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3,8

sur 704 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La couverture met déjà mal à l'aise. Pourquoi avoir choisi cette lecture ? Sûrement après avoir vu passer quelques étoiles ....alors j'ai commencé à lire...au début, j'ai eu du mal à accrocher avec le style, ma lecture n'était pas fluide....puis j'ai insisté, curieuse d'en savoir plus sur ce trio pré ado puis ado....le malaise a augmenté, ambiance glauque au fil des pages, descriptions précises, cruauté, fausse naïveté....
A mi-parcours, prise entre l'envie d'en savoir plus et celle de tout arrêter, j'ai opté pour une solution qui ne me rend pas fière : lire en diagonale ....revenir parfois en arrière, puis en terminer tant l'atmosphère m'étouffait....
Je reconnais que la trame est solide et sordide à la fois, tissée avec une efficacité redoutable jusqu'au point final et les protagonistes dérangeants au possible...mais je n'ai pas su apprécier le style trop descriptif.
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Éva, qui habite Bruxelles, reçoit une invitation de Pim, le frère de Jan, qui aurait fêté son 30ème anniversaire. Elle va retourner dans son village natal pour la première fois depuis neuf ans. Un retour sur l'enfance de ces trois amis inséparables nés en 1988. Intermède : la photo de couverture me dérange tellement que je mets un cache le temps de la lecture. Jeux d'enfants ? Éveil de la sexualité jusqu'à la cruauté ? La petite soeur, avec ses tocs, est attachante. le comportement des parents ? On a la sensation de vivre à côté d'eux mais impossible de deviner pourquoi Jan est mort. le suspens est bien présent, on attend à chaque page que ça arrive. Que va faire Éva à cette commémoration ? Pourquoi ne voit-elle pas ses parents, frère et soeur ? Pourquoi transport-elle un énorme bloc de glace, en plein hiver, dans sa voiture ? Douche glacée à la finalisation de ces questions qui pénètre en nous, y laissant un fort malaise. Donc bien pour le suspens, mauvais pour âme sensible.
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Eva raconte sa vie d'ado limbourgeoise, années 2000, ses deux inséparables copains, les parents qui finissent par autoriser les nuits à trois dans la tente Aldi...

J'ai bien aimé le monde de la petite soeur Tessie, anorexique, pianotant sur le PC hors service ou parlant avec le calendrier des WC.

