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Max Dunbar (Illustrateur)
EAN : 9781401262778
168 pages
Vertigo (09/08/2016)
4/5   1 notes
Résumé :
WHERE THERE’S SMOKE…

Rosheen Hayes likes it hot. As one of the only female firefighters in her small South Dakota town, she gets up close and personal with the flames every day. But there’s something else burning deep inside of her. Something bright and forbidden.

Rosheen doesn’t just fight fires—she starts them as well.

As a child, Rosheen was part of a clandestine club of young firebugs—orphans thrown together by ch... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend une histoire complète et indépendante de toute autre. Il contient les 6 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2016, écrits par Si Spencer, dessinés par Max Dunbar, encrés par Ande Parks, avec une mise en couleurs de Nick Filardi. Les couvertures ont été réalisées par la très talentueuse Tula Lotay et dégagent un charme fou.

Rosheen Hayes exerce le métier de pompier à Blucher City dans l'état du Dakota du Nord. Elle fait équipe avec Lucy Kemp qui est blessée lors de leur plus récente intervention, par un coup de feu dans la jambe. Elles intervenaient pour stopper un feu dans un box de parking, réaménagé en appartement. Après avoir veillé à la prise en charge de sa collègue par l'équipe médicale, elle retourne dans le box pour essayer de comprendre ce qui s'est passé, sous les yeux de l'inspecteur Bill Morrow, récemment muté de Chicago. Elle semble être sensible au moindre détail relatif à la déclaration d'un feu et à sa propagation, mettant ainsi à jour les modalités de déclaration, et le motif de cet incendie volontaire : une cache de drogue.

Rosheen Hayes rend visite à Lucy Kemp à l'hôpital. Elle y est rejointe par Ed, le maire de la ville qui la réconforte dans le cadre de leur relation père adoptif / fille. le lendemain, elle remmène Lucy Kemp chez elle. Arrivée devant son appartement, elle sauve in extremis un sans-abri dont le tonneau transformé en brasier explose sous l'effet d'une réaction chimique. le lendemain, elle accompagne l'inspecteur Morrow pour interroger un suspect dans l'affaire du box incendié. Entretemps, elle s'est calmée les nerfs chez elle en faisant brûler une poupée de chiffons. En parallèle du récit au temps présent, courent des scènes du passé quand Rosheen était encore une enfant d'une dizaine d'années dans un orphelinat, avec une bande de copains (Seth Pinkerson, Jessica, Rose, Dak) fascinés par les incendies.

La couverture, la quatrième de couverture et le début du récit ne font pas grand mystère de la fascination de Rosheen Hayes pour les incendies, en laissant planer la probabilité qu'elle soit une pyromane, tout en laissant également planer l'ombre d'un doute. Si Spencer développe sn récit, suivant plusieurs axes. le lecteur fait connaissance avec la vie quotidienne de Rosheen Hayes, mais dans une période particulière. Il voit une jeune femme assez assurée, éprouvant de l'affection et de l'inquiétude pour sa coéquipière, bénéficiant de la tutelle du maire de la ville, ne se laissant pas impressionner par cet inspecteur fraîchement arrivé au commissariat, sans être pénible pour autant. Il la voit se détendre d'une manière très particulière, avec une poupée de chiffon nouée par elle-même, à la forme très particulière, laissant subodorer un rituel pour exorciser son attirance pour le feu, pour y résister.

En parallèle, le lecteur découvre petit à petit des scènes du passé, liant Rosheen Hayes à 4 autres enfants, devenus adultes comme elle. Il apprécie le savoir-faire de Si Spencer qui mène en parallèle le temps présent et le temps passé, pour donner une histoire personnelle à sa protagoniste. le scénariste maîtrise la construction de son récit de manière à jouer sur la capacité d'anticipation du lecteur. Il est évident que Rosheen Hayes est une pyromane au lourd passif, et qu'elle est responsable pour tout ou partie de l'incendie criminel du début, et peut-être des suivants. Bien calé dans ses certitudes, le lecteur se félicite de sa clairvoyance, tout en se demandant pourquoi tous les détails ne corroborent pas ses déductions. En fait, Rosheen Hayes semble vraiment surprise par certains incendies criminels, mouais sûrement de la poudre aux yeux pour faire croire à un dédoublement de la personnalité. Elle semble également surprise de retrouver sur sa route des anciens de la bande, devenus adultes, mouais encore un truc pour mieux emberlificoter le lecteur. N'empêche que cette histoire qui semble cousue de fil blanc continue de défier les conclusions du lecteur.

