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sur 716 notes
Nous sommes en avril 1945,la fin de la guerre est proche,les tortionnaires des camps de concentration sentant "le vent tourner",vont faire évacuer certains camps en obligeant les déportés à des marches forcées dont beaucoup ne reviendront pas,mourrant sur place d'épuisement ou tué de façon encore plus cruelle( je ne dévoile pas le roman).Dans une de ces colonnes,un homme tente de survivre , caché sous ses haillons,un rouleau en cuir serré par un lacet, contient plusieurs lettres roulées. Ces lettres recèlent entre autres témoignages de déportés un terrible secret. Ce rouleau en cuir passera de Aimé à Judah ,Fela et Ava ,sa petite fille frêle ,silencieuse ,qu'elle a eu au camp et pu cacher grâce à une sage -femme humaine et merveilleuse.
Mais le chemin est long et jonché de morts ,c'est Ava qui sera la dépositaire de cette mémoire en ne se séparant jamais de ce rouleau.
Avril 1945,Berlin est détruite. Les derniers hauts dignitaires du régime nazi,assistent à un ultime concert au Konzerthaus : le crépuscule des Dieux de Wagner .A la fin du concert,chacun reçoit une capsule de cyanure.
Au milieu d'eux la femme la plus puissante du III Reich : Magda Goebbels.
Tous se dirigent vers le bunker qu'Hitler à fait construire et a aménagé pour eux en cas de défaite.
Habilement ces deux histoires tragiques se rejoignent.
Un livre glaçant, basé sur un certain nombre de faits réels avec des zones d'ombre non encore élucidées. Un roman très fort que je n'ai pu lâcher, lu en apnée qui m'a incitée à faire des recherches et visionner des documents sur toute cette sombre et triste période. A recommander 🌟🌟🌟🌟🌟
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Exceptionnel ... par la force du sujet, le réalisme du contexte, une construction narrative soignée et une écriture intense.

L'Allemagne est vaincue,
Berlin bombardé,
Magda Goebbels, son mari, leurs sept enfants se cachent dans leur bunker avec Hitler, en attendant la mort.

Dehors, des femmes et des hommes survivants des camps de la mort déambulent hagards et vides vers l'espoir de vivre, être libres et entendus.
Il y a Aimé, Judah, puis Fela et sa fille Eva, âgée de 3 ans. Ils sont, chacun à leur tour, détenteurs d'un rouleau en cuir dissimulant des lettres, témoignages d'une vérité. Celle que l'Allemagne met sous fumée.
Parmi ces lettres, celles de Richard Friedläinder, juif déporté et père adoptif de Magda Goebbels. Les destins s'entremêlent.

Les faits sont réels et documentés. L'auteur s'en explique en fin d'ouvrage.

La lecture est douloureuse et déchirante. Tantôt bouleversée par ces femmes et ces hommes prisonniers, évadés incarnant une Histoire vivante. Et consternée par une femme et sa folie sans nom.

Au delà d'un roman, un ouvrage passeur d'Histoire.
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Plusieurs histoires se confrontent dans ce livre.


Il y a celle de Magda Goebbels qui sait qu'elle vit ses derniers moments. Elle décrit son ascension dans le IIIe Reich, motivée par son envie de s'élever. Pour cela, elle a renié toutes ses origines et son passé. Je l'ai trouvée glaçante de froideur et d'égoïsme. Elle en devient humaine que lorsqu'elle s'inquiète du sort de son premier fils.


Il y a celle de Richard Friedländer qui a été raflé parmi les premiers. Ce sont ses lettres qui sont le fil conducteur du récit. Cet homme a été renié par sa fille adoptive, Magda Goebbels. Il gênait son dessein. Sébastien Spitzer a imaginé ce qu'il aurait pu écrire à cette femme qui aurait pu le sauver.


Il y a aussi celles de Judah, Aimé, Fela et la petite Ava. Ils sont dépositaires de l'Histoire, victimes de la barbarie nazie.