Je n'ai pas accroché aux multiples détails et digressions soporifiques, ni adhéré au côté trash de la deuxième partie, viol collectif ensanglanté, suicides suite harcèlements... mais je reconnais que Lize Spit a une excellente imagination et se vendra bien.
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Lize Spit enseigne l'écriture du scénario à Bruxelles. On peut aisément imaginer la qualité de ses cours au vu de son premier roman, Débâcle, qui a débarqué en France tout auréolé de son invraisemblable succès outre-Quiévrain. Sur la couverture de son édition originelle flamande (intitulée Het smelt : tout fond) figure une bêche, "vedette" d'une des scènes centrales du roman, remplacée en France par l'image d'une fillette, une cigarette allumée en main (hors sujet mais dérangeante comme l'est le livre). Débâcle mène de front deux intrigues parallèles, à 13 ans de distance. Dans la première, Eva, 14 ans, participe un été à des jeux interdits avec deux garçons de son village. Dans la seconde, elle revient sur les lieux de son enfance et adolescence, avec un bloc de glace dans le coffre de sa voiture, animée par un fort sentiment de vouloir régler ses comptes. le livre se situe en marge du thriller avec un art du suspense savamment distillé mais se déroule surtout comme une chronique paysanne qui n'épargne aucun de ses protagonistes. Ce monde rural, digne d'un Goupi mains rouges moderne et vu à hauteur d'adolescents, ne semble héberger que des individus dysfonctionnels, qu'ils soient adultes ou adolescents. La plume de Liz Spit, tranquille et brillante, il faut bien l'avouer, semble parfois faire preuve de complaisance dans le sordide et le morbide. Ce côté dérangeant du livre est assez difficile à supporter dans sa scène-clé, hyperréaliste et d'une crudité totale. Mais en même temps, avec son héroïne prise dans l'étau d'une domination masculine perverse qui la rend aussi bien complice que témoin, victime et bourreau d'agissements cruels, l'auteure rappelle à juste titre la violence de l'adolescence et la nécessité de délivrer un message féministe vibrant. de là à rendre aussi éprouvante la lecture, chacun jugera de la pertinence du choc des propos et du poids des mots.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Sur la route entre Bruxelles et Bovenmeer, un village en pleine campagne flamande, Eva conduit, elle revient après de nombreuses années après avoir reçu une invitation pour commémorer la mort, treize ans plus tôt, d'un jeune du village Jan, dont les parents sont agriculteurs.
2002, la jeune Eva treize ans, forme un trio avec Laurens, le fils des bouchers et Pim, le frère de Jan, ils sont tous de la même tranche d'âge et traînent souvent ensemble. Eva a dû mal à sympathiser et c'est avec beaucoup d'espoir et d'envie qu'elle rencontre Elisa, mais cette dernière reste distante, alors autant rester avec les garçons et se retrouver dans la remise de la boucherie, dans l'étable ou dans le poulailler de ses parents. Des parents qui forment une famille dysfonctionnelle, un père qui a la main leste et une mère alcoolique qui ne s'est jamais remise de la perte de la jumelle de son fils aîné Jolan, et qui a reporté sur la plus petite Tessie, ses angoisses et ses névroses, et la petite a développé des TOC et une anorexie. En juillet 2002, en plein désoeuvrement, les garçons imaginent un jeu mi-pervers, mi-sexuel pour obtenir des filles du village qu'elles se déshabillent si elles ne devinent pas l'énigme proposée par Eva.
Entre soumission et ennui, perversité et sexualité, c'est l'évocation d'un été particulier pour Eva, celui des signes inquiétants de la petite soeur, de la manipulation qu'exercent les garçons, la découverte de son corps, les défis que l'on veut relever pour ne pas passer pour une idiote...

Lize Spitz, avec débâcle, a connu un succès phénoménal en Flandres. Elle y dépeint sans concession une Flandre cafardeuse, triste et grise et des enfants pour certains cruels, pour d'autres absorbant les névroses des parents pour devenir eux-mêmes dysfonctionnels.
Un premier roman très abouti, une construction intelligente - maniant trois époques, une narration hyperréaliste, très détaillée et fouillée, des personnages bien campés, une très bonne traduction mais deux bémols qui ont eu raison de mon intérêt, le moment qui est la clé de voûte de l'action, est tellement trash qu'il en perd sa crédibilité et la narration est tellement précise que cela devient long et lent, j'ai dû lire en parcourant certains paragraphes car je n'en pouvais plus de cette longueur.
Un roman trash (trop), lent, marquant mais au final pas toujours crédible. Un roman pour choquer peut-être...
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Un roman anti « feel good », qui a des relents de l'émission belge culte « Strip-Tease », ou mieux encore du film, belge lui aussi et tout aussi culte et tourné par la même équipe, « C'est arrivé près de chez vous » …

Que dire de ce livre qui a déjà fait couler beaucoup d'encre de ce côté-ci de la Lys ?

Je le referme et je me sens très mal à l'aise. L'histoire est d'abord complétement sordide et racontée sans une once de pudeur. Tout est dit, tout est montré. C'est du brut de fonderie. Du glauque même. A côté de cela, « Sukkwan Island » de David Vann, c'est de la gnognotte (dans un autre genre, je vous l'accorde).

Je dirais même plus, et c'est là que le malaise réside: tout nous est jeté à la figure, sans qu'on puisse détourner le regard. J'ai eu l'impression d'être prise au piège d'un exhibitionniste qui me forçait à regarder une scène malsaine, vulgaire, obscène, cruelle (impossible pour moi de choisir le qualificatif qui décrit le mieux mon impression). En plus, pour le lecteur, il est totalement impossible de réagir, d'intervenir, si ce n'est en abandonnant la lecture et en jetant ce livre dérangeant à la poubelle, euh, non, en le brûlant... En le jetant, les enfants pourraient tomber dessus, et cela serait une très mauvaise chose … Mais de quel droit abandonner une lecture, brûler un livre qui nous dérange ?

