Au salon littéraire d'Épinal, j'ai craqué pour cet ouvrage suite à l'avis positif des Fantasy d'Amanda. Or, la plume de
Floriane Soulas m'intriguait déjà assez, notamment avec le titre «
Rouille », qui a eu le Prix Imaginales des lycéens, mais dont les avis divergeaient et dont l'univers steampunk m'intéressait que moyennement… Alors, lorsque j'ai vu que «
Les noces de la renarde » mettaient en avant le folklore japonais, j'ai eu envie de tenter ! Et je n'ai pas été déçue de ce côté-là : on retrouve un beau bestiaire avec des yokaïs possédant toutes les formes (tanuki, kitsune, bakeneko, etc.), des kami (divinités), des spectres, des prêtres exorcistes ainsi que des pouvoirs magiques à foison. C'est très riche et l'auteure n'hésite pas à parler des lois ou des coutumes qui régissent du côté des Hommes et des dieux… C'est vraiment une chouette ambiance qui est très dépaysante.
Le récit se déroule sur deux périodes : à partir de 1461 avec la yokaï renarde Hikari et en 2016 avec la jeune étudiante Mina. On est donc sur du Japon féodal et du Japon moderne. Les deux femmes ont des tempéraments différents et vont vivre des choses parfois incroyables… Pour une fois, j'avoue ne pas savoir si j'ai une préférence du côté des personnages. Ces héroïnes sont touchantes, dynamiques, courageuses et talentueuses cependant, elles avaient parfois un petit côté trop naïf… Elles m'ont été sympathiques toutefois, je n'ai pas forcément réussi à m'attacher à elles… Dans la narration avec Hikari, on va réellement découvrir le folklore des yokaïs avec une touche d'amour impossible, des morts, de la vengeance et de l'émancipation. Cette histoire a mis beaucoup de temps à démarrer et j'avais parfois du mal à retenir tous les noms de la meute… Je trouvais également regrettable que les protagonistes soient aussi manichéens. Par exemple, on cerne très vite la cheffe méchante et tyrannique, la vieille ayant mauvais fond, la seule et unique amie dévouée, le beau bûcheron, … Un peu plus de nuances eût été préférable. de même, j'aurais espéré que certains personnages secondaires soient un peu plus creusés ! Je reconnais que j'ai réussi à davantage me plonger dans l'univers de Mina, puisque l'on est sur une ambiance de lycée avec des êtres fantastiques. À cela s'ajoute une petite enquête policière avec un mystérieux démon laisse des cadavres de yokaïs derrière lui… le trio Mina, Natsume et Mayuri m'a bien plu. Leur avancée est lente, mais constante.
De façon générale, j'ai apprécié cette lecture, notamment pour son atmosphère et son dénouement. J'ai été surprise du lien qui unissait les deux narrations, car j'ai compris ce qu'il en retournait seulement vers le dernier quart.
Floriane Soulas a vraiment bien su ménager son suspense et a proposé un livre très intéressant ! Mais quel dommage de prendre autant son temps… Il y a de sérieux problèmes de rythme ! J'ai eu la sensation de longueur, voire de répétition, tout au long du roman, notamment du côté d'Hikari dont j'avais saisi la finalité dès la première rencontre… Dommage pour ce côté prévisible ! du côté de Mina, il y a un peu d'action de temps en temps… Les choses commencent surtout à être prenantes vers la moitié de l'ouvrage, lorsque la demoiselle décide de découvrir son ascendance ainsi que l'origine de ses pouvoirs. de ce fait, on se demande pendant un long moment où l'auteure veut en venir. Certaines scènes auraient pu aller plus vite néanmoins, je comprends ce choix :
Floriane Soulas offre une pluie de détails et se concentre sur l'émotion. Ses descriptions sont souvent pleines de délicatesse ou de détails, ce qui contribue à mieux imaginer les différents passages… Hélas, cela se fait au dépens du rythme. C'est donc un avantage comme un inconvénient…
«
Les noces de la renarde » est un one-shot avec du bon, comme du décevant, mais j'ai refermé ce titre avec satisfaction ! C'était sympathique. Si vous êtes avides de culture nippone et de folklore japonais et que vous n'avez pas peur des longueurs, prenez vos sandales et direction le Japon !
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