J'ai vécu ma lecture en deux temps. Au début, j'ai eu du mal à me laisser aller. J'étais perdue par le nombre de personnages et l'écriture me tenait à distance. de plus, c'était une succession de faits atroces. Je pense que j'avais besoin d'un peu d'humanité et de sentiments au milieu de l'horreur. Puis, l'histoire a fini par m'emporter. J'ai été particulièrement touchée par Richard. Je remarque que je suis particulièrement émue quand les auteurs partent d'une histoire vraie, en prenant certaines libertés. Lorsque je suis entrée dans le livre, j'alternais entre des moments pendant lesquels mon coeur s'émouvait et d'autres pendant lesquels il se glaçait lorsque le récit concernait les hauts dignitaires nazis.


Je n'ai pas réussi à écrire de chronique sur ce livre. Je n'arrive pas à me faire d'avis tranché. Il faut dire que j'avais beaucoup d'attentes au sujet de ce livre. Cela a été une lecture difficile au départ, puis qui m'a beaucoup plu. Je n'ai pas eu de coup de coeur, mais je ne peux pas dire qu'il ne m'a pas provoqué de sentiments : colère, révolte, émotions et attendrissement. Cela fait plusieurs jours que je cherche la manière d'en parler et je n'y arrive pas. Et pourtant, Les rêves qu'on piétine est un roman que je recommande.

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Nous connaissons tous le nom de Joseph Goebbels – mais rares sont ceux qui savent que derrière cet homme-là se cachait une femme, puissante et ambitieuse, qui tenait le IIIème Reich dans sa main comme elle tenait Hitler contre sa poitrine. Magda Goebbels, enfant illégitime née d'une mère boniche, a réussi à se hisser au sommet, avant de connaître une chute sans précédent. C'est cette chute que raconte ici Sébastien Spitzer, la descente aux enfers de Magda, enfermée dans le bunker où les dignitaires nazis vivent leurs derniers instants, où Hitler se mariera et se fera sauter la cervelle, et où son mari la battra froid après avoir découvert ses origines…

Toute la tension romanesque de ce livre repose justement sur ce paradoxe incroyable, une de ces incohérence de l'Histoire qui mérite d'être racontée : Magda Goebbels, épouse du Ministre de la Propagande du Reich, nazie convaincue, a été élevée par un père juif. Un père juif et aimant qui, dans l'imagination de l'auteur, continue à lui écrire des lettres depuis le camp de Buchenwald où il finit incarcéré. A une vérité historique inédite, Sébastien Spitzer a accolé un récit saisissant de réalisme, violent de détails sur les camps et la guerre, un récit glaçant qu'on ne peut pas ne pas croire.

L'existence de ces lettres permet l'invention d'une seconde histoire, celle d'une petite fille, Ava, née dans les camps, protégée par sa mère, découvrant finalement la liberté après s'être évadée de la grange où les soldats allemands tentent dans un dernier sursaut de sadisme de brûler vifs l'ensemble des juifs sortis des camps avec l'avancée des russes. Cette enfant déjà si vieille émeut, créé en nous, lecteurs, un élan de tendresse, une envie de protéger cette petite fille qui n'en a jamais vraiment été une. le décalage entre cette enfant crottée, incapable de dormir dans un lit, et la première dame du Reich, tuant le temps en se recoiffant dans son bunker, est saisissant. L'histoire de l'une semble inextricablement liée à l'autre – la position de Magda lui aurait permis d'en sauver quelques uns, d'altérer le cours de l'histoire. Mais elle n'a rien fait, elle n'a pas levé le petit doigt, cette femme présentée ici comme tellement puissante – elle a laissé son père et tous les siens se faire massacrer – par ambition, tout simplement.