L'histoire est longue, très longue à se mettre en place. C'est une longue série d'anecdotes qui s'amoncellent, s'empilent, s'accumulent. Le décor est dressé, le cadre psychologique du drame et l'intrigue se met peu à peu en place. Procédé de narration classique. Le suspense monte, mais … l'ennui aussi (il faut bien l'avouer).

Je retiendrai juste ce roman comme un témoignage sur l'adolescence vécue et écrite au féminin (mais est-ce si fondamentalement différent pour les garçons ?).

Et surtout comme une expérience extrême de lectrice. Si, si.
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" Jan aurait fêté ses 30 ans ce mois ci ...."
Eva est invitée à cet anniversaire, le retour dans son village va être l'occasion de dérouler le fil de sa vie .
Pim, Laurens et Eva sont les seuls enfants nés à Borenmeer en 1988. Ils deviennent vite inséparables. La famille d'Eva est le portrait type de la misère familiale : un père rustre ,une mère alcoolique, un grand frère toujours dans son monde et une petite soeur anorexique. Pim, le frère du défunt, vit dans une ferme retirée et Laurens est le fils du boucher .
Tout le début de leur histoire, bien que profondément triste, est très prenante. Eva s'accroche à ce trio jusqu'à l'adolescence où tout va déraper.
Les deux garçons vont inventer, un jour d'été, un jeu très pervers et vicieux : piéger les filles du village une à une avec la complicité d'Eva . Et .. là j'ai décroché petit à petit. La violence détaillée à l'extrême devient insupportable. Je suis allée jusqu'au bout. Je vous préviens, la fin est l'apothéose de ce roman qui m'a sidéré. Ces enfants ont dû absorber la tristesse et la violence de leurs parents et ils la vomissent dans leur vie. Mais est-il besoin de tant de détails sordides dans le dernier tiers du livre ?
Le livre est cependant bien écrit avec quelques phrases savoureuses .
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J'avais remarqué ce récit par sa couverture si accrocheuse à mes yeux et son titre, le film sorti récemment m'a incité à sauter le pas de la lecture en le trouvant en emprunt à la bibliothèque.

Tout d'abord j'ai de suite beaucoup aimé la plume de l'auteur et le récit est de suite sombre, glauque mettant très vite mal à l'aise le lecteur.

Nous suivons au début du récit un groupe d'enfant qui peu à peu deviennent adolescent à ce moment la le rapport fille/garçon change et les garçons ne trouvent rien de mieux à faire que de trouver une énigme afin que les filles afin que celles-ci se déshabillent en cas de mauvaise réponde.

Leur plan va malheureusement fonctionner et les jeunes filles vont "jouer le jeux" en se mettant nu.

La première partie évoquant l'enfance des enfants que nous suivons pose en fait le cadre du récit qui petit à petit devient plus noir à l'adolescence sur la nature humaine.

Le cadre de cet été oppressant vient également ajouter du poids à ce récit et les parents absents ou présents mais tellement peu car ils ont d'autres "combats" à mener de leur côté aussi.

Un récit qui je pense sort du lot et me restera en mémoire contrairement à beaucoup d'autres, cependant j'avoue avoir caler sur la fin et que si ce récit serai plus court à mes yeux il pourrait être plus percutant.
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Dans ce roman de 420 pages, Lize Spit raconte l'histoire de trois jeunes enfants dans un petit village anversois, à la fin des années 90 et au début des années 2000. Les enfants en vacances courent les rues du village en toute liberté, jouent, refont le monde. le reste du temps, la vie s'écoule lentement entre la famille, l'école, les sorties entre copains. Tout n'est pas rose dans leur vie, loin de là : famille dysfonctionnelle, fratrie fragile, isolement, rumeurs et commérages. Heureusement, il y a l'amitié. Quoique.

Le roman alterne les souvenirs de l'été 2002 et le présent d'Eva, la narratrice, en 2015. On sait dès le départ que quelque chose de grave s'est passé cet été-là et qu'elle prépare une vengeance.