En outre, Rosheen Hayes se montre une enquêtrice formidable dans sa capacité de déduction, en regardant les traces laissées après un incendie. Elle sait manier le sarcasme avec économie et humour, par exemple en pointant du doigt comment un pyromane s'est inspiré d'un épisode de Les experts (C.S.I. en VO) pour concevoir un dispositif qui n'a pas fonctionné suivant son plan ourdi avec tant de minutie. Elle a la répartie facile, mais pas systématique. Elle peut se tromper, et son secret diminue fortement sa capacité à apprécier la vie. le lecteur se rend compte qu'il est complètement sous le charme de cette jeune femme enjouée, fragile mais inflexible. Il en oublierait presque de prêter assez d'attention aux autres éléments d'informations, comme les détails techniques des produits inflammables utilisés pour mettre le feu (un regard très orienté porté sur les plantes dans une serre), ou cette histoire d'enjeu sur la captation d'une nappe de pétrole (l'une des richesses réelles du Dakota du Nord).

Derrière les couvertures habitées de Tula Lotay, se trouvent les pages de Max Dunbar, encrées par Ande Parks. Ce dernier réalise un encrage précis à base de traits fins, très propre sur lui. L'artiste s'attache à être réaliste, sans exagération. Les personnages disposent de morphologies normales, sans exagération musculaire, sans exagération des courbes féminines (Rosheen est même menue). Il distribue des tenues vestimentaires ordinaires et adaptées à chaque personnage. L'inspecteur Morrow porte la traditionnelle veste de costume, avec une cravate. le maire porte un costume plus chic et plus coûteux. Il fait ressortir avec conviction l'épaisseur et le poids de l'uniforme des pompiers, un peu trop large pour Rosheen Hayes. le dessinateur sait faire apparaître les différences d'âge, que ce soit le maire qui a visiblement dépassé les 50 ans, ou les enfants du club de l'orphelinat qui ressemblent vraiment à des enfants.

L'apparence normale des personnages rend l'histoire d'autant plus réaliste. Max Dunbar s'investit également pour décrire chaque lieu. le box transformé en lieu de vie est plein de cartons, avec un canapé confortable, des montants métalliques pour tenir la structure. La chambre d'hôpital dispose d'un lit à roulettes, et d'appareillages de suivi des fonctions vitales. Les rues de la ville sont conformes aux règles de base de l'urbanisme, et présentent des lignes électriques apparentes. L'appartement de Rosheen Hayes a un cachet unique, mais réaliste. La cuisine du pavillon de banlieue est équipée en conséquence, sans luxe ostentatoire, conformément à la classe sociale de leurs propriétaires. Les couloirs de l'orphelinat correspondent à une construction sur la base d'un modèle type. La séquence sur le toit de l'orphelinat offre une vue dégagée de l'horizon.

Bien sûr, le lecteur attend avec une curiosité certaine les scènes d'incendie pour voir quelle apparence leur donne l'artiste. D'une certaine manière, Hayes et Kemp arrivent après la bataille pour la première, puisqu'il ne leur reste plus qu'à éteindre quelques flammèches. le corps à demi calciné qui se jettent sur elles à l'ouverture du rideau de fer ne fait pas très peur, faute à des brûlures trop vagues (d'un autre côté, le lecteur ne s'en plaint pas vraiment). le deuxième incendie correspond à celui du braséro : il est plus spectaculaire, mais là encore trop pyrotechnique. Celui du deuxième épisode surprend beaucoup plus par sa violence car le lecteur commence à mesurer les conséquences de ces feux. le grand brûlé de l'épisode 3 ne prête plus du tout à sourire. L'accident de voiture surprend par sa soudaineté, son côté arbitraire et sa violence. À partir de ce moment-là, le lecteur éprouve la même fascination que Rosheen Hayes pour la beauté du feu, tout en ayant conscience des ravages définitifs qu'il occasionne.

En commençant ce récit, le lecteur sait qu'il s'agit d'une histoire de pyromane, avec dans le premier rôle une jeune femme bien sympathique. Il découvre avec plaisir que le récit ne se limite pas à une suite d'incendies vicieux, qu'il y a aussi une véritable enquête policière, et même plusieurs et que l'histoire personnelle de Rosheen Hayes revêt une importance capitale. Il se rend compte que le scénariste joue avec ses attentes, avec sa capacité à anticiper les motifs, de manière intelligente, mesurée et troublante. Il prend conscience qu'en creux se dessine le portrait de Rosheen Hayes, et en arrière-plan des motifs plus complexes qu'une simple histoire de vengeance. La lecture est rendue très agréable par des dessins propres sur eux, descriptifs sans être surchargés. Les images se positionnent à la fois dans une forme de réalisme évitant le racolage facile, mais jouant aussi la carte du spectaculaire pour les incendies. Petit à petit, il apparaît que cette dimension spectaculaire reflète l'état d'esprit de Rosheen Hayes, et ne constitue pas seulement un moyen facile pour rendre le récit plus vivant sur le plan visuel. En fonction des attentes du lecteur, 4 étoiles pour un polar pas tout à fait assez social ou psychologique, ou 5 étoiles pour un solide polar.
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