Sébastien Spitzer nous sert ici un premier roman très fort, engagé et engageant, où la richesse historique s'allie à la virtuosité du style pour restituer au mieux l'angoisse et l'espoir de cette période unique dans l'Histoire du monde.
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J'avoue, j'ai un peu rechigné du genou avant de commencer cette lecture chaudement recommandée par une amie (qui avait déjà eu le bon goût de me conseiller le roman Plonger, de Christophe Ono-dit-Biot). La faute à une sensation d'overdose d'histoires en lien avec la seconde guerre mondiale, avec l'impression parallèle de passer à côté de beaucoup d'autres oeuvres sur des périodes ou des pays moins connus mais qui valent tout autant le détour.

Je suis fort heureuse d'avoir mis fin à cette procrastination et cette lassitude littéraires, car ce premier roman de Sébastien Spitzer a su me happer par sa construction narrative adroite et des choix de points de vue originaux. Il faut dire que, soit par l'effet du hasard, soit parce que nos librairies et nos bibliothèques en sont de plus en plus fournies, je multiplie les lectures qui me glissent dans l'effrayante intimité des bourreaux nazis.

Ces rêves qu'on piétine trace les derniers jours de Magda Goebbels, femme du bras droit d'Hitler, alors qu'elle s'est terrée dans un bunker à Berlin avec les proches du fürher. Tout comme ce dernier est nommé simplement Adolf tout au long du roman, l'intimité de la première dame du troisième Reich est dépiautée et révèle sa fascination pour le nazisme alors qu'elle a été paradoxalement élevée par un beau-père juif. Finis donc les portraits froids et factuels des méchants de l'Histoire : la chair et l'âme semblent encore vivantes - quoique glaçantes - à travers le vocabulaire riche mais accessible utilisé par l'auteur.

Cet épisode biographique est d'autant plus saisissant qu'il est dépeint en contraste avec une autre histoire, celle des rescapés du massacre de la grange de Gardegalen, dans laquelle les troupes SS ont rassemblé pour les brûler un millier de personnes évacuées des camps de concentration. Des fragments de leur vie nous sont révélés à travers le cheminement d'un rouleau de cuir qui passe de main en main, contenant des lettres, notamment celles d'un certain Richard Friedländer - le beau-père de Magda...

Le devoir de mémoire est donc loin d'être terminé, et on en redemande encore quand il est facilité par des oeuvres telles que Ces rêves qu'on piétine, excellent premier roman qui noue habilement des destins singuliers dans l'atmosphère particulière de la fin de la seconde guerre mondiale.
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Sébastien Spitzer nous convie à une plongée historique dans la seconde guerre mondiale. La structure de la narration est maligne : le récit alterne entre deux situations bien différente la veille de la capitulation allemande. D'un côté, les déportés déplacés en urgence et dans la violence, dont font partie Feya et Ava, qui transportent un mystérieux paquet de lettres. Lettres adressées par un père juif à sa fille qui l'a abandonné à son triste sort. de l'autre, Magda. Madga, c'est Madga Goebbels, autour de laquelle tourne tous les récits entremêlés. On l'accompagne lors de ses derniers jours, dans le bunker, vers l'indicible et l'incompréhensible. On l'accompagne à travers les lettres écrites par son père, à qui elle a tourné le dos, et on l'accompagne également dans son passé, lors de sa jeunesse puis sa rencontre avec Goebbels, qui deviendra ministre de la propagande sous le régime nazi.
L'écriture de Sébastien Spitzer possède une force d'évocation saisissante, notamment lors des chapitres pendant lesquels nous accompagnons la grande marche des déportés. Il n'est pas trop explicatif, ce qui, pour quelqu'un comme moi qui ne lit pas beaucoup au sujet de la guerre rend son roman particulièrement bien construit : ni trop, ni trop peu, suscitant l'envie d'en savoir plus que ce que j'ai pu retenir de mes lointains souvenirs lycéens. Et ce livre m'a permis de découvrir tout un pan de littérature associé à la période de la seconde guerre mondiale à travers les critiques d'autres lecteurs Babélio.

