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sur 716 notes
En ouvrant ce livre on peut craindre un énième roman sur la deuxième guerre, mail il n'en est rien.
« Ces rêves qu'on piétine » se révèle rapidement bien différent de tout ce que l'on a pu lire sur le sujet.
Sébastien Spitzer nous propose de suivre les destins croisés des rescapés tentant de fuir dans une longue transhumance l'horreur des camps. Ils ont pour noms Aimé, Judah, Fela ou Ava.
En parallèle, une femme se terre dans Berlin, c'est Magda Goebbels, la femme du Ministre de la Propagande du Reich. Dans le bunker du Führer, elle organise les derniers jours, les siens et aussi ceux de ses six enfants. C'est une femme froide, ambitieuse, hautaine. En devenant la première dame du Reich, Magda a pris sa revanche sur son passé de misère. Oubliée sa mère, bonne à tout faire, « fille facile à la cuisse légère ». Oubliés les godillots en mauvais cuir bouilli dont elle avait honte. Et surtout, oublié son « presque » père juif, qui l'a élevé et qui du fond d'un camp lui écrit des lettres auxquelles elle ne répondra jamais.
Ces lettres sont protégées dans un rouleau de cuir serré dans la main de la petite Ava et ponctuent le récit.

Avec une écriture absolument maîtrisée et un sens aigu de la construction, avec ces deux faces du même miroir, Sébastien Spitzer nous entraîne dans une spirale infernale, vers l'anéantissement des rêves, du pouvoir absolu, jusqu'à l'enchevêtrement incroyables de destins qu'on ne pouvait imaginer. Un grand roman dans la folie et le tumulte des hommes qui continue à envahir mes pensées alors que je l'ai refermé depuis déjà plusieurs jours.
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La Seconde guerre mondiale continue de hanter les écrivains, qu'il s'agisse d'en faire le thème central de leur livre où en y intégrant cette période dans une fresque plus large. Historien de formation, Sébastien Spitzer a choisi pour son premier roman un angle bien particulier, celui des derniers jours du régime nazi, va à la fois du côté des vainqueurs (mais dans quel état !) et des vaincus (mais dans quel état !).
Ava incarne la première catégorie. Cette toute jeune fille est née dans le bloc 24-A à Auschwitz d'une mère qui servait au divertissement de ses geôliers. Pour elle la vie dans le camp, mais aussi après avoir réussi à fuir, ne se limite qu'à une chose : survivre.
En un contraste saisissant, la seconde catégorie est incarnée par Magda, une icône du régime: « Magda rajuste son chignon du plat de la main. Elle plisse ses yeux gris d'orage. Elle est un peu cernée. Redresse et gonfle sa poitrine, teutonique. Elle n'a jamais été la plus belle femme du pays, mais elle a de l'allure. Une beauté hors d'âge, imperméable. Magda se plaît encore. Elle lisse son tailleur sur ses hanches. »
Très vite, le lecteur va comprendre que cette femme qui vient prendre ses quartiers dans le bunker berlinois d'Adolf Hitler au moment où la vie ville subit un bombardement en règle, n'est autre que l'épouse du ministre de la propagande nazie, Joseph Goebbels. Grâce à une construction astucieuse, le lecteur est invité à suivre successivement le destin de l'une et de l'autre. le lien entre les deux récits, aussi inattendu qu'historiquement avéré s'appelle Richard Friedländer.
