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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce livre francophone qui nous plonge dans le monde des esprits japonais a été une lecture extraordinaire.

Florianne Soulas aborde les croyances ancestrales japonaises avec humilité et passion. Son histoire est brillamment animée par des personnages fantastiques issus du folklore nippon. Tanuki, kistune, bakeneko ou encore oni, ces Yōkai (妖怪) aux pouvoirs surnaturels peuplent l'histoire d'esprits aux personnalités singulières.

Construire le roman sur le suivi simultané de deux femmes aux dons spéciaux m'a conquise. Je ne peux rajouter le fait que l'originalité des personnages, la superposition entre les époques et la justesse des mots offre un récit rythmé pour jeunes adultes.

Malgré mon avis extrêmement enthousiaste, je préviens que l'auteur utilise souvent des mots japonais, que ce soit pour nommer les personnages, les traditions ou les mythes. Je pense que la lecture peut être un peu hardue pour les personnes qui ne sont pas familières à la culture nippone.
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J'avoue avoir craqué pour la couverture de se livre au départ, et puis le résumé situant l'intrigue au japon sur deux époques différentes a confirmé l'impression.
J'ai beaucoup aimé cette histoire fantastique avec les codes japonais. J'ai parfois eu l'impression de me retrouvée plongée au coeur d'un dessin animé des studio Ghibli avec les descriptions de forêts et de temples. À d'autres moments je retrouvais l'univers shinto de clamp dans tokyo babylon ou les kekkaï comme dans X. La profusion de yokaï et de kami m'a enchantée et je suis entrée dans l'histoire sans aucun problème.
Je me suis beaucoup attachée à Hikari, la kitsune du XVeme siècle, différente de ses soeurs de clan, fascinée par les humains, les luttes de pouvoirs au sein du clan et les traditions des kami.
L'évolution de Mina m'a beaucoup touchée également, de jeune fille effacée subissant son don comme une malédiction, à l'acceptation et au courage dont elle fait preuve ensuite.
Un vrai coup de coeur.
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Un sublime voyage au Japon, entre deux époques liées malgré leur éloignement. D'un côté, Hikari, femme-renarde qui vit au XVème siècle dans une forêt peuplée d'esprits et de mystères. de l'autre, Mina, lycéenne solitaire à Tokyo, qui a un don maudit, celui de côtoyer des esprits ancestraux.

J'ai tellement aimé ces deux destinées, ces deux histoires qui n'en sont qu'une, que j'ai eu un pincement au coeur en refermant le livre. J'avais envie de suivre toutes ces héroïnes japonaises encore longtemps... J'ai particulièrement aimé la partie avec Hikari et ses soeurs, l'histoire de Mina m'est restée un peu plus froide.

Sinon, la plume de l'auteure est juste sublime... Ça glisse, c'est beau comme le ciel vespéral d'un crépuscule japonais... Et puis cette imagination, et toutes ces allusions au folklore japonais, et toutes ces jolies descriptions, et ces merveilleux personnages... En bref, une lecture magnifique ! Que je recommande bien sûr à tous mais surtout aux amoureux du folklore quel qu'il soit ou du Japon...
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Les noces de la renarde nous plonge à la fois dans le Japon du XVème siècle et dans celui d'aujourd'hui. Dépaysement assuré pour qui ne connait pas ce pays, cette culture, ce peuple si respectueux des croyances, de la hiérarchie, des aînés... bref respectueux de tout. Nous allons suivre en alternance deux jeunes femmes, Hikari en 1467 et Mina en 2016. La première dans les montagnes d'Izumi, près d'Osaka, la seconde à 500 km de là, à Tokyo.

Hikari qui peut avoir l'apparence d'une femme, est en fait une yokaï. Un terme un peu générique qui regroupe tout ce que le folklore japonais propose : esprit, fantôme, démon, apparition. En effet, lorsqu'elle est là-haut dans la montagne avec ses soeurs de clan, Hikari est une renarde. La seule différence entre elles est le nombre de queues. Hikari vient d'acquérir sa cinquième queue, Ino la chef du clan en a sept. Mais ce qui passionne Hikari, plus que les rites et traditions, c'est d'observer les humains, ces mortels qui vivent dans un petit village en bas de la montagne. Et plus particulièrement leurs bûcherons... enfin, un bûcheron : Jun.