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Tout, tout, tout… (excusez cette sortie si inconvenante vu le sujet du livre) je pensais tout découvrir sur Magda Goebbels mais à la fin de ma lecture, elle est restée un mystère. Vous vous étonnerez peut-être que j'ai pu envisager de ‘comprendre' une telle figure du nazisme, mais oui, quelque part, je pensais que ce livre allait me fournir les clés de Magda Goebbels et qu'en découvrant davantage son histoire personnelle à travers ce roman, j'allais lui trouver des circonstances atténuantes pour le meurtre de ses enfants, pour avoir soutenu Hitler et être devenue une icône du nazisme. Mais dans ce roman, elle était encore pire que ce que j'imaginais. Je l'imaginais fanatique à la cervelle complètement lavée persuadée de sauver ses enfants mais elle est présentée ici comme une simple opportuniste aux dents longues, qui méprisait son mari comme Hitler, une mère idéale de façade uniquement, une lâche. Une traitresse même envers son peuple s'il est vrai que son père était en réalité un juif qu'elle aurait laissé envoyer aux camps de la mort. ^

Quant au livre lui-même, j'en attendais beaucoup vu l'enthousiasme autour de ce livre et j'avoue avoir été un peu déçue. Déjà parce que je pensais que la base romancée serait basée sur des faits avérés et donc cela m'a un peu gênée qu'on ne soit pas sûr que son père était juif. Je sais bien que c'est le cas de nombreux romans historiques, qui sont après tout des romans mais là une grande partie du récit s'éloigne de Magda Goebbels et de ces derniers jours dans le bunker pour justement se concentrer sur le voyage des lettres de ce père et d'autres déportés au moment des marches de la mort et de la libération des camps par des troupes américaines. Moi qui pensais rester avec Magda Goebbels, suivre une reporter américaine à la recherche du cliché qui fera la couverture et sa renommée n'était pas ce que j'attendais.