Issu d'une famille de commerçants juifs berlinois, il est le père adoptif de Magda et l'une des victimes du plan d'épuration des juifs. Sébastien Spitzer nous offre de lire les lettres qu'il envoie à sa fille depuis le camp de concentration où il a été interné et où la mort l'attend. « Richard Friedländer a été. Il a lié son destin à celui de votre famille. Je suis Markus Yehuda Katz, fils de Salman et d'Olga Sternell. Et cette chaîne de mots, de moi, de nous, de noms infalsifiables, vous rattrapera, où que vous soyez. Il n'y aura pas d'oubli. Nous sommes le peuple qui doit durer, celui qu'on ne peut pas éteindre… Un jour, on se souviendra de lui comme de tous ceux qu'on a voulu faire disparaître, en vain. »
Et même si ces lettres sont apocryphes, les faits qu'elles relatent sont tout autant documentés que les dernières heures du régime et qui prendre la dimension d'une tragédie grecque en faisant de Magda une Médée moderne, soucieuse de ne pas offrir à ses enfants les images de la capitulation. « Elle a porté beaucoup d'enfants. Sept en tout : Harald, Helga, Hildegarde, Helmut, Holdine, Hedwig, Heidrun. Les prénoms des six derniers commencent par un « H », à la gloire de ce régime qui a fait d'elle une grande dame. Celui aussi de Harald, son aîné, né quand rien n'était encore, avant le putsch de la Brasserie, avant les premiers faits divers qui feraient parler d'eux. Ses enfants servent la grande cause. La sienne, bien sûr, mais aussi celle de l'Allemagne tout entière. Ils seront sacrifiés. Ils tomberont avec elle. »
Pendant ce temps, Ava tente de se relever. Elle fuit avec Judah qui a été raflé, embarqué brutalement avec son père, ses deux oncles et ses cousins.
« Je n'ai même pas eu le temps de l'embrasser, dit-il.
— Qui ça ? demande-t-elle.
— Ma mère. Je n'ai pas pu l'embrasser! Les soldats nous ont tassés dans des trains pour la Pologne. Mon cousin est mort de froid, à côté de moi. C'était la première fois que je voyais un mort. Et il avait mon âge ! Sur le quai de l'arrivée, on a reçu d'autres coups. Olejak nous a sélectionnés, mon père et moi, pour son camp. Je suis devenu un homme au fond d'une mine. »
Là encore, l'ironie de l'histoire vient confronter les deux destins. Les matières premières extraites dans les monts du Hartz par Judah et ses compagnons d'infortune feront la fortune de Harald, le fils de Magda, et de ses descendants. Après avoir produit les piles Varta pour l'armée du Führer, cer derniers possèdent aujourd'hui la plupart des actions du groupe BMW. La notion de vainqueur et de vaincu est donc toute relative, comme le montre ce roman qui va creuser dans l'âme des personnages les raisons qui les font agir, dans le paroxysme des situations leurs motivations les plus intimes. Un premier roman qui est d'abord un grand roman!
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Voilà un livre surprenant. Et sur lequel mon avis reste partagé. Pourtant, tout est bien, dans ce livre. L'intrigue, l'écriture, les personnages. Il y a de l'émotion. Je ne vais l'oublier de sitôt. Mais je n'arrive pas à dire non plus que j'ai aimé. Peut-être est-ce parce que j'ai beaucoup lu sur cette période, et que je dois passer à autre chose ?