Mina, elle, est une lycéenne d'aujourd'hui, habitant Tokyo, la ville la plus peuplée du Japon. Et pourtant elle souffre cruellement de solitude. Elle vit seule avec sa mère qu'elle croise peu, son père est décédé alors qu'elle était petite. de plus, elle s'est isolée des autres à cause de son don qu'elle considère plus comme une malédiction : elle peut voir et même interagir avec les yokaïs. Elle voit les fantômes, les change-formes, si elle croisait Hikari, elle verrait la renarde plus que la femme, etc... j'avoue cependant que les différences entre certains yokaïs me sont restées confuses.

La construction de ce roman avec son alternance entre les deux périodes créé une bonne dynamique de lecture, d'autant que les deux histoires que nous suivons ont peu de choses en commun. Une histoire d'amour qui brave les interdits d'un côté, une enquête dangereuse et débridée de l'autre : un tueur en série de yokaïs sévit à Tokyo. Alors que Mina serait bien restée en dehors de cette histoire, l'envie de conquérir l'amitié de Natsune qui lui a demandé son aide est la plus forte.

Ces deux histoires vont peu à peu entrer en résonnance, se compléter, puis finalement se fondre et se mêler d'une façon subtile et remarquable. J'avoue avoir été bluffée par l'autrice, après m'être creusée la tête pour trouver le lien pendant une grande partie de ma lecture.

L'univers japonais avec tous ses us et coutumes est très bien retranscrit, les décors, l'architecture également. Je voyais défiler sous mes yeux les nombreuses photos que m'avait envoyées dame Phooka lors de son voyage au Japon, comme les fameux toriis des temples Shinto.

Les personnages principaux sont bien campés, souvent touchants. Je n'irai pas jusqu'à dire attachants. Ce trop plein de retenue dans les sentiments, typiquement japonais je le sais, crée en moi une certaine distance. Sans doute pour la même raison, les méchants de l'histoire m'ont paru très caricaturaux, que ce soit Ino ou le père de Natsune.

Malgré ces légers bémols, j'ai bien apprécié cette lecture. J'ai lu ce pavé de presque 600 pages en peu de temps et savouré sa douce conclusion. Envie de dépaysement ? Ce roman de Floriane Soulas est fait pour vous. Et puis franchement, comment résister à une si belle couverture !?!? le talent d'Aurélien Police ne cesse de m'enchanter. Il décrit à merveille l'ambiance ouatée et pleine de magie des Noces de la Renarde. Il ne me reste plus qu'à découvrir Rouille qui est déjà en ma possession et qui me fait encore plus envie maintenant.

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Un magnifique roman de fantasy urbaine, pur et contemplatif, empreint de sens du sacré et du mystérieux. C'est toute une mythologie japonaise qui se déroule au cours de ce beau récit, très immersif par ses qualités narratives et sa belle écriture.
A travers 2 époques, nous découvrons une histoire qui traverse les siècles, premier mystère que ces aller retours entre le passé et le présent, avec une intrigue qui se laisse désirer, cédant plutôt à la volupté d'une histoire ample et vertigineuse de désir et de frustration. Côté contemporain, c'est une enquête policière dans le monde surnaturel menée par deux adolescentes, mais on est loin du Young Adult, c'est une écriture mature et émotionnelle. Dans les deux cas, le côté sauvage et dangereux de ces êtres mythologiques est bien traité, très loin de la caricature qu'on trouve souvent dans les récits fantastiques.
C'est rare les romans où on se laisse prendre par un rythme lent, mais ample comme celui-ci, un vrai plaisir de lecture. On touche là à quelque chose de l'intemporalité chère à la culture japonaise, ce moment insaisissable des cerisiers en fleurs, cet instant présent fugitif qui est un trésor à savourer. Une vraie découverte et un vrai plaisir de lecture.
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Mon enfance ayant été marquée par les mangas, je me suis très tôt intéressée à l'Asie et plus particulièrement au Japon et à la Corée du Sud. Donc, dès que je tombe sur un ouvrage trouvant son inspiration dans l'un de ces pays, j'ai tendance à me jeter dessus sans trop me poser des questions. Pour peu que la couverture me plaise et c'est fini, direct dans ma Pile à Lire.

