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Le retour du capitaine Emmet d'Elizabeth Speller est un roman dont l'intrigue se situe juste après la première guerre mondiale en Angleterre et évoque la douloureuse histoire des soldats fusillés par leur pairs pour désertion. L'auteur s'est beaucoup documenté sur le sujet mais également a su, grâce à ses recherches, rendre l'atmosphère de cette après-guerre. Tout est soigné (les vêtements, les décors) ; je me suis plongée avec une grande facilité dans la découverte du passé du capitaine Emmet. C'est son ami d'enfance, Laurence, qui se lance dans l'enquête à la demande de la soeur du capitaine, lorsqu'elle lui apprend le décès de son frère. La lecture est fluide et les recherches menées par Laurence permettent de mettre en évidence de nombreuses dérives et exactions qui ont eu lieu pendant la guerre, ainsi que le recrutement de très jeunes hommes, mobilisés pour aller mourir dans la boue à peine sortis de l'enfance, sans oublier le sort des femmes, celles qui restent à attendre un frère, un mari ou un père pour les plus jeunes, ou encore celles qui ont pris l'uniforme d'infirmière. L'aspect du réseau entre les composantes de la bourgeoisie est également bien rendu (écoles communes, liens familiaux croisés) ainsi que les balbutiements de la prise en compte des troubles psychologiques affectant les soldats au retour des champs de bataille. Une lecture très intéressante.
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1921 Londres, Laurence Bertram, ancien soldat de la Grande Guerre, veuf, vit paisiblement mais en dehors du monde, quand il reçoit une lettre de Mary Emmett, la soeur d'un de ses amis -John-. Mary lui apprend le suicide de John mais aussi ses doutes sur cette mort et lui demande d'enquêter. Dans les papiers de John, Laurence trouve une photo représentant des soldats, prise en France pendant la guerre. Cette photo va l'amener à déterrer une histoire sordide, cachée aux familles concernées. de plus, il apprend peu à peu que les hommes sur la photo sont tous morts, assassinés par un mystérieux inconnu. Aidé par son ami Charles, au risque de sa vie, Laurence poursuit son enquête.

L'enquête en elle-même est correcte et se lit agréablement mais ce qui est intéressant c'est l'époque choisie -l'après-guerre- la description d'une société endeuillée par la guerre, la souffrance des soldats revenus vivants mais traumatisés et le silence de l'armée sur les Fusillés pour l'exemple. Entre 1914 et 1918, à peu près 300 soldats et seulement trois officiers du Royaume-Uni ont été passés par les armes pour « désertion » ou « abandon de poste ». C'est l'histoire d'un de ces officiers qui est raconté dans ce roman, l'histoire d'un jeune homme traumatisé par les bombardements, les morts, le désespoir, qui s'est éloigné du front quelques heures. A son retour, on l'a arrêté, jugé, condamné à mort et exécuté dès le lendemain du jugement sans chercher à comprendre son égarement. Une mort injuste au même titre que celle de ces millions de soldats partis « la fleur au fusil » combattre et mourir dans des tranchées boueuses.

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Challenge Entre-deux 2024
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L'après Première guerre mondiale est une période que j'aime découvrir en littérature, car souvent riche de thèmes intéressants.
Ce livre est apparu dans mes recommandations sur Babelio et le résumé a de suite attisé ma curiosité.
En 1921, Laurence Bartram reçoit une lettre de la soeur d'un ancien camarade de classe. Faisant appel à l'amitié qui a liée les deux hommes dans leur jeunesse, elle demande à Laurence de lui parler de son frère, qui s'est suicidé 6 mois plus tôt. Ayant tous deux traversés les horreurs de la guerre en France, bien que dans des unités différentes, elle espère mieux comprendre le geste de son frère. Réticent au départ, Laurence accepte de rencontrer Mary Emmett. Très vite les circonstances de la mort de John Emmett lui semble parsemées de zones d'ombre et indubitablement liées à un événement qui s'est produit sur le front.
Un roman construit comme une enquête qui dès les premières pages nous plonge dans l'intrigue. On découvre comment les histoires personnelles se trouvent projetées, parfois avec violence, dans la Grande Histoire. L'atmosphère de ces années après-guerre est très bien rendue par l'auteur qui mélange à la fois désir de vivre et blessures du passé impossibles à oublier.
Une lecture que j'ai donc vraiment beaucoup aimée.
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Le retour du capitaine Emmett, au delà de son intrigue policière reconstitue avec talent le destin d'une génération meurtrie par les traumatismes de la première guerre mondiale; la culpabilité, le pardon, le retour à la vie civile des combattants... Remarquablement bien documenté, l'action se déroule principalement dans les années 20, mais nous offre également de nombreux flash back durant la Grande guerre. L'écriture appliquée manque sans doute d'originalité et le style corseté affadit l'ensemble. Néanmoins on s'attache avec plaisir aux aventures de Laurence Bartram et au destin tragique de John Emmett.
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J'ai tout simplement adoré cette lecture. le thème n'est pas gai (la mort d'un capitaine quelques années après la première guerre mondiale) mais l'auteur sait nous entraîner dans cette enquête si particulière. le contexte est passionnant avec ces hommes qui se retrouvent après la guerre et se posent beaucoup de questions sur leur avenir. Les personnages sont passionnants, l'écriture est très agréable, le suspense nous incite a dévorer rapidement ce livre et l'intrigue est bien faite avec plusieurs rebondissements et une fin plutôt inattendue.
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J'avoue qu'emprunter par hasard et/ou pousser par la curiosité de romans dont je ne connaissais pas l'auteur me porte chance, et, me réserve d'agréables surprises.
Ce titre fait partie du lot.