Ce livre relate la chute des bourreaux du IIIe Reich, au travers de l'histoire de Magda Goebbels et de son ascension jusque dans les plus hautes sphères de l'État. Pendant plus de deux cent pages, l'auteur nous dévoile la personnalité machiavélique et noire de Magda… Et, en contrepoint à cette noirceur, on découvre la petite Ava qui est porteuse de mémoire, qui a entre ses mains la vérité sur la naissance de Magda.

J'ai particulièrement apprécié la façon dont l'auteur met en lumière Magda. Il retrace la façon dont elle devient une égérie, l'icône du régime, rayonnante et adulée, puis la manière dont, en même temps que le Reich, son aura commence à pâlir, et l'emballement du déclin… C'est un personnage dont, à tort, on parle peu : qui, en réalité, connaît l'histoire de cette femme ?

L'auteur allie fiction et Histoire avec un grand H. Au fil des pages, on sent qu'il y a, en amont de ce livre, un immense travail de recherches, on sent bien que l'auteur a cohabité avec les récits des historiens qui ont travaillé sur cette période. Là où l'exercice aurait pu échouer, Sébastien Spitzer arrive à captiver son lecteur et à donner corps à son histoire… et tout cela, en évitant l'écueil du pathos gratuit.

Personnellement, j'étais dans le bunker avec Magda, j'étais comme elle, livide lorsqu'elle donne la mort à ses enfants, au bord de l'asphyxie entre ces murs de béton… J'étais avec les prisonniers juifs contraints de marcher jusqu'à l'épuisement… Pourtant, l'immersion dans l'histoire est restée intermittente, pour moi. Pourquoi ? Parce qu'à côté de ces passages percutants, que l'on ne parcourt qu'en apnée, d'autres moments m'ont parus plus convenus.

Alors, pourquoi lire ce livre ? Parce que le personnage de Magda Goebbels est à découvrir et parce que la plume de l'auteur le mérite. Ce sont deux raisons bien suffisantes !
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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J'ai toujours trouvé que les romans traitant de la seconde guerre mondiale qui n'étaient pas écrits par des témoins de l'époque étaient déplacés. Ca sonne faux voire c'est irrespectueux. J'ai tenté à plusieurs reprises ce type de lecture et ce fut souvent une déception (par ex Elle s'appelait Sarah de Tatiana de Rosnay). de mon point de vu ce sont des évènements tellement à part que seuls ceux qui les ont vécu sont à même d'en parler car personne ne peut imaginer l'inimaginable. D'autant que certains exploitent le thème pour faire pleurer dans les chaumières à coup de grandes tirades, sans aucun scrupule, ni aucun égard, pour la dignité des survivants. C'est un parti pris qui peut paraître étrange, j'en suis consciente. Toujours est-il que j'ai pris l'habitude de ne lire que des témoignages ou des réçits d'historiens concernant cette époque. Pour ces derniers la démarche est différente puisqu'on reste dans le factuel. Alors quand j'ai commencé le roman de Monsieur SPITZER je n'étais pas dans les meilleurs dispositions, et pourtant... Je me suis d'abord laissée séduire par son écriture complètement maîtrisée . Un style simple, des phrases courtes, pas d'apitoiement surjoué mais de la sobriété et du respect. Certains diront que l'écriture manque de chaleur, qu'elle est froide presque chirurgicale. Personnellement je dirais que ce recul s'imposait pour pouvoir parler de l'horreur en restant digne.
L'auteur n'a pas non plus essayé de raconter le quotidien des camps. Avec beaucoup de tact et d'intelligence il s'est basé sur un travail de recherche remarquable et sur des faits historiques. Il a ensuite comblé les vides de l'Histoire en ayant recours à la fiction de manière très habile. Les lettres de Friedländer sont particulièrement réussies, elles sont vraiment touchantes.
On sent également le travail de documentation derrière la description d'Hitler et de Goebbels. Il aborde ces deux personnages sous un angle intéressant. D'emblée il les démystifie. il remet ces monstres, qui semblaient certainement inatteignables à l'époque, au rang de simples hommes. Malgré tout le pouvoir qu'ils ont pu exercer il s'agit d'êtres assez pathétiques. Tout comme Magda Goebbels. Si elle n'est pas épargnée, elle n'est pas non plus traitée comme un monstre par l'auteur qui a eu assez d'intelligence pour éviter la caricature et laisser transparaître de l'humanité. Il a tenté d'en faire une analyse psychologique, de comprendre ses motivations et il fallait oser, car s'était prendre le risque d'un autre écueil : trouver des excuses à cette femme. Finalement le portrait de Magda Goebbles parait est plutôt réussi , à la fois crédible et cohérent.
En ce qui me concerne le personnage clef est Richard Friedländer, même s'il est peu présent dans le récit. Lui aussi n'est qu'un homme mais avec tellement de grandeur d'âme et d'humanité! A aucun moment il ne renie cette fille pourtant si ingrate. Il m'est apparu comme l'allégorie de la mémoire du peuple juif. Il commence un témoignage, qui aurait dû disparaitre compte tenu du contexte, mais d'autres le sauvent, le complètent, le protègent. Il passe de mains en mains s'étoffe, voyage, pour que finalement une petite fille en soit le dépositaire. Quelle belle image. Et quel beau message d'espoir. Tout le contraire de l'idéologie nazie qui entraine dans sa chute ses enfants qu'elle n'hésite pas à assassiner . D'un côté la vie, envers et contre tout, de l'autre la mort, encore et toujours.