Les Noces de la Renarde n'a pas échappé à la règle : inspiration Japon, belle couverture, un résumé qui donnait envie, il m'était impossible de passer à côté. J'ai bien envie de vous dire heureusement parce qu'en plus c'est un coup de coeur !


Floriane Soulas nous plonge dans une aventure au coeur des mythes et légendes du Japon, nous transportant d'une époque à l'autre pour faire et défaire les liens du temps et du sang. D'un côté, une divinité mineure vivant dans la forêt, au XVème siècle : Hikari, déesse renarde, fascinée par les humains du village au pied de la montagne. Son intérêt pour eux n'est pas vu d'un bon oeil par ses soeurs. Jusqu'ici, elle était parvenue à se limiter à une simple observation. Jusqu'au jour où elle croise le chemin de Jun...

Puis, au XXIème siècle, nous avons en parallèle Mina, une jeune fille renfermée, capable de percevoir le monde des yokaï. Alors qu'elle est poursuivie par un esprit jusque dans ses rêves, des meurtres étranges ont lieu en ville : les victimes sont vidées de leur sang. Leur point commun : elles étaient toutes des yokaï. C'est là que Natsume, une élève de sa classe, découvre son don et l'entraîne dans une chasse au démon. Et c'est comme ça que Mina prend pleinement conscience de l'existence d'un monde qu'elle rejetait jusqu'ici.

Deux ambiances, deux univers, deux époques différentes. le seul lien semble être, a priori, l'univers des yokaï, auquel appartient Hikari et que Mina peut percevoir. Mais cela s'arrête là. Floriane Soulas va ainsi prendre un malin plaisir à faire durer le suspense. Les liens ne se feront que progressivement, et même, tardivement. Ce n'est qu'arrivé dans le dernier tiers du roman que tout se met réellement en place, nous précipitant vers une fin un peu trop précipitée à mon goût. Alors oui, j'avais vraiment envie d'en apprendre beaucoup plus rapidement. Mais je trouve que le suspense est bien dosé, les rythmes étant très différents pour les deux époques. Tout se déroule beaucoup plus vite dans les parties de Mina (malgré quelques toutes petites longueurs par moment), à l'image d'un siècle où chaque seconde compte. En revanche, tout semble quasiment suspendu dans les parties de Hikari, l'histoire progresse vraiment pas à pas et parfois ça en est même frustrant. Personnellement, je ne saurais pas vraiment vous dire quelles parties j'ai préféré. Hikari et Mina sont deux personnages très différents et leurs histoires, bien que liées, se déroulent à des époques qui n'ont absolument rien à voir. Cela crée deux ambiances très différentes que j'ai autant apprécié l'une que l'autre. J'ai bien aimé Hikari, notamment le fait qu'elle soit déchirée entre son intérêt pour les humains et son amour pour son clan. C'est ce qui l'a rendue intéressante, bien que très classique dans son développement (et donc légèrement prévisible dans la suite des événements). Quant à Mina, je trouve qu'elle a une volonté incroyable et qu'elle gagne en confiance au fil des pages, ce qui la rend attachante. Mais il n'y a pas qu'elles. Côté Hikari, nous avons quelques personnages intéressants, notamment Morio, pour laquelle j'aurais aimé avoir plus de développement. Après tout, sans elle, rien de tout ce qui a suivi ne serait arrivé... Côté Mina, Natsume m'a vraiment touchée. En manque de reconnaissance de son père, elle envie Mina pour son pouvoir sans jamais se montrer méchante envers elle, contrairement à Morio, dont la jalousie possessive envers Hikari la poussera à commettre des cruautés.

