront de retrouver un statut social ? Son fils saura-t-il enfin qui est son père ?
Que ce soit pour sa galerie ou dans sa vie, Juliet mène une quête permanente. On l'accompagne tout au long du livre et on souffre pour elle de cette vie qui la condamne et pour laquelle elle ne peut que subir, victime du poids de l'histoire et des coutumes.
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« L'art remplit une autre fonction : Il nous aide à voir le monde de façon plus nette. Comme les lunettes chères à mon père, l'art aiguise notre perception. Si après avoir vu les oiseaux de Max ou les baigneurs de Jim, nous regardons vers la mer, il y a des chances pour que nous la comprenions mieux. »


L'histoire :


A Londres, Juliet avait un mari (Georges), un fils et une fille. Mais un jour, son mari part sans prévenir en emportant le portrait qu'un peintre avait fait de Juliet lorsqu'elle était petite. Depuis ce jour, en plus de subir l'absence de son mari, de ne pas comprendre cet abandon qui l'a détruite et de devoir gérer ses enfants ainsi qu'un travail alimentaire qu'elle n'aime pas, Juliet se sent amputée d'une partie d'elle-même : la part que représentait ce tableau.


Un jour, en traversant une exposition en plein air de jeunes peintres, elle remarque un inconnu dont le talent lui fait ressentir le tableau dans ses tripes. Elle lui demande alors de faire son portrait, pensant qu'il sera un nouveau départ pour elle. Mais si le résultat lui plaît, il ne remplace pas le premier tableau volé par son mari : S'il voulait l'abandonner, pourquoi Georges a-t-il emporté avec lui son tableau ? Pour le revendre ? D'ailleurs, pourquoi a-t-il quitté sa famille ? Les parents de Juliet engagent un détective privé qui retrouve sa trace en Californie et sous un autre nom, dans un journal publiant une « galerie des maris disparus » : Que fait-il là et qui est-il vraiment ?


En attendant, Juliet poursuit sa quête d'elle-même à travers la peinture : Son don est de savoir reconnaître le tableau qui fera la différence ; Tous les jeunes peintres qu'elle repère pour faire son portrait lui demandent donc d'ouvrir une galerie où elle exposerait leurs meilleures oeuvres. Juliet, qui n'aime pas son métier actuel et qui se sent vivante entourée de peintures, accepte cette proposition. C'est le début de sa véritable guérison, ses retrouvailles avec elle-même et même le début d'un nouvel amour, avec un artiste déchu qui, finalement, sera le seul à lui montrer qui elle est vraiment.


« Je choisis une oeuvre par rapport au frisson qu'elle me donne. Les tableaux réunis ici ont eu cet effet sur moi. J'espère qu'ils provoqueront aussi en vous l'impression que quelque chose remue votre âme. »


Mon avis :


Je ne suis pas particulièrement amatrice de peinture, mais j'ai trouvé l'idée du livre formidable ! Ayant adoré « le Manoir de Tyneford », j'étais vraiment très curieuse de découvrir ce que Natasha SOLOMONS nous avait offert cette fois-ci. J'ai été vraiment surprise de la différence de style et de ton de cette auteure caméléon, mais je n'ai pas été déçue du tout car ce roman est frais, enlevé, divertissant et en même temps profond.


Couvrant une large période de 1958 à 2006, qui nous donne l'occasion de voir réellement évoluer les personnages, il parle de l'art mais surtout de l'identité : l'identité dans le couple, la famille, la religion, le travail. Chaque compartiment de notre vie nous morcelle mais, mis bout à bout, forme un tout qui est nous-même. Juliet doit se reconstruire et cherche son identité. L'art l'y aide. Tous les portraits d'elle, que les jeunes artistes qu'elle expose lui ont offert, représentent des bouts d'elle-même qui l'aident à se trouver, se reconstruire et qui, ensemble, la représentent. Jusqu'à l'ultime tableau, celui l'homme dont elle tombe amoureuse et qui, lui seul, parvient à capter son être tout en entier dans son portrait. Finalement, blessée par le regard de sa communauté religieuse sur son statut de femme abandonnée, elle se soigne grâce au regard que les peintres lui permettent de poser sur elle-même.


C'est encore un sans faute pour Nathasha SOLOMONS, un très beau roman tant sur la forme (chaque chapitre porte le titre d'un portrait de Juliet mis en avant) que sur le fond. Il se lit tout seul et énormément de passages pourraient faire l'objet de jolies citations. Je ne vous en mets que quelques-unes mais vous incite vivement à découvrir le reste par vous-même, car c'est un coup de coeur en ce qui me concerne !