Bref, c'est un excellent roman historique bien écrit et bien documenté mais qui m'a déçue parce que je m'étais fait une fausse idée du roman.
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Il y a L Histoire que l'on apprend à l'école : les dates, les événements, les noms des hommes illustres et puis celle que l'on découvre plus tard lorsqu'un roman décide de la rendre vivante, d'incarner ces femmes et ces hommes qui ont fait L Histoire, d'imaginer leurs pensées, leurs doutes, leurs souffrances et c'est précisément cela que Sébastien Spitzer réussit à merveille dans son premier roman : Ces rêves qu'on piétine.
Les premières pages s'ouvrent sur une longue marche, une parmi tant d'autres, une marche de la mort… Terrible fin de guerre, la Seconde… « Des cohortes de guenilles maculées de mois de crasse, tiraillées par le manque. La faim, la soif, les proches, l'avenir. Des cadavres en mouvement. »
Aimé marche. Il vient de Stöcken (Hanovre). Il porte un rouleau de cuir caché dans sa veste : « La mémoire des camps. Témoin écrit de leurs vies effacées. » Ce rouleau qui renferme des lettres et des témoignages sera le fil conducteur du roman, transformant les différents protagonistes en maillons d'une chaîne, chacun se relayant pour que la vérité soit sue et que rien ne soit oublié. Au bout de cette chaîne humaine, il y a une femme à qui sont destinées ces lettres, pauvres missives d'un père juif désespéré à sa fille qui jamais ne s'autorise à penser à lui. Cette fille se nomme Magda. Nom de famille : Goebbels.
1945, c'est la fin de la guerre, Berlin est assiégée et les hauts dignitaires nazis se planquent au sein de leur bunker dans les jardins de la chancellerie du Reich. Ils ont compris que c'était fini : Magda et Joseph Goebbels sont là avec leurs six enfants Helga, Hildegarde, Helmut, Holdine, Hedwig, Heidrun. Sont présents aussi Eva Braun, Adolph Hitler, son secrétaire particulier Martin Bormann, un chargé des communications téléphoniques Rochus Misch, un médecin, le docteur Stumpfegger, du personnel administratif, des militaires, des cuisiniers et la chienne d'Hitler, Blondi… Enterrés sous une épaisse couche de béton…
Sur les routes, les survivants des camps par milliers continuent d'avancer. Les nazis souhaiteraient les faire disparaître au plus vite afin que personne ne puisse témoigner... Certains tombent d'épuisement, d'autres sont fusillés ou brûlés dans des granges. Les corps sont au plus vite jetés dans des charniers. L'horreur des camps se poursuit sur les routes...
Ava, née en camp au block 24-A, et sa mère luttent, elles n'en peuvent plus…
Le récit de Sébastien Spitzer passe d'un groupe à l'autre : d'un côté les assassins, les bourreaux qui sentent que leur heure est venue, qu'elle est imminente et qui imaginent déjà la forme que cette mort va revêtir, de l'autre, une lutte de chaque seconde pour survivre. Triste contraste. Des deux côtés, pour des raisons évidemment bien différentes et non comparables, pauvre humanité...
Dans le bunker, l'auteur s'intéresse surtout au personnage de Magda Goebbels dont il retrace l'existence. On la découvre alors qu'elle assiste au dernier concert du philharmonique organisé par son vieil ami Speer  et écoute le Crépuscule des dieux. Elle est rapidement conduite dans le bunker. La situation est incompréhensible pour elle. La fin du Reich : simplement impossible. Ce serait la fin d'un monde dont elle est la première dame, une reine « puissante et respectée », au fait de sa gloire, au paroxysme de son ascension sociale. Elle se croit au contraire « loin des croche-pieds du sort ». Quelque chose va se produire, la situation de l'Allemagne va s'inverser, forcément… Enfermée entre ses quatre murs de béton, elle pense à son destin que le lecteur découvre alors que cette femme fait le point sur sa vie.
On n'imagine pas forcément qu'elle est née de la liaison d'une petite employée de maison avec son patron et qu'elle fut placée à Vilvorde dans un pensionnat religieux où étaient éduquées des jeunes filles de bonne famille. Déjà, dans ses pensées, on sent qu'elle en veut : « Chaque soir, dans ses prières, elle se jurait qu'elle serait différente, qu'elle porterait de beaux souliers, puis de belles robes, que son mari ferait la pluie et le beau temps, que des jardiniers passeraient le râteau chez elle et qu'elle n'aurait plus jamais à partager sa chambre, qu'il n'y aurait plus de promiscuité, de pensionnaires... »
Une ambition démesurée, un goût du pouvoir sans limites, une volonté de se hisser au plus haut rang de la société, voilà ce qui caractérise Magda Goebbels. Coûte que coûte, quels que soient les moyens d'y parvenir, elle y arrivera. Rien ne pourra l'arrêter.