Sous couvert d'une banale enquête afin de connaître les raisons qui ont poussé le capitaine Emmett à se donner la mort, oblige Laurence Bertram à effectuer un retour en arrière dans son propre passé ainsi que dans celui du capitaine Emmett.

C'est l'occasion pour l'auteur de décrire les horreurs, les atrocités qui ont jalonné les quatre années qu'ont duré la Grande Guerre, et, dont les rescapés ne ressortiront pas indemne sur le plan physique, mais, surtout sur le plan psychologique.

C'est aussi l'histoire d'une vengeance de la part d'un père à la suite de l'exécution sommaire après avoir été accusé à tort par l'armée.
Les soldats ayant participé, à leur corps défendant, à cette exécution en resteront, à jamais marqué, que se soit pendant les derniers mois de la guerre, mais plus particulièrement dans les jours et les mois qui ont suivi leur démobilisation.

Un roman, à la fois, triste, poignant, mais tellement vrai, centré autour de quelques soldats survivants. Ces derniers resteront à jamais traumatisé par ce qu'ils ont vécu dans les tranchés tout en se considérant comme des lâches parce qu'ils n'ont pas agi et/ou rebellé lors de l'exécution d'un officier (peut être par peur ???).

Le tout est écrit dans un style simple, avec des mots justes afin d'évoquer la boucherie qu'a été la Guerre de 14/18.
Ce roman mérite d'être lu, et, surtout d'être connu.
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Encore un bon polar britannique qui s'appuie sur les lendemains difficiles de la Grande Guerre, sur fond de secrets bien gardés et de traumatismes profonds et inavoués. L'auteur a longtemps enseigné l'histoire ce qui se ressent dans sa façon de poser un contexte parfaitement crédible et d'introduire des personnages inspirés de ses nombreuses recherches sur la période.

Nous sommes donc en 1921 et l'Angleterre panse encore ses plaies après la période meurtrière de 14-18. Une Angleterre où désormais, les foules sont à majorité féminines. Laurence Bertram, lui est rentré vivant mais veuf, sa femme étant morte en couches alors qu'il était sur le front. Un beau jour, une lettre vient rompre la monotonie de sa vie londonienne bien solitaire. Mary Emmett, la soeur de John Emmett, l'un de ses anciens amis de collège lui apprend le suicide de ce dernier et lui demande son aide pour tenter de découvrir les circonstances qui l'ont conduit à passer à l'acte. Même si John et Laurence s'étaient perdus de vue, ce dernier se sent redevable envers la famille de son ami et n'est pas indifférent au charme de la jeune femme. Il accepte donc de mener l'enquête et entreprend de reconstituer les dernières années de l'existence de John Emmet.

Ses investigations vont le mener au coeur d'un drame qui s'est joué pendant la guerre et qui a pour point de départ l'exécution d'un officier pour lâcheté. Qui était ce jeune homme ? Pourquoi la clémence demandée par une partie du conseil de guerre chargé de le juger n'a-t-elle pas prévalu ? Qui sont les trois inconnus que John Emmett a couchés sur son testament ? En quoi leur était-il redevable ?

Au fur et à mesure que les indices apparaissent, la vérité se fait peu à peu jour. Mais est-ce vraiment la vérité ? Avec beaucoup d'habileté, l'auteur balade son lecteur de question en interrogation... jusqu'à la toute fin. Cette enquête ne sera pas non plus sans conséquence pour Laurence Bertram dont les sentiments beaucoup trop enfouis ne peuvent que refaire surface alors qu'il replonge dans les événements qu'il s'était forcé à oublier.

Au delà de l'intrigue policière, l'auteur nous offre une plongée passionnante dans le contexte de l'après-guerre en mêlant adroitement les points de vue de ceux qui ont participé au carnage et de celles et ceux qui attendaient et espéraient. Évoquant notamment avec finesse le rôle des femmes, victimes collatérales chargées ensuite de panser les corps et les âmes. Elle fait de Mary une héroïne qui n'a rien à envier aux soldats partis sur le front. Mais par dessus tout, elle excelle à faire toucher du doigt la fragilité des existences.