Avec tous ces personnages intéressants, si j'ai apprécié la fin en elle-même, c'est la manière dont elle a été amenée qui m'a un peu dérangée. Elle m'a parue quelque peu bâclée, un poil trop rapide. Certains personnages ont été assez vite écartés. L'affrontement final méritait ainsi plus de développement, surtout quand on voit que l'auteur a vraiment bien développé les personnalités de la plupart de ses personnages au fil des pages. C'est dommage de ne pas en avoir appris plus sur les autres protagonistes de la fin car cela les rend un peu trop cliché. Or, s'il y a bien une chose que j'ai apprécié dans ce roman, c'est que malgré les aspects prévisibles de l'intrigue, les personnalités sont réellement travaillées et approfondies.


En discutant de cette lecture avec certains passionnés du Japon, apparemment, il y aurait quelques erreurs de contexte qui les ont gênés. Floriane Soulas situe son histoire au Japon. Tout n'y est pas tout à fait exact, que ce soit tant d'un point de vue géographique, que mythologique ou historique. Personnellement, ça ne m'a absolument pas gênée. Je ne prétends pas être une experte. J'ai bien compris les sources d'inspiration du roman. Moi tout ce que je demandais, c'était d'être transportée et ce semblant d'exactitude me va. L'idée, à mon sens, était de donner un cadre, un contexte. Pas d'avoir un manuel sur le Japon. Je ne pourrais donc pas reprocher à l'auteur ses petites erreurs puisque je n'en ai pas les connaissances et surtout, je n'en ai pas l'envie car à mon sens, ce n'est pas l'objet premier du livre.


Conclusion
Les Noces de la Renarde de Floriane Soulas est un petit coup de coeur qui a su m'emporter à travers les âges et les mythes, à la rencontre des petites déités du Japon.
Lien : https://flowerpanda04.wixsit..
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--- Une seconde chance ? ---

L'été dernier, je m'étais lancée avec enthousiasme dans la lecture de Rouille, le premier roman de Floriane Soulas. Malheureusement, j'en étais ressortie un chouia déçue, car l'intrigue m'avait semblé bancale sur plusieurs points.

De ce fait, j'ai beaucoup hésité avant de demander Les Noces de la Renarde en service de presse. Par chance, ce deuxième essai fut une réussite ! Je remercie donc les éditions Scrineo pour cet envoi.

--- Un dépaysement total ---

En toute franchise, je n'ai jamais été très attirée par les histoires inspirées du folklore japonais. Les quelques ouvrages qui sont passés entre mes mains me paraissaient d'ailleurs peu adaptés à une novice telle que moi, je n'ai donc pas tenté l'expérience.

Mais, en lisant le pitch des Noces de la Renarde, je me suis dit que ce serait une bonne entrée en matière. Et quelle découverte ! Mikos, kitsunes et autres yokaïs m'ont rapidement fascinée. Bon, j'avoue m'être régulièrement appuyée sur les explications en bas de page, sans lesquelles j'aurais été perdue. Toutefois, ce one-shot reste très accessible ! Par contre, si vous êtes un fin connaisseur de la culture nippone, cette lecture n'est certainement pas faite pour vous.

--- Lorsque passé et présent s'entremêlent ---

Dans Les Noces de la Renarde, Floriane Soulas concentre son attention sur deux époques distinctes, les 15e et 21e siècles. Cette idée, qui n'est certes pas novatrice, fonctionne pourtant à merveille, d'autant plus que l'auteure maîtrise les rebondissements de son scénario. En effet, chaque changement de temporalité inclut un mini cliffhanger, ce qui rend le livre terriblement addictif. Par réflexe, je cherchais continuellement les liens entre les deux périodes, qui apparaissent flous au début, mais tendent à se révéler par la suite.