Lorsque sa mère vient la voir au pensionnat, elle lui présente son nouveau compagnon, Monsieur Richard Friedländer, un riche commerçant juif qui l'élèvera comme sa fille.
Après avoir eu une relation amoureuse avec Victor Arlosoroff, un jeune sioniste, frère d'une de ses amies, elle épousera Gunther Quandt, un riche industriel allemand dont elle aura un fils Harald. Mais elle divorcera une dizaine d'années plus tard.
Puissamment attirée par le pouvoir et tout ce qui tourne autour, elle s'inscrit au Parti national-socialiste où elle rencontre Joseph Goebbels dont l'aura la fascine : « Il n'y avait plus d'orchestre, plus de micro sur l'estrade, qu'un vague murmure éteint, un contentement de foule dont la masse auparavant compacte se déchirait en lambeaux dans les gradins, aux étages, derrière et devant elle. Ils avaient aimé ça. Ils avaient aimé cette puissance. le pouvoir d'un seul homme. Au-dessus. Au-dessus des autres. C'était sexuel. Absurde, aussi. Magda avait bien observé cet homme. Elle l'avait même envisagé. Pas lui. Mais ce qu'il incarnait. Celui qui restait droit quand les autres le buvaient. Celui qui faisait crier. Sa place à elle était là-haut. Au-dessus. Elle méritait l'estrade, la droite du chef. Elle aimait qu'on la regarde. Bientôt ce serait son tour… Qu'il était laid, sans la foule. Mais il y avait la foule. »
Terrible portrait que celui de cette femme prête à se donner corps et âme à l'homme que l'Allemagne admire…
Sur les routes, c'est la tragédie d'Aimé, de Judah, d'Ava et de sa mère Fela que nous suivons : la lutte de tous les instants pour échapper au pire, à la grange où ils sont parqués et que l'on brûle, à la course contre la mort, à la nécessité de vivre cachés, aux coups de feu que les paysans tirent par peur d'être attaqués et volés, à l'épuisement qui les guette. Peu de mots pour exprimer une telle souffrance… Fela porte un sac dont elle ne se séparerait pour rien au monde et qui contient des lettres...
C'est avec beaucoup d'adresse et un immense travail de recherche que Sébastien Spitzer a su rendre vivants tous ces personnages de l'Histoire, les mettre en scène, nous permettant d'une certaine façon de mieux les approcher, de mieux les voir, à défaut de les comprendre - certains actes resteront à jamais incompréhensibles.
J'ai dévoré ce texte, en ai apprécié l'écriture très rythmée et une construction assez habile créant de saisissants effets de contraste. J'ai bien sûr découvert des éléments historiques que je ne connaissais pas et qui m'ont littéralement stupéfiée. D'ailleurs, la puissance d'évocation de certaines scènes est telle que je ne les oublierai jamais.
Terrible Histoire, terribles histoires, destins gâchés, rêves piétinés… Mais j'arrête là et vous laisse découvrir ce premier roman dont on va certainement beaucoup entendre parler...
A lire absolument !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Ce premier roman historique a les défauts de beaucoup de premiers romans historiques..Il repose assurément sur un travail colossal de recherches et de documentations .
Son auteur aimerait nous faire part de toutes ses découvertes. Et c'en est trop pour le lecteur. le rythme du livre en pâtit, s'alourdit. Mon intérêt a subi ainsi plusieurs courts circuits.
Trop de détails, de listes, d'adjectifs se chevauchant,rivalisant pour appuyer tres fort, trop fort ,sur un élément.
Dans ce bunker avec Magda Goebbels on revoit le film" la chute" .Cette femme, son histoire, même si on la connaît, continue de nous abasourdir.

les personnages d'Ava et de Magda, ont des trajectoires tellement hors du commun qu'il me parait très ambitieux de les réunir dans un même ouvrage.

Il y a vraiment des moments de grâce dans ce livre, cette écriture est le plus souvent élégante.

le propos est touffu et peut virer au confus. Il y a cependant de belles analyses et des portraits touchants.
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Mai 1945 ; les derniers jours de l'Allemagne nazie. Nous suivons des prisonniers des camps, dont une petite fille, subissant leur dernière épreuve : une « marche de la mort ». En parallèle, nous suivons les derniers jours de Magda Goebbels et ses enfants réfugiés dans le bunker de la chancellerie.
Le thème central du livre est la vie de l'ambitieuse Magda, qui tuera ses enfants après avoir ignoré – parce que juif - l'homme qui l'a élevée et qui mourut dans un camp.
Voilà un livre prenant, bien écrit, qui ne laisse pas indifférent, mais qui ne bouleversera pas non plus. Sur cette époque terrible, sur les derniers jours du nazisme, on a fait bien plus fort.
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