Certes, l'histoire est extrêmement bien construite et rédigée avec une plume précise et réaliste. On attend la chute en sentant monter la tension et les non-dits piquent sans cesse notre curiosité. Elle dresse un portrait assez juste de cette période entre deux eaux qu'est la fin de l'enfance et le début de l'adolescence. Celle où on aimerait grandir et à la fois rester enfant car l'avenir angoisse ; celle où on est capable, dans la même journée, de cruauté et de douceur, de haine et de compassion. La jeune auteure a le sens de la narration et nous propose également une galerie de portraits d'une précision chirurgicale, dressant un portrait au vitriol de la campagne flamande et de sa bonhomie apparente. Cette peinture flamande est certainement l'objet d'une longue observation avant de pouvoir obtenir un tel rendu. Mais les adultes sont tellement dysfonctionnels dans ce village qu'on se dit parfois que c'est too much.

Malgré ces indéniables qualités, j'ai été déçue. Sans doute attendais-je trop de ma lecture après les critiques dithyrambiques lues et le succès de ce roman. Il y a d'abord... (la suite sur le blog)
Lien : http://argali.eklablog.fr/de..
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La couverture de ce best-seller en terre flamande donne le ton. Oui, le lecteur va être bousculé ! Notons que déjà, en librairie, j'ai entendu fuser des remarques du genre : " Quelle horreur cette petite fille qui fume, c'est un scandale, on ne devrait pas l'exposer ainsi !!! " ( en plus habillée façon Cyrillus!). Donc, en 2018, alors que des enfants font leur éducation sexuelle dès 8 ans sur Youporn et sont les victimes de l'hystérie libérale parentale qui les jette dans des officines éducatives mercantiles misant sur l'entre soi, on fait les gorges chaudes devant une photo, certes loin d'être innocente, car exprimant cette errance bien contemporaine face à ces chérubins à qui on transfère nos angoisses.
Les trois héros sont loin de fréquenter une école élitiste, se contentant de celle de leur village des Flandres. Eva, Pim et Laurens sont devenus inséparables car les seuls représentants d'une classe d'âge. Ils passent donc toute leur scolarité ensemble jusqu'à l'entrée au lycée et malgré leurs différences sociales, restent très soudés. Eva, fille d'un employé de banque suicidaire et d'une mère avalant autant de psychotropes que d'alcool, pourvue d'une soeur bourrée de T.O.C., traîne une image de pauvresse dans une commune où tout le monde s'épie. Pim, est fils d'agriculteur et a perdu accidentellement un frère. Laurens, fils d'un couple de bouchers/charcutiers, jouit d'une vie meilleure mais se révélera à l'entrée de l'adolescence un poil perturbé. Lors d'un été commun, entre ennui et montée de sève, ils vivront des moments qui marqueront à jamais. Nous retrouverons Eva, unique fille du trio, personnage principal de cette histoire, lors d'un retour dans ce village une bonne décennie plus tard...
Aucune amabilité dans ce roman qui cultive une verve hyperréaliste en égrenant un ( long) chapelet de souvenirs très naturalistes, formidablement bien écrits, respirant presque le vécu. Rien ne nous est épargné, du traitement anti poux à la mayonnaise jusqu'à la masturbation forcée avec des outils de jardinage. Cependant, malgré un montage alternant la journée d'Eva revenant dans son village et ce lourd passé, la sauce a du mal à prendre. Même si l'on sent que derrière toutes ces anecdotes vraiment noires s'en cachent d'autres, encore pires, l'accumulation sur trois cents pages n'apporte pas vraiment une vraie tension ni un supplément d'âme à cette sordide histoire. Il faudra attendre les 100 dernières pages pour que le rideau ...obscurcisse encore plus les âmes et nous prenne aux tripes....Mais là...quel final !
Roman des troubles adolescents, flingage en règle de la douce enfance, récit de la déshumanisation d'une société repliée sur elle-même, portrait également du rejet social, " Débâcle" porte bien son nom et plongera le lecteur dans une noirceur absolue... bien plus encore que cette couverture goguenarde veut bien le laisser penser. Oui, les âmes sensibles qui aiment le parfum des roses et les belles amours pourront éviter ce chemin ou alors chausseront de grandes bottes pour patauger dans le purin.
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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