Ce roman, très digne et respectueux participe au devoir de mémoire. L'auteur a su trouver le ton juste, sans fioriture. Il jongle avec beaucoup de talent entre faits historiques et fiction. Contre toute attente ce roman est pour moi un vrai coup de coeur.
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Ces rêves qu'on piétine, ce sont ceux de ces êtres enfermés dans les camps durant la seconde guerre, ce sont ceux aussi de Magda Goebbels fourvoyée dans une existence désenchantée.
Ma critique sera brève car je n'ai pas réussi à accrocher à cette lecture. Sébastien Spitzer choisit un ton sur la réserve, un peu trop à mon goût. Il ne suscite que peu d'émotions et peu de questionnements. Je n'ai pas vraiment compris où voulait en venir l'auteur, les chapitres consacrés à Magda sont maigres d'informations la concernant, et ne suscitent pas de réel intérêt romancé tel qu'il le présente dans ce roman.
Ayant été séduite par La part de l'autre refermé il y a quelques heures, mon avis est peut-être influencé par ma précédente lecture...
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C'est un livre dont les histoires s'entrecroisent, où l'auteur a réussi à nous fournir un roman bien ficelé et dont on sent le travail de recherches. L'idée de rajouter l'histoire de Magda Goebbels aux autres histoires est très intéressant. le personnage de Magda est assez détestable je trouve. Elle a tout de l'anti-héroïne. Qui était-elle vraiment? D'où vient-elle pour devenir la femme qu'elle est devenue? L'auteur va revenir sur ses jeunes années ainsi que sur ses derniers sentiments et actes lorsqu'elle sait que la fin est proche. J'ai dû mal à imaginer ce que tous ces gens ont dû subir et l'histoire des autres personnages est tout aussi prenante et brise le coeur. le plus du roman sont les lettres de Friedländer qui est en fait le père de Magda. (Juif et emprisonné) On avance sur un fil tendu entre la réalité de la Seconde Guerre Mondiale et la fiction dans lequel l'auteur tisse son histoire. J'ai vraiment beaucoup aimé. (...)

Ma page Facebook au chapitre d'Elodie
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Pour un premier roman, c'est fort réussi. Sébastien Spitzer reste au plus près de la vérité historique, imaginant les sentiments, les haines, mettant en lumière les événements sans délayage ni insistance.
Le thème de son livre ne m'attirait pas. S'il n'y avait eu la belle critique de Eve-Yeshe, je ne m'y serais peut être pas intéressée. Je ne regrette pas d'avoir franchi le pas.
Il y a beaucoup dans ce livre, par petites touches, dans de courts chapitres, l'auteur dit et nous fait ressentir l'essentiel : l'horreur des camps, cette volonté de tenir et survivre dans cette horreur, l'un pour préserver un rouleau de papiers, témoignages des camps, derniers mots de condamnés, l'autre pour sauver un enfant, le sien...

Et au milieu de tout cela, il y a Magda Goebbels, retranchée dans le bunker où elle finira sa vie, après avoir empoisonné ses six enfants, sans état d'âme ni douleur... Un personnage de roman qui n'a rien d'attachant, qu'on n'arrive pas à excuser, mais ce n'est pas le but de ce livre...
Je me suis plus attachée au personnage du père de Magda, qui vient rythmer le récit, comme en filigrane et à celui d'Ava, symbole de tous les enfants survivants des camps...
Sébastien Spitzer s'empare de ces événements historiques et les exploitent, les fait vivre de façon nouvelle. Et c'est ce regard, cette manière d'aborder les choses sans retenue mais avec respect qui fait tout l'intérêt de ce livre.

"Reste la nuit. Épaisse. Lourde. Vide à tous ceux qui ont peur, à ceux qui désespèrent, se trompent. Cette nuit est aussi pleine que les autres. Féconde. Mystérieuse. Imprévisible. Elle s'est insinuée de l'autre côté des murs. L'heure des souffles de vie. L'heure des silences."