A déguster sans modération.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Un polar qui n'en n'est pas un, sans détective désabusé ni déploiement policier; une enquête minutieuse mais agrémentée aussi d'une histoire d'amour naissante entre un homme et une femme lésés par les affres de la guerre. 1920 à Londres : des anciens combattants de la Grande Guerre enquêtent sur la mort par suicide d'un des leurs. Les survivants de l'horrible combat peinent pour la plupart à retrouver une vie normale parmi les leurs. le syndrome du stress post-traumatique commence juste à émerger au sein du personnel médical. Ces soldats qui naguère ne se relevaient pas de leurs blessures traînent maintenant leur mal-être psychologique dans une société cherchant à oublier plutôt qu'à se pencher sur ces témoins de l'horreur. Elizabeth Speller s'est bien documenté sur le sujet et le rend d'une écriture sensible et évocatrice.
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Le retour du capitaine Emmett est le premier roman d'Elizabeth Speller, qui a pour cadre l'Angleterre au lendemain de la première guerre mondiale. Elle évoque le douloureux destin des hommes fusillés pour l'exemple mais aussi les rescapés de ce conflit mondial.

En mettant nos pas dans ceux de Laurence, on découvre les familles endeuillées qui ont perdu des fils, frères, fiancés ou maris, fauchés sur les champs de bataille français.

Et les survivants, ceux qui s'en sont sortis sans dommage physique ou mentaux comme notre narrateur et son ami Charles, et les moins chanceux qui ont perdu des membres ou victimes de stress post traumatiques.

Formidable roman à suspens absolument captivant, il a tout pour plaire aux lecteurs et lectrices féru(e)s de récits historiques : une plume fluide, une histoire très bien documentée, portée par des personnages complexes et attachants que sont Laurence, Charles, Mary, Eleanor et tous les autres protagonistes.

Elizabeth Speller nous livre ici un drame passionnant, bien documenté et structuré, tout en sensibilité et pudeur, qui revient sur les conséquences dramatiques de la première guerre mondiale.

L'Angleterre est alors à genoux et pleure ses 800 000 enfants étendus pour toujours dans les champs des Flandres et autres lieux du front. Pour certains, une vie d'invalidité commence pour d'autres le retour à la vie civile est impossible. Laurence est veuf, sa femme est morte en couches avec leur fils, et il erre seul dans son appartement, incapable d'avancer, de mener une vie normale.

Cette enquête va lui permettre de déterrer bien des secrets et de renouer avec la vie.

Même si ce livre est édité dans la collection « Grands détectives » de 10 18, il n'est pas réellement un roman policier mais davantage un roman à suspens, l'intrigue « policière » ne constitue en effet pas l'intérêt principal de ce roman.

Pour moi, c'est le contexte historique, les suites de la guerre 14-18, les traumatismes de l'après-guerre qui sont importants et décrits très finement.

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Lien : https://deslivresdeslivres.w..
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(...) J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce livre. Il faut dire que le début peut sembler un peu laborieux, le rythme est lent et l'ambiance est franchement plombée par la déprime post-guerre de 14. le personnage principal, veuf, ancien officier, végète en prétendant écrire un livre sur l'architecture religieuse. Laurence est assez mou, vivote plus qu'il ne vit, traînant une culpabilité de survivant qui achève d'en faire un type passablement ennuyeux. Ses seuls plaisirs dans la vie se résument à dîner parfois avec son ami Charles, lui aussi plutôt oisif. La lettre de Mary Emmett, sollicitant son aide pour découvrir ce qui est réellement arrivé à son frère, va sortir Laurence de son marasme. En effet, celui-ci va se lancer dans une enquête qui, petit à petit, va lui redonner goût à la vie et l'obliger à faire face aux conséquences de la guerre, à la fois par les rencontres qu'il va faire et par le travail de mémoire qu'il va effectuer pour son ami.

Au fil du récit et des découvertes de Laurence, mon intérêt s'est éveillé, jusqu'à ce que je finisse par ne plus pouvoir lâcher le bouquin tant j'avais hâte d'en découvrir plus, non seulement sur ce qui était réellement arrivé au Capitaine Emmett, mais aussi sur la guerre et la façon dont les soldats l'avaient vécue de l'intérieur.

J'ai appris énormément de choses (bizarrement, si on trouve beaucoup de livres se déroulant pendant la Seconde Guerre Mondiale, il est plus rare d'en trouver sur la précédente), je me suis indignée, j'ai été horrifiée, j'ai été touchée et ai ressenti énormément d'émotions pendant ma lecture. Pas à cause du personnage de Laurence, qui s'est révélé assez fade, même si plus intéressant que le début le laissait penser, mais à cause de ce que j'ai découvert sur cette guerre presque méconnue si l'on excepte la liste des batailles et quelques évènements marquants.

La plume de l'auteure est très agréable, très précise et l'énorme travail de recherches qu'elle a effectué porte ses fruits (les sources étudiées sont présentées à la fin du roman). J'ai été happée sans m'en rendre compte après quelques chapitres et le Retour du Capitaine Emmett a été une excellente lecture pour tout ce qui concerne l'aspect historique. Je suis un peu plus mitigée sur le reste: parmi les personnages vivants, peu ont réellement d'intérêt et leur quotidien n'a rien de bien passionnant. Cependant leur fadeur permet à tout ce qui concerne la guerre et ses conséquences de rester sur le devant de la scène, ce qui est une bonne chose et donne une profondeur inattendue au livre. (...)
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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