« Qu'il soit ressemblant ou non m'importe tout aussi peu. Ce n'est pas ce qu'on attend d'un portrait. Si vous voulez une parfaite ressemblance, vous n'avez qu'à prendre une foutue photo. »

Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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J'ai été déçu par ce livre. En effet, je n'ai pas aimé le style d'écriture qui complique l'histoire. Certains détails nécessaires pour comprendre ce roman ne sont pas présent alors que des détails qui sont d'une certaine manière inutile sont présents.
Par contre, il y a certains passages que j'ai adoré, que j'ai trouvé très be
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J'avais déjà lu auparavant les deux premiers romans de Natasha Solomons, Jack Ronsenblum rêve en anglais et le Manoir de Tyneford, que j'avais beaucoup apprécié. Alors c'est sans crainte que je me suis lancée dans cette lecture. Et j'avais raison de ne pas m'inquiéter : ce troisième roman est excellent !

Par où commencer ? Alors qu'elle vient tout juste d'avoir trente ans, Juliet Montague décide contre toute attente de s'offrir un tableau à son effigie. Ce tableau est pour moi l'élément déclencheur de toute l'histoire, avant même la disparition de son mari. le symbole même qui va redonner un sens à la vie de Juliet (ou presque). C'est grâce à ce tableau qu'elle va se (ré)intéresser à la peinture et à sa propre histoire, qu'elle va remettre en cause son statut, sa famille, son environnement, son passé. Ainsi, chaque chapitre porte le nom d'un tableau, et chaque tableau retrace un fragment de la vie de Juliet.

Tout au long de l'histoire, on suit donc Juliet dans sa quête d'identité et de liberté. Alors qu'elle vient d'un milieu juif très conservateur, elle va se mettre à côtoyer le milieu artistique londonien des années 60, un monde décomplexé où la nudité n'est pas un problème, où la drogue règne, et où l'homosexualité est revendiqué. Bien que ce monde ne lui est absolument pas familier (d'autant plus pour une femme à l'époque !), que sa famille désapprouve complètement ses choix, elle ne va jamais laisser tomber et se dévouer toujours plus pour cette galerie et ses artistes.

Personnellement, j'ai beaucoup aimé cet univers et tous les personnages qui gravitent autour : des peintres affectionnés par Juliet comme Charlie, Jim, Philip ou Max, à son fils Leonard, artiste dans l'âme, tous ont un rôle à jouer dans cette histoire. Même les personnages secondaires sont intéressants à découvrir, comme Tibor Jankay qu'elle rencontre lors de l'un de ses voyages pour retrouver son mari George.

De plus, il a tellement de petites choses qui démontrent que rien n'est laissé au hasard, que chaque petit détail compte. Un exemple : tout le monde porte des lunettes dans la famille de Juliet. Son père est lui-même opticien et considère les lunettes comme une bénédiction. Mais Juliet, elle, n'en a jamais eu besoin. Et lorsque l'on réfléchit bien, on réalise alors qu'il s'agit de la raison pour laquelle Juliet est la seule de son entourage à voir le monde sous un autre angle.

J'aurais tellement de choses à dire sur ce roman, mais je préfère ne pas trop vous en dévoiler pour que vous puissiez le découvrir et l'apprécier par vous-même. Pour résumer, je dirais donc que c'est le récit de l'émancipation d'une femme de caractère qui a choisi d'être elle-même plutôt que de se ranger dans les cases de la société, qui a préféré écouter son coeur plutôt que la raison. Et finalement, ça lui a plutôt bien réussi !
Lien : http://mangeonsleslivres.blo..
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J'ai adoré le destin de de cette femme originale, qui tente de rentrer dans le moule juif comme le veut la tradition familiale, en devenant une parfaite mère au foyer. Evidemment elle a beaucoup de mal à y parvenir, car sa passion c'est la peinture ! Elle "voit" les tableaux et détecte les vrais potentiels.
C'est une héroïne courageuse et volontaire, pourtant son détachement du matériel et son incapacité à communiquer avec ses enfants ou son entourage est déroutant, mais on finit par l'accepter.
L'écriture est très agréable, les chapitres se rapportant chacun à une grande étape de la vie de l'héroïne, qui coïncident avec un portrait d'elle, réalisé par un peintre différent. J'ai beaucoup apprécié cette structure originale !
Pour ne rien gâcher, les descriptions de la campagne du Dorset, de la vie à Londres, du voyage en Amérique m'ont permis de voyager, et, pour les fleur bleues dont je fais partie, il y a quand même une petite histoire d'amour ;-)
Bref, un livre que je recommande !
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