Un auteur que je vais suivre avec intérêt...
Lien : http://page39.eklablog.com/c..
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Enorme coup de coeur !
Quel incroyable pari que d'embrasser la grande Histoire à bras-le-corps pour un premier roman.
1945. On est ici dans le bunker berlinois où se sont réfugiés autour de Hitler quelques dignitaires nazis dans une ambiance de fin de règne entre décadence et résignation. On est aux côtés de Magda Goebbels dans les dernières heures qui vont la conduire au suicide après avoir empoisonné ses 6 enfants. En parallèle, on arpente la Pologne en suivant les colonnes de juifs rescapés des camps nazis.
Ne dites pas " encore un livre sur la Seconde guerre mondiale". Celui-ci est juste superbe.
" J'ai valsé avec les faits, dans une danse à deux, main dans la main. Flirter du mieux possible avec le vraisemblable pour imaginer le reste " nous dit l'auteur dans sa postface. D'une plume envoutante et rare, il parvient à trouver la bonne distance avec les faits et les personnages, jamais de pathos, rien de gratuit que ce soit pour évoquer Magda Goebbels ou la jeune Ada née à Auschwitz, dernière détentrice d'un rouleau-témoignage des déportés ( seul élément inventé, quel belle invention littéraire ).
Magnifique jusqu'à son titre.
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****
Je tiens avant toute chose à remercier Babelio et les éditions de l'Observatoire pour l'envoi de ce roman.

Quelques lettres, quelques messages, quelques noms écrits sur du papier... le tout enfermé dans un rouleau de cuir... L'atrocité des camps et la haine des hommes tiennent dans ce si petit objet. Alors qu'ils passent de mains en mains, ces précieux souvenirs vont arriver jusqu'à Lee, une journaliste américaine qui couvre cette terrible guerre. du regard d'Ava, petite orpheline rescapée de l'inhumain, aux restes de Magda, cette femme puissante au coeur de pierre, Lee va nous emporter loin... Très loin...

Un magnifique premier roman tient dans ces quelques 300 pages. D'une écriture fine et ciselée, Sébastien Spitzer retrace la fin de la seconde guerre mondiale, l'ouverture des camps et l'essoufflement des plus grands du Reich.
Ballottés entre une femme fragile et une enfant courageuse, rien ne nous est épargné. Mais nous n'avons pas le droit de nous cacher, de détourner le regard, de passer à autre chose... Il est de notre devoir de croire que ces hommes, ces femmes, ne sont pas morts pour rien. Nous nous devons d'applaudir leur combat pour la liberté... Et de nous souvenir de leur nom, de leur vie et de leurs rêves...
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Il faut une certaine audace pour écrire un roman qui mêlent les derniers moments de Magda Goebels et la fuite tragique des prisonniers des camps devant la progression des troupes russes .

Les chapitres qui alternent les deux récits sont courts, avec une urgence dans la narration devant l'inéluctabilité des événements .

Pour Aimé, Judah, Fela qui ont survécu jusqu'à présent aux horreurs de la captivité , la dernière étape de leur périple est sans doute celle qui leur apporte enfin une lueur d'espoir et le lecteur veut y croire .

La petite Ava, rare enfant échappée de la mort des bébés dès leur naissance dans les camps devient un symbole .

Pendant cette lutte impitoyable pour la vie, l'icône du régime nazie, Magda se réfugie à Berlin avec ses six derniers enfants dans le bunker d'Hitler pour l'ultime épisode du troisième Reich .

Le passé de la femme la plus puissante est dévoilé par petites touches et à travers des lettres mélangeant Histoire et fiction . Une femme essentiellement préoccupée par l'image qu'elle donne, une ambition démesurée pour arriver à donner l'image d'une famille modèle , celle qui remplace celle qu'Hitler n'a pas voulu ou pas pu créer et mise en scène, déjà à travers les médias de l'époque dans une propagande construite .

Redoutable quand on a en mémoire les photos de ces enfants alignés dans un grand drap blanc .

Une grande maitrise pour un premier roman !
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