Cependant, je suis en accord avec les quelques avis qui ont relevé des longueurs dans la première partie, surtout en 2016. En fait, je m'interroge sérieusement sur la pertinence du sauvetage d'une camarade de classe, car cela retarde considérablement le lancement de l'intrigue proprement dite. Attention, je ne prétends pas m'être ennuyée, bien au contraire, mais je ne comprenais pas où Floriane Soulas voulait en venir, ce qui m'a un peu frustrée. Heureusement, cette longue introduction débouche sur une enquête ésotérique qui m'a passionnée de bout en bout !

--- Deux héroïnes diamétralement opposées, et pourtant… ---

Entre Hikari, une yokaï à la fascination étrange pour les êtres humains, et Mina, une jeune fille aux dons surnaturels effrayants, il y a un monde. Et plusieurs siècles ! J'admets avoir une préférence pour la première, car son quotidien est loin d'être commun, à l'inverse de celui de Mina. Pour tout vous dire, cette dernière ne faisait clairement pas le poids, au début, face à l'attraction qu'exerce la yokaï plusieurs fois centenaire sur le lecteur.

Néanmoins, l'auteure a remporté son pari ; j'ai fini par apprécier Mina et sa force de caractère naissante, même si celle-ci tarde à se dévoiler. Et puis, c'est vers elle que convergent toutes les puissances, malveillantes ou non ! Voilà qui a attisé ma curiosité jusqu'au grand final…

--- Ce dénouement, parlons-en ! ---

Il s'étale sur plus d'une centaine de pages ; l'auteure a ainsi pris le temps de refermer une à une les portes qu'elle a ouvertes tout au long de son roman. Bien entendu, les indices ne manquent pas et l'on comprend aisément ce qui se cache derrière les ombres. Cependant, le récit n'avait clairement pas besoin de révélations spectaculaires. C'est donc avec plaisir que j'ai vu mes soupçons se préciser, changer parfois, pour finalement se confirmer.

Et, pour ne rien gâcher, je trouve que la plume de Floriane Soulas a gagné en maturité, voire même en fluidité. Un pur régal de A à Z !
Lien : https://lesfantasydamanda.wo..
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Une histoire exceptionnelle et d'une beauté rare, qui regorge d'émotions et nous transporte dans les méandres du folklore japonais.

Je tiens à remercier les éditions Scrineo pour leur confiance. C'est aussi grâce à ce partenariat avec eux que je peux me lâcher et découvrir des romans qui ne me seraient jamais venus à l'esprit. C'est le cas avec ce livre, et je dois dire que la différence est palpable entre son premier roman, Rouille, et celui-ci. On passe d'un univers steampunk à l'ambiance plutôt glauque à un monde basé sur les coutumes et les croyances japonaises.
Lien : https://www.acaniel.fr/les-n..
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Aujourd'hui je vous retrouve avec un vrai coup de coeur, un de ceux qui font qu'on a besoin de temps pour atterrir après les avoir finis.
Les Noces de la renarde, (pas si) petit bijou à la croisée de l'urban fantasy et de la fantasy historique, nous emmène dans la culture japonaise, avec aux commandes la géniale Floriane Soulas.

Le roman paru chez Scrineo mêle deux timelines, l'une vers la fin du Moyen-âge japonais et l'autre de nos jours, où nous suivons deux héroïnes très attachantes, Hikari et Mina. L'alternance de leurs deux histoires permet de tisser des échos qui interrogeront le lecteur et de mettre en place un suspense certain, pourtant, chaque histoire a son ambiance et son atmosphère, ses émotions, ses odeurs aussi... J'ai vraiment eu l'impression de m'immerger dans une forêt ancestrale, d'entendre les branches craquer et de sentir la chaleur du feu de bois...

L'histoire de Hikari (oui c'est correct), bien qu'on la voie venir, n'a pas cessé de m'émouvoir et de me fasciner, et l'histoire de Mina m'a happée : entraînée malgré elle dans une enquête macabre, elle est aussi à la recherche de ses origines et donc en quête de son identité, et j'ai vraiment apprécié que les éléments se révèlent au compte-gouttes, juste assez pour faire grimper la tension mais pas assez pour qu'on découvre tout tout de suite non plus. J'ai aimé tous les personnages, chacun pour ses qualités et ses défauts, même si bien sûr, certains m'ont hérissé le poil... C'est une histoire avec de belles rencontres, des épreuves à surmonter mais aussi un rayon de soleil après l'ondée 😉 alors si vous aimez le Japon et son folklore et les histoires très riches, n'hésitez pas, cette histoire vous plaira !

L'écriture est fluide et ce beau pavé se lit très bien, je regrette presque d'en avoir reporté la lecture aussi longtemps !
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Quel plaisir ! Quelle belle découverte !

Depuis notre participation au PLIB cru 2019, je me méfiais quelque peu des publications de la maison Scrinéo : en bon dinosaure du siècle dernier, je ne me reconnaissais que peu dans ces récits adulescents, je trouvais les romans pas assez fouillés, non aboutis. C'était d'ailleurs le reproche que les Mécaniques imaginaires avait fait à Rouille, de Floriane Soulas, l'autrice des Noces de la Renarde, le roman qui nous occupe aujourd'hui.

Les Noces de la Renarde m'a au contraire comblée : un cadre extrêmement travaillé, une narration bien pensée oscillant entre deux époques, le 15e siècle et le 21e siècle, une intrigue fine, intelligente, faisant appel à la patience du lecteur… Floriane Soulas ne se cantonne pas au fantastique nippon mais entremêle roman policier, thriller, croyances fantastiques en un combo très réussi.

Nous sommes au Japon (que l'autrice semble particulièrement bien connaître !), au coeur d'une forêt de montagne, en 1467, auprès de Hikari. Hikari semble humaine, au premier abord, mais c'est une yokaï, une créature surnaturelle, plus précisément une kitsune, un esprit renard qui « prend souvent la forme de belles jeunes femmes pour séduire les humains et voler leur vie ou leur énergie vitale », nous apprend une note de bas de page.

(Car oui, quelques notes de bas de page émaillent la lecture, renforçant l'illusion d'un récit japonais traduit en français, mais rien de pénible : je suis assez allergique à ce procédé en fiction mais ici, il ne m'a pas dérangée).

Nous sommes aussi à Tokyo, auprès d'une (vraie) jeune fille, Mina, qui sort tout de même de l'ordinaire : elle a le pouvoir de voir les yokaïs (esprits et monstres du folklore japonais), ce qu'elle cache à tous. Elle en voit d'ailleurs énormément, peut-être un peu trop à mon goût : la quantité de fantômes présents sur sa route quotidienne maison – lycée m'a laissée perplexe et a un peu entamé ma suspension de l'incrédulité.

Hikari, la kitsune, et Mina, l'humaine d'aujourd'hui, évoluent en parallèle de chapitre en chapitre. le quotidien d'Hikari est celui de la chasseuse de son clan, talentueuse mais trop curieuse des humains au goût de ses soeurs. Elle est captivée par le village situé plus bas dans la montagne, elle aime observer la vie des villageois. Mais ces derniers s'aventurent trop près du territoire des petits dieux et risquent de rentrer en contact avec les kitsune, ce qui est fortement interdit. C'est une histoire de pouvoir, de clan et d'amour qui se joue ici.

Pour Mina, les tensions à l'oeuvre sont d'une toute autre nature : la déléguée de sa classe l'entraîne dans une enquête… policière, disons, si les policiers sont des exorcistes et les malfrats, des démons.

Les deux histoires s'entremêlent lentement, au gré des pages et des échos, mais sans urgence, sans se presser. Si l'on devine peu à peu le point de convergence, le récit aménage des surprises jusqu'à la fin, en douceur.

Les Noces de la Renarde est donc assez noir, mais aussi emprunt de subtilité. Je le conseille fortement !
Lien : https://lesmecaniquesimagina..
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